Epigraphie - article ; n°1 ; vol.34, pg 417-427
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Epigraphie - article ; n°1 ; vol.34, pg 417-427

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1934 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 417-427
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Cœdès
III. Epigraphie
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 34, 1934. pp. 417-427.
Citer ce document / Cite this document :
Cœdès Georges. III. Epigraphie. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 34, 1934. pp. 417-427.
doi : 10.3406/befeo.1934.4971
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1934_num_34_1_4971— 417 —
• líh— EPIGRAPHIES
L'épigraphie du Ta Kèv se compose d'une stèle trouvée à l'intérieur du
porche Ouest de la bibliothèque Sud et de plusieurs inscriptions gravées sur
les piédroits des gopura I et II Est.
La stèle (K. 534) donne la généalogie d'une famille brahmanique et énu-
mère les domaines que ses membres obtinrent de la faveur du roi Yaçovarman
pour y faire des fondations : elle se termine par la date 815 ç. (893 A*
D.) ('). Ce texte offre d'étroits rapports avec une inscription du Práh Vïhâr
(K. 382) (2) qui donne à peu près la même généalogie en la continuant
d'ailleurs pendant cinq nouvelles générations ; les domaines énumérés sont
en partie les mêmes ; la stance exprimant la date de 815 c. est commune aux
deux inscriptions; enfin les deux stèles font usage des caractères nâgarï,
celle du Práh Vïhâr pour la totalité du texte sanskrit, celle du Ta Kèv pour
les six dernières lignes.
A la suite des éditeurs, Barth et Bergaigne, et M. L. Finot, on attribue
ordinairement ces deux inscriptions au règne de Yaçovarman. Or, en ce qui
concerne la stèle du Práh Vïhâr, Aymonier (3) a soulevé des objections dont
on n'a pas assez tenu compte. Il fait remarquer que le nom de Çivaçakti,
dernier membre de la famille brahmanique mentionné dans cette inscription
dont il est probablement l'auteur, reparaît dans les deux lignes en écriture
et en langue khmères qui sont gravées au bas de l'inscription sanskrite ей
nâgarï, et qui datent de 969 ç. (1047 A. D.). D'autre parti Aymonier note
que « entre la mort de Jayavarman II et l'avènement de Yaçovarman, il ne
s'écoula qu'une vingtaine d'années (4). Ce laps de temps suffirait-il au
placement de toutes les générations que donnent les généalogies tronquées
du document, si loin qu'on les fasse remonter dans le long règne de Jayavar
man II ? » Sur le premier point, l'unique et médiocre estampage de l'Ecole
Française ne me permet pas de décider si Aymonier a bien lu l'inscription
khmère, et si le nom de Çivaçakti se rapporte bien à la date de 969 ç.,
laquelle est certaine. Sur le second point, je serais assez disposé à lui don
ner raison : il semble impossible que les six ou sept générations énumérées
dans l'inscription aient trouvé place entre le règne de Jayavarman II et celui
de Yaçovarman.
Quant à la stèle du Ta Kèv, deux particularités me font hésiter à en attribuer
la confection à l'époque de Yaçovarman. C'est d'abord l'aspect de l'écriture
(1) Publiée par M. Finot, BEFEO., XXV, p. 297.
(2)par Barth-Bergaigne, ISCC, lxi.
(3) Cambodge, II, p. 211.
(*) En réalité 35 ans (v. plus loin la liste des rois de Jayavarman II à Sûryavarman I).
Mais cela ne change rien au raisonnement d'AYMONiER.
27 — — 418
en caractères khmèrs qui semble nettement postérieure à Yaçovarman. C'est
ensuite la présence d'une image de Ganeça sculptée au bas de la première
face. M. L. Finot qui a étudié ces «stèles historiées du Cambodge» (1),
constate qu'elles correspondent à une mode passagère, qui a. sévi entre le
règne de Râjendravarman et celui d'Udayâdityavarman II : des six stèles qu'il
énumère, les cinq dernières s'échelonnent entre le milieu du Xe siècle et la
fin du XIe.; la première, celle du Ta Kèv, est isolée à la fin du IXe siècle.
On peut donc se demander si la stèle du Ta Kèv et celle du Práh Vïhar
n'ont pas été gravées toutes deux sous le règne de Súryavarman I, la première
reproduisant un texte ancien (peut-être inscrit sur un piédroit) disparu dans
la démolition d'un édifice de l'époque de Yaçovarman, la seconde reprodui
sant aussi un texte de Yaçovarman, mais complété jusqu'au règne de
Sûryavarman.
Même si cette hypothèse est inexacte, et si la stèle du Ta Kèv date bien
du règne de Yaçovarman, on ne saurait absolument pas en déduire qu'elle
est contemporaine du monument, à la construction duquel elle ne fait pas la
moindre allusion. Une statue vénérée, une stèle qu'on n'a pas voulu détruire,
ne peuvent-elles trouver place dans un monument construit sur le site même
ou à proximité du monument plus ancien qui les abritait? Et songe-t-on h
classer le temple de Vât Ph'u dans l'art khmèr « primitif », parce qu'on y a
trouvé une stèle de Jayavarman I ? ;
II n'y a donc rien à tirer de la stèle du Ta Kèv pour le problème de la date
de l'édifice. Passons aux inscriptions des gopura.
Voici, pour. le visiteur entrant dans le temple par l'Est, comment elles se
succèdent (fig. 8) :
I. (К. 275 = ISCC.f xv,a). Inscription sanskrite. Adoration à Çiva.
Généalogie de Yogïçvarapandita, « guru et exécuteur des travaux du roi qui
acheva le Hemagiri », « guru de Sûryavarman ». Il donne « ce » râjendrayâna
à Çiva, établit un pancaçula sur le Hemagiri, fait dresser un cïracarana de
pierre (?), deux images de Nandin et de Kâla, et « ces » images de lion.
Adoration à Visnu. Sûryavarman roi en 924 ç. Eloge de Yogïçvarapandita. Il
marie à un brahmane son élève Janapadâ et donne à ses descendants la ville
de Yogiçvarapura dans le district oriental. Imprécations.
■ II. (K. 276). Hommage à Çiva et salutation à Yogïçvara (en sanskrit =
ISCC, xv, a). En khmèr: dons de ce dernier aux dieux de Lingapura, Anve
Danle, Vak Ek, Câmpeçvara, Kamdvat Dik, Çri Jayaksetra, Vnam Pûrvva,
Chpâr Ransi, Hemaçrnga (à qui il donne un pancaçula, qui doit être celui
(l) Mélanges Linossier, I, p. 255. Fig. 8» — Plam des gopura du Ta Kèv, indiquant l'emplacement des inscriptions»
que l'inscription précédente mentionne comms offert au Hemagiri, ce qui
permet d'identifier ces deux monuments), et à Narendragrâma.
III. (K.. 277). Piédroit Sud. Même début en sanskrit que II. Sûryavarman.
Fondations de Yogïçvarapandita à Narendragrâma, Lingapura, Anve Danle
(texte très ruiné). — Piédroit Nord. Imprécations en faveur des fondations
de Yogïçvarapandita (en sanskrit = ISCC, xv,b,c). En khmèr: fin de
l'énumération des fondations.
IV. (K. 278 = ISCC, xv, в). Inscription sanskrite. Adoration à Çiva.
Généalogie de Çivâcârya, nommé par Jayavarman V, inspecteur des qualités
et des défauts sur le Hemaçrngagiri. Sous le règne de Sûryavarman, il fixe en
929 ç. les limites du domaine Hâripura, et érige « ici » quatre images» Son
patit-fils Çivavindu, prend le nom de Ksïtindropakalpa à la mort de son
arrière-grand-oncle maternel qui portait ce titre. Il devient inspecteur des
qualités et des défauts sur le Hemaçrngagiri, et fait diverses fondations dont
oa ne peut dire si elles se rapportent ou non au sanctuaire du Ta Kèv.
V. (K. 536). Graffito = ácáryya malyân.
VI. (К. 535). Inscriptioa sanskrite en écriture très tardive mentionnant la
donation par le roi Jayavarman d'images de deux taureaux (Nandin) et de
Lokapâla. Vj l'aspect de l'écriture, il s'agit au plus tôt de Jayavarman Vil. — — 420
recherche.- pour-^ Les deux dernières inscriptions sont sans intérêt pour la
suivie ici. Les quatre premières datent du début du règne de Suryavarman 1.
Les inscriptions I et IV mentionnent expressément des donations faites « ici »,
c'est-à-dire dans le monument où elles sont gravées, mais aucune ne se^
rapporte à la fondation du temple lui-même. Sur ce point précis, elles se
bornent à nous fournir un terminus ad quem, 929 ç. (1007 A. D.), au-dessous, <

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents