Essai sur l ordure en milieu urbain à l époque pré-industrielle - article ; n°2 ; vol.7, pg 261-281
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Description

Histoire, économie et société - Année 1988 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 261-281
Abstract In spite of eliminating muds of pavingstone, domestic's ordures, inhabitants' evacuation, Paris must also discharge all his artisanal refuse. This refuse is essentially animal nature and is produced by the butchers, tripebutchers and tanners. These activities taint air, pollute water of « La Seine » that was drunk by the Parisians ; and may cause fire. In addition, they maintain a chronic stench from which contribute the star cher who is the main producer of the vegetal refuse. The evacuation of all these résidus worsen the pollution of air and water. At the end of XVIII century, « La Seine » is remain the collector of most artisanal refuse. It's eventual clogging and frequent landing of muds had threaten seriously the stability of the capital within the XVII and XVIII century, particularly during the demographic rising period.
Résumé Paris doit non seulement éliminer les boues de son pavé, les détritus domestiques, les déjections de ses habitants mais aussi tous les déchets d'origine artisanale. Ces derniers sont essentiellement de nature animale et produits notamment par les bouchers, tripiers, écorcheurs et les métiers du cuir. Ces activités vicient l'air, polluent l'eau de la Seine consommée par les Parisiens, et peuvent provoquer des incendies. Elles entretiennent de surcroît une puanteur chronique à laquelle contribuent les amidonniers, producteurs de déchets végétaux. L'évacuation de tous ces résidus aggrave la pollution de l'air et de l'eau. La Seine demeure à la fin du XVIIIème siècle le collecteur de la plupart des déchets d'origine artisanale. Son engorgement possible, ses atterissements fréquents ont menacé gravement aux XVII et XVIIIèmes siècles l'équilibre de la capitale, particulièrement en période de crue démographique.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre-Denis Boudriot
Essai sur l'ordure en milieu urbain à l'époque pré-industrielle
In: Histoire, économie et société. 1988, 7e année, n°2. pp. 261-281.
Résumé Paris doit non seulement éliminer les boues de son pavé, les détritus domestiques, les déjections de ses habitants mais
aussi tous les déchets d'origine artisanale. Ces derniers sont essentiellement de nature animale et produits notamment par les
bouchers, tripiers, écorcheurs et les métiers du cuir. Ces activités vicient l'air, polluent l'eau de la Seine consommée par les
Parisiens, et peuvent provoquer des incendies. Elles entretiennent de surcroît une puanteur chronique à laquelle contribuent les
amidonniers, producteurs de déchets végétaux. L'évacuation de tous ces résidus aggrave la pollution de l'air et de l'eau. La
Seine demeure à la fin du XVIIIème siècle le collecteur de la plupart des déchets d'origine artisanale. Son engorgement possible,
ses atterissements fréquents ont menacé gravement aux XVII et XVIIIèmes siècles l'équilibre de la capitale, particulièrement en
période de crue démographique.
Abstract In spite of eliminating muds of pavingstone, domestic's ordures, inhabitants' evacuation, Paris must also discharge all
his artisanal refuse. This refuse is essentially animal nature and is produced by the butchers, tripebutchers and tanners. These
activities taint air, pollute water of « La Seine » that was drunk by the Parisians ; and may cause fire. In addition, they maintain a
chronic stench from which contribute the star cher who is the main producer of the vegetal refuse. The evacuation of all these
résidus worsen the pollution of air and water. At the end of XVIII century, « La Seine » is remain the collector of most artisanal
refuse. It's eventual clogging and frequent landing of muds had threaten seriously the stability of the capital within the XVII and
XVIII century, particularly during the demographic rising period.
Citer ce document / Cite this document :
Boudriot Pierre-Denis. Essai sur l'ordure en milieu urbain à l'époque pré-industrielle. In: Histoire, économie et société. 1988, 7e
année, n°2. pp. 261-281.
doi : 10.3406/hes.1988.1516
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1988_num_7_2_1516ESSAI SUR L'ORDURE EN MILIEU URBAIN
A L'ÉPOQUE PRÊ-INDUSTRIELLE
De quelques réalités écologiques à Paris
aux XVII et XVIIIèmes siècles.
Les déchets d'origine artisanale.
par Pierre-Denis BOUDRIOT
Abstract Résumé
In spite of eliminating muds of pavingstone, Paris doit non seulement éliminer les boues de inhabitants' evacuation, Paris domestic's ordures, son pavé, les détritus domestiques, les déjections de must also discharge all his artisanal refuse. This refuse ses habitants mais aussi tous les déchets d'origine is essentially animal nature and is produced by the artisanale. Ces derniers sont essentiellement de nature butchers, tripebutchers and tanners. These activities animale et produits notamment par les bouchers, tri taint air, pollute water of « La Seine » that was drunk piers, écorcheurs et les métiers du cuir. Ces activités by the Parisians ; and may cause fire. In addition, they vicient l'air, polluent l'eau de la Seine consommée par maintain a chronic stench from which contribute the les Parisiens, et peuvent provoquer des incendies. Elles star cher who is the main producer of the vegetal refusentretiennent de surcroît une puanteur chronique à e. The evacuation of all these résidus worsen the laquelle contribuent les amidonniers, producteurs de pollution of air and water. At the end of XVIII cendéchets végétaux. L'évacuation de tous ces résidus tury, « La Seine » is remain the collector of most aggrave la pollution de l'air et de l'eau. La Seine de artisanal refuse. It's eventual clogging and frequent meure à la fin du XVIIIème siècle le collecteur de la landing of muds had threaten seriously the stability of plupart des déchets d'origine artisanale. Son engorge the capital within the XVII and XVIII century, partiment possible, ses atterissements fréquents ont menac cularly during the demographic rising period. é gravement aux XVII et XVIIIèmes siècles l'équilibre
de la capitale, particulièrement en période de crue dé
mographique.
Consacré précédemment (l) aux boues du pavé de Paris, aux détritus domestiques
de ses habitants et à leurs déjections, cet essai sur l'ordure en milieu urbain à l'époque
préindustrielle intéresse aussi les déchets d'origine artisanale.
Il importe donc d'identifier les principaux d'entre eux et d'observer leurs inciden
ces sur le cadre de vie des Parisiens. Seront ensuite examinés les moyens et les condi
tions de l'évacuation de ces déchets, notamment en relation avec l'étude de la topogra
phie stradale.
On s'interrogera enfin sur leurs effets pathogènes qui illustrent un aspect essentiel
de la pathologie urbaine. HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ 262
Ces résidus génèrent pour la plupart d'éprouvantes nuisances, en terme du
XVIIIème siècle des incommodités. Celles-ci suscitent des réactions qui introduisent à
l'étude (2), déjà approfondie et ici hors de notre propos immédiat, d'une sensibilité à
la saleté. Une sensibilité qui alertée par l'odorat s'alarme des risques de maladie et de
contagion. La virulence et la fréquence de la dénonciation de certaines incommodités
désignent les principaux métiers fauteurs d'insalubrité. Une hiérarchie dans l'ordre de
l'infect s'esquisse, confirmée par les doléances et les mémoires puisés principalement
dans les collections Joly de Fleury et Delamare. Ces sources (3) ainsi que les ordon
nances et les sentences de police rendues aux XVII et XVIIIèmes siècles font apparaître
la prééminence, en ce domaine, de la boucherie et de ses activités connexes : la triperie
et la fonte des suifs.
Cet ensemble de métiers pose de façon quasi-générique tous les problèmes liés aux
déchets de nature animale et d'origine artisanale. En effet, il menace, quoique inégale
ment, la santé, l'environnement et la sécurité des Parisiens. Aussi la préparation de l'a
limentation carnée et de ses sous-produits s'inscrit-elle, avec le cimetière, l'égout, l'hôpit
al, la prison et les dépôts de boues et de gadoues, dans le grand débat sur le sain et le
malsain qui s'instaure pour près d'un siècle à partir de la décennie 1750.
Cependant le thème de la relégation des « tueries », des abattoirs, comme princi
pale solution à leurs multiples incommodités, accusera tout au long des XVII et XVIIIe
siècles une permanence qu'explique l'hostilité des bouchers à un projet qui, plaidaient-
ils, irait à l'encontre de leurs intérêts donc de ceux des Parisiens. L'important enjeu
économique opposé par la puissante communauté des maîtres-bouchers a fait différer
jusqu'au début du XIXème siècle l'implantation excentrée de complexes regroupant
tueries, triperies et écorcheries. Le projet d'éloignement des tueries, qui avaient été
comme les voiries à boues et à gadoue progressivement enclavées dans le tissu urbain,
est un projet déjà évoqué sous Charles IX, notamment lors des Etats Généraux d'Or
léans en 1561. Ainsi le Règlement (4) du 4 février 1567 prévoit-il le transfert « des tue
ries et escorcheries hors des villes et près de l'eau ». Mais les troubles des Guerres de
Religion loin de permettre l'exécution de ce règlement provoquent un repli urbain des
tueries tenues en lisière de la capitale. Aussi, trois arrêts rendus en 1611, 1614 et 1621
ordonnent-ils, à chaque fois, que les tueries de la Montagne Sainte-Geneviève soient ré
tablies faubourg Saint-Marcel comme auparavant. Mais dans la seule année 1657 trois
nouveaux arrêts, dont le dernier rendu sur l'insistance des Religieuses du Val-de-Grâce,
enjoignent derechef aux bouchers récalcitrants d'établir leurs tueries faubourg Saint-
Marcel, rue du Pot-de-fer au sortir de la rue des Postes. C'est ce même endroit que se
voient assignés, également en 1657 par arrêt du 7 septembre, les bouchers des rues des
faubourgs Saint-Jacques et Saint-Dominique. Les tueries du faubourg Saint-Germain,
sises notamment rue des Boucheries près celle de Bussy, sont destinées par Arrêt du
Conseil d'Etat du 24 novembre

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