Essai sur les neumes. - article ; n°1 ; vol.14, pg 264-284
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1853 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 264-284
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1853
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léopold Delisle
Essai sur les neumes.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1853, tome 14. pp. 264-284.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Essai sur les neumes. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1853, tome 14. pp. 264-284.
doi : 10.3406/bec.1853.445134
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1853_num_14_1_445134ESSA!
SUR LES NEUMES.
nombreux L'histoire travaux, de la musique et cependant au moyen il n'est âge peut a déjà être donné pas une lieu branà de
che de l'archéologie qui soit moins connue. Il faudrait pouvoir
étudier les productions de cet art aux diverses époques, pour en
constater les développements et les progrès ; mais on est arrêté
par une difficulté paléographique qui n'a pas encore été surmont
ée. En effet, la notation musicale antérieure au douzième siècle,
connue sous le nom de mûmes, est restée jusqu'ici à peu près ill
isible. L'étude de cette notation présente donc un grand intérêt,
pour l'histoire de l'art ; elle peut avoir une autre application non
moins importante : la réforme du chant ecclésiastique, la restau
ration du chant grégorien. Cette restauration s'accomplirait sans
beaucoup de difficulté, si l'on arrivait à lire avec certitude les
plus anciens manuscrits de l'antiphonaire de saint Grégoire. Peut-
être même les mélodies grégoriennes nous seraient-elles rendues
dans leur pureté primitive, si l'on pouvait donner une tr
aduction exacte de la notation d'un précieux manuscrit de l'a
bbaye de Saint-Gall, qui, selon toute probabilité, est un des deux
antiphonaires envoyés à Charlemagne par le pape Adrien '.
Bien avant la découverte de l'antiphonaire de Saint-Gall , les
nombreux manuscrits qui renferment des notations musicales
avaient attiré l'attention des savants. Michel Prétorius, qui vivait,
au commencement du dix-septième siècle, paraît être le premier
qui se soit occupé des neumes. Il rattache cette notation aux s
ignes inventés par saint Jean Damascene pour noter la psalmodie,
1. Ce manuscrit, signalé en 1827 un monde savant par M. Sotinleitner, a été publié
tout récemment en fac-similé par le P. Lambillotte. On peut lire une intéressante
dissertation sur l'authenticité de cet antiphonaiie, dans l'un des articles que M. Vitet
a consacrés à Гехашсп des Études sur les anciennes notations nmsicales de V Eu
rope, par M. Th. К isard {Journal des Savants, février 1852). 2G5
et il donne seulement le fac-similé de quelques lignes d'un man
uscrit de Wolfenbiittel sans y joindre de traduction.
Dora Jumilhac, dans son excellent traité sur le plain-chant, se
contenta aussi de donner des exemples de neumes tirés de man
uscrits conservés dans les abbayes de Jumiéges et de Saint-Den
is. Ce fut un Allemand , J. A. Jussow, qni essaya le premier,
mais sans succès, d'expliquer cette ancienne notation, dans une
dissertation intitulée : de Cantoribus Ecclesise Veteris et Novi Te-
stamenti. Le Lexicon diplomaticum de J. L. Walther renferme une
liste assez étendue de signes neumatiques accompagnés d'une tra
duction ; mais la nature de cet ouvrage, qui ne se compose que de
fac-similé, n'a pas permis à l'auteur de donner d'explications
sur la valeur et l'emploi de ces divers signes. On trouve encore,
dans l'Histoire de la musique de Martini , des essais de traduct
ion de quelques fragments de notation neumatique ; ces frag
ments du reste appartiennent à l'époque où les neumes écrits sur
des lignes ne présentent plus de difficulté sérieuse.
Enfin, l'abbé Gerbert, qui a sauvé de l'oubli et publié un
grand nombre de documents précieux pour l'histoire de la mus
ique, s'était livré à une étude approfondie des notations du
moyen âge; mais son travail périt dans l'incendie de l'abbaye de
Saint-Biaise, et l'auteur n'eut pas le courage dele recommencer.
Depuis l'abbé Gerbert jusqu'au commencement de ce siècle ,
l'étude de la notation musicale du moyen âge resta dans l'oubli le
plus profond. M. Fétis, par ses nombreuses publications, est par
venu à appeler de nouveau l'attention du monde savant sur cette
question si curieuse et si importante pour l'histoire de l'art musi
cal. Il a été suivi dans la voie nouvelle qu'il venait d'ouvrii
par un certain nombre d'érudits, parmi lesquels on remarque
MM. Kiesewetter, Perne, Bottée de Toulmont, Danjou, Steph.
Morelot. Enfin des travaux îrès-importants sur les anciennes not
ations musicales ont été publiés tout récemment par MM. Th.
Msard, de Coussemaker et le P. Lambillotte.
On ne saurait méconnaître le mérite de ces divers travaux, qui
pour la plupart se recommandent par des recherches approfond
ies; on peut dire cependant que presque toutes les difficultés
de la notation primitive du moyen âge sont encore à résoudre.
Nulle part,' en effet, on ne trouve une explication complète et sa
tisfaisante des signes et des divers procédés employés dans cette
notation.
IV. {Troisième série. ) \ g 266
Sans entrer dans des détails qui ne seraient pas à leur place
dans ce recueil, nous allons essayer à notre tour d'exposer le sys
tème général d'après lequel sont formés les neumes , d'analyser
les signes qu'ils renferment, et d'indiquer leur forme, leur va
leur et leur emploi , en nous efforçant de donner à la fois à nos
explications la plus grande concision et la plus grande utilité
pratique. Mais nous devons rappeler auparavant les moyens à
l'aide desquels on peut retrouver le système de la notation neu-
matique et les documents qui doivent servir de base à cette étude.
Les nombreux traités de musique qui ont été publiés par Ger-
bert 4 fournissent d'utiles renseignements sur les neumes; mais
on ne trouve nulle part, dans ces anciens auteurs, une exposition
didactique de cette notation. C'est dans les neumes eux-mêmes
qu'il faut rechercher les procédés d'après lesquels ils sont for
més ; c'est en analysant les signes neumatiques qu'on peut r
etrouver les formes primitives de ces signes , leurs diverses com
binaisons, enfin tout le système d'après lequel sont notés les
manuscrits liturgiques du huitième au douzième siècle. A part
quelques modifications sans importance que présentent certains
manuscrits, cette notation n'a point varié pendant ces quatre
siècles. On peut donc mettre à profit les indications particulières
que nous fournissent des manuscrits notés au dixième , au on
zième et, au douzième siècle pour expliquer des neumes écrits au
huitième.
Parmi ces manuscrits, il en est quelques-uns qui ont une très-
grande importance pour le but que nous nous proposons: ce sont
les manuscrits dans lesquels se trouve, outre la notation neuma-
tique , une notation alphabétique qui n'est autre chose que la
traduction des neumes. Cette notation alphabétique, à laquelle
saint Grégoire et Boëce ont attaché leur nom, étant parfaitement
connue , on peut en tirer un très-grand parti pour retrouver la
valeur des signes employés dans les neumes.
Les manuscrits à double notation sont peu nombreux : nous
en connaissons trois à la Bibliothèque Impériale (SuppI . lat., 1 1 20;
ancien fonds lat., 7185 et 1928); mais le plus curieux et le plus
important est l'antiphonaire qui a été découvert par M. Danjou à
la bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier, et dont
1. Scriptures ecclesiastici de musica sacra; Saint-Biaise, 1784, 3 vol. in-4». 267
M. Th. IN isard a fait, par ordre du gouvernement, un calque con
servé à la Bibliothèque Impériale (Suppl. lat., n° 1307). \
Selon M. Danjou, cet antiphonaire serait une des deux copies
apportées à Charlemagne par un des chantres que le pape Adrien
avait envoyés en France. Mais cette assertion n'est , comme l'a
très-bien démontré M. Th.Nisard, qu'une pure hypothèse.
Il se trouve , en effet, en tète de l'antiphonaire , un traité in
titulé Utillimum de musica breviarium , qui n'est autre chose
qu'une lettre de Eéginon, abbé de Prum, à Rathbode, archevê
que de Trêves, reproduite sous forme de traité. Réginon est mort
en 915; ce traité qui préc

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