Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.23, pg 153-175

Danilo Grébénart

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Gallia préhistoire - Année 1980 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 153-175
23 pages

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• Publié par: GALLIA0
• Publié le: 01 janvier 1980
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D. Grébénart
I. Étude archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 23 fascicule 1, 1980. pp. 153-175.
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Grébénart D. I. Étude archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 23 fascicule 1, 1980. pp. 153-175.
doi : 10.3406/galip.1980.1645
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1980_num_23_1_1645LA GROTTE SÉPULCRALE DES BARBILLOUX
(Saint-Aquilin, Dordogne)
I
ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
par Danilo GRÉBÉNARX
Dans le vallon séparant les fermes des Barbilloux et de Puymau à Saint-Aquilin1
se trouve une source actuellement captée, correspondant au niveau inférieur d'un réseau
karstique dont deux étages fossiles sont connus. L'un, tout proche de la source, est une
galerie longue d'une dizaine de mètres, large de 1 m à 1,50 m, remplie d'eau en hiver;
l'autre, plus élevée en altitude, est une vaste salle longue de plus de 30 m et large de 15 m,
dans laquelle on accède par un orifice étroit en partie masqué par la végétation (fig. 1).
En décembre 1950, j'avais visité cette cavité peu connue dans la région en tant que
grotte mais seulement désignée par les paysans et les chasseurs comme un vaste « trou de
blaireaux ». J'ai eu par la suite l'occasion d'y retourner à plusieurs reprises. C'est le 5 juillet
1963, qu'en examinant la base de l'éboulis, je reconnus un tesson de poterie modelée
d'aspect préhistorique dans les déblais d'une galerie creusée par les renards. Après un
sondage effectué en 1964, deux campagnes de fouilles se sont déroulées entre le 15 juillet
et le 15 septembre 1965 et 19662.
1. Carte au 1/25 000e, feuille XVIII-34 5, 6. Périgueux Ouest 5, 6, coordonnées x = 456,6, y = 3322,2.
2. Autorisations nos 774 du 22 mars 1965 et 689 du 28 mars 1966 délivrées par le Bureau des fouilles et antiquités
du Ministère d'État chargé des Affaires culturelles. Dans les années qui ont suivi la fin de ces je n'ai pu
en effectuer leur publication, aussi ai-je autorisé M. -Cl. Cauvin à utiliser le matériel des Barbilloux pour la rédaction
de son mémoire de doctorat : Les industries post-glaciaires en Périgord, publ. du Centre de rech. d'écolo, et de
préhist. de Saint-André-de-Cruzières, Maisonneuve, Paris, 1971, 476 p. Un certain nombre d'erreurs ont été effectuées
par M. -Cl. Cauvin dans la reproduction du mobilier. La bouteille n° 2, fig. 201 porte deux mamelons de préhension ;
le gobelet n° 2 fig. 202 n'existe pas ; le vase n° 3, fig. 202, est une reconstitution arbitraire : le fond doit peut-être
correspondre au vase n° 2 fig. 16 de la présente publication tandis que le haut se raccorde au n° 5 fig. 203 et
correspond à celui que je présente au n° 2 fig. 14. Le bol à mamelons jumelés dont il est question aux lignes du
Gallia Préhistoire, Tome 23, 1980, 1. i
154 DANILO GRÉBÉNART
1 Grotte des Barbilloux. État actuel de l'entrée. Le
sondage fait à l'extérieur a dégagé l'ouverture. Le mur
qui obturait l'entrée est visible à gauche.
2 Grotte des Barbilloux. Localisation et plan de la
partie fouillée.
abcdef g h GROTTE DES BARBILLOUX 155
La partie fouillée représente une tranchée large de 1 m, coupant l'éboulis en son
milieu suivant un axe longitudinal (fig. 2 à 4) avec deux élargissements latéraux en Re
et Ke. J'ai été obligé de fouiller, en 1966, les carrés Rd et Rc qui, sapés par les galeries
creusées par les renards, risquaient de s'effondrer. Des fouilleurs clandestins, durant l'hiver
1966, ont également détérioré l'angle du carré Rf ; j'ai pu récupérer quelques objets qu'ils
avaient abandonnés. Les fouilles ont été faites en suivant chaque carré de un mètre de côté
et en enregistrant les objets selon les trois dimensions de l'espace.
LES DÉPÔTS ARCHÉOLOGIQUES.
Avant le Néolithique, la grotte des Barbilloux avait un vaste porche d'entrée large
de 6 à 7 m et haut de 3 m environ. La zone fouillée a été limitée au cône d'éboulis qui
est essentiellement d'origine humaine. Il englobe 3 phases archéologiques distinctes repré
sentées par 13 couches.
Phase I.
C'est la plus ancienne. Elle comprend une seule couche : Cl. Celle-ci a, en coupe,
l'aspect d'un talus (fig. 5, 6). La base va du milieu de Jh au milieu de Je ; le sommet se
situe à la limite de Jf et Jg. La hauteur maximum est de 1,50 m. Cette couche s'étale de
part et d'autre des carrés J dans les secteurs fouillés Ke, Rd et Re mais sa hauteur
diminue. Elle a recouvert un amoncellement de pierres qui s'était naturellement déposé
à la base de l'entrée, alors légèrement descendante, de la grotte. Cl est constituée de terres
argileuses brunes mêlées à des fragments de charbons de bois. On y trouve de nombreux
ossements humains entiers et fragmentés, de la céramique et de l'industrie lithique. Malgré
la présence de charbon de bois les ossements ne portent pas de trace de calcination.
La couche Cl se présente donc sous l'aspect d'un talus dont les limites et le pendage
des faces sont parfaitement nets. La pente tournée vers l'intérieur de la grotte a été recou
verte par la couche suivante C2-G3 ; celle qui est vers l'entrée a seulement, par la suite,
été en contact avec les couches 5, 6, 7 et 8 de la phase III. Le changement brutal de pente
de Cl et la diminution de son épaisseur sont très visibles en Ke (fig. 6), ainsi qu'en Re
où elle est due à une remontée du niveau du sol constitué par une partie effondrée du
plafond de la grotte (fig. 6).
En raison de l'absence de connexion anatomique des ossements humains, Cl ne
représente pas une inhumation primaire ; de même, l'absence de trace de brûlure sur les
ossements ainsi que ^ur les autres objets, malgré la présence de nombreux charbons de bois,
montre qu'il n'y a pas eu crémation sur place. Cl peut donc être considérée comme une
bas de la p. 392 n'existe pas. La grotte, enfin, n'était pas fermée lorsque j'y ai pénétré pour la première fois (p. 370),
car le mur qui en obturait l'entrée avait une brèche par laquelle il était possible d'entrer.
Les travaux sur le terrain ont été réalisés grâce à la participation amicale de D. Chastre et J. Beyney durant
toute la campagne de 1965, ainsi que de S. Avrilleau, J.-P. Bitard, J.-C1. Moissat et M. de Sauvage à qui j'adresse
mes remerciements. Je remercie également M. Bodeau, de La Croze, à Léguillac de Lauche, propriétaire du terrain,
qui m'a autorisé à effectuer ces fouilles.
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montrant 5 Coupe dix schématique des treize couches de l'éboulis constituant à l'intérieur les trois et à phases l'extérieur du dépôt de la archéogrotte
logique. Coupe faite selon l'axe a' b' fig. 4.
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a1 a' c' d' K
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4 Plan de la fouille indiquant la position des différentes coupes publiées.
3 Grotte des Barbilloux. Position, en coupe dans l'éboulis d'entrée, de la
abcdefghijklmn <- partie fouillée. GROTTE DES BARBILLOUX 157
Coupe selon g' h'
j'k' Coupe selon k'b' Coupe selon
7 Coupe schématique de la partie fouillée selon les
axes j' k' et k' b' (flg. 4).
f'h' Coupe selon ef Coupe selon
6 Coupe schématique des parties fouillées selon les
axes g' h' et e' f (flg. 4). A noter la présence de la
couche 2 visible seulement sur les coupes f h' et e' f
8 Coupe, selon i' j' (flg. 4) du sondage fait sous l'éboulis.
inhumation secondaire. Les ossements humains, la terre argileuse avec les charbons de
bois et le mobilier d'offrandes, ont été jetés sur le tas de pierres naturellement formé au
pied de la pente inclinée de l'entrée de la grotte.
Phase IL
Cette phase, très nettement délimitée, est d'une épaisseur moyenne de 0,50 m. Elle
recouvre entièrement la pente nord-ouest de Gl dirigée vers l'intérieur de la grotte, s'arrête
brusquement au sommet