Etude de quelques problèmes analytiques propres aux monnaies antiques (Argent — Cuivre) - article ; n°6 ; vol.6, pg 69-89
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Description

Revue numismatique - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 69-89
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jeanne Condamin
Maurice Picon
Etude de quelques problèmes analytiques propres aux
monnaies antiques (Argent — Cuivre)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 69-89.
Citer ce document / Cite this document :
Condamin Jeanne, Picon Maurice. Etude de quelques problèmes analytiques propres aux monnaies antiques (Argent —
Cuivre). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 69-89.
doi : 10.3406/numi.1964.1092
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1964_num_6_6_1092Jeanne CONDAMIN et Maurice PICON
ÉTUDE
DE QUELQUES PROBLÈMES ANALYTIQUES
PROPRES AUX MONNAIES ANTIQUES
(ARGENT, CUIVRE)1
I. — Introduction.
Différentes orientations peuvent être données aux travaux de
laboratoire effectués sur les monnaies anciennes. En ne s' atta
chant qu'aux problèmes présentant un intérêt immédiat pour la
numismatique on peut citer :
a) Les problèmes de datation. — Depuis leur élaboration et jus
qu'à l'époque actuelle, les flans monétaires ont été le siège de phé
nomènes liés au réarrangement structural des atomes. Certains de
ces phénomènes présentent une évolution suffisamment lente pour
qu'on puisse les utiliser à des fins de datation. A ce point de vue, les
migrations d'atomes semblent convenir tout spécialement. Cepen
dant l'état actuel de nos recherches paraît montrer qu'on ne peut
raisonnablement en espérer autre chose qu'une « authentication »
certaine des flans monétaires anciens.
b) Les problèmes de technique. — «L'histoire métallurgique» des
flans conditionne partiellement leur état présent. Il semble qu'un
certain nombre de questions techniques pourraient être résolues
1. Nous tenons à remercier vivement M. J. Guey qui est à l'origine de nos études sur les monn
aies antiques.
Il a été pour nous un initiateur, de plus nous avons constamment bénéficié de ses conseils et
de ses encouragements ; enfin, le matériel même sur lequel nous avons travaillé est celui qu'il a
bien voulu nous laisser à la suite de ses propres études. (Rev. numism., 1962, p. 74, note).
Nos remerciements vont aussi à M. J. Lafaurie dont la bienveillance nous est précieuse et qui
nous a fait bénéficier de ses grandes connaissances à propos de diverses questions techniques.
Que M. G. Le Rider qui a bien voulu nous fournir divers documsnts trouve également ici
l'expression de notre gratitude. 70 J. CONDAMIN ET M. PICON
par l'examen structural des flans monétaires. Signalons que ces
études nécessitent, en général, l'emploi de méthodes destructives.
c) Les problèmes d'analyse. — La connaissance exacte du titre
des monnaies anciennes a toujours été une des préoccupations maj
eure des numismates. L'apparition des méthodes non destructives
a renouvelé le problème. Ces méthodes sont de deux sortes : les plus
répandues (spectrographie optique, fluorescence X) permettent une
analyse de la surface des flans, d'autres au contraire (comme Г acti
vation), donnent un taux global. En analyse, deux questions essent
ielles se posent : quelle correspondance existe-t-il entre taux superf
iciel et taux global, et entre taux global actuel et taux primitif ?
Laissant de côté pour l'instant les problèmes de datation et de
technique, nous essayerons de préciser l'état présent des questions
d'analyse.
Différents travaux ont mis en évidence un enrichissement superf
iciel en argent des monnaies antiques x. Même en admettant qu'ini
tialement la surface ne présentait pas une composition différente
de celle de l'intérieur, il n'en est plus ainsi actuellement. Cet enr
ichissement a une incidence importante sur les résultats d'analyse
superficielle, et une étude préalable des phénomènes dont l'enrichi
ssement est une des conséquences, paraît nécessaire si l'on veut juger
des conditions d'application de telle ou telle méthode d'analyse 2.
II. — Phénomènes superficiels.
A) Schéma structural des alliages argent -cuivre.
D'une manière très sommaire on peut établir les distinctions
suivantes :
Les alliages contenant de 0 à 72 % d'argent (en poids) sont
formés essentiellement de cristaux de cuivre et de cristaux d'eu-
tectique (fig. 1).
Les alliages à 72 % d'argent sont formés uniquement de cristaux
d'eutectique (fig. 2).
1. Aitken M. J. Emeleus V. M. Hall E. T. and Kraay C. M. 1960. Neutron activation analysis
of ancient silver coins. Radio-isotopes in Physical Sciences (Copenhagen, Conference) RICC/37.
Internat. Atomic Energy Authority, Vienna.
— H. J. Kellner und W. Specht, Jahrbuch fur Numismatik, XI, 1961, p. 43-51.
J. Guey, et J. Condamin, Rev. Num., 1961, p. 51-73 ; J. Guey, Rev. Num., 1962, p. 73-128.
2. Les monnaies sont toujours identifiées par leur numéro de catalogue — et souvent par leur
titre également — Pour le Catalogue on se référera à : J. Guey, Rev. Num., 1962, p. 116-139. 1. — Flan (n° 133) — 508 %. (Voir note 2, p. 70.) Fig.
Structure de l'alliage, grossissement 500 (réactif au perchlorure de fer).
Les parties sombres représentent le cuivre non eutectique, sa proportion dans l'alliage est
supérieure à la valeur théorique.
Fig. 2. — Flan (n° 16) — 727 °/00.
Structure de l'alliage, grossissement 500 (réactif au perchlorure de fer).
L'alliage a sensiblement la composition de l'eutectique. Comparer la taille des grains
de cuivre (en sombre) dans les figures 1 et 2. 72 J. GONDAMIN ET M. PICON
• Les alliages contenant de 72 à 100 % d'argent sont formés de
cristaux d'argent et de cristaux d'eutectique.
L'eutectique a une composition constante : 72 % Ag-28 % Cu. Il
est formé de filaments de cuivre inclus dans une matrice d'argent.
La proportion d'eutectique dans l'alliage diminue au fur et à
mesure que l'on s'éloigne — en deçà ou au-delà — du taux 72 % Ag.
Il faut noter que des phénomènes de surfusion, de diffusion, de
solubilité et d'oxydation partielle de cuivre au cours de l'élabora
tion de l'alliage, peuvent modifier notablement le schéma théorique.
B) Influence du départ du cuivre et de son oxydation au cours
du temps.
a) Départ du cuivre. — Ce départ est la conséquence directe de la
corrosion électrochimique par effet de pile, à l'échelle microsco
pique, entre grains de cuivre et grains d'argent *. Ceci se traduit
superficiellement par une mise en relief de l'argent. Le cuivre qui se
trouve alors à un niveau inférieur est plus difficilement atteint par
les agents d'excitation (étincelle électrique, rayonnement X pri
maire) : il y a élévation apparente du taux. En étincelle, ce phéno
mène est surtout marqué lorsque le cuivre présent est presque
entièrement engagé dans l'eutectique (cas des alliages à titre élevé).
Cela tient vraisemblablement à la structure de l'eutectique dont
les grains de cuivre sont de très petite taille. Il semble que cette
hypothèse trouve une confirmation dans le fait qu'en fluorescence,
la variation de l'angle d'incidence du rayonnement X primaire a,
vis-à-vis de l'enrichissement superficiel, une action pratiquement
nulle pour les bas titres et une action importante pour les titres
élevés. L'augmentation de a 2 doit favoriser le rayonnement du
cuivre. Or, il en est bien ainsi : (Tableau 1).
1. Pour qu'un alliage Ag-Cu présente en surface un enrichissement comparable à celui observé
en moyenne sur les monnaies antiques, il n'est pas nécessaire que les phénomènes d'oxydation et
de corrosion y soient aussi importants. Nous avons pu réaliser expérimentalement l'enrichiss
ement superficiel d'alliages modernes Ag-Cu par simple action de l'eau contenant un peu de sels
dissous. Après quelques jours, les résultats des mesures effectuées en surface sont très voisins
de ceux fournis par l'analyse des monnaies anciennes, (voir infra, tableau 2).
Retenons donc que l'enrichissement superficiel ne peut être un critère d'ancienneté, sauf s'il
résulte de certains types de corrosion profonde.
2. En fluorescence, on mesure le rayonnement X secondaire émis par l'échantillon frappé par
un rayonnement X primaire. L'angle a représente l'angle entre la surface de l'échantillon et la
direction du faisceau secondaire dont on mesure l'intensité. Cet angle est

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