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Informations
Publié par | Thesee |
Nombre de lectures | 55 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 28 Mo |
Extrait
UNIVERSITE LILLE 2-DROIT ET SANTE
FACULTE DE MEDECINE
Ecole Doctorale Biologie-Santé Lille-Nord de France
THESE Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE LILLE 2
Discipline : ASPECTS MOLECULAIRES ET CELLULAIRES DE LA
BIOLOGIE
Spécialité : Biologie cellulaire
Présentée et soutenue publiquement par
Franck LADAM
Le 23 Novembre 2010
Etude du rôle du facteur de transcription Pea3 pendant la
morphogenèse et la tumorigenèse mammaires
- Caractérisation de ses propriétés pro-morphogènes et pro-
tumorigènes
- Etude des mécanismes moléculaires associés
Directeur de thèse
Dr Anne Chotteau-Lelièvre
Composition du jury :
Président :
Pr Yvan de Launoit, Institut de Biologie de Lille
Rapporteurs :
Dr Rosita Winkler, Université de Liège
Dr Vincent Cavaillès, Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier
Examinateurs :
Dr Guillemette Huet, INSERM, Université de Lille2
Dr Ivan Bièche, Institut Curie Paris
Dr Anne Chotteau-Lelièvre, Institut de Biologie de Lille
1 RESUME
Les facteurs de transcription du groupe PEA3 (Pea3, Erm et Er81) font partie de la
famille d’oncogènes ETS. Leur expression est souvent observée lors de la mise en place
des organes par morphogenèse de branchement comme la glande mammaire. De plus, une
expression aberrante de ces facteurs de transcription est corrélée au caractère cancéreux de
nombreux organes comme le sein. Ainsi, l’expression d’Erm dans les tumeurs du sein est
associée à un mauvais pronostic pour les patientes et celle de Pea3 constitue un marqueur
de l’agressivité tumorale. Enfin, Pea3 module l’expression de gènes spécifiques. Même si
certains de ces gènes sont déjà bien caractérisés beaucoup de choses restent à faire pour
comprendre les mécanismes moléculaires régulés par Pea3.
Dans ce contexte lors de ma thèse je me suis intéressé au rôle du facteur de
transcription Pea3 dans les processus de morphogenèse et de tumorigenèse mammaires
selon deux approches complémentaires :
1- l’étude des propriétés morphogénétiques modulées par Pea3 lors des étapes de
morphogenèse et de tumorigenèse mammaires,
2- la recherche et la caractérisation de gènes régulés par Pea3 dans ce même
contexte, par une analyse transcriptomique à grande échelle en utilisant des
puces à ADN.
Au cours de ma thèse, nous avons ainsi pu montrer l’importance du facteur de
transcription Pea3 dans le contrôle des propriétés de migration, d’invasion et de
prolifération des cellules épithéliales mammaires normales TAC ou cancéreuses MMT. En
parallèle, la recherche des gènes dont l’expression est régulée par Pea3 dans nos deux
modèles cellulaires, a permis d’identifier de nombreux gènes capables de réguler la
prolifération, la migration et l’invasion des cellules. Parmi ces gènes, nous nous sommes
intéressés au gène cycline d2. Nous avons pu montrer que le gène cycline d2 est un gène
cible direct du facteur de transcription Pea3, qui module l’expression dans le modèle
cellulaire TAC des deux transcrits (cycline d2 et cycline d2 trc) issus de ce gène et décrits à
ce jour. Enfin, l’étude de la fonction des protéines Cycline D2 et Cycline D2 Trc dans les
cellules TAC ainsi que de leur relation fonctionnelle avec Pea3 a été entreprise.
Notre étude a ainsi permis de mieux définir l’implication du facteur de transcription
Pea3 lors des événements de morphogenèse et de tumorigenèse de la glande mammaire. De
plus, elle ouvre la réflexion sur le rôle du gène cycline d2 lors de ces événements. La
caractérisation des mécanismes moléculaires impliquant le facteur de transcription Pea3
pourra ainsi participer à la définition de potentielles nouvelles stratégies thérapeutiques
pour le traitement du cancer du sein.
2
Avant Propos
L’ensemble du travail présenté dans ce manuscrit porte sur le rôle des facteurs de
transcription du groupe PEA3 lors des événements de morphogenèse et de tumorigenèse
mammaires. La partie introductive est donc essentiellement basée sur les connaissances
disponibles quant au modèle sur lequel nous travaillons, la glande mammaire, dans son
contexte de développement normal par morphogenèse de branchement ou lors de la dérive
tumorale ainsi que sur les connaissances à ce jour sur les facteurs de transcription du
groupe PEA3 et leur rôle dans ce contexte. Ces facteurs de transcription sont aussi bien
étudiés dans divers modèles lors du développement ou lors de la cancérisation de divers
organes. Ces données disponibles dans la littérature sont présentées de façon non
exhaustive et servent d’appui pour mieux comprendre les informations relatives au rôle des
facteurs PEA3 dans les étapes de morphogenèse et de tumorigenèse mammaires.
3
Figure 1. Position des cinq paires de glandes mammaires chez la souris. Au stade
embryonnaire E10,5 deux crêtes mammaires se forment puis à E12,5 les cellules se
regroupent et forment les placodes puis les bourgeons épithéliaux (MB). La souris femelle
adulte possède 5 paires de glandes mammaires (MG 1 à 5).
Adapté de (Veltmaat et al., 2003; Watson and Khaled, 2008).
4 I. La glande mammaire : modèle de développement et de
tumorigenèse
Chez la souris que chez la femme la glande mammaire est un organe se formant en deux
temps, d’abord lors du développement embryonnaire puis chez l’adulte lors de la puberté et
de la gestation. Cet organe se forme par combinaison de deux grands mécanismes : la mise
en place par morphogenèse de branchement d’un feuillet épithélial au sein du mésenchyme
et la différenciation de cellules progénitrices en cellules spécialisées pour remplir une
fonction bien spécifique au cours des étapes de gestation et de lactation. Ce développement
complexe est finement régulé par un ensemble de mécanismes moléculaires qui, lorsqu’ils
se déroulent au mauvais moment, au mauvais endroit ou avec une mauvaise amplitude,
peuvent mener au cancer.
1- Les étapes de développement de la glande mammaire
Chez la souris on retrouve cinq paires de glandes mammaires le long de l’axe antéro-
postérieur (Figure 1).
Chez l’embryon le développement de la glande mammaire débute à 10,5 jours (E10,5)
après la fécondation par la formation, le long de l’axe antéropostérieur, de deux crêtes
mammaires (Figure 1). A E12,5, cinq paires de placodes se forment le long des crêtes à
partir de l’ectoderme par migration et regroupement des cellules de chaque crête
mammaire (Figure 1) (Veltmaat et al., 2003; Watson and Khaled, 2008). De E11,5 à E18,5
le bourgeon épithélial se forme et pénètre dans le mésenchyme adjacent, alors dénommé
« Fat Pad » car il est riche en adipocytes, pour former au final un petit arbre composé de
quelques tubes épithéliaux qui stoppe sa croissance pour la reprendre à la puberté et chez
l’adulte (Figure 2).
Cette partie du développement de la glande mammaire est indépendante des hormones.
Elle est régulée par un dialogue complexe entre le feuillet épithélial et le mésenchyme
environnant dont quelques événements moléculaires ont pu être caractérisés. Ainsi,
l’épithélium induit la formation du mésenchyme mammaire notamment en sécrétant la
protéine PTHRP qui active la sécrétion du facteur Bmp4 dans les cellules du mésenchyme.
Bmp4 va ensuite activer une voie de signalisation en se fixant à son récepteur BMPR1A, la
5 réponse cellulaire à cette voie de signalisation dans les cellules du mésenchyme est alors
assurée par les facteurs de transcription Msx2 et Tbx3. Le mésenchyme lui régule la mise
en place des placodes puis des bourgeons épithéliaux en sécrétant la protéine FGF10 qui
interagit avec le récepteur FGFR2B dans les cellules épithéliales (Figure 2).
Chez la souris mâle le développement de la glande mammaire s’arrête définitivement à
E15,5 sous l’effet des androgènes.
Chez l’adulte l’arbre épithélial se développe en deux phases majeures et distinctes :
- une phase de morphogenèse de branchement qui se déroule majoritairemen