Etude EQUAL/SEPECO
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Etude EQUAL/SEPECO

L’intégration des publics issus des Pays
d’Europe Centrale et Orientale dans le domaine
entrepreneurial




Dans le cadre d’un Partenariat entre










Rédigée par Elsa Godart, Docteur de la Sorbonne, Enseignante et
Directrice de recherche dans les universités de Marne-la-Vallée,
Nanterre et Paris III-Sorbonne





Octobre 2007




Projet EQUAL SEPECO 2004_IDF_43687
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Pour qu’une étude soit utile, il faut qu’elle
« contribue à améliorer la connaissance
soit en proposant un développement théorique nouveau,
soit en proposant des suggestions pour l’action managériale. »

Cité par T. Levy-Tadjine





















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SOMMAIRE




I- INTRODUCTION ..................................................................................................... 4
1.1 Contexte dans lequel s’inscrit l’étude ........................................................... 5
1.2. Problématique de l’étude .............................................................................. 6
1.3. Les statistiques .............................................................................................. 7
II- Rappel historique ................................................................................................. 8
2.1. Le poids du passé ................................................................... ...

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Langue Français

Extrait

  
   Etude EQUAL/SEPECO Lintégration des publics issus des Pays d Europe Centrale et Orientale dans le domaineentrepreneurial    
  
  Dans le cadre d’un Partenariat entre
    
 
                    Rédigée parElsa Godart, Docteur de la Sorbonne, Enseignante etDirectrice de recherche dans les universités de Marne-la-Vallée,Nanterre et Paris III-Sorbonne                     
Octobre 2007
      Projet EQUAL SEPECO 2004_IDF_43687
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Pour qu’une étude soit utile, il faut qu’elle « contribue à améliorer la connaissancesoit en proposant un développement théorique nouveau,soit en proposant des suggestions pour l’action managériale. » Cité par T. Levy-Tadjine 
SOMMAIRE
     I- INTRODUCTION ..................................................................................................... 4 1.1 Contexte dans lequel sinscrit létude ........................................................... 5 1.2. Problématique de l étude .............................................................................. 61.3. Les statistiques.............................................................................................. 7II- Rappel historique ................................................................................................. 82.1. Le poids du passé.......................................................................................... 82.2. Le devenir européen .................................................................................... 10 2.3. Les difficultés d intégration ........................................................................ 132. 4. Conclusion du chapitre .............................................................................. 14III- Les différents PECO concernés....................................................................... 153.1. La méthodologie utilisée ............................................................................. 15 3.2. L échantillon interrogé ................................................................................ 153.3. Exemples de données sociologiques de l échantillonnage ..................... 163.4 Les motivations ............................................................................................. 18 3.5. Les démarches vers la création d entreprise ............................................ 223.6. Conclusion du chapitre ............................................................................... 26IV- Les freins à la création ..................................................................................... 284.1. Dépasser les craintes .................................................................................. 30 4.2. L accès à l information ................................................................................ 314.3. Les origines socioculturelles...................................................................... 334.4. Les facteurs psychologiques...................................................................... 37............................................. 4.5. La barrière de la langue ..................................38 4.6. Un sentiment d exclusion............................................................................ 394.7. Contexte économique et politique français............................................... 394.8. Le modèle français ....................................................................................... 41 4.9. Le manque de structure d accueil et de prise en charge ......................... 414.10. Difficulté à rallier les réseaux ................................................................... 424.11. Difficultés liées à l obtention du capital nécessaire ............................... 434.12. Difficultés juridiques et administratives .................................................. 43n ................................4.13. Coclusion du chapitre ............................................. 44 V- Propositions pour lamélioration de lintégration des PECO vers la création d entreprise ............................................................................................................. 465.1. Créer un « chèque rédaction » .................................................................... 46 5.2. Etablir un réseau de solidarité d entrepreneurs issus des PECO ........... 47VII- Annexes ............................................................................................................ 48       
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 I- INTRODUCTION    Selon Thierry Verstraete1, il convient de noter qu’en France, l’étude del’accompagnement du créateur d’entreprise est un sujet peu ou prouabordé. Et comme le rappelle Thierry Levy-Tadjine auteur d’une thèsesurL’entrepreneuriat emmigré et son accompagnement en France2 :« Le repérage des dispositifs d’accompagnement dont bénéficient lesporteurs de projets issus de l’immigration révèle que ceux-ci peuventcomme tout un chacun s’appuyer sur les dispositifs génériques(boutiques de Gestion, ADIE3, organismes consulaires…), mais qu’ilexiste également des dispositifs qui leur sont spécifiquement dédiéscomme l’IFRED4 à Paris qui forme et aide des femmes immigréesporteuses de projet, ou encore comme (…) le GRDR5 et le PMIE6. Laseule existence de ces dispositifs pose inévitablement la question del’éventuelle difficulté des porteurs de projet immigrés à s’inscrire dansdes démarches d’accompagnement qui ne leur sont pas spécifiquementdédiées. »7  
                                                 1 Thierry Verstraete, docteur en sciences de Gestion, auteur deEntrepreneuriat, connaître l’entrepreneur,comprendre ses actes, LHarmattan, 2000, p. 287.2 Thèse pour lobtention du doctorat en sciences de gestion, soutenue le 26 octobre 2004 à luniversité deToulon.3 Agence pour le Développement et lInitiative Economique. Cette structure est notamment spécialisée dans lemontage et le financement des projets des chômeurs créateurs.4 LInstitut de Recherche-Formation-Education-Developpement, fondée par Ruth Padrun, propose desformations et de laccompagnement aux femmes issues de limmigration quelles aient un projet dentreprendreen France ou dans leur pays dorigine.5 Le Groupe de Recherche et de Développement Rural.6 Le Pôle Migration et Initiative Economique, formé pour créer une synergie entre les différents acteurs delaccompagnement des porteurs de projet issus de limmigration sur la France (IRFED, GRDR, etc.) et poursoutenir leur action.7 Thèse pour lobtention du doctorat en sciences de gestion, soutenue le 26 octobre 2004 à luniversité deToulon, p. 17-18.
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1.1 Contexte dans lequel s inscrit l étude’ ’
Ce qui signifie qu’il ne suffit pas d’avoir l’idée de créer son entreprisepour que les porteurs de projets passent à l’acte. D’où l’existence dequantité d’organismes qui tentent de soutenir cette démarche.En effet, l’accompagnement à la création d’entreprise est fondamentalpour les populations issues des PECO comme nous allons le voir danscette étude.    Le projetSEPECO, qui s’inscrit dans un projetEQUAL co-financé par leFonds Social Européen, met en relationSolidarité Entreprise,spécialisé dans l’accompagnement à la création d’entreprise à travers leprogramme Réseau +, l’Université deMarne-la-vallée qui accueillenombre d’étudiants issus des pays d’Europe Centrale et Orientale(PECO), et leColisée,Comité de liaison pour la solidarité avec l'Europede l'Est, créé en septembre 1994, qui a pour vocation de relier entre ellesles organisations non gouvernementales françaises qui opèrent enEurope centrale et orientale ou qui, en France, rassemblent despersonnes ou des groupes originaires de ces pays.   Le projet SEPECO vise à permettre à des hommes ou à des femmesoriginaires des PECO et vivant en France, de créer leur entreprise dansles domaines des services d’aide à la personne ou autre.Or, toucher au domaine entrepreneurial suppose de nombreusesinterrogations et suscite des craintes qui représentent de véritablesfreins. Ainsi, cette étude a pour but de comprendre pourquoi des personnesissues des PECO ne parviennent pas aujourd’hui à créer leur propre
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1.2. Problématique de l étude
entreprise. Afin d’alimenter cette étude, deux autres rapports ont étérédigés dans le cadre du projet : l’un par le Colisée et l’autre par lecabinet Luego (voir annexes 3 et 4)   Nous chercherons à mettre au jour les différents obstacles qui se posentà la création d’entreprise par des publics issus des PECO. Ces obstaclessont de différentes natures – institutionnelles, culturelles, sociales….Nous prendrons alors le temps de sensibiliser, d’analyser et decomprendre ces différents freins.Ensuite, le facteur humain ne doit pas être négligé. Car créer sa propreentreprise nécessite un engagement personnel de la part del’entrepreneur. Aussi, bien souvent des étrangers venus des PECO neparviennent pas à être suffisamment intégrés eux-mêmes pour prétendrepar la suite fonder une entreprise. Et sur ce point là, nous ne pouvonsque rendre compte des intrications culturelles, psychologiques, maisaussi historiques des hommes et des femmes issus des PECO. En cherchant à comprendre pourquoi les personnes originaires desPECO n’arrivent pas à créer leur entreprise en France, c’est toute laquestion de l’intégration et l’identité du peuple européen qui estsoulevée. C’est pourquoi, avant d’entrer dans le détail des freins concrets quipeuvent expliquer les difficultés liées à la création d’entreprise, nousaborderons rapidement l’histoire des PECO.Mais avant cela, penchons-nous rapidement sur quelques statistiques : 
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 1.3. Les statistiques
  Sur une base de 200 000 créations d’entreprises en France, il apparaîtqu’environ chaque année 15 000 créations d’entreprises proviennent desimmigrés (2004). Ce qui nous permet de poser une solide base detravail. En effet, la création d’entreprise de la part des immigrésreprésente une part non négligeable qu’il est important d’étudier et derendre compte. « L’entreprenariat peut se concevoir comme le processus qui consiste àvouloir créer quelque chose de différent et possédant une valeur, en luiconsacrant le temps et le travail nécessaires, en assumant les risquesfinanciers, psychologiques et sociaux correspondants et à en recevoir lesfruits sous forme de satisfaction pécuniaire et personnelle. »8   Il s’agit justement ici de plonger au centre du processus de création afinde comprendre pourquoi une certaine population issue des PECO, neparvient pas à franchir ce pas, et doit faire face à des obstaclesimportants.  Tentons maintenant de comprendre la mentalité des personnes issuesdes PECO par un rapide rappel historique.    
                                                 8 Thèse de Thierry Levy-Tadjine, op. cit., p. 35.
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    2.1. Le poids du passé
II- Rappel historique   2.1.1. Définition Ce que l’on appelle PECO est une zone comprenant un territoireimmense qui commence à environ 300kms des frontières françaises etqui s’achèvent à 11000kms plus loin.Les PECO regroupent à ce jour des pays tels que la Bulgarie, l’Estonie,la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie,la Slovaquie, la République Tchèque, …Ce relief est tant diversifié qu’il ne permet pas de réelle unitégéographique : certains pays sont clairement de type « européens »alors que d’autres ont davantage le profil asiatique.De même la population de cette région est hétérogène, tant au niveauculturel, religieux qu’historique. Et même si souvent l’histoire lointaineramène ces pays à de profonds conflits, il faut mentionner la tentative deréunifier cette région par la pensée communiste. Ce qui fut, commel’histoire nous l’enseigne un échec profond.A cela, il faut encore rappeler que depuis l’effondrement ducommunisme, ces pays ont eu chacun un destin différent. C’est pourquoi,parler des PECO dans une généralité reste une gageure. Cette étude,comme on le verra plus loin ne présentera que quelques pays desPECO.    
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  2.1.2. L effondrement communiste Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s’effondre et avec lui l’utopiecommuniste, laissant démunis, ahuris de nombreux pays amputés deleur propre mémoire, de leur propre identité. Tout était à reconstruire, enmême temps que l’Europe prolongeait ses efforts d’union. Ens’effondrant, le mur à fait tant de bruit que les consciences se sontéveillées et un gigantesque mouvement de solidarité a fait sonapparition.Mais l’histoire de l’Europe fidèle à elle-même, à son instabilité voit éclaterdans les Balkans et le Caucase de nouveaux conflits dans les années90. Les droits de l’homme sont bafoués ainsi que le droit d’entreprendre
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2.2. Le devenir européen
et on déplore des milliers de victimes. Les populations sont déplacées(dont certaines vont atterrir en France).La chute du communisme et l’entrée dans le libéralisme ainsi que cesconflits sont cause d’un appauvrissement important de la population desPECO (Les PECO compte 30% des réfugiés dans le monde ; 18 millionsd’enfants issus de ces régions vivent en dessous du seuil de pauvreté).Et on peut dire que près de 60 millions de ces personnes vivent avecmoins de 2 dollars/jour et 110 millions avec moins de 49.C’est aussi dans un tel contexte que des personnes intègrent la France.On peut alors imaginer combien il peut leur être difficile de créer uneentreprise avec un tel passé ; ne serait-ce que d’y songer !  L’Europe, depuis la conférence de Yalta10, qui a lieu du 4 au 11 février1945 et qui réunit les Etats-Unis (Franklin D. Roosevelt), l’URSS (JosephStaline) et le Royaume-Uni (Winston Churchill), prend une tournuredifférente ; les territoires sont redistribués et les frontières redessinées.L’Europe va alors prendre conscience peu à peu de la responsabilitéqu’elle a à l’égard de ces « nouveaux pays ». L’unité de l'Europe, renduepossible par un " inattendu de l'histoire ", selon le mot de Martin Palous                                                 9 Référence sur site Internethttp://www.ccfd.asso.fr/e_upload/pdf/panorama+peco++europe.pdf?PHPSESSID=0a42c8df16679820c7bff637acd7d295 10 Toutefois, on peut rappeler que : « lidée que la conférence de Yalta aurait impliqué un véritable partage dumonde est un point de vue largement répandu (absence de De Gaulle à la conférence, non ratification de laconvention de Genève en 1929 par lURSS, guerres dagressions contre la Finlande puis la Pologne en 1939 enalliance avec lAllemagne nazie ne présageant rien de bon sur la nature même du régime soviétique). En fait,rien dans le contenu des accords ne laissait apparaître, directement ou indirectement, un tel partage du monde, nimême une répartition des aires dinfluence des trois puissances participantes. Cest même plutôt le véritable actefondateur des « Nations Unies ».La « Déclaration sur lEurope libérée » prévoyait tout le contraire. Loin dabandonner lEurope orientale àlURSS, elle affirmait conformément à la Chartre de lAtlantique, le « droit de tous les peuples à choisir leurmode de gouvernement ». Elle accordait son aide indifféremment aux états satellites de lAxe comme aux Etatslibérés dEurope.La division de lEurope nest pas le résultat des accords de Yalta, mais de la guerre froide, devenue inévitabledès lors que Staline, dès 1945, avait, non pas en vertu du mépris des accords de Yalta, commencé à imposer auxpays dEurope orientale occupés par larmée rouge des pouvoirs de structures « socialistes » pour ne pas diretotalitaires. » Réf. Article « Yalta » in Wikipédia.
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(ministre tchèque des affaires étrangères), suscitait un espoir dans laconstruction communautaire.Aussi, l’idée d’une « communauté européenne » semble être uneperspective de salut pour les PECO. Et, « l'Europe aurait pu sortir de sondéni politique et de sa conception purement marchande » (PatrickViveret). Toutefois, à la notion « de réunification » les institutions ontpréféré le terme d’ «élargissement». Qu'élargit-on sinon l'Europe à elle-même ? « Nous faisons partie de l'Europe, affirme Halina Bortnowska,journaliste polonaise, l'appartenance des PECO à l'Europe est unedonnée historique. »L'Europe reste et demeure ce questionnement incessant qui toujours larenvoie à son identité dont les fondements témoignent d’une culture etd’une histoire communes à un même peuple habité de différences… etcomme le disait Edgar Morin : « La culture, c'est une ethnographie avecses mythes, ses croyances, sa foi ; elle produit aussi un art, unephilosophie, des sources de connaissances communes. Cet ensemblede qualités a créé l'histoire de l'Europe et une culture singulière qui est lacivilisation européenne. » Mais depuis les années 90, le processus d’intégration est lent et difficile.Beaucoup de pays doivent assurer un important développementéconomique, et faire leur preuve dans le processus de démocratisation.Quant aux droits humains, ils sont parfois inexistants dans certainesrégions. Et des crimes odieux sont encore commis, des populationsentières sont niées dans leurs droits les plus fondamentaux. De plus, depuis plusieurs décennies, les pays de l’Ouest ont occulté deleur mémoire une bonne partie des pays de l’Est (la guerre froide étantvenu y ajouter un trouble profond). Aujourd’hui un dialogue doit se créerafin d’établir de nouveaux ponts. Cela implique que par delà lesinstitutions et la technocratie, c’est tout un engagement humain et citoyen
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