Étude préliminaire du Magdalénien final du Fond de l'Abri - article ; n°1 ; vol.22, pg 87-111

Yves Bourdelle

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Gallia préhistoire - Année 1979 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 87-111
25 pages

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• Publié le: 01 janvier 1979
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Yves Bourdelle
I. Étude préliminaire du Magdalénien final du Fond de l'Abri
In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979. pp. 87-111.
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Bourdelle Yves. I. Étude préliminaire du Magdalénien final du Fond de l'Abri. In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979.
pp. 87-111.
doi : 10.3406/galip.1979.1616
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1979_num_22_1_1616L'ABRI DURIF A ENVAL (VIC-LE-COMTE, Puy-de-Dôme)
I
ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DU MAGDALÉNIEN FINAL DU FOND DE L'ABRI
par Yves BOURDELLE
I. SITUATION.
Le village d'Enval, connu depuis 1887 pour des découvertes archéologiques, est situé
dans le bassin de l'Allier à 20 km au sud de Clermont-Ferrand et à 20 km à l'est de la
chaîne des Puys, appareil volcanique dont certaines éruptions sont contemporaines de
l'homme paléolithique en particulier au Magdalénien. Nous verrons plus loin l'importance
de cette observation. Dans cette région de Vic-le-Gomte, les arkoses oligocènes de la Comté
sont fortement entaillées par des vallées. Ce massif est traversé par des pointements
volcaniques dont les sommets atteignent une altitude de 700 à 800 m autour de Vic-le-
Comte (fig. 1).
L'abri Durif (coordonnées Lambert x 670,420 ; y 73,180 ; z 400 m) est situé dans le
village d'Enval (fig. 2) construit au long d'un relief calcaire haut de 25 m et sur la terrasse
qui marque la base de la paroi nord (rive gauche) de la vallée du ruisseau de Lépétade.
La falaise, longue de 300 m, forme écran aux vents du nord et il est probable qu'au
Paléolithique supérieur seul un étroit passage de 5 à 6 m permettait au ruisseau descendant
de Laps et du Puy Saint-Romain de franchir la coulée basaltique fermant la vallée, par une
cascade encore haute de 6 m. Après ce passage, le cours d'eau reçoit un affluent de rive
gauche issu du voisinage de Vic-le-Comte. C'est au niveau de ce confluent élargi que s'est
édifiée la terrasse alluviale supportant le gisement. Un récent sondage, effectué à la tarière
dans l'abri, nous a montré que celle-ci n'a rien conservé d'éventuels habitats antérieurs
au Magdalénien en cours de fouille.
En aval, le ruisseau s'élargit et coule ensuite dans une vallée plus large jusqu'à l'Allier.
La vallée de l'Allier a été largement fréquentée par l'homme préhistorique pendant l'époque
magdalénienne [13] et on en retrouve de nombreuses traces près de la rivière elle-même :
Gallia Préhistoire, Tome 22, 1979, 1. YVES BOURDELLE
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2 Découvertes 1929
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1 La région d'Enval et de Vic-le-Comte.
2 Le village d'Enval avec la situation des découvertes
archéologiques.
Illustration non autorisée à la diffusion
3 Vue du village d'Enval. Au milieu et en face
du personnage, se trouve la grange abritant l'abri
Durif.
Coudes, Mirefleurs, Corent, Pont-de-Longues, Le Bay [11] ou dans les vallées de ses
affluents : Neschers, Enval [11]. A hauteur du site d'Enval, l'Allier pénètre dans une gorge
creusée entre le Massif de la Comté et le plateau de Corent longuement occupé au Néol
ithique. Ensuite l'Allier s'étend dans la plaine de la Limagne où les traces de l'occupation
magdalénienne sont moins denses sans doute à cause des conditions climatiques qui ont
clos cette période [11], les hauts niveaux de l'Allerôd et du Dryas III n'ont sans doute pas
permis la conservation de ces sites.
IL HISTORIQUE DES DÉCOUVERTES A ENVAL.
Il n'y avait jamais eu de recherches archéologiques, et nous trouvons les traces des
premières découvertes dans le village d'Enval vers la fin du xixe siècle en 1887
où M. Bielawski écrit [2] : « en creusant les fondations d'une grange, on a découvert un ABRI DURIF 89
squelette d'homme avec un squelette de cheval, ensemble une centaine de grattoirs et
couteaux en silex dont quelques-uns fort grands ». Ensuite en 1929, M. Durif, en creusant
une cave, a mis au jour des traces de foyer, des silex et des os. Une commission de la
Société des Amis de l'Université [9] s'est alors rendue sur les lieux et dans le compte rendu
on peut lire : « la couche archéologique est à la limite de la formation alluviale formant
terrasse. Son épaisseur atteint environ 0,60 m. On trouve des restes de foyer, des amas de
peroxyde de fer, (...,) des ossements de renne, de cheval, de bovidés, nettement fossilisés,
de nombreux silex, lames, burins, grattoirs, nuclei taillés sur le type magdalénien et des
instruments en os, pointes de sagaies, os travaillés ». Les auteurs citent de grandes lames
de 0,20 m à 0,30 m de long en silex de Laps, une lame en quartz et « une collection de pièces
minces triangulaires, les unes à queue de poisson, comme pour servir à la fixation sur bois,
les autres simplement terminées en biseau, sans doute à usage de pointes ou d'instruments
de jet, mais pas de pointes de flèches typiques ». Il fut noté également « l'absence d'aiguilles,
de harpons, d'objets de parure ou de gravure en ivoire ». Cet ensemble d'objets a été attribué
au Magdalénien « lato sensu » par les auteurs.
Un examen des pièces, récoltées en 1929 et se trouvant au Musée Bargoin à Clermont-
Ferrand, a été effectué [5]. L'industrie lithique, accompagnée d'une industrie osseuse, rare
en Auvergne, est composée en majorité de burins et de grattoirs avec des lames retouchées
ainsi que quelques lamelles à dos. L'industrie osseuse montre deux sagaies à base biseautée
ainsi que des fragments d'os portant des incisions. Cet ensemble semble confirmer son
appartenance à un Magdalénien moyen.
III. LA FOUILLE.
C'est donc près de l'emplacement des découvertes de 1929 que nous avons eu la chance
de trouver les restes d'un abri tronqué par des travaux antérieurs et protégés par un mur1.
Les fouilles dans l'abri Durif ont commencé en 1969 dans la partie appelée « fond de l'abri »
qui, comme le montrent les figures 4 et 5, se situe au fond d'une grange.
Il subsistait donc un rentrant de 1,60 m de profondeur pour une largeur maximale
de 3 m, lequel contenait une couche archéologique de 0,60 m d'épaisseur environ, représen
tant le Magdalénien final d'Enval. La partie fouillée correspond aux carrés B2, B3, A2,
A3 (fig. 5), mais il reste encore une faible surface près du témoin dans le carré B2 devant
permettre le prélèvement des échantillons pour les analyses polliniques. Dans le carré B3,
près du rocher, les niveaux archéologiques sont très calcités et on éprouve de grandes
difficultés à fouiller de façon rigoureuse. Dans le carré B4 il reste également quelques
lambeaux des mêmes couches.
Cette partie rentrante correspond à ce que nous appelons le « fond de l'abri ». C'est
à cette partie du gisement que nous réservons notre étude préliminaire, mais nous ferons
1. Nous tenons à adresser l'expression de nos remerciements à MM. Durif et à Mme Durif pour leur compréhension
et les facilités qu'ils nous ont accordées. 90 YVES BOURDELLE
Nord
t
4 Coupe de la vallée à l'aplomb de l'abri Durif, avec
en pointillé l'avancement supposé de la falaise. Le prof
il nous montre trois terrasses utilisées par les hommes
depuis le Paléolithique. La coupe est prise à l'empla
cement du personnage de la figure précédente.
5 Plan de l'abri Durif. Fond de l'abri : se limite
aux carrés B2, B3, B4, A2, A3, fermé par un mur.
Sol de la grange : sur les autres carrés, les cou
ches du « fond de l'abri » n'existent pas. Le Magd
alénien plus ancien est situé en avant des éboulis
dans les carrés D2 à 7, E2 à 7, F3 à 7.
~ 1/ //////////////// II///
souvent référence au « sol de la grange » (fig. 5) dans lequel nous avons trouvé e