Étude sur la vie et les oeuvres de Jean Marot

Theureau Louis B. 1822

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• Marot

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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 10 Mo

Extrait

ETUDE
SUR LA VIE ET LES ŒUVRES
DE
JEAN MAROT
par
Louis THEUREAU
iy
Adeo sanctum est vêtus omne poeraa.1.1
(HOR., lib. II, Ep. I, V. 54.)
CAEN
IMPRIMERIE DE F. LE BLANC-HARDEL , LIBRAIRE
Si ET 4RUE FROIDE ,
1873M ^T^L'Académie des Sciences Arts et Belles-,
Lettres de Gaen avait mis au concours pour
le sujet suivant :1866,
Étude sur la vie leset œuvres de Jean Marot,
Trois mémoires furent envoyés à ce con-
qui inscrit 2cours. Celui était sous le n° ob-
tint seul de l'Académie une médaille d'or de
300 fr. qui fut décernée à l'auteur , M. Louis
,
Theureau , dans la séance solennelle tenue
à Caen, le 7 juin 1866.
Voici en quels termes M. A. Joly, profes-
seur à la Faculté des Lettres de Caen et
de du con-membre l'Académie, rapporteur
cours résumait son appréciation du mémoire,
n° 2 :
« connusL'auteur a tiré de renseignements
ouun parti nouveau il a mis de l'ordre; y
biographesl'a rétabli là où les légèretés des,
—— 4
antérieurs l'avaient altéré. Ses conclusions
sont sages et justes. On peut le louer d'avoir,
fixé et comme arrêté lapour ainsi dire ,
biographie de Jean Marot et d'en avoir
presque toujours bien établi les points prin-
cipaux. Il a bien étudié et fouillé son sujet
et fouillé aussi les environs. Chez lui , les
renseignements abondent, les rapprochements
comparaisonset les se présentent en foule.
L'écrivain connaît l'histoire et s'en sert à
propos [Mémoires de l'Académie des Sciences,
etArts Belles-Lettres de Caen , année 1867
»p. 101).
M. Theureau qui , à la suite de ce con-
,
lui-mêmecours, est devenu membre de l'Aca-
démie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de
Caen, avait, jusqu'à présent, laissé en manu-
scrit son Étude sur Jean Marot. C'est cette
Étude que nous imprimons ici.
L'ouvrage n'est tiré qu'à un petit nombre
d'exemplaires.
1"Caen, le juillet 1873.r
ETUDE
ŒUVRESSUR LA VIE ET LES
DE
JEAN MAROT.
—
« *9Q^Q
Pendant longtemps, les productions de la
antérieures à l'époque delangue française
Renaissance ont été l'objet d'un incroyablela
fussionsdédain il semblait que nous ne; ,
Français que les fils de Rome et de lanous
,
où avec leUn jour vint pourtantGrèce. ,
on s'écria :poète ,(1)
délivrera des Grecs et des Romains ? »« Qui nous
, ensuite a bien eu la pré-Le romantisme ,
origines natio-tention de se rattacher à nos
il ne remonta guèrenales. Mais , en réalité ,
parpoète Ronsard pas plus loinau-delà du , ,
parfoisla Renaissance ou siconséquent, que ; ,
Berchoux.(1),
^~ ~6
c'est un moyenil a touché au moyen âge, à
presque de fantaisie. Ses inspi-âge mal étudié,
l'Allemagne etrations lui vinrent surtout de
Goethe et de Shakespeare.de l'Angleterre de,
niAujourd'hui , il n'y a plus en France
ni classiques quoique les écri-romantiques , ,
vains, certes, ne manquent pas. Serions-nous
mouvementà la veille de quelque nouveau
? L'avenir le saura.littéraire
moins permis deMais un fait qu'il est , du
,
constater , c'est que notre époque , soit cu-
riosité soit tendance depuis déjà un certain, ,
nombre d'années s'enquiert pieusement de
,
tout ce qui est de nos vieux conteurs, roman-
Eux jusqu'ici tant méconnusciers et poètes.
, ,
les voilà presque de mode. Leurs œuvres sont
exhumées , recherchées , leurs noms tirés de
l'oubli'; et une érudition patiente s'applique
de jour en jour à reconstituer , en quelque
sorte, l'existence de chacun d'eux.
Il est vrai d'ajouter que , dans cette voie
ilmalgré tout ce qui a déjà été accompli ,
reste encore beaucoup à faire et ce n'est pas;
une besogne facile : en général , on manque
de documents. Car , en ce bon vieux temps
,
où l'homme n'était quelque chose que par la
naissance et par les armes, un poète, un écri-
vain, si lues que pussent être, si goûtées ses
œuvres si comblé d'honneurs qu'il fût lui-,
même occupait , à coup sûr , une trop petite,