Etudes cambodgiennes - article ; n°1 ; vol.36, pg 1-21
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1936 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 1-21
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Georges Cœdès
Etudes cambodgiennes
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 36, 1936. pp. 1-21.
Citer ce document / Cite this document :
Cœdès Georges. Etudes cambodgiennes. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 36, 1936. pp. 1-21.
doi : 10.3406/befeo.1936.3659
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1936_num_36_1_3659CAMBODGIENNES « ETUDES
Par G. CŒDES
Correspondant de l'Institut
Directeur de l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
XXXI. — A PROPOS DU TCHEN-LA D'EAU : TROIS INSCRIPTIONS
i DE COCHINCHINE.
Les Annales des T'ang relatent qu'au début du VIIIe siècle, après la période
chen-long (705-706), le Cambodge fut partagé en deux royaumes : au Sud,
le Tchen-la d'eau borné par la mer et couvert de lacs, au Nord le Tchen-la, de
terre, appelé aussi Wen-tan ou P'o-leou, rempli de montagnes et de vallées.
En 1904, M. Georges Maspero crut reconnaître ces deux états dans deux
principautés qui jouent un certain rôle dans la généalogie de Yaçovarman :
Çambhupura, aujourd'hui Sambór sur le Mékong, et Vyâdhapura localisé par
Aymonier à Aňkor Bórěi (8). La même année, M. Pelliot exprimait une
opinion identique (3), et les égalités Tchen-la de terre = Çambhupura =
Sambór, Tchen-la d'eau = Vyâdhapura = Aňkor Bórěi, sont restées long
temps un des dogmes les plus solides de l'histoire de l'ancien Cambodge.
Cependant Aymonier, dans le troisième volume de son Cambodge, paru
lui aussi en 1904, gardait une prudente réserve : « Le centre actuel de Sam-
baur (alors Çambhupura) sur le Mékong fut incontestablement une des
capitales au temps de cette sécession : mais de quelle partie, nous ne sommes
pas en mesure de le décider. » (l)
En 1912, M. Pelliot revenant sur la question des deux Tchen-la dans soa
compte rendu de la traduction du T chou fan tche par Hirth et Rockhill,
se montrait moins affirmatif qu'en 1904 : « II n'y a aucun doute, dit-il, sur la
position du Wen-tan dans le haut Cambodge ; mais il faudrait arriver à une
détermination plus précise. » (5)
0) Voir BEFEO., XI, 301 ; XIII, vi ; XVIII, ix; XXIV, 345; XXVIII, 81 ; XXIX, 28g;
XXXI, 1; XXXII, 71.
(2) L'empire khmèr, p. 28. . . í
(3) Deux itinéraires, BEFEO., IV, p. 214.
(4) Le Cambodge* III, p. 459.
(5) Toung Pao, 1912, p. 467. M. Pelliot identifie ici le P'o-leou avec le Tchen-la
d'eau : ce n'est pas ce que disent les textes chinois, et ce n'est pas non plus ce que
disent Hirth et Rockhill, p. 57, note "12, Wen-tan et P'o-leou sont deux autres noms
du Tchen-la de terre. GEORGE CŒDES
En 1914, dans un article intitulé Wen Tan (*), M. Lefèvre-Pontaus,
reprenant une thèse deBASTUN, proposa d'identifier Wen Tan avecViengČan.
Mais l'équivalence phonétique n'est pas satisfaisante (â), et je ne sache pas
qu'on ait trouvé dans la région de Vieng Càa aucun vestige archéologique
remontant à une époque aussi haute.
En 1918, M. Henri Maspero, après avoir été amené à placer la capitale du
Tchen-la de terre au moyen Laos, dans l'actuelle province de Cammon, dé
clare que « le Wen-tan ou Tchen-la de terre n'a rien de commun avec
Çambhupura » (3).
De mon côté, j'ai montré récemment que Vyâdhapura, situé plus probable
ment à Bà Phnom qu'à Ankor Borëi, désigne vraisemblablement le Fou-nan et
non le Tchen-la d'eau dans les inscriptions digraphîques de Yaçovarman (*).
Les identifications de M. Georges Maspero sont donc caduques.
Tout ce qu'on sait du Tchen-la de terre (Wen-tan, P'o-leou) se réduit à ses
caractères géographiques, à son étendue (700 li), au titre du roi : tsiai-kiu, et
à l'envoi d'une série d'ambassades chinoises qui s'échelonnent sur tout le
VIII" siècle : 717; — 753, le fils du roi se rend à la Cour de Chine et accom
pagne en 754 une armée chinoise faisant campagne contre le Nan-tchao; —
771, le second roi P'o-mi se rend à la Cour; — 799, dernière ambassade
conduite par LÍ-ťeou-ki (5).
Je n'ai pas de restitution à proposer pour P'o-leou (6), mais pour Wen-
tan (7), on pourrait songer à un toponyme commençant par Mula°, rappelant
peut-être que ce pays occupait l'emplacement «primitif» du pays des Kam-
buja (8). L'épigraphie connaît un pays nommé Mûladeça (9) qui n'est pas
localisé. La rivière Se Mu n, qui draine le plateau de Korat, conserve peut-être
un souvenir de cet ancien nom.
A
(*) T.P., 194, p. 382.
(2) Cf. ci-dessous, note 7.
P) Etudes d'histoire d'Annam. La Jrontière de l'Anna m et du Cambodge du VIIIe au
XIVe siècle. BEFEO., XVIII, 5, p. 31.
(*) BEFEO., XXVIII, p. 130.
fb) Pblliot, Deux itinéraires, BEFEO., IV, pp. 211-212.
(6) Prononciation ancienne d'après Karlgren: b'uâ-ijiu. Les inscriptions du groupe de
Kolùoh citent un pays de Vrau, dont le nom correspond phonétiquement à P'o-Ieau,
mais ce n'est qu'un village (Aymonibr, Cambodge, II, p. 471).
C) Prononciation ancienne, d'après Karlgren: miu9n-tân (ou fian)>
(8) G. Cœdès, Le site primitij du Tchen-la, BEFEO., XVIII, 9, p. t.
(») Aymonier, Cambodge, I, p. 407; II, p. 470. PI. I.
-' K- 7 (Estampage EFEO, „. t^ ^ p. ÉTUDES CAMBODGIENNES 3
Du Tchen-la d'eau, tout ce que dit Ma Touan-lin^) est que c'est un pays
borné par la mer et couvert de lacs, qu'il a 800 H d'étendue et que le roi
habite la ville de P7o-lo-t'i-pa.
C'est ici le lieu de faire intervenir quelques inscriptions inédites du
Cambodge méridional, ou plus exactement de Cochinchine, nommant des rois
qui n'appartiennent pas à la dynastie de Bhavavarman I et pourraient bien se
placer au VHP siècle.
L'uoe d'entre elles (pi. I) provient sans doute de Thap-mirô*i, ce site archéo
logique situé dans la Plaine des Joncs, qui a déjà livré une des deux inscriptions
connues du Fou-nan (2). Elle n'a pas été vue in situ. D'après des renseigne
ments datant de 1901, elle aurait été transportée à l'Inspection de Sadec vers
1878 (3). Elle y fut estampée en 1883 par Aymonier qui la décrit ainsi : « La
troisième inscription de Pràsàt Pram Lovêng, actuellement transportée à Sadec
de même que les deux précédentes, était tracée sur une stèle coupée en forme
de mire, plaque carrée en haut et tige en bas. La pierre est tellement usée
qu'on ne peut compter rigoureusement les lignes qui étaient au nombre de
vingt environ. L'écriture de ce document presque illisible était cursive et mal
soignée. On y distingue quelques mots épars... 'mesures de riz... (mois de)
Pusya (janvier) le dimanche... le roi Srïs'unavarman fit ériger le dieu S'rî...'
Ce fragment nous donne un nom de roi et peut-être la date approximative de
la construction du monument. ïs'anavarman régnait en 626 de notre ère. » (4)
Dans le troisième volume de son Inventaire des monuments du Cambodge
publié en 191 1, le Comm* de Lajonquière cite cette inscription d'après
Aymonier, mais dit ne pas l'avoir retrouvée à Sadec (5). Elle s'y trouvait
cependant en 191 2, car je l'y estampai de mes propres mains à l'Inspection (6)
avec les deux autres inscriptions qui y étaient conservées à cette date et qui
sont entrées au Musée de Saigon en 1928. En 191 3, M. Parmentier la ment
ionne encore dans son Complément à l'Inventaire descriptif des monuments
du Cambodge (7), et identifie cette soi-disant stèle en forme de mire avec un
liňga à fût octogonal et base cubique. Quelques années après, la pierre fut
brisée, et la partie inférieure disparut, car un nouvel estampage pris en 191 9
par M. Parmentier montre un texte amputé de ses six dernières lignes (8).
Depuis lors, on a perdu la trace de cette inscription.
(1) Méridionaux, p. 484.
(2) BEFEO., XXXI, p. 1.
(?) XIII, 1, p. 60.
(*) Aymonier, Le Cambodge, I, p. 140.
(5) Inventaire, III, p. 478 c.
(«) Estampage n° 16. Cf. BEFEO., XII, 9, p. 184.
0) BEFEO., XIII, 1, p. 60.
(8) 331. .
4 GEORGE CŒDES
M. Claeys a vu à Sadec plusieurs pierres affectant la même forme et dépour
vues, comme la pierre inscrite, de la partie supérieure hémisphérique qu'elles
ne manqueraient pas d'avoir si elles étaient des

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