Études sur la circulation en Inde : VI. Bornes milliaires de l Āndhra Pradeś, réservoirs à eau du Karnātaka et monuments religieux du sud liés à la route - article ; n°1 ; vol.75, pg 37-46
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Études sur la circulation en Inde : VI. Bornes milliaires de l'Āndhra Pradeś, réservoirs à eau du Karnātaka et monuments religieux du sud liés à la route - article ; n°1 ; vol.75, pg 37-46

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1986 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 37-46
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Jean Deloche
Études sur la circulation en Inde : VI. Bornes milliaires de
l'Āndhra Pradeś, réservoirs à eau du Karnātaka et monuments
religieux du sud liés à la route
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 75, 1986. pp. 37-46.
Citer ce document / Cite this document :
Deloche Jean. Études sur la circulation en Inde : VI. Bornes milliaires de l'Āndhra Pradeś, réservoirs à eau du Karnātaka et
monuments religieux du sud liés à la route. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 75, 1986. pp. 37-46.
doi : 10.3406/befeo.1986.1697
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1986_num_75_1_1697SUR LA CIRCULATION EN INDE ETUDES
VI. BORNES MILLIAIRES DE L'ÀNDHRA PRADEŠ, RÉSERVOIRS
À EAU DU KARNÀTAKA
ET MONUMENTS RELIGIEUX DU SUD LIÉS À LA ROUTE
PAR
Jean DELOCHE
Introduction
Nous nous proposons ici de corriger et de compléter les renseignements sommaires que nous
avons publiés en 1980 dans La circulation en Inde avant la révolution des transports, tome I,
La voie de terre, concernant les bornes milliaires anciennes du Dekkan, les réservoirs à eau
sur piliers de la bordure orientale du plateau du Maisûru et les cultes de la route dans le Sud
de la péninsule.
A. Bornes milliaires de la période moghole*
DANS LES ENVIRONS DE HAIDARÀBÀD
Le 9 décembre 1968, cheminant sur la route de Haidaràbàd à Vijayavàda, nous avons eu la
surprise de trouver, à intervalles irréguliers, des tourelles en maçonnerie et des piliers de
granit, groupés par paires de chaque côté de la voie ou à proximité, dans les champs, dont les
lignes ou la silhouette correspondaient tout à fait à celles des bornes milliaires observées par
les voyageurs du XVIIIe siècle sur ce même chemin. Nous n'avons pu alors que noter
rapidement les caractères de ces constructions et leur emplacement, pensant bien pouvoir un
jour en faire le relevé systématique.
Pour différentes raisons nous n'avons pas pu entreprendre cette enquête avant janvier 1986.
* On a trouvé récemment au Gujarat onze tourelles servant de points de repère et de milliaires, datant de la
période des Sultans (XVe-XVIe siècle) (voir Momim K.N., Route-indicators of the Sultanate Period in Gujarat,
Journal of the Maharaja Sayajirao University ofBaroda (Humanities), vol. XXI-XXXII, № 1, 1982-1983, 121-130.
Ce renseignement doit être ajouté à notre chapitre sur les bornes milliaires (La circulation en Inde, 1. 1, 149-160). Jean Deloche 38
il Études sur la Circulation en Inde 39
Entre temps, cette National Highway a été refaite, élargie considérablement, et (en beaucoup
d'endroits), pour faciliter la circulation, elle décrit de grandes courbes, abandonnant l'ancien
chemin aux communautés locales. Le résultat est que plusieurs des tourelles que nous avions
vues en 1968 ont disparu, en particulier celles qui se trouvaient de part et d'autre de la
chaussée (relativement étroite à l'époque).
Piliers et tourelles
Pour pouvoir les repérer facilement nous allons indiquer leur emplacement par rapport à la
capitale de l'Etat, en relevant les bornes kilométriques et hectométriques de la nouvelle route
qui généralement recouvre l'ancienne, mais parfois s'en éloigne sensiblement. Au km 20 (à
l'Est de Haidaràbâd), à l'intérieur du village d'Ambarpëta Kalan, à droite du vieux chemin,
se dressent 2 piliers de pierre à section carrée, de 3, 40 m de hauteur, 0, 50 m de largeur,
espacés de 11, 20 m l'un de l'autre {voir pi. II, a).
1 km plus loin, à droite du vieux chemin, on voit 2 tourelles en maçonnerie, de 3, 47 m de
hauteur et de 1, 33 m de diamètre. L'une est en bon état; de l'autre, qui se trouve 12 m plus
loin, il ne reste que la base {voir pi II, b).
Au km 27, 3, à gauche de la grand-route, de part et d'autre d'un chemin tortueux emprunté
encore par les troupeaux et menant à de petits hameaux, au pied de collines rocheuses, dans
les épineux et les borassus, se dessinent 2 tourelles très bien conservées, hautes de 3, 10 m et
séparées l'une de l'autre par un espace de 14, 70 m {voir pi II, c).
Selon les bergers il y en avait deux autres de chaque côté de la route goudronnée qui ont été
démolis.
Au km 28, 6, à droite de la vieille route, dans un champ, on remarque 2 tourelles de belle
maçonnerie, un peu plus élevées que les précédentes (3, 70 m) et séparées par la même
distance {voir pi I, II, d). Elles ont fière allure à côté des pauvres huttes des ouvriers
agricoles. La nouvelle route alors s'étire sur la gauche et rejoint l'ancienne au pont de la
rivière Cinnàmusi, puis décrit une nouvelle boucle sur la droite avant d'arriver à Tuprampèta.
Au km 35, 4, à droite de la route, dans un champs pierreux et craquelé, 2 tourelles du même
type, plus petites (3, 20 m) et plus espacées (17, 50 m) que les autres {voir pi III, a) marquent
les lieux de leur présence insolite.
Un peu plus loin, en 1968, nous avions observé, sur la gauche, un pilier de pierre à section
carrée. Il n'existe plus.
Au km 40, 6, après Malkâpuramu, entre la vieille route et la nouvelle qui contourne
l'agglomération, les mêmes tourelles, plus hautes (3, 35m), mais séparées par un intervalle
plus petit (12, 80 m seulement) {voir pi III, c), veillent sur les terres en friche et les fourrés.
Après, on ne trouve plus trace du vieux chemin et les tourelles que nous avions vues en
1968 ont disparu.
Au km 46, 4, un boutiquier nous a montré ce qu'il reste de deux tourelles situées de chaque
côté de la route. Il y a trois ans, les villageois, ayant appris que le P.W.D. allait les détruire
pour élargir la voie, les ont eux-mêmes démolies pour prendre les pierres, et il n'en reste plus
aujourd'hui que la base et quelques cailloux {voir pi III, d).
Le même informateur nous a signalé que, 2 km avant cet endroit, en face de Kevàdigudem,
près de la mosquée, deux autres tourelles auraient aussi été détruites à la même époque, mais
nous n'en avons pas trouvé trace. 40 Jean Deloche
Caractéristiques
Les piliers de pierre carrés sont taillés dans des plaques de gneiss et ont un sommet en
forme de bulbe. Les tourelles en maçonnerie sont faites de couches superposées de pierres
taillées en secteurs cylindriques {voir pi III. b), reposant parfois sur une base carrée,
l'ensemble étant lié par un mortier à base de chaux. ' La partie supérieure est aussi un bulbe,
entouré d'un motif en pétales de fleur et surmonté d'un ornement conique. Leur hauteur
oscille entre 3, 40 m et 4, 20 m et l'intervalle qui sépare deux tourelles varie de 11, 20 m à 17,
50 m.
100
290
240
♦ - 50 -
; i I 50
I i
133
Fig. 2
1 De l'acide chlorhydrique versé sur une cassure fraîche a donné une effervescence, ce qui dénote la présence de
carbonates pouvant provenir d'un liant à base de chaux. Études sur la Circulation en Inde 41
Points de repère et milliaires
Que représentent ces constructions? En 1968, nous avions alerté en vain le service archéo
logique de l'Àndhra Pradeš et le professeur P. Saran qui occupait alors la chaire d'histoire
médiévale à l'Université d'Osmania nous écrivit que «most of those pillars seem to be the
gates of the mansions or country castles of the feudal barons of Nizam's days». Ce n'est pas
l'opinion des gens de cette région qui tous affirment qu'elles jalonnaient la route ancienne du
jagïr, que non seulement elles indiquaient aux usagers son tracé (entre deux tourelles), mais
qu'elles servaient de bornes milliaires. Les villageois les appellent gummatàlu, pluriel de
gummatamu, qui signifie coupole, dome, lanterne, mais qui est pris ici dans le sens de colosse
(comme Gummata ou Gômata, la gigantesque statue du tirthaňkara jain, Bâhubali), et
semblent les considérer maintenant comme des sortes de gardiens du terroir.
Il ne fait pas de doute que ces structures avaient pour fonction de servir de repères et de
signaler les distances.2 Une lettre du père Cœurdoux de février 1760 (Lettres édifiantes et
curieuses, éd. 1810-1811, Paris, 154) le confirme:
«Ces piliers sont placés à droite et à gauche à six toises [11, 64 m] de distance l'un de
l'autre: en certains endroits ils sont de maçonnerie en pierres, ils ont

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