Études sur la magie grecque. V. Akephalos Theos (en grec) - article ; n°1 ; vol.38, pg 189-249
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Études sur la magie grecque. V. Akephalos Theos (en grec) - article ; n°1 ; vol.38, pg 189-249

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1914 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 189-249
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Armand L. Delatte
Études sur la magie grecque. V. Akephalos Theos (en grec)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 38, 1914. pp. 189-249.
Citer ce document / Cite this document :
Delatte Armand L. Études sur la magie grecque. V. Akephalos Theos (en grec). In: Bulletin de correspondance hellénique.
Volume 38, 1914. pp. 189-249.
doi : 10.3406/bch.1914.3121
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1914_num_38_1_3121ÉTUDES SUR LA MAGIE GRECQUE (1)
V.
ΛκβΦΛλοο oeoc.
A M. F. Cumont.
Sur une gemme du* Musée numismatique d'Athènes
(fig. 1) (2), on voit, allant vers sa droite, mais se détournant
de manière à se présenter de face, un personnage nu et:
sans tête. Les formes sont masculines, bien que les marques
du sexe fassent défaut. Au-dessus du cou apparaissent de
minuscules dessins triangulaires. Les deux bras sont re
tenus derrière le dos par des
liens dont les bouts dépassent.
En avant, une épée est plantée
en terre ; de l'autre côté, on voit
dans le champ la tête d'unani-
mal,· qui peut être un cheval ou
plutôt un âne. Au-dessus on lit
la légende BÀXYX complétée au
revers par deux mots: ÀZÀZ |
ÀPÀ$. Quel est le sens de cette
représentation bizarre ?
L'inscription nous permet de Fig. 1.- Gem me du Musée Nu-
reconnaître la nature de ce per- mismatique d'Athènes, n« 615.
sonnage: c'est une divinité du
panthéon magique gréco- égyptien. Le mot BÀXYX fait
partie d'une série de noms semblables, dérivés d'une même
racine, qui figurent au complet (avec de légères variantes)
dans un Papyrus du British Museum (n° 124) et sur une
gemme du Musée National d'Athènes (n° 3142) : Χυχ, Χυβα-
(1) Cf. Bull, de Corr. Hellén., XXXVII, 1913, pp. 247-278. — Musée
Belge, 1913, p. 321-337; 1914, p. 1-96.
(2) N° 615, jaspe noir (ovale. H. 23 m. L. 18 m.).
BTTLL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, XXXVIII 13- A. DELATTE 190
ΧυΖ (Β«χυχ, gemme), Βαχαχυχ, Βακαξιχυχ, Βαξαβαχυχ (Βακαξαχυχ,
gemme). La gemme représente un dieu que ses attributs ne
permettent pas d'identifier, mais l'invocation de l'amulette
décrite dans le Papyrus est adressée à Apollon-Hélios.
Les monuments sur lesquels apparaissent ces noms
n'éclairent pas beaucoup leur, signification. Une gemme
décrite par. King (1) représente un génie à deux corps, dont
l'un porte une tête d'âne, l'autre une tête de chacal: au
revers on lit l'inscription TT6PÀMBÀ YBAkÀ ΚΞΙΚ A(où il
faut évidemment restituer BÀKÀKHIK[Y]X). La» comparai
son ne manque pas d'intérêt, puisque l'un des person
nages porte une tête d'âne (Seth-Typhon), symbole qui f
igure aussi sur notre gemme; l'autre paraît être le dieu à
tête de chacal, Anubis. Sur une gemme de Paris (n° 2204),,
on peut croire, à cause d'une autre inscription IÀOJ et du
serpent ourobore qui entoure l'inscription, que BÀKÀHIXYX
désigne un dieu solaire: on y voit cette fois une tête seule,
à côté- de signes magiques. Enfin, une pierre du Musée
d'Athènes- (n° 9522), qui montre le dieu Bésa sous la
forme d'un génie cynoscéphale, porte aussi comme légende
ΒΑΚΑΞΙΧΥΧ.
Mais le sens de ces noms est éclairci davantage par di
vers passages des papyrus et des tablettes d'imprécations.
Le texte le plus décisif nous est fourni par le Papyrus V
de Leyde (p. 7, 6), où Βαρχυχ est donné comme le nom d'un
des trois Soleils (2) (les deux autres noms Μάνε et Άνοχ
sont connus aussi par une multitude de textes). Nous avons
prouvé ailleurs (3) que Βακαξιχυχ est un nom du. dieu Sol
eil. Βαχυχ lui-même ι peut être considéré comme désignant
toujours le même dieu, quiiest identifié à plusieurs divini
tés fort différentes, Seth-Typhon, Osiris, Bésa, Horus, etc.
Voici les passages des Papyrus : Br. Mus. 121, 400; 123, 3
(1) The Gnostics and their Remains (Londres, 1887), p. 441 et tab. G, 3.
(2) Ces trois Soleils sont sans doute, d'après les inscriptions égypt
iennes, ceux du matin, de l'après-midi, et de la nuit.
(3) Amulettes mithrinques, dans le Musée Belge, 1914, p. 10. ÉTUDES SUR LA MAGIE GRECQUE 191
et 4 (la série dont il a été question plus haut est presque
complète); Berlin, I, 241 (cf. 258, avec le nom du; serpent
solaire'Xvoîqnç); Paris, 1633 (Βανεβαιχχυχ); Mimaut, 53 et 131.
Dans les tablettes d'imprécations,, la nature: de ; ce dé
mon paraît, de prime abord, assez' mal définie Quelquef
ois, il est simplement invoqué: sans- qu'on détermine sa
qualité (Audollent. Tab. clef., 243, 1-3; 252, 13-21; 253, 22-30;
251. b, 11-12; 250, a, 1 : «Βαχα[χυχ], qui es in Egipto magnus
demon.» Ibid., 15: «Βυτυβα/κ, demon qui possides Ispaniam
et Africam, qui solus per marem transis»). Ailleurs, il figure
parmi les noms de Seth-Typhon, en compagnie de Jao,
Jossef, Joerbet, Jopacerbet (1) (251, a, 5-10), ou, parmi di
verses épithètes du ; Soleil : Άβρασαξ, ^εμεσιλαμ, etc.: (nou
velle tablette, Wunsch,\ n° 2 Β (2)). Mais les formules les
plus caractéristiques sont fournies par les tablettes de la
secte gnostico-magique des Séthiens, trouvées à Rome (3).
Sur un grandnombre de plaques de plomb où est repré
sentée l'image du dieu Seth à tête d'âne, invoqué spécia
lement dans ces imprécations, on trouve une prière dont
voici la forme la plus ordinaire: ou ορκίζω υμάς κατά- του
ύπο γήν (ou ύπο την Ανάγκην) ανανεάζυντος τοϋ κατέχοντος κΰκλα
και ΟΊμη νεβενχυχ Βαχυχ ; Βαχαχυχ Βαςαχυχ Βακαξαχυχ Βαχαξιχυχ
Βαδητοορωθ Φ9ο>σιρω (Audollent, nos 155, 156, 158 à 169, 171).
Ces noms, qui* sont à peu près identiques à ceux. du Pa
pyrus 124,. désignent le même dieu que celui- «qui. tient et
renouvelle· les cercles » (de la métempsychose), car, dans
plusieurs de ces formules, le και est supprimé et les noms
sont apposés à. του κατέχοντος (159 b; 160 '3 fois); 161). Cette
divinité, — la, principale du. panthéon des Séthiens, — est
naturellement représentée sur ces tablettes: c'est Seth-
Typhon à tête d'âne, tenant d'une main une lance, un fouet
(1) Noms de Typhon dans V, p. 11, 20; 14, 8; 15, 25; BM, 121 fin; Par
is, :J266.
(2) Archiv. fur Relig., 19U(J. p. 1 ss.
(3) Wûnsch, Sethianische Verfluchungstafeln aus Rom ( 189K); Au
dollent. Tab. defix., nu- UO à 187. · Λ. DELATTK 192
ou une torche, de l'autre un cercle, qui est l'image du cercle
de la régénération. Telles sont les conclusions de l'étude
de Wiinsch (l), à laquelle nous pouvons ajouter la confir
mation donnée par les textes des papyrus et les inscrip
tions des pierres magiques.
Il n'est pas téméraire· d'affirmer, après toutes ces com
paraisons, que -la tête d'âne qui figure sur notre gemme
à côté du dieu est bien sa tête qui a été coupée. Nous*
avons donc affaire à une représentation particulière du,
dieu Typhon. L'épée qui est plantée en terre à ses- pieds
est celle qui a servi à le mutiler; on peut croire que les
petits dessins triangulaires qu'on voit au-dessus du cou
étaient destinés dans la pensée du graveur à représenter
le sang jaillissant de la blessure. D'autre part, le fait que,
dans les Papyrus, le nom Βαχυχ et ses variantes sont ap
pliqués au' Soleil, n'a- rien d'étonnant, puisque nous sa
vons qu'à l'époque hellénistique Seth Typhon fut souvent
considéré comme un dieu solaire (2).
Les noms de l'inscription du revers ont aussi des paral
lèles dans la littérature gnostique, mais qui sont moins
précis et moins clairs. Dans certains livres du gnosticisme
copte, en particulier, le mot 'Λζαζ (avec des variantes) est
employé pour, la formation des noms, d'un grand nombre
de divinités ou de génies, ions, archontes, etc. (Jeu, 11,52,
cf. 45, et spécialement p. 324, 21) (3). Dans la Pistis-Sophia,
c. 141, Ζαραζαζ est le nom d'un archonte aussi puissant que
Jao, Sabaoth ; il s'appelle aussi Maskellr (nom qui- repa
raît fréquemment dans les papyrus et les tablettes d'im
précations), et il a comme parèdre Typhon. Disons que ce
n'est qu'un double de Typhon lui-même. Dans le Pap. V de
Leyde (p. U, 15), ΦαχιαρΓχί) désig

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