Études sur les origines de l évêché de Bayeux [troisième article]. - article ; n°1 ; vol.29, pg 33-55
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Études sur les origines de l'évêché de Bayeux [troisième article]. - article ; n°1 ; vol.29, pg 33-55

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1868 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 33-55
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1868
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Lair
Études sur les origines de l'évêché de Bayeux [troisième article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1868, tome 29. pp. 33-55.
Citer ce document / Cite this document :
Lair Jules. Études sur les origines de l'évêché de Bayeux [troisième article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1868, tome
29. pp. 33-55.
doi : 10.3406/bec.1868.446115
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1868_num_29_1_446115ETUDES
SUR LES ORIGINES
DE
'
L'ÉVÊCHÉ DE BAYEUX
III.
SAINT MANVIEU, SAINT CONTEST, SAINT VIGOR.
Ce que rapporte l'auteur de la Vie de saint Loup touchant
la destruction, au ixe siècle, des archives épiscopales de Bayeux,
n'est que trop confirmé par l'incertitude où l'on retombe dès que
l'on passe à l'histoire des successeurs de cet évêque. Les tradi
tions du pays en nomment trois : saint Manvieu, saint Contest,
saint Patrice; mais elles placent chacun d'eux dans un ordre
différent. L'hésitation est même plus grave au sujet de saint
Patrice que plusieurs excluent formellement de la liste bayeu-
saine.
Saint Manvieu. Saint Manvieu possède une légende à lui
propre, légende que Henschenius et Baillet qualifient, il est vrai,
d'abrégé informe d'actes aujourd'hui perdus 2. Baillet ajoute qu'on
n'y trouve aucun caractère de certitude ou d'autorité. Cette cri-
1. Voy. les deux premières parties de ces études, 5e série, III, 89, et IV, 281.
2. Bolland, 28 mai, p. 767; Baillet, II, 451, et tabl. ait., mai, p. XXVITI.
3 34
tique est excessive l. La légende n'est pas sans valeur, vu
surtout notre pénurie de documents. L'auteur, écrivain du
ixe siècle, a rédigé des actes très-brefs parce qu'il n'avait rien de
plus à y faire entrer. Encore a-t-il eu recours aux lieux com
muns. Autre preuve que nous sommes en présence d'un texte
assez ancien, c'est qu'on y fait usage du style direct, toujours
évité par les abréviateurs de Bayeux. Notons enfin que cette
légende ne faisait pas corps avec le bréviaire et semble avoir été
surtout conservée dans les paroisses où le Saint était l'objet d'un
culte particulier 2.
Le passage le plus intéressant de ce texte est sa première phrase :
« In urbe Bajocensi, annum cir citer quadring entesimum
seccagesimum, temporibus Marci ani imper at or is et Mero-
vei, Francoisům régis, fuit vir quidam venerabilis, nomine
Manveus. » Ni Mérovée (458) ni Marcien (457) n'ont vécu
jusqu'en 460; mais le texte n'est pas absolu, circiter. Ce syn
chronisme a été rédigé à l'aide de quelques Annales. L'empereur
Marcien était très-connu des églises d'Occident parce qu'il figu
rait sur la liste des empereurs ; de plus , parce qu'on le réputait
« Vir gravissimus, Ecclesiœ pernecessarius, » comme le dit
Prosper d'Aquitaine 3. Quant à Mérovée, son titre royal, peu
admis ou contesté de son vivant, prit une sorte d'autorité rétro
spective lorsque, plus tard, on établit la généalogie de nos rois 4.
Reste à savoir sur quel fondement l'hagiographe bayeusain a pu
associer aux noms de ces deux princes celui de son êvêque.
Quoi qu'il en soit, cette date (460) concorde bien avec ce qu'on
a lu dans la vie de saint Loup, dont nous avions cru pouvoir
fixer la mort vers l'an 460 — 470 5. Grâce à la confirmation de
la première de ces hypothèses, nous nous trouvons savoir, aussi
sûrement que le permettent des textes trop peu précis, le temps et
1. Les savants Bollandisles, lisant dans la légende « Doctor es suos in legibus et
decretalibus... superavit » argumentent de ce mot decretules pour établir la comp
osition relativement récente de la légende ; mais un ms. vu par Dumoustier porte
decretis, et cette variante est à noter.
2. C'est le curé de Marchésieux (Manche) qui envoya ces actes au père Labbe,
lequel les transmit aux Bollandisles.
3. Chron. Bouq., I, 634, A.
4. Greg. Turon , Hist. Franc, I, 9. Édit. de la Soc. de l'Hist. de France, t. I,
p. 81.
5. IIe Étude. — Bibl. de l'École des chartes, 5e série, IV, 138. 35
l'ordre successif des deux pontificats de saint Loup et de saint
Manvieu.
La Vie de ce dernier prélat comporte d'ailleurs peu d'observat
ions. Selon l'historiographe Hermant, le jeune Manvieu serait
allé jusque dans l'île de Thanet, chercher les loisirs de l'étude et
de plus savants maîtres. Comme preuve, il cite le Monasticon
Angličanům, où l'on parle naturellement de l'île de Thanet,
mais de notre saint , point du tout l .
Il est plus utile de relever une erreur que l'autorité du livre où
elle a été commise pourrait accréditer. On lit dans le G allia
Christiana que saint Manvieu in loco autem Siio hospitium
et eremum construxit 2. Ce nom de Siius n'est donné par
aucun texte et ne peut être identifié avec aucun nom de lieu. Il
provient, pensons-nous, de l'erreur d'un copiste qui aura écrit
scio pour suo dans la phrase in loco autem suo. La légende
nous dit en effet « quemdarn locum sïbi proprium adornavit
ïbique hospitium et eremum faciendum preparavit 3.
Saint Contest. Saint Contest possède une légende qui le
constitue successeur de Saint-Manvieu. Beatus Contestus ,
episcopus Bajocensis, a sancto Exuperio sextus et Beati
Manvei successor extitit 4.
Le texte d'où provient cette mention est ancien, et voici nos
raisons de le croire tel : le père Arthur Dumoustier, qui l'avait
copié pour son JSeustria Sancta, déclare l'avoir trouvé au
commencement d'un bréviaire en parchemin, par conséquent , en
dehors de la rédaction de ce bréviaire. L'écriture différait de celle
du manuscrit, bien qu'elle fut aussi très-ancienne 5 . A un autre point
de vue, le style du document n'offre pas la concision des légendes
1. Hist, du dioc. de Bay eux., p. 34. Ce trait a cependant été reproduit dans les
nouveaux vitraux de la cathédrale : Mare Brittannicum trans frétât, in Thanet
insula studio vacat.
2. Gall, christ., XI, 348.
3. Plusieurs prieurés du diocèse étaient placés sous l'invocation de saint
Manvieu, notamment le prieuré du Désert, de Deserto; mais il est impossible
de préciser celui dont parle la légende.
4. Bolland, 19 janvier, p. 1137.
5. « De ipso Conlesto haec subsequentia reperimus separatim conscripta circa
initium cujusdam breviarii in pergameno, non autem intra ordinem aliorum
festorum ejusdem Bajocensis breviarii ; — manu altéra, licet antiqua, ut puto,
efformata. » Neustria sancta, f° 31 r°. 36
abrégées. Recherché, pompeux, emphatique, il présente au con
traire tous les défauts des œuvres analogues élaborées aurxesiècle.
Un gage non moins certain de son antiquité, c'est cette sixième
place que notre légende assigne à saint Contest, ce qui est mani
festement contraire à l'ordre adopté à Bayeux. Aux voûtes de la
cathédrale, saint Contest ne figure qu'au huitième rang l. A
coup sûr, si la légende était postérieure à cette inscription, on
n'eût pas manqué d'établir une concordance entre les deux textes,
suivant le naïf usage du temps .
Nous pensons donc qu'il y a lieu d'admettre saint Manvieu
comme cinquième et saint Contest comme sixième évèque de
Bayeux. Mais, donner des dates serait téméraire et purement
conjectural. Toutefois, les personnes qui en désireraient trouve
ront, dans les auteurs locaux2, une large collection de variantes.
La Vie de saint Contest contient les noms de deux localités
voisines de Bayeux, Blay et Catillon 3. Le saint y remporta une
victoire sur le démon qui lui était apparu en forme de géant :
unde tali miraculo infidèles concitati sanctum baptisma
efjiagitaverunt, unum Deum, unam /Idem et unum ovile
complectentes. Le paganisme toutefois persista longtemps dans
le Bessin et nous l'y retrouverons au temps de saint Vigor.
Le second épisode un peu notable de la Vie de saint Contest
consiste dans une visite par lui faite à un évèque de Séez qu'on
ne nomme pas 4. Le saint, dévoré, ainsi que ses compagnons,
par une soif ardente, it a ut ad flumen quod dicitur Vena
nequaquam pervenire possent, fit jaillir une source d'eau
vive, in радо Athya dieto.
Or, v

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