Existe t-il à tout prix, en France, une faune de loess ? - article ; n°1 ; vol.2, pg 78-84
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Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1965 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 78-84
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Georges Mazenot
Existe t-il à tout prix, en France, une faune de loess ?
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 2 - Numéro 1 - 1965. pp. 78-84.
Citer ce document / Cite this document :
Mazenot Georges. Existe t-il à tout prix, en France, une faune de loess ?. In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du
quaternaire - Volume 2 - Numéro 1 - 1965. pp. 78-84.
doi : 10.3406/quate.1965.982
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1965_num_2_1_98278
Georges MAZENOT, Docteur ès-Sciences
EXISTE T-IL A TOUT PRIX , EN FRANCE ,
UNE FAUNE DE LOESS ?
Il n'est guère exagéré d'affirmer qu'en France tout affleurement de loess constitue un
gfte fossilifère. Un talus loessique, haut et long de plusieurs mètres, peut, à l'examen attentif, pa
ra ft re à peu près dépourvu de tout organisme et cependant un échantillon suffisamment important de
sédiment, dix kilos par exemple, traité par lavage puis tamisage des résidus, révèle presque imman
quablement la présence d'au moins plusieurs coquilles de Gastéropodes pulmonés, parfois même des
dizaines, des centaines ou davantage, auxquelles s'ajoutent des restes généralement très nombreux
de Vers Annélides terricoles. La faune malacologique - le terme malacologique étant pris dans un
sens très large, puisqu'il englobe des animaux qui ne sont pas des Mollusques - fait donc, pour ains
i dire, partie de la définition du loess, ou plutôt des loess, puisque ce sédiment d'origine essentiel
lement éolienne revêt, en France, des faciès et des âges divers. Pour qu'un sédiment soupçonné être
du loess soit bien effectivement tel, il ne peut guère se dispenser de receler des coquilles et, réc
iproquement, si un sédiment sérieusement étudié ne livre aucune coquille, on est en droit de douter
de son appartenance au loess.
Quelle est donc cette faune du loess? Est-elle riche ou pauvre en espèces? Se modifie-
t-elle sensiblement avec les lieux, les temps, les anciens climats, les anciens biotopes? Présente-
t-elle un fond immuable qui soit la faune propre du loess? Il est imprudent de répondre de façon
très formelle à ces questions. Certaines catégories de loess, en effet, ont été jusqu'alors insuffisam
ment étudiées. Diverses régions de France, surtout dans l'ouest et le sud-ouest de notre pays, n'ont,
d'autre part, été que modérément prospectées ou même ne l'ont pas été du tout. Et cependant les r
echerches déjà faites permettent de présenter des résultats que les travaux futurs ne manqueront pas,
bien sûr, de compléter et de modifier.
Envisageons successivement les loess d'âges divers, en commençant par le loess récent
relativement bien connu, pour continuer par les loess anciens moins connus et terminer par le loess
villafranchien pour lequel les renseignements sont encore plus incertains.
LOESS RECENT OU LOESS WURMIEN
Les caractères fauniques du loess récent ou loess wurmien varient d'abord dans l'espace
puis en fonction des anciens biotopes et aussi des anciens climats. Leur étude se révèle fort instructive I
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A . - Loess recent des régions du centre, du nord, de l'est et du nord-ouest de la France.
Le loess récent de ces diverses régions, qui forment la plus grande partie du territoire
français, est le plus répandu et le plus typique des loess de notre pays; il recèle une faune fort bien
caractérisée .
Certaines espèces de cette faune se trouvent pratiquement dans tous les gisements: elles
Sont dites ubiquistes. Etant très généralement représentées par de nombreux individus, elles sont,
d'autre part, très communes ou fréquentes . Ce sont donc , à tous égards, les espèces dominantes du
loess. Elles sont au nombre de trois seulement : Fruticicola hispida L., Pupi lia muscorum Mull, et
Succinea oblonga Drap.; il faut leur adjoindre toutefois les Annélides terricoles de la famille des
Lumbricidae , c'est-à-dire Lumbricus terrestris L. et peut-être d'autres espèces , représentés partout
par des corpuscules calcaires souvent innombrables.
Moins fréquents et parfois moins ubiquistes, ou moins ubiquistes et le cas échéant moins
fréquents, viennent ensuite les Limacidae des genres Li max, Agriolimax ou Milax, puis Clausilia
parvula Stud., Vallonia cos ta ta Mull., Arianta arbustorum L.( variétés a Ipîcola de Charp. et i
ntermedia Loc.)et Columella columella v. Mart.. Certaines de ces espèces (Arianta arbustorum ,
Columella columella) sont, malgré leur faiblesse numérique dans les associations malacologiques ,
fort intéressantes par les renseignements paleoc limahques qu'elles fournissent, puisqu'elles sont i
ndicatrices d'un climat relativement froid.
A leur suite, se rencontrent irregulièiement et toujours en nombre réduit d'échantillons:
Vitrea crystalling Mul . , Cochlicopa lubrica Mull., Vallonia pulchella Mull, et Vertigo pygmaea
D ra p . .
Cette liste d'environ quinze unites taxonomiques devrait être'close si, dans de très rari
ssimes gisements, on ne récoltait des individus, soit isoles, soit en très petit nombre, des espèces
suivantes : Eulota fruticum Mull., Helicella ericetorum Mull., Chondrula tridens Mull., Jaminia
quadridens Mull., Clausilia dubia Drap., Orcula dolium Diap., (1) et divers autres encore tels :
Euconulus fulvus Mull., Punctum pygmaeum Drap., Helicella (Candidula) geyeri Soos (ou H. rugo-
siuscula Mich .), Perforatella bidens Chem., Vertigo al pestns Aid., etc...
Telle est la compjsition de la faune malacologique du loess récent normal, c'est-à-dire
purement aérien, faune que l'on connaTt sans modification vraiment appréciable suivant les lieux ,
de l'Alsace, de la basse vallée de la Saône, de la moyenne vallée du Rhône, de divers points du
Bassin Parisien et probablement de quelques autres régions. C'est la faune de la plus grande partie
du territoire français porteuse de la couverture de loess récent.
Cette faune subit toutefois des variations plus ou moins importantes en fonction très nette
des biotopes et, de façon moins caractérisée, en fonction des climats .
1). Quelques - unes de ces espèces, hôtes habituels des formations holocènes, sont si exceptionnelles
dans le loess wurmien, que mon regretté martre,J. FAVRE, les considérait volontiers comme ayant
été introduites fortuitement dans le sédiment, postérieurement au dépôt, et me conseillait de rayer
leur nom de la liste des Mollusques du loess, ce que je n'ai jamais fait. Dans nos correspondances,
il les qualifiait d1 "embarrassantes espèces" , expression que j'ai tout naturellement employée à
leur égard et à leur égard seulement, mais que, dans sa thèse (Le bassin du Rhône au Quaternaire,
1961, p. 137, note 3), F. BOURDIER m'a amèrement reprochée; je n'ai jamais compris pourquoi. I
I
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C'est ainsi que, surtout dans les stations qui manifestement sont bien orientées à l'est ou
au sud, sur des pentes sèches, s'ajoute aux espèces précédentes un Gastéropode xérothermique ,
Abida secale Drap. . Les colonies de cette espèce dans le loess wurmien sont pauvres, modestes ou
riches, mais toujours relativement localisées.
Inversement, au sein même de nombreux loess éoliens typiques, à faune malacologique
purement aérienne, apparaissent des espèces qui témoignent d'épisodes aquatiques généralement de
faible extension dans le temps et dans l'espace et qui n'empêchent pas le plus souvent au sédiment
de conserver les caractères d'un loess authentique.
La faune de ces niveaux aquatiques recèle les espèces du loess normal auxquelles s'ajou
tent des espèces fortement hygrophiles comme Vertigo parcedentata AI.BR. et Succinea pfeifferi
Rossm. et aussi franchement aquatiques, hôtes des étendues d'eau généralement modérées, telles
L imnaea stagnalis L. , Limnaea (Stagnicola) pa lustris Mu I . , Limnaea (Galba) truncatula Mull.,
Limnaea (Radix) peregra Mull., Planorbis (Planorbis) planorbis L., Planorbis ( Paraspira ) ro-
tundatus Poir., Planorbis (Gyraulus) laevis Aid.,- Planorbis (Armiger) crista L., Bythinia tentaculatg
L., Valvata p'scinalis Mull, et quelques Pisidium dont Pisidium obtusale Pfeiff. en particulier. La
plupart de ces Mollusques, Gastéropodes ou Bivalves, permettent de bien identifier le faciès palus
tre. Dans le Bassin Parisien, en Alsace, et à un degré moindre, dans le sillon rhodanien, les gise

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