Revue française de science politique - Année 1998 - Volume 48 - Numéro 2 - Pages 274-305Explaining the feeling of insecurity : pressure, exposure, vulnerability and acceptability The feeling of insecurity has all too easily been considered either irrational and imaginary and therefore negligible or designating a danger to be fought even if its logic is not really understood. This article presents the concept of feeling of insecurity and its measures. It proposes a synthesis of the empirical material available in France since 1960. It then provides an interpretive model of the development of fear of crime (the prexvu model), constructed on the assumption of a relation between the intensity of fear and the level of the ecological pressure of attacks against property and persons (but changing according to exposure and vulnerability), combined with the role of political culture. The political and social acceptability of delinquency is an essential dimension if one wants to compare risks in any given country or levels of fear in various countries. Le sentiment d'insécurité a été trop facilement considéré soit comme « irrationnel » et « imaginaire » et par voie de conséquence négligeable, soit comme « sécuritaire » et donc comme un danger à combattre sans que ses logiques soient bien comprises. Cet article présente le concept de sentiment d'insécurité ainsi que ses mesures. Il propose une synthèse des matériaux empiriques disponibles en France depuis 1960. Puis, il dégage un modèle d'interprétation des évolutions de «la peur du crime» (le modèle prexvu) construit sur l'hypothèse d'une relation entre intensité de l'inquiétude et niveau de la pression écologique des atteintes aux biens et aux personnes (mais évoluant aussi sous condition d'exposition et de vulnérabilité), combinée au rôle de la culture politique. L'acceptabilité politique et sociale de la délinquance est une dimension essentielle dès lors qu'on veut comparer des risques entre eux dans un même pays, ou des niveaux de crainte d'un pays à l'autre. 32 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.