Gravures et sculptures sur pierre - article ; n°1 ; vol.22, pg 113-142
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Description

Gallia préhistoire - Année 1979 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 113-142
30 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 76
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

L. Pales
M. Tassin de Saint-Péreuse
II. Gravures et sculptures sur pierre
In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979. pp. 113-142.
Citer ce document / Cite this document :
Pales L., Tassin de Saint-Péreuse M. II. Gravures et sculptures sur pierre. In: Gallia préhistoire. Tome 22 fascicule 1, 1979. pp.
113-142.
doi : 10.3406/galip.1979.1617
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1979_num_22_1_1617L'ABRI DURIF A ENVAL (VIC-LE-COMTE, Puy-de-Dôme)
II
GRAVURES ET SCULPTURES SUR PIERRE
par Léon PALES
avec la collaboration de Marie TAS S IN de SAINT-PÉBEUSE
M. Yves Bourdelle nous a confié pour étude 19 pierres provenant de ses fouilles du
gisement d'Enval.
Dans le tableau 3 (p. 123) ont été consignés, suivant l'ordre croissant des surfaces,
leurs caractères métriques : longueur et largeur maximums, surface du quadrilatère dans
lequel on peut les inscrire, épaisseurs minimum, maximum et moyenne.
De l'examen de ces mesures, il est aisé de conclure qu'il s'agit là de pierres dont les
deux-tiers environ sont de faibles, voire de très faibles dimensions. Leur intérêt n'est pas
en raison directe de ces dimensions, puisque deux des plus petites représentent une statuette
féminine en ronde bosse et une tête humaine en pierre-figure6.
Hormis ces deux pièces, qui s'isolent d'elles-mêmes par leur nature et leur sujet, toutes
les autres ont des caractères communs. Et tout d'abord ceux du support.
Le support.
Ce sont des plaquettes de calcaire fissile aux clivages irréguliers, qui ont laissé souvent
des marches d'escalier. Ce qui explique tantôt l'épaisseur uniforme des lames, tantôt des
écarts dans leur épaisseur.
A une exception près (Obs. 7), qui a souffert d'une perte de substance récente à ses
extrémités, les bords de ces plaquettes sont généralement abrupts et fortement patines.
Leur fracture est donc très ancienne, qu'elle soit antérieure ou postérieure à leur emploi.
6. La statuette et une gravure ont fait l'objet d'une note sur l'« Art mobilier » d'Enval par M. H. Delporte,
dans l'article de MM. Y. Bourdelle, H. Delporte, J. Virmont, Le gisement magdalénien et la Vénus d'Enval,
commune de Vic-le-Vicomte (Puy-de-Dôme). L'Anthropologie, t. 75, n° 1-2, 1971, p. 119-127, 4 flg.
Gallia Préhistoire, Tome 22, 1979, 1. 114 L. PALES ET MARIE TASSIN DE SAINT-PÉREUSE
Leur couleur est très particulière et imputable à un enduit ferrugineux rougeâtre ou
brunâtre qui a revêtu les surfaces, se maintenant ou desquamant selon le cas. Dans ce
dernier cas, apparaît le ton grisâtre propre à la pierre. A deux reprises, les deux faces sont
teintées. Dans tous les autres cas, une face est rougeâtre et lustrée, l'autre est grisâtre
et mate.
Nous aurions pu appeler recto la première et verso la seconde. Cédant à l'habitude,
le terme recto a été attribué à la face portant le décor principal. Il nous est apparu alors,
qu'entre le recto ainsi conçu et la couleur rougeâtre et lustrée il existait une certaine
concordance. Mais n'anticipons pas.
De prime abord, la coloration brunâtre ou rougeâtre fait songer à l'application d'un
enduit coloré et de même en est-il de certaines traces noires. D'autre part les fouilleurs ont
décrit dans le gisement des niveaux à croûtes ferrugineuse ou de manganèse. Nous avons vu,
à la grotte de Fontanet, sur la paroi qui porte la série des signes et le couple des bouquetins
peints, des écoulements pâteux rouges d'hydroxyde de fer encore en activité et qui sont
susceptibles d'entraîner des confusions avec des peintures.
Cet enduit pelliculaire des pierres d'Enval fut postérieur aux gravures et l'on s'en rend
très bien compte devant certains tracés où l'enduit s'est décollé, découvrant le ton gris
initial de la pierre. Le tracé apparaît alors en clair sur le fond sombre, à croire qu'il est
récent. Un examen attentif découvre des vestiges du colorant dans le sillon dénudé dont ils
confirment l'ancienneté.
L'utilisation du support.
Elle fut très inégale, car l'on va de l'œuvre d'art incontestable au tracé informe et qui
nous paraît — à tort sans doute — incohérent, pour se réduire, sur certaines plaquettes, à
quelques traits isolés, discrets, inexplicables. Le terme d'art serait alors excessif et nous
restons fidèle à celui d'iconographie, qui ne saurait préjuger de rien.
Sept des dix-sept plaquettes méritent une mention particulière ; nous en donnons la
photographie et le relevé. Six relèvent de la gravure. La septième fait le lien entre la gravure
et la sculpture et nous conduira à la ronde-bosse, puis à son équivalent naturel : la pierre-
figure.
La technique du graveur fut adaptée à la consistance du matériau. Un outil acéré a
permis des tracés incisifs, fins, déliés : ils sont relativement rares. Pour atteindre à une
profondeur de l'ordre du millimètre, le graveur s'est livré à des reprises qui ont entraîné
de minimes émiettements de la bordure superficielle des versants. En coupe, le tracé est
angulaire.
Dans d'autres cas, plus nombreux, le trait de gravure a un fond arrondi, un aspect en
coup de gouge, tel que l'aurait produit, plus par grattage que par incision, un outil à pointe
émoussée. Ces tracés-là se terminent par un arrêt franc, carré ou arrondi, sans la moindre
trace d'une échappée, comme cela se voit avec une pointe fine. Enfin, et selon la règle,
en dépit de leur continuité apparente, ces tracés ont été obtenus par incisions successives
dont les intervalles apparaissent sous un fort grossissement ou sur des agrandissements
photographiques au double ou au triple. DURIF 115 ABRI
Cette analyse du trait et, par voie de conséquence celle des gravures, aurait été
facilitée par des estampages systématiques à la plastiline ou aux silicones, si nous n'avions
craint, malgré toutes les précautions possibles, d'entraîner au démoulage l'enduit coloré
pelliculaire qui donne à ces pierres d'Enval un cachet propre. Nous l'avons pratiqué
néanmoins une fois, sans préjudice pour l'original, sur la pièce n° B 2 1111 (fig. 27), et du
mince estampage aux silicones, Michel Garcia a tiré un positif au plâtre dont la lecture,
libérée des teintes de la pierre, est naturellement beaucoup plus aisée7.
LES FIGURATIONS.
Dans une première présentation, nous avions dissocié les œuvres majeures des œuvres
mineures, procédé didactique défendable. Mais cette sélection artificielle a cédé la place à
l'ordre naturel préétabli : celui de la position stratigraphique des pierres, finalement plus
instructif. L'on ira ainsi, de niveau en niveau, de la profondeur vers la surface ; autrement
dit, suivant l'ordre chronologique de la création des œuvres. Celles-ci vont être présentées
sous la forme qui nous est habituelle des observations illustrées quand besoin sera.
Obs. n° 1 (fig. 19 et 20, n° 2 du tabl. 3, inventaire n"B2 611).
La pièce provient du niveau XI b, fait de sable fin argilo-limoneux dont la couche a,
noirâtre, est séparée de la couche b, grisâtre, par une croûte de manganèse8.
Il s'agit d'une petite statuette féminine qui a fait l'objet d'une note antérieure9. Elle
mesure 31 mm de hauteur, ne dépassant que de 1 mm la plus petite des statuettes paléo
lithiques, celle de Mayence10. Il est vrai qu'elle est acéphale par nature et que ses membres
inférieurs sont tronqués au-dessous du genou. Les formes naturelles d'une petite pierre
en grès en ont inspiré l'exécution. Elle reposait le ventre en dessus.
En profil droit, on suit le contour rachidien11, la fesse saillante d'un modelé ferme, bien
limitée par le pli fessier. La cuisse s'arrête au niveau du genou dont est gravé, à la face
postérieure, le haut du creux poplité : il y eut des anatomistes à Enval. La crête iliaque et
le pli abdomino-crural sont indiqués par un tracé oblique qui, de haut en bas, rejoint sur la
ligne médiane un tracé gauche symétrique. La lecture de la silhouette est la même en profil
gauche, dont le modelé est moins pur.
En vue de face, l'abdomen se termine dans la région pubienne, non en arrondi, mais en
p

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