Groupes de sociétés et méso-analyse : le cas des IAA - article ; n°1 ; vol.58, pg 64-85
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Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 64-85
This article presents the methodological bases and analytics consequences of a group's study in the area of the French statistical System. First, the statistical definition of group is enriched by a comparison with the economic concept. On this basis and using the « Enquête Liaisons Financières », food industry groups are classified according to their financial and their production organisation. Each industry is then characterised from the various internal organisations forms of industrial agents. This analysis enables the identification of industries which are the most influenced by the phenomenon of strategic interdependance generated by the presence of groups.
Cet article présente les bases méthodologiques et les conséquences analytiques d'une étude des organisations en groupes de sociétés dans le cadre du système statistique. Dans un premier temps, la notion statistique de groupe est enrichie par une confrontation avec le concept économique. L'Enquête Liaisons Financières permet ensuite, dans le cadre des industries agro-alimentaires, de construire des typologies de groupes selon leurs modes d'organisation financière et productive. Sur cette base, chaque industrie peut être caractérisée en fonction des logiques organisationnelles des acteurs qui la composent. Elle permet d'identifier les industries les plus soumises aux phénomènes d'interdépendance stratégiques générés par la présence des groupes.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Danielle Galliano
Groupes de sociétés et méso-analyse : le cas des IAA
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 58, n°1. 4e trimestre 1991. pp. 64-85.
Abstract
This article presents the methodological bases and analytics consequences of a group's study in the area of the French statistical
System. First, the statistical definition of group is enriched by a comparison with the economic concept. On this basis and using
the « Enquête Liaisons Financières », food industry groups are classified according to their financial and their production
organisation. Each industry is then characterised from the various internal organisations forms of industrial agents. This analysis
enables the identification of industries which are the most influenced by the phenomenon of strategic interdependance generated
by the presence of groups.
Résumé
Cet article présente les bases méthodologiques et les conséquences analytiques d'une étude des organisations en groupes de
sociétés dans le cadre du système statistique. Dans un premier temps, la notion statistique de groupe est enrichie par une
confrontation avec le concept économique. L'Enquête Liaisons Financières permet ensuite, dans le cadre des industries agro-
alimentaires, de construire des typologies de groupes selon leurs modes d'organisation financière et productive. Sur cette base,
chaque industrie peut être caractérisée en fonction des logiques organisationnelles des acteurs qui la composent. Elle permet
d'identifier les industries les plus soumises aux phénomènes d'interdépendance stratégiques générés par la présence des
groupes.
Citer ce document / Cite this document :
Galliano Danielle. Groupes de sociétés et méso-analyse : le cas des IAA. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 58, n°1. 4e
trimestre 1991. pp. 64-85.
doi : 10.3406/rei.1991.1390
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_58_1_1390Danielle GALLIANO (1)
GROUPES DE SOCIETES
ET MÉSO-ANALYSE :
LE CAS DES IAA
notion Le de de développement régulation marché comme de nature de la lieu concentration monopoliste de régulation ont financière favorisé central et la des l'émergence remise systèmes en cause d'un économimode de la
ques et, parallèlement, celle des conceptions traditionnelles de la firme, boite noire
issue de l'individualisme théorique. L'« organisation » et son mode de fonctio
nnement interne devient, de ce fait, le paramètre explicatif essentiel du mode de
fonctionnement des industries et des marchés. Forme d'organisation dominante
dans le système productif français, les groupes de sociétés jouent souvent un rôle
déterminant dans le passage de situations concurrentielles où les logiques de mar
ché dominent à des configurations sectorielles où se confronte un nombre restreint
d'organisations.
Dans la littérature économique, la question de la diversité des formes organisa-
tionnelles et de leurs impacts sur les systèmes méso-économiques s'est principal
ement orientée vers le test de la supériorité de la forme multidivisionnelle ; ceci
dans le prolongement des travaux pionniers de Caose, de Williamson et de Chandl
er. Dans cette optique, de nombreux travaux ont été réalisés dans le cadre d'éco
nomies nationales diverses ; les USA, la GB et le Japon principalement (2). Dans
le cas de la France, les études quantitatives sont plus rares du fait de la spécificité
de ses grandes organisations industrielles.
Deux raisons principales expliquent cette faiblesse des études quantitatives sur
les groupes en France. La première réside dans le fait que, contrairement à la
configuration américaine, les groupes français n'ont pas eu d'existence légale
jusqu'en 1986. La loi de janvier 1985 sur les comptes consolidés permet de déga
ger une première reconnaissance des groupes. Les filiales ont été jusque là consi
dérées comme des entités autonomes et elles gardent encore aujourd'hui leur per
sonnalité morale. En second lieu, ce n'est qu'en 1979-80 que le système statistique
français a mis en place la première enquête sur les liaisons financières qui a
il) Avec la collaboration de C. Cibenel (1NRA-ESR, Montpellier) pour les traitements informatiques.
(2) Cf. notamment : Cable, 1987 ; Cable et Yakusi, 1985 ; Bünher, 1985 ; Thompson, 1983 ; Teece,
1981.
64 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 58, 4e trimestre 1991 mis de dresser les contours des groupes et d'effectuer un premier bilan exhaustif
de leur rôle dans l'économie française (3).
L'objet de cette étude est de présenter quelques développements méthodologi
ques de l'analyse des groupes dans le cadre du système statistique. Dans une pre
mière partie, le concept économique de groupe est confronté à la notion adoptée
par le système statistique. Il s'agit ensuite, dans le cadre des industries agro
alimentaires, de fournir les bases méthodologiques d'une approche statistique des
groupes et de montrer leurs implications dans l'analyse des espaces
méso-économiques .
I. — LE GROUPE DE SOCIÉTÉS :
LA DIFFICILE CONFRONTATION ENTRE RÉALITÉ ÉCONOMIQUE,
OBJET THÉORIQUE ET OBJET STATISTIQUE
Déjà, la question de l'existence de la firme avait permis à R. Coase (1937) de
poser le problème des fondements de l'organisation industrielle. Son analyse de
la firme part du constat de l'échec du marché à coordonner seul les activités éco
nomiques. L'entreprise répond dans ce cadre au souci d'économiser les coûts
d'échange et de transaction qu'impliquent les rapports des agents individuels sur
un marché. Forme alternative au marché, l'entreprise est ainsi analysée comme
une somme de contrats inter-individuels coordonnés par un entrepreneur.
Dans le prolongement de ce type d'approche, le groupe peut être présenté comme
une organisation complexe, résultant d'une internalisation croissante des fonctions
financières, productives et sociales, qui se substitue au marché. Elle permet donc
une économie des coûts de transaction et d'information, source a priori d'une plus
grande efficacité économique. Cette analyse en terme d'efficience constitue un
champ explicatif important de l'existence des groupes de sociétés mais elle ne doit
pas omettre les fondements patrimoniaux de ces acteurs et les logiques de pouvoir
qui les sous-tendent.
Ainsi, au-delà de l'inexistence d'une personnalité morale du groupe, la forme
d'organisation française présente de nombreuses caractéristiques juridico-
financières qui la spécifient par rapport à la forme multidivisionnelle mais sur
tout par rapport à l'entreprise indépendante. L'analyse de la structure financière
des groupes de sociétés et la formalisation des mécanismes d'appropriation qu'ils
recouvrent sont à la base de la construction de l'objet théorique. Ces mécanismes
sont souvent complexes et difficiles à saisir. Ils expliquent en grande partie la dif
ficulté d'obtenir une adéquation correcte entre l'objet théorique et un objet sta
tistique rigoureux, normalisé et nécessairement réducteur.
1. L'organisation en groupe de sociétés : la spécificité du cas français
Dans la définition de la notion de groupe, au-delà de la multiplicité des défini
tions proposées, plusieurs constantes se dégagent autour d'une part, de l'existence
(3) Cf. Thollon Pommerol, (1982) après le travail expérimental mené sur les groupes en 1974 ; INSEE,
(1980).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 58, 4e trimestre 1991 65 d'un centre de décision unique et d'autre part, de la prise en compte des liaisons
financières comme élément central de l'organisation. C'est cette unicité décisionn
elle, malgré la complexité organisationnelle que peuvent atteindre certains grou
pes, qui confirme leur identification en tant qu'acteur économique à part entière.
Comme le note A.-D. Chandler (1982, p. 4) « only the formation of a central admin
istrative or corporate office can permit the group as the whole to become more
than the sum of its parts ». On peut ainsi définir le groupe comme un ensemble
de sociétés reliées entre elles par un système hiérarchisé de relations financières
qui les soumet finalement à un centre de décision unique. Cet « éclatement » jur
idique

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