Gustave Dumoutier - article ; n°1 ; vol.4, pg 790-803
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1904 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 790-803
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Eugène Maître
Gustave Dumoutier
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 4, 1904. pp. 790-803.
Citer ce document / Cite this document :
Maître Claude Eugène. Gustave Dumoutier. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 4, 1904. pp. 790-803.
doi : 10.3406/befeo.1904.1401
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1904_num_4_1_1401NÉCROLOGIE
Gustave DUMOUTIER
En Gustave Duraoutier l'Indochine perd l'un des hommes qui la connaissaient le mieux et
l'École française d'Extrême-Orient un collaborateur apprécié.
Gustave-Emile Dumoutier est né le 3 juin 1850 à Courpalay près Coulommiers (Seine-el-
Marne). Son père, industriel, voulait en faire son successeur ; mais le jeune Dumoutier mont
rait un goût si déterminé pour les études que force fut bien de céder à sa vocation. Il parti
cipa à la formation, à Coulommiers, d'une « Société d'enseignement mutuel », puis devint
membre de la «Société d'archéologie de Seine-et-Marne », où des communications très remar
quées lui acquirent bientôt une réputation locale de bon aloi. Différents opuscules (*) témoi
gnent du zèle qu'il apporta, dès 1877, à ces recherches d'archéologie préhistorique, dont il
conserva la goût jusqu'à la fin de sa vie.
Lorsqu'il eut quitté Coulommiers pour Paris, la préhistoire ne suffit plus à absorber l'a
rdente curiosité de son esprit. L'étude des vestiges de l'homme primitif le conduisit naturel
lement à l'étude de l'anthropologie, de l'ethnographie et de la science des religions ; les revues
spéciales consacrées à ces différentes disciplines eurent plus tard en lui un collaborateur
assidu. 11 s'intéressait en même temps à l'histoire naturelle et suivit plusieurs cours au Museum :
c'est là sans doute qu'il fit la connaissance de Paul Bert. Ses travaux sur la pharmacopée
annamite (2) et sur les huiles à laquer (3) montrent que ces années de labeur ne furent pas
perdues. Il s'occupa aussi de philosophie: séduit par l'idée d'évolution sous toutes ses formes,
Hegel et Darwin furent ses auteurs préférés. Peut-être est-ce dès cette époque qu'il s'adonna
à l'étude du spiritisme : il en était, dans les dernières années au moins de sa vie, un adepte
convaincu, sans que ces croyances, qui s'accompagnent d'ordinaire de mysticité et de
névrose, eussent jamais altéré le bon sens lucide et positif qui était le fond de son esprit.
Dumoutier eut d'autant plus de mérite à poursuivre ces études variées qu'il avait à se
débattre contre les difficultés de la vie et à gagner son pain par son travail. Après avoir
essayé de différentes professions, il entra à l'Imprimerie artistique Motteroz, et ses services
y furent si vivement appréciés que la direction de cet important établissement lui fut promise.
(!) Découvertes d'archéologie préhistorique: les Briards avant l'histoire, Coulommiers,
1877 ; Les vestiges paléolithiques de Montapeine et de Beautheil, Coulommiers, 1878 ; Les
stations de l'homme préhistorique sur les plateaux du Grand-Morin, Paris, 1882. Un peu
plus tard : L'âge du bronze dans les Gaules, Paris, 1885; Le Vexin avant les Vellocasses,
Pontoise, 1888.
(2) Essai sur la pharmacie annamite : détermination de 300 drogues indigènes avec leurs
noms en annamite, en français, en latin et en chinois, et l'indication de leurs qualités
thérapeutiques d'après les pharmacopées annamites et chinoises. Hanoi, 1887, 52 pp.
(3) Étude sur les produits du Tonkin. La laque et les huiles à laquer, Tonkin, Chine,
Japon. Hanoi, 1892, il pp. vers 1883 ou 1884, voyant cette situation lui échapper, il renonça définitivement à Mais,
l'industrie, tourna ses vues vers le Tonkin et se fit inscrire à l'École des Langues orientales où
il suivit les cours d'annamite et de chinois. En 1885, il publiait un article sur Le swastika et
la roue solaire dans les symboles et dans les caractères chinois Ç1), où s'affirment déjà
l'étendue de ses connaissances et l'ingéniosité de son esprit, mais qui ne peut être néanmoins
considéré que comme un premier essai riche de promesses : Dumoutier n'avait pas su résister
à la tentation de dire son mot sur les signes mystérieux du Yi king, écueil ordinaire, avec
les sentences absconses du Tao lô king, des sinologues débutants.
C'est sur ces entrefaites que Paul Bert, qui au lendemain de la malheureuse affaire de
Lang-son avait soutenu de toute son énergie la politique coloniale de Jules Ferry, fut nommé
Résident général en Annám et au Tonkin (31 janvier 1886). Cette nomination décida de
l'avenir de Dumoutier : car Paul Bert, qui le connaissait et l'appréciait vivement, l'attacha aussitôt
à sa mission comme « Interprète pour l'annamite et le chinois ». Dumoutier n'avait, à vrai dire,
lorsqu'il arriva à Hanoi le 8 avril, qu'une connaissance purement théorique de ces deux
langues : mais il comptait bien rattraper sans tarder le temps perdu, et il en savait assez
pour surveiller efficacement, pendant les quelques mois qui suivirent son arrivée, le travail
de traduction en chinois des documents officiels. Du reste Paul Bert devait bientôt lui confier
un poste mieux en rapport avec ses aptitudes et ses goûts. L'un des premiers soins de l'illus
tre Resident général avait été d'élaborer un vaste programme d'organisation de l'enseigne
ment au Tonkin: et lorsqu'il dut désigner parmi ceux qui l'entouraient l'homme le mieux
qualifié pour en comprendre la portée et en assurer la réalisation, son choix se fixa naturel
lement sur Dumoutier, qu'il nomma le 5 juin « Organisateur et Inspecteur des écoles franco-
annamites s. Dumoutier se mit à l'œuvre avec un zèle passionné ; et il était en communion
d'idées si étroite avec Paul Bert, qu'il est bien difficile de distinguer ce qui revient à l'un ce
qui revient à l'autre dans les grandes réformes qui furent alors entreprises, et que leurs
deux noms doivent rester associés, avec des titres égaux, à l'histoire de l'organisation de
l'enseignement du Tonkin.
On sait quel fut l'éclat de la courte administration de Paul Bert, qui dura seulement du 8
avril 1886 au 11 novembre de la même année: mais on peut dire qu'elle n'a été sur aucun
autre point aussi hardie et aussi heureuse que dans le domaine de l'enseignement.
A l'arrivée de Paul Jîert, tout était à créer. Un arrêté du général Brière de i'Isle, en date
du 12 mars 1885, qui prévoyait la création au chef-lieu de chaque province d'une école franco-
annamite, n'avait reçu un commencement d'application qu'à Hanoi et à Lang-so-n ; et l'école
d'interprètes ouverte à Hanoi par le général Warnet le 27 janvier 1886 n'avait pas encore été
réellement organisée : c'est la Cochinchine qui fournissait alors tous leurs interprètes à nos
administrateurs et à nos officiers. — Quand Paul IJert mourut, il y avait au Tonkin un Collège
des inlerprèles en pleine prospérité, neuf écoles franco-annamites de garçons, quatre écoles
de filles, cent dix-sept écoles indigènes libres où l'en enseignait la transcription de l'annamite
en caractères latins, plusieurs cours de quôc-пдп- et de français pour élèves-maitres. Un col
lège avait été fondé à Huè le '4 mai pour les enfants de la famille royale et des grands mand
arins. A Hanoi, une Académie tonkinoise instituée le 3 juillet réunissait l'élite des lettrés du
Tonkin. On songeait à rétablir les anciennes universités indigènes, on voulait remettre en hon
neur les grands examens triennaux, et l'on entrevoyait déjà le jour où l'on pourrait inscrire à
Hevue d'ethnographie, 188?, pp. 319-350. — — 792
leur programme les rudiments de la langue française. On étudiait d'autre part la création
d'une Ecole professionnelle et d'une Ecole des arts décoratifs, pour laquelle on se proposait
de demander des modèles et des professeurs au Japon. Enfin on avait ouvert à Hanoi, à l'usa
ge des fonctionnaires français, des cours d'annamite et de

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