Histoire des États-Unis
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L^J -'//- .a- vi irti'i/^^s^. ';i ^m ^^'^^^x $m ^rt.4h v^s^MV UM IsltoBABirK ai fiilifoJtitta»thmtïsihs Received California.University of OIP'T OP" 187/^. HISTOIRE DES ÉTATS-UNIS PAR EDOUARD LABOULAYE MEMBllE DE L'INSTITUT COMFARÉIÎ AU COLLÈGE DE FRAN'CEPROFESSEUR DE LliciSLATION DEUXIÈME ÉDITION TROISIEIflE EPOQUE LA CONSTITUTION DES ÉTATS-UNIS 1783-1789 PARIS CHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR QUAI DE l'École, 28 1867 r! 8 PRÉFACE volumeCe contient le cours que j'ai fait au Collège de France en 1864; on ne s'étonnera pas trouverdonc d'y des allusions aux événements qui se passaient alors en Amérique. Plus d'un lecteur, préférépeut-être, eût un exposé systématique à ces causeries sur la constitution des États-Unis, mais il n'est pas aisé pour un auteur de jeter le loisirsa pensée dans un nouveau moule; et le talent m'auraientmanqué pour entreprendre cetteœuvre de longue haleine. J'espère qu'on voudra bien accueillir avec livre, sujetindulgence ce où l'importance du peut faire aisément passer sur les défauts de la forme. Que si cependant quelqu'un veut s'instruire à fond de la con- stitution des États-Unis, je le renvoie à un livre admi- rable, et qui défie toute concurrence, c'est le Commen- taire de Story. Ce qui fait nombrel'intérêt du présentvolume, c'est le et l'importance des problèmes politiques qui sont disy cutés, sinon résolus. Depuis 1 789, tous nos législateurs ont tourné dans un même cercle est étroit.

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L^J
-'//- .a-
vi
irti'i/^^s^. ';i
^m
^^'^^^x
$m
^rt.4h
v^s^MV
UMIsltoBABirK
ai fiilifoJtitta»thmtïsihs
Received
California.University of
OIP'T OP"
187/^.HISTOIRE
DES
ÉTATS-UNIS
PAR
EDOUARD LABOULAYE
MEMBllE DE L'INSTITUT
COMFARÉIÎ AU COLLÈGE DE FRAN'CEPROFESSEUR DE LliciSLATION
DEUXIÈME ÉDITION
TROISIEIflE EPOQUE
LA CONSTITUTION DES ÉTATS-UNIS
1783-1789
PARIS
CHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR
QUAI DE l'École, 28
1867r!
8PRÉFACE
volumeCe contient le cours que j'ai fait au Collège de
France en 1864; on ne s'étonnera pas trouverdonc d'y
des allusions aux événements qui se passaient alors en
Amérique. Plus d'un lecteur, préférépeut-être, eût un
exposé systématique à ces causeries sur la constitution
des États-Unis, mais il n'est pas aisé pour un auteur de
jeter le loisirsa pensée dans un nouveau moule; et le
talent m'auraientmanqué pour entreprendre cetteœuvre
de longue haleine. J'espère qu'on voudra bien accueillir
avec livre, sujetindulgence ce où l'importance du peut
faire aisément passer sur les défauts de la forme. Que si
cependant quelqu'un veut s'instruire à fond de la con-
stitution des États-Unis, je le renvoie à un livre admi-
rable, et qui défie toute concurrence, c'est le Commen-
taire de Story.
Ce qui fait nombrel'intérêt du présentvolume, c'est le
et l'importance des problèmes politiques qui sont disy
cutés, sinon résolus. Depuis 1 789, tous nos législateurs ont
tourné dans un même cercle est étroit.cercle; mais ce
Il s'en faut de beaucoup que nos constituants aient étéDE LA CONSTITUTION.VI HISTOIRE
choses, et qu'ils aient compris la portéejusqu'au fond des
sontdes questionsmôme qu'ilsdécidaient; leurs solutions
heureux que noussuperficielles et souvent fausses. Plus
étaient habitués à la liberté , les Américainsparce qu'ils
ont poussé beaucoup plus loin la science de la politique;
nousnous ferons bien d'aller à leur école si nous voulons
préjugés qui nous ont coûté des larmes, ducorriger de
sang et des misères inutiles. Ils nous apprendront à ne
qu'elle peut donner,demander àune constitution que ce
véritable moyen obtenir qu'elle peut et doitd'en tout ce
donner.
la souverainetéPar exemple, nous parlons souvent de
peuple; mais savons-nous quelle est la portée de cedu
principe qui fait l'orgueil des uns et la terreur des
l'empire des erreursautres ? Engénéral nous vivons sous
que Rousseau a répandues. La souveraineté du peuple
de toutesest pournous la volonté universelle, l'ensemble
les volontés particulières elle s'étend à tout, elle com^;
prend tout. En ce sens la souveraineté est absolue, paî"
enfanter que làconséquent despotique, elle ne peut
tyrannie.
Ce n'est pas ainsi que les Améri^^ains l'entendent. Pour
eux, la souveraineté peuple est la volonté généraledu
appliquée aux intérêts communs du pays. Mais les inté-
rêts il existe encommuns ne sont pas tout; dehors
d'eux des droits individuels sur lesquels la volonté gé^
nérale n'a pas d'empire. La conscience, la pensée, la
la d'action chosesparole, liberté sont qui appartiennent
à l'individu en sa qualité d'homme, et non point en sa
qualité de citoyen; nul individu, nulle collection d'indi-
vidus, nulle majorité n'a droit d'y porter atteinte. La loi
est faite pour protéger et non paspour déterminerma li-
berté; elle droit de me punira quand j'envahis la liberté
d'autrui, elle n'a pas le droit d"intervenir quand, en ce
qui me touche, j'use bienoumal de mon indépendance.PREFACE. VII
du peuple n'a donc qu'un domaine res-La souveraineté
treint, un domaine politique; c'est là qu'elle est un bien-
n'est un danger pour personne.fait tous etpour
lise les amendements de la constitution amé-Qu'on
qu'avec une sagessericaine, on verra admirable ley
peuple américain a mis en dehors de l'action du congrès
la liberté la parole, la libertéla liberté religieuse, de de
de la personne. C'est afin deprotégerla presse, la liberté
droits que l'État existe. S'il les envahit, quelle est saces
invoquer la sûretéraison d'être? Il a beau publique, ce
plusqu'un engin de domination et de tyrannie.n'est
invoquant laOn voit par là qu'en souveraineté du
un Français et un Américain expriment par unpeuple,
même mot deux idées différentes. Il n'est pas d'Améri-
avec confiance à lacain qui ne s'abandonne souveraineté
du peuple, car, dans les questions d'intérêt commun, qui
si ce n'est la majorité? Qu'y a-t-il endécidera dehors de
la majorité, sinon la force et la ruse? Mais il n'est pas de
raisonnable qui ne soiteffrayé laFrançais de souveraineté
absolue du nombre, car devant elle disparaît toute idée
majorité fait la loi, c'en est faitde justice. Si la de la
liberté et de la conscience même. Les martyrs étaient
des rebelles, et les bourreaux avaient raison, car ils
plus nombreux et les plusétaient les forts.
Quand Rousseau eut jeté dans le monde ce terrible
principe de la souveraineté absolue du peuple, il en fut
pour corriger cette force qu'ileffrayé, et avait déchaînée
il établit aussitôt que la volonté générale ne pouvait se
déléguer, et qu'un peuple qui se donnait des députés
abdiquait par cela même et cessait d'exister politique-
ment. Les législateurs de la Révolution, disciples de
Rousseau, ne se sont pas arrêtés devant le scrupule du
maître; ils ont admis la délégation la souveraineté,de
et ont érigé en principe que les mandataires du peuple
sont le peuple même,. et fait loi enque leur volontéVIII HISTOIRE DE LA CONSTITUTION.
absolue ilstoutes choses. C'est aiosi qu'à la monarchie
ont substitué l'omnipotence parlementaire.
liberté rienLa n'y a gagné ; on peut même dire qu'en
certains points elle a perdu. Le pouvoir arbitraire dey
nos anciens lesrois était adouci par mœurs et par une
douceur paternelle; avec la Convention on a eu le des-
potisme centralisationde la loi et une plus dure et plus
étroite. Ce n'est tout. La liberté a péri par le prin-pas
cipe même de la souveraineté populaire. Si la majorité
des qu'une minorité dans la nation,électeurs, qui n'est
représente le peuple, absolument parlant, si la majorité
des poignée d'hommes, ledéputés, qui n'est qu'une a
même privilège, pourquoi donc un individunommé par
l'immense majorité des électeurs ne serait-il pas à lui
seul le peuple tout entier? Ainsi raison-représentant du
nèrent les empereurs romains, ainsi raisonna le premier
Consul; sa mieux que celle de Robespierre.logique valait
Élu par près de quatre millions de Français, il avait droit
de se dire le représentant de la France, à beaucoup plus
juste titre que ces conventionnels nommés à Paris, au
milieu des émeutes, par quelques centaines de fac-
tieux.
Les Américains sont partis d'un principe plus juste, et
qui, en certainspoints, se rapproche deceluide Rousseau.
Ils n'admettent pas la délégation, ou, pour l'appeler par
son vrai nom, l'abdication de la souveraineté populaire.
Ils pas qu'un gros de députés puisse dis-
laposer à son gré de vie nationale, et couvrir ses pas-
sions, ses haines, ses vengeances du nom sacré du peu-
ple. En Amérique, le Président et le Congrès ne reçoivent
que des pouvoirs limités. Le peuple leur délègue certains
attributs exécutifs et législatifs, mais ces attributs sont
définis. Il a là un mandat étroit qu'on ne peut étendrey
sans trahison. La souveraineté reste donc toujours entre
les mains de la nation président et députés ne sont que;

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