Histoire et préhistoire de la préparation des aliments d origine végétale, les techniques d utilisation de ces aliments chez les cueilleurs et les cultivateurs archaïques de l Australasie - article ; n°35 ; vol.28, pg 141-152
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Histoire et préhistoire de la préparation des aliments d'origine végétale, les techniques d'utilisation de ces aliments chez les cueilleurs et les cultivateurs archaïques de l'Australasie - article ; n°35 ; vol.28, pg 141-152

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1972 - Volume 28 - Numéro 35 - Pages 141-152
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Barrau
Alice Peeters
Histoire et préhistoire de la préparation des aliments d'origine
végétale, les techniques d'utilisation de ces aliments chez les
cueilleurs et les cultivateurs archaïques de l'Australasie
In: Journal de la Société des océanistes. N°35, Tome 28, 1972. pp. 141-152.
Citer ce document / Cite this document :
Barrau Jacques, Peeters Alice. Histoire et préhistoire de la préparation des aliments d'origine végétale, les techniques
d'utilisation de ces aliments chez les cueilleurs et les cultivateurs archaïques de l'Australasie. In: Journal de la Société des
océanistes. N°35, Tome 28, 1972. pp. 141-152.
doi : 10.3406/jso.1972.2367
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1972_num_28_35_2367et préhistoire de la Histoire
préparation des aliments
d'origine végétale
les techniques d'utilisation de
ces aliments
chez les cueilleurs et les
cultivateurs archaïques
de l'Australasie*
si remarquait d'une l'autonomie étudient. au un l'allure ou leurs Beaucoup à débouché certain négliger Nature techniques d'un Il sociologisme y que, du de dogme les a d'ethnologues dont, la quelques fait bases chez voie leur rappelant en social matérielles ont suivie idéaliste. fait, nous, années, permis les français elles par l'antithèse l'antique conduisait Tout notant nombre de n'ont de l'existence ont s'affranchir se jamais opposition cette passe de Nature-Culture tendance, à séparer nos attitude, comme des cessé collègues, plus Homme-Nature sociétés semble-t-il, les de ou si Jean faire sociétés le moins prenait se humaines souci Benoist profilait partie de d'affirmer à humaines ses souvent et ignorer (1968) même qu'ils ainsi que, con
traintes. Il apparaît à l'évidence que ces techniques constituent un aspect
capital des relations entre l'Homme et son environnement naturel. Il est
donc surprenant de constater qu'on ne s'en préoccupe pas toujours suffisa
mment alors que, grâce à elles, les hommes ont tiré et tirent parti des res
sources naturelles. Comment certains ethnologues peuvent-ils dédaigner
les manières dont les groupes humains vivent dans et de la Nature ?
* En avril 1969, aux États-Unis, lors de la réunion annuelle de la North Eastern Anthrop
ological Association qui se tint alors à Providence et dans le cadre d'un Symposium on
Anthropology of Food and Food Habits, nous avions présenté une première communicat
ion sur le sujet du présent article, Celui-ci reprend et complète le contenu de celle-là que,
en raison de son caractère préliminaire, nous n'avions pas cherché à publier. J. B. et A. P.
141 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
Les pères de l'ethnologie n'avaient point ce dédain ; Lewis Morgan (1877 :
20-27), pour ne citer qu'un exemple, ne prétait-il pas beaucoup d'attention
aux économies vivrières des temps anciens et des sociétés archaïques, à la
nature des aliments, à leurs modes d'obtention et de préparation ? Morgan
pensait, non sans raison, que de grandes étapes du progrès humain, de l'évo
lution économique et sociale avaient été liées à ces « arts de la subsistance ».
Bien à tort, on se gausse parfois des idées et des préoccupations de ces assez* vieux ethnologues parce qu'elles tendaient au général sur des bases
fragiles et souvent incomplètes. Les acquis récents de la moderne archéologie
scientifique (voir, par exemple, Braidwood et Reed, 1957 ; Harris, 1967 ;
Ucko et Dimbleby, 1969) montrent assez cependant le rôle fondamental
joué par l'obtention, la production et la préparation des aliments dans l'his
toire du développement des sociétés humaines.
C'est précisément un aspect important de ces « arts de la subsistance »
qui retiendra ici notre attention : la technologie de la préparation de certains
aliments, ceux d'origine végétale. Ce faisant, nous allons tenter de mieux
comprendre qu'elle a pu être, au cours des âges, l'évolution des techniques
culinaires ou, plus exactement, de mieux définir ce stade, sans doute fort
ancien, des premières transformations que l'homme fit subir aux ressources
naturelles pour les rendre conformes à ses besoins.
Au lieu cependant de prendre pour guide de notre démarche documents
historiques ou observations archéologiques, nous allons tenter d'éclairer
cette préhistoire et cette histoire ethnoculinaires à la lumière de nos con
naissances actuelles de la cuisine traditionnelle des cueilleurs et des cult
ivateurs archaïques de l'Australasie.
On a dit ailleurs (Barrau, 1965 et 1970) l'intérêt ethnobotanique et paléo-
ethnobotanique de cette vaste région qui comprend l'Australie et les îles
océaniennes. On y trouve ou on y trouvait encore récemment tous les stades
ou presque de l'exploitation des ressources du monde végétal, depuis la cueil
lette de plantes sauvages jusqu'à la culture, sous forme parfois très élaborée,
de végétaux domestiqués. En outre, on s'y sert encore du pieu à fouir et de
ses quelques variations comme instruments de ramassage ou de travail
du sol. En d'autres termes, il est possible, dans cette Australasie, d'observer
ou de connaître par des témoignages récents des techniques qui, grosso modo,
sont demeurées, semble-t-il, aux stades des premières conquêtes technolo
giques de l'humanité.
Peut-être s'étonnera-t-on de nous voir prêter attention aux seuls al
iments d'origine végétale ; c'est qu'ils ont une importance primordiale dans
les économies vivrières australasiennes où, quantitativement, ils constituent
en règle générale la majeure partie des rations quotidiennes.
Nous croyons aussi justifié de se préoccuper particulièrement du rôle
vivrier de ces producteurs primaires que sont les végétaux ; dans leurs con
ceptions et leurs attitudes à l'égard des aliments, bien des penseurs de nos
civilisations occidentales ont eu tendance à privilégier les animaux. Sans
doute est-ce ainsi qu'on en vint à parler d'un « homme- chasseur » et d'un
« homme-pasteur » comme étapes premières dans l'histoire économique et
sociale de l'humanité. C'était un peu oublier que ces chasseurs et ces pasteurs
142 HISTOIRE ET PREHISTOIRE DE LA PREPARATION DES ALIMENTS
consommaient aussi des quantités importantes de produits végétaux ; c'était
aussi ne plus se souvenir que la plus ancienne formulation de la fameuse
et pas si fausse « théorie des trois étapes de l'humanité », celle de Marcus
Terentius Varro (dans la traduction de Lloyd Storr Best, 1912 : II, 1, para
graphes 3 à 5) reconnaissait aux produits végétaux de la cueillette une impor
tance économique souvent ignorée ou sous-estimée par des auteurs plus
récents.
Les études comparatives des techniques de préparation des aliments
végétaux dans les diverses parties du monde et au cours des âges sont d'ail
leurs choses rares. A cet égard, il est significatif de constater que la tra
duction française de l'œuvre monumentale du polonais Maurizio (1927-
1932), vieille aujourd'hui de près d'un demi-siècle, reste le seul travail d'ensemb
le à ce sujet disponible dans les rayons de nos bibliothèques. Cette remar
quable « Histoire de V alimentation végétale depuis la préhistoire jusqu'à nos
jours » fut cependant surtout fondée sur des observations faites en régions
tempérées et circumpolaires du vieux monde et elle reflétait aussi les idées
ethnologiques de l'époque.
Quelles que puissent apparaître aujourd'hui ses faiblesses, il est utile
d'en reconsidérer les conclusions à la lumière de ce que nous savons main
tenant de cette alimentation végétale dans d'autres parties du monde et,
notamment, en Australasie.
Pour Maurizio (op. cit. 1932 : 290 et suivantes) profondément marqué
par les travaux Eduard Hahn (au sujet de ces derniers, voir Kramer,
1967) une étape d'une particulière importance dans l'histoire de l'alimen
tation et de l'agriculture fut franchie avec l'apparition de la culture à la houe.
Élaborant un modèle d'évolutions parallèles des techniques et de l'outil
lage culturaux d'une part, des techniques culinaires et des aliments d'origine

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