Hong-Kong  - article ; n°2 ; vol.18, pg 315-332
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Description

Revue française de science politique - Année 1968 - Volume 18 - Numéro 2 - Pages 315-332
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Georges Fischer
Hong-Kong
In: Revue française de science politique, 18e année, n°2, 1968. pp. 315-332.
Citer ce document / Cite this document :
Fischer Georges. Hong-Kong . In: Revue française de science politique, 18e année, n°2, 1968. pp. 315-332.
doi : 10.3406/rfsp.1968.393085
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1968_num_18_2_393085CONFLITS INTERNATIONAUX LES
SOMMAIRE
Le problème des enclaves territoriales
315 1 HONG-KONG (Georges Fischer)
332 2 GIBRALTAR (Guy Hermet)
(Françoise de la Serre et 3 LES PRÉSIDES
346 AU MAROC ET IFNI Octave Marais)
356 4 ADEN (Nadia Tomiche)
FRANÇAIS DE L'INDE 5 LES ÉTABLISSEMENTS
362 (Balveer Arora)
HONGKONG
II est toujours hasardeux de se prononcer sur des événements
actuels et qui sont en pleine évolution. La difficulté est encore bien
plus considérable quand il s'agit d'événements qui mettent en jeu la
Chine et une partie de la population de Hong-Kong. L'on ne peut
qu'avouer son ignorance quant aux intentions réelles et aux motivat
ions de ces deux acteurs, à la véritable nature de leurs rapports
mutuels. Nous nous contenterons ici d'exposer leurs attitudes ainsi que
celle du troisième acteur, le Royaume-Uni.
Il convient, au préalable, de rappeler que ce qu'on appelle la crise
de Hong-Kong s'ouvre au début de mai 1967 par des manifestations
d'ouvriers, assez durement réprimées, et qu'elle se poursuit par des
attentats, des incidents de frontière, des protestations et un ultimatum
de Pékin, des violences dont sont victimes en Chine des diplomates
anglais. Depuis novembre, une certaine détente est intervenue aussi
bien à Hong-Kong que dans les rapports sino-britanniques.
315 Revue française de science politique
Commençons par la Chine. A l'arrière-plan, comme un chœur
plus ou moins sonore, résonne la revendication de tous les régimes
chinois contre une situation due à l'état semi-colonial auquel la Chine
était réduite dans le passé.
L'île de Hong-Kong a été cédée à l'Angleterre par le traité de
Nankin du 29 août 1842, et la péninsule de Kowloon, par le de
Pékin du 24 octobre 1860. De plus, les « Nouveaux Territoires » ont
été cédés à bail, pour 99 ans, par la convention de Pékin du 9 juin 1898.
Résultat de l'impérialisme, des traités inégaux et de la situation amoind
rie de la Chine parmi les nations, le statut de Hong-Kong (comme
celui de Macao) est, par là même, tout à fait particulier.
Dès la révolution de 1911, la Chine demande l'abrogation des trai
tés inégaux et l'idée d'une révision de ces traités est acceptée par la
conférence de Washington de 1921. De 1925 à 1927, le Kuo Min Tang
s'efforce de détruire la base économique de Hong-Kong, le commerce,
en organisant le boycottage du port ainsi que d'importantes grèves.
Dans un mémorandum de 1926, l'Angleterre annonce qu'elle consentira
à la révision des traités ... le jour où la vie politique chinoise sera
normalisée. En vertu de la convention anglo-chinoise du 20 avril
1930, Weï-Haï-Weï est rétrocédé à la Chine. En mai 1931, la Convention
nationale chinoise déclare que tous les traités inégaux sont abrogés
et annulés à partir du 1er janvier 1932. L'invasion de la Mandchourie
par le Japon ajourne la mise en œuvre de cette déclaration. Pendant
la deuxième guerre mondiale, Tchang Kaï-Chek, qui reçoit l'appui de
certains responsables américains, dont le président Roosevelt, espère
récupérer Hong-Kong, mais la convention anglo-chinoise du 11 janvier
1943, qui met fin aux rapports inégaux entre les deux pays, ne contient
aucune mention à ce sujet.
Au moment où il est déjà à l'agonie, en 1946-1948, le régime de
Tchang déclenche une violente agitation contre l'Angleterre et pour
la rétrocession de Hong-Kong. On dirait que ce problème devient
explosif pour la Chine chaque fois que celle-ci éprouve des difficultés
sérieuses sur le plan interne. En tout cas, le nouveau régime se montre
modéré, même lorsqu'en 1950, malgré ses réclamations, 73 avions de
Tchang ayant atterri à Hong-Kong sont, sous la pression américaine
et contrairement au droit international, rendus par l'Angleterre à
Taïwan l. La même année les autorités de Hong-Kong imposent pour
la première fois, des restrictions sur l'entrée des Chinois, qui, confo
rmément aux traités en vigueur, doit demeurer libre. La Chine proteste
aussitôt2. En 1955, un avion indien transportant des journalistes chi
nois et polonais à la conférence de Bandoeng s'écrase après avoir été
saboté, malgré un avertissement de Pékin, par des agents de Tchang
1. Grantham (A.), Via Port, Hong Kong, Hong Kong University Press, 1965, pp. 161-
163, 169.
2. Cf. Luard (E.), Britain and China, London, Chatto and Windus, 1962.
316 .
Les conflits internationaux
à Hong-Kong. La Chine proteste3 et elle protestera de nouveau le
22 janvier 1957, accusant le gouvernement de Hong-Kong d'abriter
des agents de Taïwan et du Kuo Min Tang et de protéger leurs acti
vités4. Cependant rien n'indique que le gouvernement de Pékin ait
l'intention de remettre sérieusement en cause le statut du territoire.
En septembre 1956, le gouverneur de ce dernier se rend en visite offi
cielle à Pékin. En 1960, un accord est signé entre les autorités du
Kouangtoung et celles de Hong-Kong sur la fourniture d'eau, consentie
par les premières aux secondes.
Cependant s'engage la grande confrontation sino-soviétique. Les
Russes, accusés de s'incliner devant l'Amérique et de sacrifier la cause
des peuples opprimés, répliquent dès le 12 décembre 1962, par la bouche
de N. S. Khrouchtchev, en reprochant aux Chinois eux-mêmes de faire
des concessions, de ne pas suivre l'exemple indien (allusion à Goa) et
de ne pas s'emparer de Hong-Kong. Le même argument est invoqué
en 1963 par les Indiens qui se déclarent plus anticolonialistes que les
Chinois5. En janvier 1967 encore, l'agence Tass souligne ironiquement
le contraste entre le petit territoire de Macao, où les habitants viennent
d'obtenir un succès indéniable, et l'importante enclave de Hong-Kong
où la situation reste inchangée.
Pékin ne s'émeut guère. Par l'intermédiaire du People's Daily du
8 mars 1963, il répond à des reproches analogues que les legs du passé
doivent, quand les conditions seront mûres, être réglés pacifiquement,
par voie de négociation. En attendant le statu quo subsistera.
C'est en août 1964 que la Chine proteste pour la première fois
contre la présence de navires de guerre américains dans le port de
Hong-Kong. L'acte incriminé n'est pas le premier de ce genre et ce
n'est pas tant cet acte que les mesures de guerre prises par les Amér
icains au début d'août (sous le prétexte de l'attaque qu'auraient dé
clenchée contre trois navires de guerre américains des navires nord-
vietnamiens) qui expliquent la protestation chinoise. D'autres protes
tations vont suivre, mais il convient de souligner à ce sujet la teneur
de la première note chinoise relative à la crise du 15 mai 1967. Elle
dénonce, sans doute, le « complot du gouvernement britannique qui
collabore avec l'impérialisme américain contre la Chine » et qui « conti
nue d'offrir Hong-Kong aux Etats-Unis comme une base pour leur
agression contre le Viêt-nam » ; cependant elle ne contient rien à ce
sujet dans sa partie operative6.
Mais retournons quelque peu en arrière. Ce n'est qu'en août 1966
que des mots d'ordre nouveaux sont lancés en Chine concernant Hong-
3. Notes et études documentaires 3047, 16 déc. 1963, p. 10.
4. Joss (F..), Eastern World, août 1966, pp. 8-10.
5. Wilson (D.), « The future of Hong Kong », World To-day, sept. 1964, pp. 395-402.
Cet article fournit encore d'autres exemples. Au comité spécial de l'O.N.U. sur le colo
nialisme, le délégué soviétique demande en 1964 la rétrocession de Hong-Kong à la Chine.
6. Pour le texte de cette note, cf. Notes et études documentaires 3420-3421, 20 sept.
1967, pp. 74-75.
317 française de science politique Revue
Kong. Toutefois, en novembre de la

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