Hymne phénicien au dieu Nikal et aux déesses Kosarot provenant de Ras Shamra - article ; n°3 ; vol.17, pg 209-228
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Hymne phénicien au dieu Nikal et aux déesses Kosarot provenant de Ras Shamra - article ; n°3 ; vol.17, pg 209-228

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Description

Syria - Année 1936 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 209-228
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Virolleaud
Hymne phénicien au dieu Nikal et aux déesses Kosarot
provenant de Ras Shamra
In: Syria. Tome 17 fascicule 3, 1936. pp. 209-228.
Citer ce document / Cite this document :
Virolleaud Charles. Hymne phénicien au dieu Nikal et aux déesses Kosarot provenant de Ras Shamra. In: Syria. Tome 17
fascicule 3, 1936. pp. 209-228.
doi : 10.3406/syria.1936.3907
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1936_num_17_3_3907;
HYMNE PHENICIEN
AD DIEU NÏKAL ET AUX DÉESSES KOSARÔT
PROVENANT DE RAS-SHAMRA
itr PAR
| GH. VIROLLEAUD
I
La tablette qui est reproduite ci-après, pi. XXV, et qui mesure 12x8,
\ provient des fouilles de 1933. Nous la désignerons, en abrégé, par les lettres
r NK, initiales des noms Nkl et Ksrt, qui sont ceux des personnages invoqués à
la première ligne de chacune des deux parties dont se compose ce très dif
ficile poème.
La pâte môme dont la tablette est faite est beaucoup moins fine que celle
des grands textes de RS ; l'écriture est lourde et irrégulière, et les traits de
séparation entre les mots sont très disséminés.
Au point de vue graphique, on remarquera que g est constamment (11. 3,
7, 28 et 50) noté par g (voir Syria, XV, 150 et XVI, 184) et que s présente
,t généralement l'aspect qu'il a, d'ordinaire, dans les fragments RS 1929.
K> En outre, — phénomènes graphiques seulement, ou bien phonétiques ? —
*> t est remplacé, dans les deux passages où 12 se rencontre (11. 21 et 44) par s,
C et, cl'autre part, dpcd est écrit Ppcd% 1. 45 f1'.
v Littérairement, j\K rappelle surtout le Poème des dieux gracieux (SS) ; mais
f on y trouve aussi, ça et là, des locutions qui figurent dans les poèmes mythol
ogiques, notamment dans II AB et II Danel.
(l) Ces faits ont été signalés déjà dans Syria, XV, 82.
Syria. — XVII. 27 210 SYRIA
PREMIERE PARTIE (11. 1-39).
l-5«. — Prélude.
(1) asr Nkl w eb[d] (1) Je chante Nikal et je glorifie
(2) Hrhb mlk qs (2) Ilarhab, le roi de l'été,
Hrhb m(3)lk t(?)gzt le roi de...
Par le du soleil, b sg[ ] Sps
(4) Yrh yskh. (4) le dieu-lune ... ;
il em[brasse (?) ... ]. yh[bq(?)... ]
(5) Elle enfante ...
1. — asr est en partie effacé, mais la lecture est assurée par comparaison
avec 1. 40. — Sur §r « chanter » (h. tb), voir IV AB 3, 26 et ci-après (36*)
msrnn.
Le nom de Nkl se retrouvera aux 11. 17, 32, 33, 37*. Il se rencontre peut-
être, également, à la 1. 26 (/ nkl ...) de RS 1929, n° 3, texte où sont men
tionnés aussi Yrh (1. 1), Sps (13, 47, 53) et la néoménie, y m hd*, 1. 48.
Il est fait allusion, dans la suite, au père de Nikal: ahh (19-20 et 27) ou adnh
(33) ; à sa mère : umh (34) ; à son frère : eljh (35) : à sa sœur (ou ses somrs) :
ahi(t)h (36) et à son ami : dd(23). D'après 1. 27, le père de XiKal serait Baal,
ou un 67. mais les noms de la mère, du frère et des autres parents ne sont
pas donnés. Enfin, d'après 1. 32, Nikal était le gendre (htu) du dieu-lune :
Yarcah.
Un nom tel que iYA7 peut être parfaitement sémitique, mais nous ne sau
rions dire ce qu'il signifie au juste. Il est, en tout cas, identique à celui do la
3a des quatre divinités qui sont invoquées dans les inscriptions de iXeirab près
Alep(1), les deux premières étant la lune (ina*) et le soleil (»dc), et la qua
trième ■©:.
On admet généralement que Nkl de Neirab est identique à Nin-Gal, déesse
sumérienne, épouse de Sin, qui est le dieu-lune, — et c'est pourquoi on voca-
l1) Voir, par ex., Cookk, NSI, p. 186 etsuiv nv 2 J. A p. 2 (0
E (0
C/i
V) CO
CC
TJ V
C
jo
'c NIKAL ET LES KOSARÔT 211
lise JVikal. Si Nkl de RS a la même origine, il aurait donc changé de sexe en
passant de Mésopotamie en Canaan, et peut-être Nkl de Neirab a-t-il fait de
même, car rien n'indique, en somme, que Nkl de Neirab était une déesse.
Ces changements de sexe sont d'ailleurs assez fréquents, on le sait ; il suffira
de rappeler que Spê (le soleil) est femme dans la mythologie de RS, et que le
Sin mésopotamien se rencontre, dans la légende de Kcret, sous la forme Sn,
pour désigner la femme de Térah (dieu de la néoménie), Sn ayant comme
doublet Nkr, qui nous paraît représenter Nin-Gal elle-même.
w eb[d], restitution fondée sur l'association fréquente des deux verbes sr
et bd ; voir ci-après, 11. 37-38, w ebd aêr et II Danel 6, 3l£ ybd w ysr ; comparer
aussi le passage inédit que nous avons cité déjà (Syria, XIV, 141, n. 1), et
qu'il convient de lire ainsi :
rjm ybd w ysr imltm bd nlm
« II se leva pour jouer et chanter (en s'accompagnant de) cymbales au
timbre (?) agréable (1). »
bd paraît être un simple synonyme de sr, comme en héb., zmrW. Nous
avons traduit, faute de terme plus adéquat, par « je glorifie » ; mais il s'agit,
exactement, d'une louange psalmodiée ou chantée, avec accompagnement de
quelque instrument, tel que les cymbales.
2-3a. — Le nom de Hrhb qui figure deux fois ici et qui se retrouve deux
autres fois plus loin (17 et 24) n'est nulle part parfaitement lisible, du moins
pour ce qui concerne les deux dernières lettres, et surtout la dernière lettre,
qui pourrait être d, au lieu de b.
Ce personnage porte deux qualificatifs parallèles mlk qs (aussi 11. 17 et 24)
et mlkt(?)'Jzt. Sur qs = « été », voir l Danel 18, 40-41 et W Danel 1. 5. — tgzt
paraît appartenir à une racine telle que jjè, mais il est probable que le mot a
un sens voisin de celui de qs.
On pourrait sans doute proposer de lire, à la 1. \ :
asr Xkl tu ebLdlt]
« Je chante Nikal et je le glorifie. »
(«) Cf. RS 1929, n° 3, 51 azmr bh. i1) En héb., na'im se dit fréquemment de la
musique et du ebant. 212 SYRIA
Mais, s'il en était ainsi, Harhab (2 ss.) devrait être considéré comme le
sujet du verbe y skh (1. 4) qui aurait pour complément yrh, placé avant le verbe.
C'est pourquoi nous nous en tenons à l'explication adoptée ci-dessus, — mais
qui présente pourtant cet inconvénient que Nikal et Harhab se trouvent ainsi
placés sur le même plan, étant l'objet d'un seul et même hommage, alors
qu'on les verra, par la suite, jouer deux rôles très différents, Nikal apparaiss
ant, en quelque sorte, subordonné à Harhab, 11. 16 ss.
3?-4. — Proposition circonstancielle sans doute et qui peut signifier « au
moment du ... du soleil », ou bien <c par l'effet du ... du soleil ».
Le dieu-lune est appelé ici, simplement, Yrh, comme dans HS 1929, nos 3
et o ; voir aussi Amt-Yrh, ap. BH 1, 15 ; mais, dans la suite (11. 16 et 31), le
qualificatif nyr smm accompagnera le nom du dieu (1). 11 en est de môme pour
le Soleil, appelé tantôt Sps (1. 3? p. ex.) et tantôt Xrt-elm Sps.
L'acte accompli par le dieu-lune est exprimé, d'abord, par le verbe skh, et
ensuite par un autre verbe, dont la lre rad. seule, h, est lisible.
skh s'est rencontré déjà, I" AB 1, 4, dans la locution tskh ttrp smm, où le
sens de skh paraît précisé par celui de trp, comme il l'est ici par h [ ], le
complément étant, du reste, de tout autre nature. Ailleurs, dans un passage
que nous avons cité jadis (Syria, XV, 308, n. 1) mais partiellement, skh est
associé à ehd « saisir » (h. -nx) :
. . . yskh w jj'hd b qr [ ]
. . . [tV-kh ir t»b<1 h ils [ ]
Si ce verbe skh n'a aucun rapport avec héb. n:-j « oublier », il peut être
comparé à. aram. n:*^ « trouver » ; et d'ailleurs le seul fait que skh est joint — à
RS même — à un verbe tel que rhd suffit à indiquer le sens général {2].
Pour le verbe qui suit, et qui complète ou précise yskh, à savoir j//t [ ],
nous proposons de lire yh[bq], vu que, dès la phrase suivante, 1. 5, il y a thl ;
voir aussi SS ."51-52.
(l) A la ligne 38-39, il s'agit du mois, sans qui d'ailleurs est très fragmentaire, il y a,
doute, h. yèrah, plutôt que de la lune, deux lignes plus loin : [ ] q. hry w yld,
yaréah. hry représentant l'héb. mn ; pour l'inf. apo
(2> Ajoutons que, dans le môme morceau, cope lir, vuh SS 51 et oG. NIKAL ET LES KOSARÔT 213
Le nom de l'épouse de Yrh devait se trouver à la fin de la 1. 4 ; mais peut-
être y avait-il seulement ylmt (h. nnby), comme plus loin, 1. 7.
5. — Le comp

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