Inscription d Achaïe - article ; n°1 ; vol.78, pg 74-88
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Inscription d'Achaïe - article ; n°1 ; vol.78, pg 74-88

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1954 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 74-88
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Bingen
Inscription d'Achaïe
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78, 1954. pp. 74-88.
Citer ce document / Cite this document :
Bingen Jean. Inscription d'Achaïe. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78, 1954. pp. 74-88.
doi : 10.3406/bch.1954.2434
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1954_num_78_1_2434INSCRIPTIONS D'ACHAIE
PATRAS. 1. Épigramme honorifique IVe-Ve 84
Plaque de marbre blanc, en dix fragments ; les quatre marges sont conservées ;
par place et particulièrement au centre, la surface est fortement corrodée. — ■
L'inscription a été trouvée à Patras, à une date et en un lieu qui n'ont pu m'être
précisés au musée, où elle a été déposée. Pas de n° d'inventaire.
Hauteur : 70 centimètres; largeur : 63 centimètres; épaisseur : 7 centimètres. —
Lettres : 18 à 30 millimètres ; entre les lettres : 5 à 7 millimètres. — ÀÀ^GACYYCO·
Fig. 1 et 2 (estampage).
Cette dédicace de vingt hexamètres accompagnait une statue de
Basileios Basileiou, descendant de Pélops et d'Oxylos, magistratus quin-
quennalis (ou peut-être defensor civitatis) et évergète auquel la population
de Patras devait l'entretien de bains permanents, des festins, des distribu
tions d'or et de vêtements, des dons massifs : 10.000 mesures de blé,
70.000 de vin, 11.000 d'huile. Par la métrique, par le vocabulaire qui se
retrouve dans la littérature et les inscriptions contemporaines, plus que par
les institutions que l'on y devine assez confusément, on est tenté de situer
la gravure du texte vers 360-425. Évocation terne et ampoulée des réalités
pittoresques que devaient être les rapports du magistrat richissime,
probablement grand propriétaire terrien en Ëlide et en Achaïe, avec la
curia et la clientèle électorale, le poème, malgré sa médiocrité, est un
témoin précieux d'une époque mal représentée dans l'épigraphie achaienne.
Le texte a été copié en avril 1953. En juin de la même année, une lumière
meilleure et un nouvel assemblage des fragments ont permis de remplacer
par des lectures suivies les nombreuses lacunes ou restitutions qui avaient
subsisté.
Ο3τος 6 κυδαλίμης γενεής Πελοπηίδος δρπηξ
Όξυλίδης Βασίλιος ομώνυμος εϊο τοκήϊ
είθυδίκω πινυτω θ[ε]οπειθέϊ ος τέ μιν οίον
4 άρχον πενταέτηρον έκων ναέτησιν δπασσεν. INSCRIPTIONS D'ACHAÏE 75
Fig. 1 et 2. — Patras. Ëpigramme honorifique (détails). j
;
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:
JEAN BINGEN 1 76
"Όσσα δ' άριστονόου βουλής ύπδ νεύμασι φώτας
ϊατι θέμις κατά άστ[υ] τ[ε]λειέμεναι μάλα πάντα,
μοΰνος έών θεσμό ΐσιν άνύσσατο και ναετήρας
8 πάντας όμως ξείνους τε τελεσφόρον ες λυκάβαντα
; ήνεκέως λοετροΐσιν άρέσσατο * ήδ' άρα φώτας
δέχνυ<τ>' είλαπίναις χρυσω ένί μμεγάροισι τε και εί'μασι ' θεμιστοπόλω δηθα γεραίρων, δέ τε βουλή
12 και δήμω κτεάνω[ν σφε]τέρων πόρε μύρια μέτρα
σπυροΰ Έλευσινίοιο τον εύρυχόρω ένί Πείστ)
Δημήτηρ λαγόνων σταχυηκόμος έξανέηκεν *
έπτάκι δ' αδ δέκα χειλιάδας μελιηδέος οίνου
16 ώπασεν 'Αργυρής ζαθέης άπο ■ ένδεκα δ' αύτε
χειλιάδας γλαυκοΐο πόρ' ένναέτησιν ελαίου.
Τον μεν
ήδ' άρα άρ' μιν γεράεσσιν εν μεγάροισι αμειβόμενοι πανημαδόν μάλα ύμνείοντες, πάντες,
20 ε'ικόνι λαϊνέτ; πανομοίϊον έστήσαντο.
1· TTH'l'ÀOC — 2. 1. Βασίλειος. — 3. 1. ίθυδίκίρ, — 5. A'ÀPIC — η· voir comm. —
13. 1. Πίση, — 15 et 17. 1. χιλιάδας.
« Voilà le rejeton de la race glorieuse de Pélops, le descendant d'Oxylos,
Basileios — il porte le même nom que son père, cet homme aux jugements
droits, avisé et soumis à la volonté divine — qui s'est offert volontairement à
la population comme unique magistrat quinquennal. Bien qu'il fût seul, par
ses décisions, il a obtenu tout ce qu'il est juste que les hommes fassent de par la
ville avec l'approbation d'une curie bien disposée. Pendant une année entière,
d'une manière continue, il s'est concilié par les bains la faveur de tous les
habitants comme celle des étrangers. Et, honorant longuement les gens par des
festins, de l'or et des vêtements, il les recevait en sa demeure. Pour la curie qui
rend la justice et pour le peuple, il a importé de ses propres terres dix mille
mesures de ce blé éleusinien que Déméter protectrice de l'épi fait surgir des
coteaux dans la vaste Pise ; il a offert soixante-dix mille mesures de vin doux,
produit de la divine Argyra; il en a fait venir pour les habitants onze mille
d'huile aux ions verts. Aussi, le chantant dans les demeures à longueur de
journée et lui répondant tous par des présents, ils lui ont élevé cette statue de
pierre avec toute la ressemblance voulue. »
1. βρπηξ. Au sens métaphorique de rejeton, seulement dans Orph., Arg. 2l5.\ — ■
Πελοπηιδος, voir comm. ad 2.
2. Όξυλίδης Βασίλιος. Le premier mot n'est pas attesté comme nom de
personne. Puisqu'on ne peut le considérer comme un patronymique, fils d'Oxylos
(cf. ομώνυμος ειο τοκήϊ = Βασιλείου), je traduis le mot par descendant d'Oxylos,
héros-fondateur d'Élis (1) et ancêtre allégué par certaines grandes familles éléennes,
comme celle de la prêtresse Antonia Baebia, fille de M. 'Αντωνίου Σαμίππου
(1) Cf. Miiller-Graupa, Real-Enc. XVIII 2 (1942), col. 2034-2040. .
inscriptions d'achaïe 77
του άπο Όξύλου του κτίσαντος τήν πόλιν (1). Ces références à des ascendants
mythiques sont fréquentes, on le sait, à l'époque impériale. Bien mieux, un épisode
de la légende d'Oxylos illustre le γενεής Πελοπηίδος de la première ligne. Selon
Pausanias V 4, 3, Oxylos, obéissant à un oracle de Delphes, s'est adjoint comme
συνοικιστής un descendant de Pélops (Πελοπίδης), Άγώριος d'Hélikè en Achaïe.
Notre personnage se prévalait ainsi d'une généalogie qui remontait aux deux
héros (2). Les vers 12-13 révèlent que Basileios possédait des terres dans le sud de
l'Élide.
3. ίθύδικος, voir p. 80. — Θεοπειθής, soumis à Dieu, n'est connu que
par le néo-pythagoricien Hiéroclès d'Alexandrie, qui enseigne et écrit dans la
première moitié du ve siècle : θεοπειθής υπακοή (in Carm. Aur. 24, p. 473 M).
Pour la forme θεοπειθέϊ, voir plus loin, p. 79, n. 3. — δς τε μιν οίον. Les lettres
pointées ont presque entièrement disparu (voir fig. 2) : les deux premières et la
quatrième sont certainement des C» Οι G ou θ ; pour la troisième, traces d'une haste
et d'une barre supérieure qui dépasse la haste à gauche. Le texte adopté se défend
aisément : l'hiatus est du même type que ceux qui apparaissent à la même place
aux vers 9 et 16 ; après la diérèse bucolique, le relatif (et particulièrement le groupe
βς τε) est fréquent ; enfin, j'ai adopté οίον, seul, unique, qui annonce le μουνος έών
du vers 7. Malheureusement, la proposition relative qui est ainsi introduite manque
de clarté ; se rapporte-t-elle à notre Basileios ou à son père? En d'autres termes,
δς τε se coordonne-t-il à l'adjectif ομώνυμος ou à la série ίθυδίκω-θεοπειθέϊ ?
C'est ce dernier parti qui semble le plus naturel à la lecturs. Mais je ne l'ai pas
adopté, car il explique mal le nominatif εκών ; le mérite du volontariat revient
au magistrat qui a exercé la fonction (3). Il est possible, bien entendu, que l'on
continue à énumérer les mérites du père ; mais le vers 4 n'est-il pas nécessaire à
l'interprétation des vers 5 à 7, qui se rapportent certainement au personnage
honoré ? Ce doit être lui Γ άρχος πενταέτηρος.
4 άρχόν πενταέτηρον, voir p. 80-81. .
5. βουλής ύπό νεύμασι. Pour la construction, cf. p. ex. Appien, ///. 30,
πάντα ύπό νεύματα του δήμου γενόμενα. Cf. p. 79, η. 5. — L'épithète άριστόνοος,
appliquée à des personnages, apparaît dans diverses épigrammes du Bas-Empire,
cf. L. Robert, Hellenica IV, p. 23-24. ;
6. κατά άστυ. Élément homérique à digamma, commun à plusieurs autres
épigrammes tardives.
8. λυκάβαντα:οη remarquera la substitution, inutile au point de vue métrique,
du mot savant au mot courant dans la formule homérique τελεσφόρον είς ένιαυτόν,
(1) IvOl. 456 (an 149 de notre ère), dédiée par la ville d'Élis et Γ'Ολυμπική βουλή.
(2) II faut écarter, je crois, une autre interprétation de Βασίλειος. L'inscription date d'une


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