Inscriptions archaïques de Délos (pl. I) - article ; n°1 ; vol.3, pg 1-19
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1879 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 1-19
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1879
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Théophile Homolle
Inscriptions archaïques de Délos (pl. I)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 3, 1879. pp. 1-19.
Citer ce document / Cite this document :
Homolle Théophile. Inscriptions archaïques de Délos (pl. I). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 3, 1879. pp. 1-
19.
doi : 10.3406/bch.1879.4361
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1879_num_3_1_4361INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE DÉLOS.
Parmi les nombreuses inscriptions que j'ai recueillies à
Délos, deux seulement sont archaïques. 11 est singulier que
les monuments de cette classe soient si rares dans cette île,
dont l'histoire remonte si haut, et qu'on retrouve à peine
quelques traces antiques d'un culte qui, dès l'époque homér
ique, était célébré par tous les habitants des Cyclades. Les
inscriptions ne commencent à abonder que pour l'époque ma
cédonienne; celles qui furent composées du temps où Délos
était indépendante, c'est-à-dire entre la fin du quatrième siè
cle et la première moitié du second, forment un groupe as
sez important: encore ne se répartissent-elles pas également
sur toute la durée de cette période; elles semblent appartenir
surtout à la deuxième moitié. Sans les documents qui ont été
trouvés à Athènes, l'épigraphie ne contribuerait à peu près
pour rien à l'histoire de Délos pendant le quatrième et le
cinquième siècles. Il est naturel de penser que, si les actes
des magistrats Athéniens préposés à l'administration du sanc
tuaire délien étaient conservés à Athènes, on en devait éga
lement laisser un double à Délos; que les décrets rendus par
les Déliens, en vertu de l'autonomie restreinte qui leur était
laissée, étaient déposés dans les archives de Délos; et pour
tant il n'existe dans l'île même que quelques fragments des
premiers (1), et pas un des seconds. Pour les siècles qui pré
cédèrent la domination athénienne, trois inscriptions seule-
(1) Ce sont quelques fragments de comptes et un décret athénien de l'année
369, qui seront prochainement publiés dans le Bulletin.
BULL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, ΙΠ. 1 2 INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE DÉLOS
ment sont maintenant connues, en comptant les deux que j'ai
découvertes et qui seront ci-dessous publiées.
Il y a environ deux siècles que Spon signala l'inscription
archaïque qui est gravée sur la face orientale de la base du
colosse consacré à Apollon par les Naxiens. Tournefort en a
donné le premier une copie au commencement du dix-hui
tième siècle; elle a été depuis publiée, commentée à satiété (1),
sans que l'on soit arrivé encore, pense M. Kirchhoff (2), à
une lecture suffisamment certaine. Ayant pris sur l'original
une copie minutieusement fidèle, et en ayant encore sous les
yeux un estampage, je suis à même de garantir la leçon que
je donne et la forme des lettres que j'indique. Trois seul
ement des copies connues ont été faites d'après le monument:
celle de Tournefort, celle de Stuart, celle de Le Bas. Celle de
Stuart est à tous égards préférable aux deux autres, elle est
plus complète que celle de Le Bas, plus exacte que celle de
Tournefort, et se rapproche plus que l'une et que l'autre de
la paléographie du monument; elle est en somme fort bonne,
ainsi qu'on en peut juger en la comparant au fac-similé ci-
joint :
Les lettres sont hautes de 0, 09 cent. Quand j'arrivai à
Délos, la base du colosse était à demi couverte par la terre et
les herbes; la face orientale en particulier était absolument
cachée, et il fallut ouvrir une tranchée pour la dégager. Sans
(l) Voir pour la bibliographie C. I. G. 10.
(2JStudienzurGesch. desGriech. Alph., 3e éd., p. 72-73. ARCHAÏQUES DE DÉLOS 3 INSCRIPTIONS
doute Le Bas, ou celui des membres de l'Expédition de Mo-
rée dont il publie la copie, n'y avait pas pris garde : on ne
saurait expliquer autrement l'omission des quatre dernières
lettres.
L'inscription a été depuis longtemps expliquée; M. Kirch-
hoff a dit à propos de l'alphabet et de la date tout ce qu'une
connaissance consommée de la paléographie épigraphique
permet d'affirmer.
Les deux textes nouveaux présentent plus d'une difficulté
que je ne me flatte pas d'avoir résolue: non-seulement l'i
nterprétation, mais la lecture elle-même laissent prise au doute
et aux objections. J'ai pensé qu'ils étaient assez importants
pour qu'il valût la peine de les publier, même au risque de
quelques erreurs. Ce qui m'a échappé, d'autres le comprend
ront, et ce sera à la fois le profit de la science et le mien
propre.
I.
Pour le texte en caractères épigraphiques, voyez le fac-si-
mile donné par la planche I (1).
L'inscription est gravée sur une statue de forme tout-à-fait
primitive, enfermée dans une longue gaine, d'où sortent seu
lement les bras. Une espèce de ceinture divise la statue en
deux et marque la séparation des jambes et du tronc. C'est
sur la moitié inférieure, et du côté droit, qu'est placée l'ins
cription (2). Elle est écrite βουστροφηδόν ; la première ligne
va de gauche à droite, la seconde de droite à gauche; la tro
isième recommence du côté gauche, mais elle est écrite dans
le sens opposé aux deux autres, de façon que les lettres sont
mises la tète en bas.
La première ligne seule offre une lecture certaine et un
(1) Mon ami M. Haussoullier, qui a bien voulu m' aider à copier bon nombre
d'inscriptions, avait pris en même temps que moi une copie de celle-ci.
(2) Voir pi. Γ la reproduction de la statue. Nous aurons l'occasion d'en faire
une description détaillée dans un prochain article. INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE DELOS 4
sens certain; elle indique d'une manière évidente que l'in
scription est métrique. Je proposerai de lire:
Νι/.άνδονι. [λ' άνέθ(*/])κεν (έ)/.ηβόλ(ω)ι ιοχεαίρηι,
9όργ) ΔεινοδίκΒο(υ) το(υ) ΝαΒσίο(υ) ΙΒσοχος Α/^ΒοΚ,
Δεϋνο[λένεος δε κασιγν(η)τν), [Φ]ΒΡ"ΑΒ£θ δ' άλοχος. Μ [ε
έποίησεν].
Voici selon l'ordre alphabétique les lettres contenues dans
le texte, et leurs différentes formes:
AAfl C <]ΔΔ E&a Β θ Ι Κ>1 Α \ MM
KM ο ? {><! ϊίΖ Τ [Φ] Χ
Ε, malgré la présence de Γη voyelle, a également la valeur
de ε bref et de ε long (άνέθεκεν, κοεσιγνέτη).
Par contre, Β (·«) remplace ε bref dans ήκηβόλος.
Ο (qui est toujours plus petit que les autres lettres) tient
lieu de la longue ω (η-ληβόλος, Α/^ΒοΚ (1)) et delà diphtongue
ου (ΔεινοδίκΒο, τδ ΝαΒσίο, [Φ]ΒΡΑΒ*θ),
Le signe B, ou un autre qui lui ressemble, occupe dans
certains groupes de lettres une place singulière:
1 ΔΕΙΚοΔΙΚΒο-2 NABSIO-3 ED*oXo*-
4 ΑΛΒΟΚ-5 [Φ]Βί>ΑΒ*Ο.
Une explication se présente pour deux de ces groupes de
lettres (2, 3). Si l'on considère le signe comme un vj, on
n'obtient aucune combinaison plausible. Or les caractères
voisins sont très-nets, et la lecture en est certaine; si l'on
remplace au contraire dans les deux groupes le même couple
de lettres B£, d'où vient la difficulté, par la même lettre dou
ble ξ (χσ dans les inscriptions archaïques (2)), on formera à
la fois deux mots parfaitement intelligibles Νκ(ξ)ίου, Ι(ξ)οχος.
(1) Ce mot est un génitif régi par £ξοχος.
(2) On trouve aussi YS dans quelques alphabets ; mais χσ est l'orthographe
attique. On écrivait de même à Naxos, d'où vient l'inscription (Kirchhoff, Stud.,
Ρ· 74). P*vÇ
.*^ fe^;
WÊIÊÊÊÊ^
•■44 ï&m
i'k-à'ï'
,-^^i,
SS5 4l3%^ INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE DÉLOS 5
La coïncidence me paraît démonstrative. De plus chacun de
ces deux mots est non-seulement par lui-même compréhensib
le et probable; mais tous deux prennent à leur place rang
dans la phrase, et contribuent au sens de l'ensemble. Ναξίου
est l'ethnique de Δε^νοδαΒο, le père de Νι/.άνδρη ; or la ment
ion de est de règle, surtout sur un monument con
sacré par un étranger, et telle est la condition du père de Ni-
candra à Délos. Έξοχος est une épithète louangeuse appliquée
à Nicand

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