Inscriptions latines et grecques de Philippes (suite). - article ; n°1 ; vol.59, pg 126-164
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1935 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 126-164
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul Lemerle
Inscriptions latines et grecques de Philippes (suite).
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 59, 1935. pp. 126-164.
Citer ce document / Cite this document :
Lemerle Paul. Inscriptions latines et grecques de Philippes (suite). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 59, 1935.
pp. 126-164.
doi : 10.3406/bch.1935.2769
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1935_num_59_1_2769INSCRIPTIONS LATINES ET GRECQUES
DE PHILIPPES
(Planche V)
{Suite.)
Je continue ici la publication des inscriptions trouvées au
cours de la fouille de la basilique chrétienne de Philippes. Sur
les circonstances de la découverte, on consultera BCH, 1934,
p. 448 et suiv., où l'on trouvera aussi le texte de trente-sept
inscriptions latines. Je publie ici les inscriptions grecques,
classées à dessein après les inscriptions latines. Celles-ci en
effet se datent toutes des deux premiers siècles de l'empire
romain, et plus précisément, pour la plupart, de l'époque
antonine. Au contraire il me semble que les inscriptions
grecques que l'on va lire doivent être rapportées dans leur
ensemble au troisième et au quatrième siècle de notre ère, et
c'est là un fait à noter pour l'histoire de l'emploi des langues
latine et grecque dans la colonie de Philippes (1).
(1) Je crois que les découvertes à venir montreront qu'il faut modifier le
jugement porté par P. Collart (BCH, 1932, p. 231), d'après qui le grec « ne se
serait guère maintenu, a Philippes, devant le latin. » P. Perdrizet, qui avait
soutenu rette these (BCH, 1897, p. 542), est revenu lui même à une opinion plus
nuancée, et en 190 ï, dans un article des Mélanges Perrol (p. 259), il note que
« le grec à Philippes n'avait pas disparu, tant s'en faut, devant le latin. » Déjà
L. Heuzey (Mission de Macédoine, p. 134) notait la persistance des coutumes et
de la langue grecques, et rappelait (ibid , p. 64) que, sous le règne de l'empe
reur Julien, Himérius passant par Philippes note que les habitants parlent un
grec très pur (Oralio, VI, 3, éd. Didot, p. 59 : . . V ύπομνήσ^ πάντως των 'Αθηνών
τους τΐ,ν φων'Γ,ν άττικΕζοντας) ; il faut faire la part de l'exagération du sophiste,
mais le renseignement est intéressant. Sans doute doit-on attendre, pour pro- INSCRIPTIONS LATINES ET GRECQUES DE PH1LIPPES 427
II. Inscriptions grecques (1).
38. Bloc remployé dans la construction du pilier S. E. et retrouvé au
pied de ce pilier. 11 porte sur une face, celle qui était apparente, un
noncer un jugement déûnitif, le résultat des fouilles et des recherches entre
prises dans la légion de Phihppes, mais dès maintenant, on devine les grandes
lignes 'Le grec était évidemment la langue du pays avant qu'il devînt colonie
romaine, en 42 av. J.-C, et c'est peut-être simple hasard des fouilles si jusqu'à
présent on n'a découvert que très peu de textes de cette époque (voir pourtant,
en dernier heu, les deux inscriptions publiées par P. Collart, BCH, 1933, n°s 23
et 24, et le fragment que je signale dans la .note suivante). Aux deux premiers
siècles de l'empire, le latin est la langue officielle et la langue de la classe dir
igeante ; c'est celle des dédicaces de monuments et des inscriptions honorifiques ;
l'onomastique des inscriptions funéraires révèle aussi l'importance de l'élément
latin dans la classe aisée. Mais le grec a résisté, sa prompte renaissance nous en
est la preuve. 11 s'est d'abord certainement maintenu dans l'élément thrace
indigène, comme A. Dumont l'avait déjà noté (Rapport sm un voyage archéolo
gique en Thrace — Mélanges, p. 186 sq. ; voir p. 215) et comme le prouvent les
inscriptions funéraires en langue grecque et à noms thraces. Mais il s'est
conservé aussi dans les classes supérieures, qui l'ont de nouveau employé, même
pour des actes officiels, dès que le prestige ou l'autorité de 1 empire ont diminué :
dès le troisième siècle, on a des inscriptions honorifiques grecques concernant
des personnages qui portent les tria nomina (voir les n*B 38, 39, 40, 41). Enfin
le grec est, a Philippes, la langue du christianisme
(1) Je me borne à mentionner ici deux fragments d'inscriptions, l'un inédit,
l'autre déjà connu, qui offrent peu d'intérêt. — 1. Inédit. Brisé sur les quatre
côtés-; plus grande hauteur et largeur, 0 m. 12 ; hauteur des lettres, de 0,012 à
0,015. 11 reste les traces de 7 lignes de texte : 1. 1 ΑΡΧΟΥ , 1 2 ΣΟΛΝΟΣ ;
ι. 3 YOEA ; ι 4 PATAPXOY ; l. 5 ΣΤΙΜΑΙΟΥ ; l. 6 ΑΡΣΥΝ ; l. 7 ΣΒ-
M. -Roussel veut bien me dire que, d'après l'écriture, il date du m· siècle
avant J.-C ce fragment, ou il croit voir les restes d'une liste de noms propres. —
2. Fragment de stèle funéraire remployé dans la construction du narthex et visible
par suite de la dégradation du mur (mur Ouest, formant pilier entre deux ouver
tures ; face extérieure). Pierre brisée en haut et à gauche. Longueur . 1 m. 20 ;
largeur : 0 m. 22 ; épaisseur : 0 m. 71. Hauteur des lettres : 0 m. 07. Il reste en
tout huit lettres, qui sont les dernières de cinq lignes de texte : ]K« ]Σ> ]ΟΣ>
]Σ ' ΤΗ 5 ]Μ ' Χ· Les deux lettres sont l'abréviation de μνήμης
χάριν. Heuzey a déjà édité cette inscription (Mission de Macédoine, p. 93), qu'ont
reprise plus tard A. Munro (Epigraphical notes from eastern Macedonia and
Thrace, JHS, XVI, 1896, p. 317), puis A. Salac(BCff, XLVII, 1923, p. 87). Lorsque
Munro a vu la pierre, elle n'était pas brisée en haut comme elle l'est maintenant,
et Munro a noté, au début, les restes de trois premières lignes de texte dont
nous n'avons plus trace : ]Αι ]ΔΙΑ, ]Α. L'inscription avait donc au moins
huit lignes. 128 P. LBMERLE
chapiteau d'ante sculpté, du type habituel des chapiteaux de la basilique
(cette circonstance a permis de replacer "le bloc avec certitude à sa place
primitive, sur le pilier) ; la face opposée, qui se trouvait prise dans la
construction du pilier et masquée, porte l'inscription. Dimensions actuel
les de la pierre : hauteur, 1 m 39 ; largeur, 0 m. 89b ; épaisseur, 0 m. 80.
Surface inscrite 0 m. 61 ; 0 m. 60. Hauteur des lettres:
1. 1, 0,065 ; 1. 2 à 5, 0,055. La surface inscrite était encadrée d'une moulu-
ration qui, lorsque le bloc a été retaillé par les constructeurs de la basi
lique, s'est trouvée partiellement ravalée à gauche, entièrement en bas.
Pour le' type de l'écriture, voir fig. 1.
Βαίβιον Ού-
αλέριον Φίρ[Λθν
τον κράηστον
ό δή[Αθς εκ των
ιδίων.
Cette inscription a été éditée pour la première fois, sans
commentaire, par G. *Perrot (1), puis par L. Heuzey (2), par
Mertzidès (3) et par le professeur grec K. Zisiou (4). J. Strzy-
(1) RA, i860, Π, p. 10. L'inscription figure également dans une chronique
archéologique du périodique grec Παρ/αυσός, I, Athènes, 1877, p. 331 (et d'après
cela RA, XXXIII, 1877, p. 357).
(2) Mission de Macédoine, p. 92. Heuzey, pas plus que Perrot, n'a reconnu que
la pierre porte sur l'autre face un chapiteau d'ante. Bien mieux, Heuzey a cru
se trouver en présence d'une base de statue encore en place, et il remarque que
la date α assez basse » qu'indique l'inscription « s'accorde bien avec le caractère
d'architecture de l'édifice au milieu duquel elle est placée » Heuzey et Daumet
avaient pris la basilique pour un édifice romain, « peut-être nn palais de
thermes ».
(3) Ce Mertzidès, médecin grec établi a Cavalla, a publié à Constantinople en
1897 une monographie de Philippes (Οί Φίλιπποι), pleine de verbiage et d'erreurs,
et pourtant indispensable à qui s'occupe de Philippes : Mertzidès a parcouru la
région en tous sens, recueilli sur place bien des renseignements et des tradi
tions, vu les ruines en meilleur état qu'elles ne sont aujourd'hui et jcopié des
inscriptions maintenant disparues. Il édite la nôtre aux pages 128-129 de son
ouvrage, mais avec une grossière faute de lecture (Βλιβιος au heu de Βαίβιος), et
il formule l'hypothèse que l'édifice où elle se trouve était un temple élevé aux
frais des Philippiens en l'honneur de Ουαλέριος Φιρμος !
(4) Dans les Πρακτικά de la Société Archéologique, 1913, p. 207. L'inscription
y est transcrite sans doute d'après un" précédent 

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