Kutîçvara - article ; n°1 ; vol.37, pg 333-346
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1937 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 333-346
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Henri Marchal
II. Kutîçvara
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 37, 1937. pp. 333-346.
Citer ce document / Cite this document :
Marchal Henri. II. Kutîçvara. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 37, 1937. pp. 333-346.
doi : 10.3406/befeo.1937.5355
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1937_num_37_1_5355kutTçvara
par Henki MARCHAL
Chef honoraire du Service Archéologique de l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
Les trois sanctuaires désignés sous ce nom, parce que leur emplacement
pourrait peut-être correspondre à celui de la terre de Kuti mentionnée dans
plusieurs inscriptions, furent découverts en février 1930: ils sont situés à l'i
ntérieur du Parc d'Ankor à 220 mètres au Nord de l'Enceinte Nord de Bantây
Kdei et à 540 mètres à l'Est de l'Enceinte Est de Ta Prohm, un peu à l'Ouest
du village de Rahàl. Il est curieux que ce monument si rapproché de deux
temples importants du groupe d'Ankor ait pu demeurer si longtemps inconnu.
Ces trois sanctuaires s'élèvent sur une petite eminence de terre, qui fut en
tourée très probablement d'un fossé ; mais ce dernier, encore visible au Nord,
se confond actuellement au Sud avec les rizières des habitants du village
voisin ; une chaussée surélevée peut encore se deviner à l'Est (*). Ils sont tous
les trois en briques, alignés sur un axe Nord-Sud et ouverts à l'Est. Celui du
centre est sur plan carré, les deux autres sont sur plans rectangulaires
(pi. LV). Chacun de ces trois pràsàt repose sur un massif de soubassement
distinct, en briques pour le sanctuaire central et en latérite pour les sanctuaires
latéraux (pi. LVI, a).
Pràsàt central. — Ce pràsàt laisse encore deviner sur chacune de ses fa
çades Sud, Ouest et Nord une fausse porte en latérite encadrée d*un champ
lisse en légère surépaisseur correspondant aux colonnetteset linteaux des faus-
(!) Cette chaussée pourrait être l'extrémité occidentale d'une levée de terre passant
par Prè Rup dont il sera question à la fin de cet article.
23 334 Henri Marghal
ses portes habituelles : tous ces éléments de même
que les pilastres et le fronton sont taillés dans la bri
que sans aucune intervention de grès (fig. 18).
La façade Est montre les cléments en grès ordi
naires des portes de l'art classique; cadre mouluré
formant chambranle à profil très tfet et assez simple
contrastant avec le profil compliqué des époques
postérieures (fig. 19).
En revanche, les assemblages de la traverse
supérieure du cadre et du seuil inférieur avec les
deux montants
sont à joints
horizontaux et
non pas d'on
glets, façon de
construire qui
appartient à la
deuxième pério*
de de l'art clas*
sique ou à Part
khntîèr primitif.
On nevoitmême
pas ici le léger
départ d'onglet
qu'on rencontre
encore assez
souvent dans
l'art du Bàyon.
Les colon-
nettes, retrou
vées sur place et
qui furent re-
dressées et con
solidées lors du
dégagement de
ce pràsàt, sont
Fig. 19. — Kutïçvara. Sanctuaire sur plan, octogo
central. Moulures du chambranle de nal et montrent
la porte. le décor de la Fig. l8, — KuTÏÇVARA.
belle époque de Sanctuaire central. Profil
du muř Sud sur le pilastre, construction en grès du Xe siècle avec bagues (celle i
.
s

i
77. I. V.
f Ô .___ — __ v|/
U- _ so v
K.I' iç\ л л I'laii (14'iisein l)le. Cť. \>. y
PL LVI.
KutïÇvara. A, Vue d'ensemble prise du Sud-Est. Cf. p. 333. B, Pràsàt Nord (façade Est)
et angle Nord-Est du pràsàt central. Cf. p. 333, 340. KUTÏÇVARA 335
du milieu un peu plus importante) séparées par des nus bien francs ornés de
petits motifs décoratifs triangulaires (fig. 20).
La base repose sur un dé de section
carrée orné sur la face principale d'un
petit personnage sous arcature, debout
et tenant une lance ; la pose de ce
dernier rappelle celle des figures d'en-
trepilastres de Lolei, ainsi que le fait
très justement observer M. Parmentier
dans ses notes sur ce monument dont il
■a bien voulu me laisser prendre connais
sance.
Le chapiteau est double à profil bul
beux comme la base.
Le linteau du type III présente en
plan le léger renflement aux extrémités
constituant le tailloir des colonnettes,
assez fréquent dans le premier art clas
sique. Toute la partie décorée est assez
fortement rongée à l'exception d'un très
petit fragment encore visible à la partie
inférieure.
On peut cependant deviner, par ce
qui subsiste encore du relief, que la
composition présentait un motif central
formant départ de deux guirlandes laté- —
raies très légèrement incurvées et se
terminant, d'après M. Parmentier, «par
des makara tournés vers l'intérieur»,
Le vague des formes ne me permet
pas de me prononcer pour ou contre
cette interprétation.
Le seuil de la porte de ce sanctuaire
central est surélevé d'environ о m. 60
au-dessus de ceux des sanctuaires laté
raux. On y accède par deux perrons en
grès : celui du bas correspondant au
soubassementestpluslarge et comprend
cinq marches, avec une sixième formant Fig. 20. — KutïÇvara. Sanctuaire
marche de départ en accolade dont le central» Coloonette de la porte.
profil est souligné par une bordure orne
mentée. Cette marche de départ bien conservée peut compter parmi les plus
belles de ce genre que je connaisse (pi. LVII, a) ; elle a son équivalent dans Henri Marchal 336
certains temples de la première époque classique (Banlây Srěi, Gopura I Est,
Bàkhèn, etc.).
Ce perron inférieur est encadré de deux socles d'échiffres en briques à
profil vertical avec bandeaux saillants en haut et à la base.
Le second perron également en grès accède directement à la porte : il est
moins large, suivant une habitude assez fréquente chez les Khmèrs de
diminuer tous leurs motifs à mesure que l'on s'élève, ce qui pour les escaliers
constitue un artifice ingénieux qui renforce l'effet perspectif. Les échirTres en
briques ont disparu. Ce perron est précédé également d'une marche en
accolade du même type que celle du premier perron, mais plus petite et à deux
épaisseurs, ce qui donne l'impression de deux marches très basses superpo
sées car la hauteur totale n'est que de о m. 09.
A l'intérieur, le dallage en briques en contrebas du seuil supporte un
piédestal carré de 1 m. 1 3 de côté à profil habituel, bandeau médian et doucines
opposées ; la surface supérieure porte sous l'emplacement de la cuve huit
alvéoles à dépôt aux places habituelles et une neuvième dans l'axe à l'Est.
La cuve ou snânadronî retrouvée dans les déblais a été remise en place ;
son bec mesure о m. 45 de longueur et le trou médian est octogonal, ce qui
indique la présence d'un linga.
On a retrouvé tout à côté le dé cubique à dépôts qui venait s'encastrer à la
partie inférieure.
Ce pràsàt central présente une particularité que j'ai déjà rencontrée au
monument 486 (BEFEO., XVIII, 8, p. 3). La façade orientale, la seule ouverte
sur l'extérieur, est précédée par un ensemble de trois murs en briques qui
enferment, sinon les deux perrons dont il vient d'être question, tout au moins
le perron inférieur. Ces murs, qui paraissent avoir été ajoutés après coup,,
ne sont pas décorés à l'intérieur ; les moulures extérieures de Ja partie
basse continuent celles du soubassement. On peut en conclure que ces murs
devaient former soutènement avec remplissage en terre rendant inutiles les
perrons d'accès à la porte, et que par conséquent ils ont dû être ajoutés
postérieurement à la construction du pràsàt.
D'ailleurs, ces murs dont la partie haute est démolie se raccordent assez
maladroitement avec la façade du sanctuaire. Quant à la hauteur à laquelle ils
pouvaient monter a

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