L'abri préhistorique de Peylenc, commune de St-Pierre-Eynac (Haute-Loire). Note préliminaire - article ; n°1 ; vol.63, pg 208-219

A. Cremillieux, R. R.Debayledeshermens

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 208-219
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1966
• Nombre de lectures: 4
• Langue: Français
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Extrait

R. de Bayle des Hermens
A. Cremillieux
L'abri préhistorique de Peylenc, commune de St-Pierre-Eynac
(Haute-Loire). Note préliminaire
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 1. pp. 208-219.
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de Bayle des Hermens R., Cremillieux A. L'abri préhistorique de Peylenc, commune de St-Pierre-Eynac (Haute-Loire). Note
préliminaire. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 1. pp. 208-219.
doi : 10.3406/bspf.1966.4066
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_hos_63_1_4066L'abri préhistorique de Peylenc
Commune de Saint-Pierre-Eynac (Hte-Loire)
Note préliminaire
PAR
R. de BAYLE des HERMENS et A. CREMILLIEUX
Situation géographique et accès.
L'abri de Peylenc est situé dans la commune de Saint-Pierre-
Eynac (Haute-Loire). On y accède en quittant Le Puy par la
R. N. 88, puis en empruntant à Brives-Charençac la R.N. 535 et
enfin la D. 36 en direction de Saint- Julien-Chapteuil (1). Après la
traversée du village de Noustoulet, on aperçoit en direction du
Nord une falaise noirâtre et nue, couronnée de pins. L'abri de
Peylenc se situe à son sommet. Il faut suivre un sentier abrupt
qui contourne la paroi verticale par la gauche. Ce débute
au pied de la falaise devant des cavernes artificielles qui ne pré
sentent pas un grand intérêt archéologique.
Les coordonnées hectométriques du lieu sur la carte de France
au 1/50 000° sont : EK 806 874 (2).
Situation géologique.
La montagne de Peylenc (fig. 1) est un témoin volcanique
formé de brèches et de scories, dressé sur un socle granitique.
L'abri lui-même est entièrement creusé dans la brèche formée
de conglomérats variés et anguleux. On note la présence de nomb
reuses bombes volcaniques parmi les blocs déchiquetés des
brèches scoriées.
Dans la masse grisâtre et relativement friable, on distingue
quelques inclusions basaltiques compactes aux éléments géolo
giques très divers : abondance de péridot-olivine, amphibole, cri
staux de quartz et accidents siliceux sous forme de cristaux
friables de petites dimensions.
Ce témoin volcanique domine le bassin alluvial de la Gagne
creusé dans les sables grossiers de décomposition des granites,
sables d'ailleurs exploités dans l'importante carrière de la Bruges.
Le bassin de la Gagne est une ramification du bassin du Puy-en-
(1) Carte Michelin n° 76, Aurillac-Saint-Etienne, pli n° 7.
(2)de France au 1/50 000e, feuille XXVIII - 35, Yssingeaux, Edition de
février 1959. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 209
Velay qui remonte par vallonnements en direction des sucs du
Meygal.
D'autres témoins volcaniques, brèches ou basaltes entourent
cette petite plaine. Il s'agit par rapport à la montagne de Peylenc :
— Au Sud-Est, les montagnes de Laussonne.
— A l'Ouest, la montagne de Peynastre.
— A l'Est, les montagnes de Saint-Julien Chapteuil.
C'est également à l'Est que l'on accède par La Paravent à la
vallée de la Sumène, en face de Saint-Pierre-Eynac, et au gisement
de résinite proche de ce dernier village d'où les hommes de
Peylenc ont tiré une grande partie de leur matière première.
Illustration non autorisée à la diffusion
1. prisme 1. — La de falaise brèche de à gauche Peylenc et vue à la du limite village de de la Noustoulet. montagne (Photo L'abri Crémillieux). se situe sous le
Orientation de l'abri.
C'est la position de l'abri et son orientation qui justifient le
mieux son occupation préhistorique (fig. 2). Il est ouvert larg
ement en direction du Sud-Sud-Ouest et la falaise est tournée plein
Sud. Les abords de l'abri sont protégés des vents du Nord par
tout l'escarpement du sommet de la montagne.
Il est également protégé des vents du Sud, très forts dans
la région, par un pan dressé qui s'est séparé de la falaise à la
suite d'un effondrement. Cet effondrement a laissé deux blocs qui
délimitent la place vers l'Ouest.
L'ensemble se compose donc de deux parties distinctes :
1° l'abri lui-même, sous le surplomb ; 210 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
2" une partie à ciel ouvert protégée par les blocs effondrés et
ainsi pratiquement fermée de tous côtés (fig. 3). Cette partie a
subi un remplissage du fait des ruissellements et éboulements sui
vant la pente de la montagne et envahissant l'abri dans le sens
Ouest-Est.
Suivant les intempéries et les vents dominants, un change
ment de place de quelques mètres peut procurer aux occupants
une protection efficace. Cette orientation favorable et le fait que
l'abri domine une bonne partie des pays environnants constituent
un trait particulier que les hommes préhistoriques ont su exploiter
parfaitement.
Les fouilles.
Les fouilles ont été entreprises après avis de M. Delporte,
Directeur de la Circonscription préhistorique, et sur ses conseils.
L'autorisation de fouilles de 1965 a été accordée par les Antiquités
nationales sous le n° F. A/2, n° 767.
Nous avons d'abord procédé à un tamisage complet de la partie
abritée, aidés par notre ami A. Chabret. Cette partie a été fort
ement dégradée et bouleversée dans le passé (3). Elle offre peu de
profondeur et aucune stratigraphie n'y a été possible (fig. 4).
Le tamisage a livré 2 790 pièces, éclats et débris, d'un poids
total, à un gramme près, de 1 kilogramme. On trouve des frag
ments devant l'abri et jusqu'à l'extrême bord de la falaise où ils
ont été retenus par les irrégularités du sol basaltique qui est extr
êmement tourmenté.
Il est possible d'évaluer à plus de 40 % la part occupée par
la résinite de Saint-Pierre-Eynac, dont le gisement est très proche
de Peylenc (4). Ce pourcentage est plus faible que celui de l'abri
de Blavozy attribué à un Magdalénien final (6). L'ensemble de
l'outillage de Peylenc comporte cependant des silex et des calcé
doines de bonne qualité dont l'origine reste à préciser, comme c'est
le cas pour tous les gisements de la Haute-Loire.
En 1965, nous avons commencé une fouille par décapage de
la partie à ciel ouvert. Il en sera rendu compte ultérieurement, la
présente note ne donnera la description que des récoltes effectuées
dans l'abri proprement dit.
(3) Des fouilles y auraient été pratiquées il y a une centaine d'années, mais le
renseignement n'a pu être vérifié et l'on ine connaît pas les auteurs de ce travail.
(4) Dufau (F.), Laborde (A.) et Bout (P.), La station préhistorique magdalénienne
de Blavozy (Haute-Loire), Bull. Soc. Acad. du Puy et de la Haute-Loire, t. XXXIX,
1960-1961, pp. 27-34.
(5) Sonneville-Bordes (D. de), L'industrie magdalénienne de l'abri sous roche de
Blavozy (Haute-Loire), ibidem, t. XXXIX, 1960-1961, pp. 35-41.
(6) Bout (P.), La grotte de Cottier près Retournac (Haute-Loire). Bull. Soc. préhist. pp.' 437-443. franc., t. L, 1953,
Bouchud (J.), La faune des grottes des Orciers et de Cottier, ibidem, t. L, 1953,
pp. 444-457.
Bordes (Fr.), L'industrie de la grotte de Cottier (Haute-Loire), ibid., t. L, 1953,
pp. 650-651. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 211
Fig. 2. — L'abri de Peylenc ouvert plein sud (Photo Crémillieux).
La stratigraphie fait apparaître, sous la couche récente, une
céramique — peut-être d'époque chalcolithique ou néolithique (anse
à « téton ») — représentée par quelques tessons isolés et non liés
à un outillage lithique. Les silex, correspondant au niveau de l'abri,
se trouvent en très petit nombre, sous une couche stérile variant
entre 30 et 50 cm de profondeur, avec vestiges osseux et cendres,
mais sans foyer apparent. Quelques dents examinées au Muséum
de Lyon donnent un exemplaire d'un bovidé et 4 de caprines.
Description de l'outillage.
L'outillage récolté à l'abri de Peylenc peut être attribué à un
Magdalénien final. Cette civilisation semble être répandue dans plu
sieurs points du département de la Haute-Loire. Elle est déjà
connue à la grotte de Cottier près de Retournac (Magdalénien
inférieur) (6), à l'Abri du Rond à