L Abri sous roche du « Puits de Ronze », à Orgnac (Ardèche) - article ; n°10 ; vol.33, pg 549-567
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1936 - Volume 33 - Numéro 10 - Pages 549-567
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Dr Claude Gaillard
L'Abri sous roche du « Puits de Ronze », à Orgnac (Ardèche)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1936, tome 33, N. 10. pp. 549-567.
Citer ce document / Cite this document :
Gaillard Claude. L'Abri sous roche du « Puits de Ronze », à Orgnac (Ardèche). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1936, tome 33, N. 10. pp. 549-567.
doi : 10.3406/bspf.1936.4499
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1936_num_33_10_4499SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 549
L'abri sous-roche du « I*uits de Honze »
à Orgnac (Ardèche).
Etude de la Faune.
Par le Dr
Claude GAILLARD.
L'abri du « Puits de Ronze » ou de Да « Baume de Ronze » est
connu depuis fort longtemps des archéologues de la région. De
même que diverses grottes des bords de l'Ardèche (1), l'abri sous-
roche d'Orgnac a reçu bien souvent la visite des chercheurs de docu
ments anciens. A la suite de nombreuses fouilles superficielles la
zone supérieure de la station a subi de très fâcheux mélanges et les
produits qu'on y trouve des industries de la pierre, de l'os, de la
céramique, offrent un ensemble assez complexe et incertain. Les pré
historiens ne sont pas du même avis au sujet de l'âge de ce gisement.
Les uns l'attribuent à la fin de l'Enéolithique et même à l'Age du
Bronze (2), d'autres le rattachent plutôt au Solutréen (3). Par bon
heur, l'étude détaillée de la faune apporte des renseignements pré
cieux concernant l'ancienneté des silex taillés et l'âge de la station.
Les restes osseux que nous allons étudier proviennent des recher
ches effectuées à deux, dates différentes. Les premières furent faites
en 1910, par mon savant ami, le regretté Leopold Chiron. Après un
examen rapide des divers objets découverts, je pus reconnaître
parmi les restes osseux les espèces domestiques les plus communes,
entre autres un petit Bœuf, la Chèvre, le Cochon, et constater l'a
bsence des grands mammifères pleistocenes, Rhinocéros, Bison et
Bœuf primitif. D'autre part, l'abondance des tessons de poterie, et
des instruments en os, nous inclinait à penser, malgré la présence
de quelques silex de forme solutréenne, à une industrie de l'époque
néolithique.
Toutetois, des recherches plus étendues et plus profondes nous
paraissaient nécessaires. Aussi, en 1913, en collaboration avec mon
ami L. Chiron, nous avons ouvert, dans deux directions différentes,
de l'Ouest à l'Est et du Nord au Sud, de grandes tranchées qui ont
été creusées jusqu'à la roche (4). Dans ces nouvelles fouilles nous
(1) L. Chiron et Cl. Gaillard. — L'Industrie et la Faune des grottes Chabot
et du Figuier (Ardèche). {L'Homme Préhistorique, Paris, 1911, p. 129 et p. 203).
(2) De Saint-Périek. — L'abri sous-roche de la Baume de Ronze à Orgnac.
(L'Anthropologie, Paris, 1922, p. 515).
(3) De Saint-Périer . — Loc. cit. (L'Anthropologie, Paris, 1922, p. 516).
(4) Ces fouilles ont été entreprises grâce à une subvention de Y Association Fran
çaise pour V Avancement des Sciences, à laquelle je suis heureux de renouveler ici
mes remerciements les meilleurs. C. G. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 550
avons pu reconnaître deux couches distinctes : 1° une zone superfi
cielle de 0m20 à 0m26 d'épaisseur formée de terre grisâtre et de cen
dres remaniées où nous avons recueilli des ossements d'animaux
domestiques et des objets analogues à ceux récoltés en 1910 ; 2° une
zone inférieure, de 0m25 à, 0m50 et 0m55 de profondeur, de même
terre grise, mais serrée, compacte, dans laquelle ont été trouvés
quelques tessons de poterie grossière, des silex de forme nettement
paléolithique, avec des ossements très fossilisés, recouverts le plus
souvent d'une forte croûte de carbonate de chaux. Dans cette zone
inférieure nous avons découvert, associés à des silex de physionomie
solutréenne, de multiples restes osseux représentant plusieurs
espèces de faune froide, notamment le petit Renard Bleu des régions
arctiques, le Lièvre des neiges, ainsi que la très petite Chèvre dont le
savant et très regretté Dr Henri-Martin a trouvé un calcanéum,
dans les dépôts solutréens du Roc en Charente (1).
Ci-après nous donnons la description très brève des mammifères
reconnus d'après les centaines d'ossements et de mâchoires décou
verts au cours des fouilles entreprises en 1910 et surtout en 1913.
Cette faune se compose de douze espèces de mammifères et de quel
ques rares oiseaux identifiés avec réserve.
Mammifères.
Felis silvestris Schreber.
Dans l'abri du Puits de Ronze le Chat sauvage est représenté par
un crâne, trouvé à 0m25 de profondeur, mêlé à des tessons de
poterie. Ce crâne est en assez bon état de conservation ; la dentition
supérieure est presque complète, les canines et les incisives ne sont
connues que d'après leurs alvéoles. Seule l'arcade zygomatique
gauche est brisée.
Dans son ensemble le crâne trouvé à la Baume de Ronze est très
différent des têtes osseuses de Chats domestiques auxquelles nous
l'avons comparé, il est tout à fait semblable à celui d'un Chat sauvage
moderne de la collection du Muséum de Lyon.
Le Chat sauvage se distingue du Chat domestique surtout par le
plus fort diamètre transversal de sa voûte palatine et par ses canines
supérieures plus puissantes. En effet, la largeur de la voûte atteint
0m041, en arrière de la carnassière, alors qu'elle est de 0m037 seul
ement chez un Chat domestique de grande taille. L'écartement des
canines supérieures est également plus grand chez Felis silvestris. Il
est de 0m026, mesuré à l'extérieur des canines, tandis qu'il ne dépasse
pas 0ra022 chez le Chat domestique. Enfin le diamètre antéro-
(1) Cl. Gaillard. — Contribution à l'étude des Chèvres et des Moutons pleisto
cenes, [Association Française pour С Avancement des Sciences, Congrès de Nancy.
1931, p. 303, fig. 1 à 5), SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 551
postérieur de la canine qui est de 0m0065 chez le Chat sauvage atteint
à peine 0m005 chez le Chat domestique.
Les principales dimensions du crâne de Felis silvestris sont les
suivantes :
Longueur basilaire du crâne, des condyles à l'extrémité antérieure
des prémaxillaires 0m085 ; Largeur bizygomatique 0ш067 ; Largeur
mastoïdienne 0m040 ; Diamètre transversal de la capsule céphalique
0m041 ; Diamètre maximum de la voûte palatine 0m040 ; Longueur de
la rangée dentaire supérieure, de la canine à la carnassière 0m028 ;
Longueur d'avant en arrière de la carnassière supérieure 0m010.
Les dimensions précédentes correspondent à celles qui ont été
données par Gerrit S. Miller (1) pour des crânes de Felis silvestris
provenant de diverses localités du midi de la France et de l'All
emagne.
Canis Sp. ?
Le Chien et la Chèvre sont les deux espèces les plus communes de
l'abri du Puits de Ronze. Alors que la plupart des autres mammif
ères ont été reconnus d'après quelques rares fragments de
mâchoires, le chien est représenté par huit mandibules, un maxill
aire, une capsule céphalique et plusieurs fragments d'os de
membres.
Le canidé du Puits de Ronze a paru d'abord asssez difficile à
identifier. Nous pensions être en présence d'un Chien domestique
associé aux restes osseux d'une faune néolithique. Après un rapide
examen, ayant remarqué sur la carnassière inférieure, Mb le faible
développement et même la disparition du denticule postéro-interne,
métaconide, nous avons cru voir un représentant du genre Cuon. En
réalité, la comparaison minutieuse des ossements trouvés au Puits de
Ronze, permet de reconnaître un Chien offrant des affinités avec les
Cuons, dont plusieurs formes ont été signalées dans les gisements
préhistoriques du midi de la France (2).
Le canidé du Puits de Ronze présente exactement la formule den
taire du genre Canis. En effet, toutes les mandibules portent la
seconde tuberculeuse dont sont pri

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