L aide pontificale au parti catholique et royal pendant la première guerre de religion, d après les dépêches du nonce Santa-Croce - article ; n°1 ; vol.120, pg 153-171
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L'aide pontificale au parti catholique et royal pendant la première guerre de religion, d'après les dépêches du nonce Santa-Croce - article ; n°1 ; vol.120, pg 153-171

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1962 - Volume 120 - Numéro 1 - Pages 153-171
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ivan Cloulas
L'aide pontificale au parti catholique et royal pendant la première
guerre de religion, d'après les dépêches du nonce Santa-Croce
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1962, tome 120. pp. 153-171.
Citer ce document / Cite this document :
Cloulas Ivan. L'aide pontificale au parti catholique et royal pendant la première guerre de religion, d'après les dépêches du
nonce Santa-Croce. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1962, tome 120. pp. 153-171.
doi : 10.3406/bec.1962.449639
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1962_num_120_1_449639:
L'AIDE PONTIFICALE
AU PARTI CATHOLIQUE ET ROYAL
PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE DE RELIGION
d'apbès les dépêches du nonce Santa-Croce
Vues de Rome, les initiatives prises par le gouvernement
français au début du règne du jeune roi Charles IX pour
résoudre la crise religieuse apparaissaient fort inquiétantes.
La régente, Catherine de Médicis, ne désespérait pas de
réunir catholiques et protestants au moyen d'un concile
national où les uns et les autres se mettraient d'accord sur
la réforme de la doctrine et des mœurs. Les États généraux
allaient s'ouvrir. L'État du clergé, convoqué à Poissy,
était apte à s'exprimer au nom de l'Église de France. Des
calvinistes devaient exposer leur croyance devant cette
assemblée. La menace d'un règlement particulier de la
question religieuse, excluant toute intervention romaine,
se concrétisait1.
Pour empêcher toute concession aux réformés et obtenir
la venue de prélats français au concile de Trente, le pape
Pie IV décida l'envoi, comme légat a latere, du cardinal
Hippolyte d'Esté2. Or, au lieu de s'opposer à la politique
1. Bien mieux que F. Rocquain, La France et Rome pendant les guerres de
religion, Paris, 1924, L. Romier a magistralement esquissé le tableau de la s
ituation complexe du royaume : Les origines politiques des guerres de religion,
t. II, Paris, 1914 ; Le de Catherine de Médicis, t. I et II, Paris, 1922 ;
Catholiques et huguenots à la cour de Charles IX, Paris, 1924. Sur le « colloque
de Poissy », voir l'excellent travail de Mgr J. Roserot de Melin, Études sur les
relations du Saint-Siège et de l'Église de France dans la seconde moitié du
XVIe siècle. I : Rome et Poissy (1560-1561), dans les Mélanges d'archéologie et
d'histoire, Paris et Rome, XXXIXe année (1921-1922), p. 47-151. Voir aussi
la dernière étude parue sur ce sujet Ph. de Felice, Le colloque de Poissy (1561),
dans Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, CVIIe année,
juillet-septembre 1961, p. 133-145.
2. Hippolyte d'Esté, cardinal de Ferrare, était fils d'Alphonse d'Esté et de 154 IVAN CLOULAS
royale de conciliation, comme Rome l'espérait, le cardinal
s'y laissa gagner. Il écrivait au pape que l'adhésion à la
nouvelle religion était en France une question d'intérêts
privés et que l'on pourrait rallier bien des tenants du pro
testantisme en agissant avec souplesse. Aussi n'hésita-t-il
pas à flatter les calvinistes en assistant, en novembre 1561,
à un de leurs prêches 1. Pie IV blâma cette conduite et adressa
au cardinal de vives remontrances 2, lui conseillant de r
enoncer à sa légation s'il ne pouvait mener à bien sa mission.
Le cardinal de Tournon et le nonce, Prospero di Santa-Croce,
prendraient alors soin des affaires 3. Dès lors, le nonce fut
de plus en plus fréquemment employé à préparer les dé
marches du légat, à suivre de près les questions qu'il traitait
Lucrèce Borgia. Sa légation en France dura de juin 1561 à avril 1563. Voir, sur
sa nomination comme légat, O. Raynald, Annales ecclesiastici. . ., t. XV, Lucques,
1756, p. 171, et L. von Pastor, Storia dei papi dalla fine del Medio Evo, traduc
tion italienne par A. Mercati, t. VII, Rome, 1950, p. 381 et sq.
1. Pastor, op. cit., p. 389-390.
2. Ibid.
3. Prospero di Santa-Croce, né à Rome en 1514, devint avocat consistorial
à partir de 1537, auditeur de Rote en 1542. En mai 1545, il accompagna le
cardinal Parnese en Allemagne. En 1548, il fut envoyé comme nonce auprès de
Ferdinand Ier, roi des Romains. Le 22 mars 1548, il avait été élu évêque de
Cissamo ou Chissamos, dans l'île de Crète. Rappelé en 1550 par Jules III, il
fut chargé de la nonciature de France de juin 1552 à mai 1554. Sous Pie IV, il
représenta pour la seconde fois le Saint-Siège en France d'octobre 1561 à oc
tobre 1565. Il avait été créé cardinal le 1.2 mars 1565 pendant qu'il était encore
à son poste. Il devint cardinal-évêque d'Albano le 2 mars 1589 et mourut le
8 novembre 1589 à Rome. Voir G. van Gulik et C. Eubel, Hierarchie/, catholica
Medii Aevi, Munster, 1910, p. 45 et p. 182 ; dom R. Ancel, O. S. B., Nonciatures
de Paul IV, t. I, lTe partie, Paris, 1909, p. 16, n. 1, qui résume Adriani, Delia
vita e délie carie Nunziature del cardinale Prospero Santa Croce, paru dans les
Miscellanea di storia italiana, t. V b.
Un registre qui transcrit les lettres de Santa-Croce pendant sa seconde
nonciature en France, vraisemblablement établi par le secrétariat du nonce,
acquis par la Bibliothèque nationale de Paris, y figure dans le fonds italien, sous
la cote Ms. ital. 2182. Peut-être s'agit-il du recueil volé à la Bibliothèque royale
par le prêtre apostat Jean Aymon, qui en tira quarante-neuf lettres publiées
partiellement en traduction française dans son ouvrage intitulé Tous les synodes
nationaux des Églises réformées de France, La Haye, 1710, 2 vol. in-4°. Cette
édition est reproduite par Cimber et Danjou, Archives curieuses de l'histoire de
France..., lre série, t. V, Paris, 1835, p. 1-170. Mgr Roserot de Melin, art. cit.,
p. 64, signale deux autres registres de transcriptions au Vatican : Nunziature
diverse, 32 bis, et Pio, 62. Santa-Croce a laissé une relation fragmentaire de la
première guerre de religion, publiée par E. Martène et U. Durand, O. S. B., dans
Veterum scriptorum... amplissima collectio, t. V, Paris, 1729, col. 1427-1480,
sous le titre de Prosperii Sanctacrucii de ciçilibus Galliae dissensionibus com-
mentariorum libri III, l'aide pontificale au parti catholique 155
et à rapporter à Rome les résultats obtenus 1. Très prudent
à l'égard du cardinal d'Esté, indépendant à l'égard de la
cour de France, Santa-Croce a la confiance de la Secrétai-
rerie d'État romaine, dont il transmet les moindres réactions
au gouvernement royal. Le nonce partageait l'avis du légat
sur le peu de convictions religieuses des protestants2 : les
concessions que le gouvernement pouvait être amené à
leur faire auraient l'avantage de les engager à respecter la
paix publique ; n'ayant plus la possibilité de dérober le
bien de l'Église, beaucoup reviendraient à l'orthodoxie8.
L'édit du 24 janvier 1562, cependant, concédait aux calvi
nistes la licence d'exercer leur culte hors des villes. Ils
considérèrent cette mesure comme une première victoire.
Malgré les promesses formelles qu'ils avaient données, ils
continuèrent leurs violences contre les catholiques, notam
ment dans le midi4. L'exaspération grandissant provoqua
de nombreux incidents, dont le plus spectaculaire fut le
massacre de soixante huguenots par les gens du duc de
Guise, à Vassy-en-Champagne, le 1er mars 1562. Partout
catholiques et protestants prirent les armes : la première
guerre civile de religion commençait5.
Dès le début, le caractère international du conflit s'affirma :
de son issue pouvait dépendre l'avenir religieux de l'Europe
occidentale. Les huguenots comptaient sur l'aide des princes
protestants d'Allemagne. La reine d'Angleterre, toujours
1. Mgr Roserot de Melin, art. cit., p. 64-65, signale, dans une étude critique
des sources, les manuscrits contenant la correspondance du cardinal Borromée,
secrétaire d'État, du légat Hippolyte d'Esté et du nonce Santa-Croce.
2. Santa-Croce exprimera encore cette opinion dans ses commentaires sur la
guerre civile, éd. E. Martène et U. Durand, op. cit., col. 1468 : Hugonotti, sivc
religione permoverentur, sive rapiendi desiderio, sive cupiditate regnandi, id unum
curabant ut regni gubernacula tencrcnt ac rerurn patirentur.
3. Lettre de Santa-Croce au cardinal Bo

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