L archéologie du Siam - article ; n°1 ; vol.31, pg 361-448
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1931 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 361-448
88 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 29 Mo

Extrait

Jean-Yves Claeys
L'archéologie du Siam
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 31, 1931. pp. 361-448.
Citer ce document / Cite this document :
Claeys Jean-Yves. L'archéologie du Siam. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 31, 1931. pp. 361-448.
doi : 10.3406/befeo.1931.4933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1931_num_31_1_4933"
L'ARCHÉOLOGIE DU SIAM
Par J. Y. CLAEYS,
Membre de l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
Introduction.
Les études archéologiques n'ont été entreprises par le Gouvernement
siamois que depuis peu d'années. Le service chargé de ces recherches fut créé
par un édit du roi Ràma VI en date du 17 janvier 1924 et les travaux com
mencèrent l'année suivante. Le roi actuel, S. M. Prac'ath'ipok., porte un très
vif intérêt aux questions touchant à l'histoire et à l'art de son pays, mais en
fait, c'est son oncle, S. A. R. le Prince Damrông, qui fut l'âme des études
historiques au Siam. A l'époque où il était encore ministre de l'Intérieur, le
Prince collectionnait déjà, avec une érudition passionnée, les vestiges artist
iques qu'il lui était donné de rencontrer au cours de ses tournées. Cet eminent
homme d'état, savant autant qu'infatigable, fut la force agissante qui se donna
sans compter aux recherches archéologiques.
Une organisation homogène groupait, à partir de février 1926, sous la
dénomination d'« Institut royal de littérature, d'archéologie et des beaux-arts »,
la Bibliothèque nationale, le Service archéologique, le Musée et l'ancien
Département des Beaux-Arts. La présidence de cette institution fut donnée
naturellement à S.A.R. le Prince Damrông. Le 14 novembre 1926, S. M. le
Roi Prâc'ath'ipok inaugurait le Musée national. En trois années d'existence
ce Musée a conquis une place que l'on peut considérer comme l'une des plus
importantes parmi les Musées se rapportant à l'Extrême-Orient. Et c'est grâce
à la cohésion des services groupés sous le nom d'Institut royal, que l'étude de
l'archéologie au Siam a pu, d'un bond extrêmement rapide, prendre cette place
prépondérante- .
Le Siam est un pays de mentalité homogène où chacun, dans sa sphère,
est conscient de l'effort qu'il doit fournir pour le bien du royaume. C'est
ainsi que, souvent, sous l'impulsion d'un gouverneur ou d'un vice-roi, les
pièces archéologiques sont réunies dans les musées provinciaux comme il
.en existe dans tout le royaume, de Ligor (Nâk'ôn Çri Th'àmmàràt) à P'râ
.Pâthom, d'Âyuth'ya à P'isnulok, de Sâvank'àlok à Làmp'un. La visite d'un
représentant du Service archéologique et souvent de S. A. R. le Prince
Damrông lui-même, décide de l'opportunité d'un envoi au Musée national de
Bangkok. On conçoit aisément, maintenant, comment ce a pris une
importance considérable en aussi peu de temps. Mais ce n'est là, en quelque sorte, qu'un résultat passif. L'activité du
Service archéologique, quoique ses membres soient peu nombreux en fait,
et recrutés au hasard des capacités individuelles plus que par la sélection des
compétences spécialement préparées (1), s'est développée en plusieurs points
duroyaume. Un de ses premiers actes a été de provoquer la création des
Musées de province, si utiles, à la conservation et au développement de
celui de Bangkok. Les vice-rois et les gouverneurs ont été encouragés et
conseillés dans leurs collections. Malgré les emprunts, portant sur les pièces
les plus caractéristiques, ou ayant la plus grande valeur historique et artistique,
faits par le Musée national, ces groupements provinciaux contiennent souvent,
à côté d'objets hétéroclites d'un intérêt purement local ou anecdotique,
des morceaux tout à fait remarquables. Parfois, quand il s'agissait principa
lement de statues du Buddha, en assez grand nombre, la collection a été
groupée dans le wât dépendant d'une bonzerie etle culte pourvoit à l'entretien
des images du Bienheureux. Un exemple intéressant de cette dernière dis
position existe à Sukhot'âi aussi bien dans le Wât Mai' Prâc'ump'ôn (Wât Bang
Kêu) que dans le Wât Ràc'âth'ani. Malheureusement, les morceaux de
sculptures y voisinent avec des crânes de crocodiles et des fragments di
sparates de poteries où le visiteur amusé reconnaît les restes d'un filtre
Chamberland.
Sur le terrain, le Service archéologique a procédé à des débroussaillements,
à des recherches et à des fouilles. Les premiers ont été pratiqués plusieurs fois
à l'occasion du passage et pour faciliter la visite des souverains, comme à
Sàvânk'âlôk. Ailleurs, les fouilles et les dégagements ont été entrepris pour
consolider des monuments dont l'équilibre et la durée étaient compromis
par le vandalisme des pilleurs de ruines, comme à Lôp'buri. A Àyuth'ya les
ruines furent parfaitement dégagées. Parfois ce fut dans un but de reconnais
sances ou de recherches épigraphiques, ou encore à la suite d'une trouvaille
fortuite ayant attiré l'attention sur un point particulier, que les fouilles furent
décidées. Par exemple, à P'ông Tir к où l'aménagement d'une bananeraie pro
voqua la découverte imprévue, entre autres objets, d'une lampe romaine (-),
ou à C'aiya d'où provient un des plus beaux bustes de Bodhisattva que l'i
nfluence indo-javanaise nous ait permis de connaître (3), buste qui fut découv
ert par S. A. R. le Prince Damrông lui-même au pied d'un banian devant le
Wât P'râTh'àt.
(*) Nous entendons par là les éléments siamois. En plus de la remarquable impulsion
de M. Ccedès, le Service archéologique a en effet bénéficié pendant deux ans de la
collaboration d'un architecte italien, M. Manfredi, qui a cessé ses services en 1929
et que nous n'avons pas rencontré.
(2) BEFEO, XXVII, p. 500.
(3) Cf. G. Cœdès, Le Musée de Bangkok, pi. xv-xvi. — — 363
Avant que les Siamois n'entreprissent eux-mêmes l'étude de leur pays au
point de vue de l'archéologie, cette « branche de l'histoire qui s'occupe des
archives», plusieurs explorateurs ou savants avaient parcouru leSiam. Ce fut
d'abord Fqurnereau, dont la fin prématurée a malheureusement interrompu la
publication des relevés consciencieux et très « architecte », commentés par
un texte descriptif scrupuleusement objectif. Ce furent Pavie et Aymonier dont
il est inutile de rappeler ici les études ; ce fut le Commandant Lunet de
Lajonquière qui a parcouru plusieurs fois le Siam (seul ou avec M. Finot),
dont les rapports ont été publiés par le Bulletin de la Commission archéolo
gique de Vlndochine (1909 et 1912) et dont Г Inventaire descriptif des Monu
ments du Cambodge, traitant de toute la partie orientale du Siam, a paru
dans les Publications de l'Ecole Française d'Extrême-Orient (vol. VII,
VIII, IX). Ce fut le Général de Beylié qui consacra au Siam un chapitre
de son ouvrage sur l'Architecture hindoue en Extrême-Orient. C'est le
Prince Damrông lui-même qui connaît son pays mieux que quiconque, et
c'est enfin M.Cœdès qui, par ses articles, ses conférences, ses notes, dans
le Bulletin de VEcole Française ďExtreme-Orient, dans Indian Arts and
Letters, dans ArsAsiatica, etc., peut être considéré comme la principale autor
ité dans les études épigraphiques et archéologiques siamoises à l'heure actu
elle. Ajoutons encore les noms de Barth, Schmitt, et constatons en passant
que l'œuvre accomplie au Siam est presque exclusivement due à des explo
rateurs et savants français ; nous nous garderons d'omettre toutefois les utiles
contributions de Bastian, Gerini, C. Bradley et du OSeidenfaden.
Mais en fait, aucun ouvrage d'ensemble, traitant de l'évolution des formes
architecturales, de leurs sources d'inspiration comme de leurs tendances,
n'a encore été entrepris pour le pays actuellement d&#

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