L architecture de Mundigak - article ; n°1 ; vol.73, pg 47-66
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L'architecture de Mundigak - article ; n°1 ; vol.73, pg 47-66

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1984 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 47-66
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jacques Dumarçay
L'architecture de Mundigak
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 73, 1984. pp. 47-66.
Citer ce document / Cite this document :
Dumarçay Jacques. L'architecture de Mundigak. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 73, 1984. pp. 47-66.
doi : 10.3406/befeo.1984.1630
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1984_num_73_1_1630L'ARCHITECTURE DE MUNDÏGAK
PAR
J. DUMARÇAY
Durant les onze campagnes de fouilles dirigées par J. M. Casai,
sur le site de Mundigak, plus de deux cents édifices ont été dégagés.
Il s'agit, pour la plupart, d'habitations très simples composées d'une
seule pièce rectangulaire dont les murs sont réduits à quelques dizaines
de centimètres de hauteur. Pourtant, en raison des circonstances de
leur enfouissement, certaines d'entre elles permettent une reconstruction
plus ou moins poussée; d'autres bâtiments, dont la destination était
sans doute collective, ont été plus élaborés et, par conséquent, mieux
conservés. Ces derniers éléments, plus propices à une restitution d'en
semble, nous montrent la naissance d'une véritable architecture.
Le rythme de la construction.
Les niveaux, tels qu'ils sont définis dans la publication des fouilles
de Mundigak1, ne sont que l'expression d'un instant de la vie de la partie
dégagée du site qui ne représente, au maximum, qu'un cinquième de la
surface totale pour les niveaux les plus anciens et, tout au plus, quelques
centièmes pour la période IV.
Les travaux n'ont sans doute jamais été interrompus depuis la pre
mière installation jusqu'à l'abandon du site2. Il y a eu cependant des
nivellements assez complets : par exemple au début de la période IIP,
(1) J. M. Casai, Les fouilles de Mundigak, Paris 1961. Pour tout ce qui concerne la
chronologie du site et la numérotation des structures, je renvoie à cette publication dont cet
article n'est qu'un complément architectural.
(2) Cet abandon est plutôt un déplacement progressif vers le village d'Arouk, au Sud-
Ouest de Mundigak, où des monnaies parthes ont été découvertes et un petit fortin ghaznévide
construit ; enfin au Nord, dans la région de Shah Maqsud, une mine de cuivre était encore en
exploitation durant le règne de Nader Shah Durani. Forbes, Metallurgy in antiquity, 1958.
(3) II y a eu également des nivellements partiaux : par exemple, avant que ne soient
entreprises les constructions en bordure du tépé de la période III 4, les maisons existantes
ont été rasées et recouvertes d'une très épaisse couche de pisé (la zone hachurée de la fig. 10,
J. M. Casai, op. cit., indication omise dans la légende de la figure) qui avait probablement pour
but d'étendre la surface horizontale à ce niveau ; mais, au centre du tépé, les structures
anciennes étaient partiellement réutilisées, comme précédemment. J. DUMARÇAY 48
Fig. 1, YG 227. — Mundigak, tépé A, période III 1, ordre de construction des structures,
1, 2, 3 et 4.
les maisons du niveau II 3 b ont été rasées et, sur le sol grossièrement
nivelé, on a édifié de nouvelles habitations qui ont formé, peu à peu, le
niveau de la période III I (fig. I, ph. 1 et 2). Ces différents éléments ont
été élevés à partir d'un noyau central constitué par les maisons CGX,
CCXXII et CCXXIII qui sont à peu près contemporaines. Au Nord et
au Sud de CGXXII sont accolées deux nouvelles structures et, au Nord
de CCXXIII mais sensiblement en contrebas, est construite une maison
CCXIV, particulièrement bien conservée {fîg. 2); pour en faciliter
l'accès, le niveau du sol entre ССХХП et CCXIV a été relevé par du L'ARCHITECTURE DE MUNDIGAK 49
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Fig. 3, Y G 228. — Mundigak, tépé A, transition entre III 1 et 1112:1 Structure abandonnée,
2 Structure persistante, 3 Structure nouvellement construite.
remblai maintenu par un muret qui réunit ces deux maisons. A l'Ouest
de CCXXXI est construite une grande pièce CCXXXIV; ces deux
salles, qui communiquent entre elles, forment ensemble une seule
habitation, éclairée par des ouvertures pratiquées dans les murs Nord
et Ouest. Au Sud de CCXXXIV est édifiée une maison CCXXXV dont
la porte est percée dans le mur Est mais pour peu de temps car, contre
ce mur et le mur Sud de CCXXXI, est élevée une maison CCXXXVIII
qui s'ouvre vers l'Est et, à ce même moment, une nouvelle porte est
taillée en CCXXXV vers le Sud. Ces différents travaux ont dû quelque L'ARCHITECTURE DE MUNDIGAK 51
Fig. 4, YG 229. — Mundigak, tépé A, période III 2 : 1 structure persistante des périodes
précédentes, 2 et 3 ordre des structures nouvelles.
peu ébranler la construction CCXXXI dans laquelle on a été obligé
d'élever un contrefort. Des dégradations plus sérieuses sont apparues
dans les édifices GCX, CGXXIII et CCXXXV qui ont dû peu à peu être
abandonnés (fig. 3); ce quartier du village de Mundigak qui semblait,
jusqu'à ce moment, réservé à l'habitation a changé de destination; il est
passé à une activité artisanale, la céramique. Dans l'espace GCXVI, un
puits a été creusé et un four construit et reconstruit de nombreuses fois. 52 J. DUMARÇAY
Dans ses premières implantations, il s'appuyait contre le mur Est de la
maison CCXIV, qui subsiste, et sur les ruines du mur Nord de CGXXIII.
Un autre four a été construit dans l'espace CCXIX, contre le mur Ouest
de la maison CCXXII/CLIII dont le sol interne est sensiblement relevé
(40 cm), de même que celui de la pièce CCXXXI/CCIV; du fait de ce
changement de niveau, la porte de communication avec CGXXXIV se
trouve à peu près impraticable, elle a été bouchée et une nouvelle porte
creusée vers l'Est. Toutes les ouvertures qui assuraient l'éclairage des
pièces CGXXXIV et CCXIV se trouvent également bouchées.
Au Nord de GGIII, une nouvelle maison a été édifiée, réinsérée dans
un plus vaste ensemble qui s'ouvre vers le Nord (fîg. 4). Une nouvelle
campagne de construction a commencé sur les ruines non réuti
lisées du niveau précédent (les édifices CCXIII et GXGVII). La
maison CCXXXVIII, qui avait subsisté jusqu'à ce moment, a été
abandonnée et sur son emplacement a été édifiée une structure de plan
semblable, CCII. Les fours, aussi bien en CGXVI qu'en CGXIX, ont été
refaits périodiquement. L'espace CGXIX a été clos en utilisant en partie
les murs existants et, au Sud de CCXXXIV, la maison CCXXXV a été
reconstruite en employant, pour le mur mitoyen avec CCXXXIV,
une technique qui apparaît pour la première fois sur la fouille : le double
parement enserrant un bourrage (indiqué en pointillé sur la fig. 4). Ce
procédé a été employé sur le site, sur des constructions de peu d'impor
tance, jusqu'à la période IV 3 où il a été utilisé pour l'édification du
rempart et la structure mal déterminée de tépé F. Le plan a été complét
é, à l'Est de CCXXII, par deux petites maisons s'ouvrant vers le Sud et,
à partir de leur installation, les reconstructions du four établi en CCXVI
ont été faites contre le mur Nord de ces nouvelles habitations. Au Nord
et au Sud de CXVII, deux nouveaux édifices ont achevé l'occupation
du niveau III 2 dont certaines parties commençaient à se dégrader, en
particulier CCXXXIV et CCXXXV; en conséquence, l'espace pour le
four situé en GCXIX a été déplacé vers le Sud et ainsi jusqu'à la trans
formation du village en une petite ville. L'on voit, par ces exemples,
qu'il y a eu une très grande continuité dans les travaux au début de
l'histoire du site. Il n'en est plus de même lorsque le tépé A a été occupé
par un seul ensemble; durant la période IV 1, les réfections subies par
ce groupe d'édifices sont profondément imbriquées les unes dans les
autres et, parfois, l'ampleur des travaux remodelait, en une seule étape,
la configuration de la colline. Ceci est particulièrement sensible au

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