L architecture interprétée dans les bas-reliefs anciens de Java  - article ; n°1 ; vol.7, pg 1-60
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1907 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 1-60
60 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Henri Parmentier
L'architecture interprétée dans les bas-reliefs anciens de Java
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 7, 1907. pp. 1-60.
Citer ce document / Cite this document :
Parmentier Henri. L'architecture interprétée dans les bas-reliefs anciens de Java . In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 7, 1907. pp. 1-60.
doi : 10.3406/befeo.1907.2595
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1907_num_7_1_2595L'ARCHITECTURE INTERPRÉTÉE
DANS LES BAS-RELIEFS ANCIENS DE JAVA
Par M. H. PARMENTIER, . .
Chef du Service archéologique de V Ecole française ď Extrême-Orient .
Les notes qu'on trouvera ici sont le résultat d'une mission d'études sur les rapports des par" monuments javanais et des monuments chams qui nous fut confiée en juillet-août 1904
l'Ecole française d'Extrême-Orient. Nous tenons à adresser ici nos remerciements à S. E. le
Gouverneur Général des Indes Néerlandaises et à MM. les Résidents de l'île, qui ont facilité
nos recherches avec la plus parfaite complaisance. Nous avons aussi contracté une dette de
reconnaissance envers les membres de l'ancienne et célèbre Balaviaasch Genootschap, dont la
bibliothèque et les admirables collections nous ont été du plus précieux secours. Enfin nous
devons tout particulièrement rappeler ici quel accueil chaleureux nous avons trouvé auprès de
feu le Dr Brandies, qui a bien voulu nous servir de guide dans quelques-unes de nos excursions
et nous a fait profiter, avec un désintéressement absolu, de sa grande expérience et de sa
riche érudition. La mort prématurée de ce savant marquera un inévitable temps d'arrêt dans
les études archéologiques à Java.
Avant de commencer cette étude, il, est nécessaire de déterminer brièvement
la nature du dessin qui caractérise les bas-reliefs javanais.
Ce dessin présente toutes les incorrections habituelles aux arts anlérieurs à la
Renaissance. Examinons la plupart des peintures ou des bas reliefs égyptiens,
assyriens, gallo-romains, byzantins, romans ou gothiques, les vases grecs, les
ivoires, les miniatures, les fresques des primitifs ou les plus anciennes tapisseries :
nous trouvons toujours le même mélange d'élémenls profondément observés,
rendus avec une maîtrise étonnante, et les mêmes fautes brutales de composition :
disproportion entre les édifices et les personnages, amplification d'un héros aux
dépens de ses acolytes, répétition stéréotypée des mêmes figures, réunion des
actes successifs d'une même légende dans un unique tableau, etc.. Ce n'est pas
là, comme on pourrait le croire de prime abord, simple inhabileté ; ce n'est pas
non plus l'absence de perspective qui suffit à expliquer ces apparentes incorrect
ions. En réalité la conception même du dessin a varié du tout au tout.
Aujourd'hui, grâce à l'emploi rigoureux de la perspective, le dessin vise à
être une reproduction exacte .de ,1'image perçue et à donner l'impression
de l'objet lui-même. L'invention de la photographie a renforcé encore cette
tendance du dessin moderne. Tout autre était le but du dessinateur d'autrefois.
Son tableau devait évoquer la scène plutôt que la représenter exactement.
B. E. F. E.-O. » " T. VIL — \ __ — 2
Chaque élément apportait à l'impression générale un détail nouveau, mais à la
manière d'un hiéroglyphe, qui exprime plus qu'il ne représente. Peu importait
qu'une maison fût plus petite qu'un homme, quand elle n'était là que pour situer
l'action dans une ville: à elle seule elle évoquait toute une cité. Dans le dessin
ancien, la représentation évoquée n'était pas identique à l'image visuelle produite :
elle la dépassait. L'imagination neuve du spectateur effectuait aisément cette
transposition, comme l'enfant voit une figure réelle dans le « bonhomme » de
trois cercles et quatre traits qu'il charbonne au mur. ' ■
Aujourd'hui l'emploi constant de la perspective a oblitéré ou, du moins, très
affaibli ce pouvoir de transposition. A force de recevoir de Fart des images
conformes aux objets, nous avons perdu la faculté de rectifier et de transposer
spontanément les images qui en diffèrent. Ainsi s'explique notre incapacité
actuelle à comprendre et à goûter entièrement le dessin ancien. Nous sommes
aussi déconcertés devant un bas-relièf antique que le serait un habitué de nos
théâtres machinés une scène du théâtre grec avec ses masques et ses
décors primitifs.: qui peut douter cependant que ces faibles moyens aient donné
aux spectateurs d'autrefois une illusion parfaite ?
On nous pardonnera cette rapide incursion dans le domaine de l'histoire de
l'esthétique. La raison en est que le dessin, dans lés bas-reliefs de Java, est
exactement du même ordre ; et, pour être mieux compris, nous devions rappro
cher cet art peu connu d'arts qui nous sont plus familiers. Notre liberté d'inter
prétation eût peut-être paru parfois trop hardie, sans cette mise au point
préalable.
Si nous voulons examiner le système de dessin architectural employé dans
les reproductions d'édifices que présentent les bas-reliefs de Java, nous devons
distinguer entre les diverses périodes d'art auxquelles ils appartiennent.
Parmi les représentations qu'on trouvera dessinées ici, les plus anciennes
proviennent du Bôrobudur (*) et doivent donc être datées de la fin du VIIIe siècle
(') La plupart' des représentations tirées du Bôrôbudur ont déjà été publiées d'après les
dessins de Wilsen et de Scuônberg Mulder dans le grand ouvrage édité par le Ministère
des Colonies hollandais sous la direction de Leemans (Bôrô-boudour dans l'île de Java ;
texte hollandais et français ; atlas in-f» et i vol. de texte in-4°. Leide, E. J. Brill, 1874).
Nous renvoyons dans la table I aux planches de cet ouvrage chaque fois que nos représentat
ions y figurent. Un certain nombre proviennent de bas-reliefs qui n'ont pu être dessinés par
Wilsen et soú collaborateur, car ils n'étaient pas encore dégagés. Elles sont donc inédites ; ce
sont les numéros З4, 55, 62, 65, 67, 69, 79, 87 et g3. Toutes les autres, sauf 110, 11З, 114 et
1 18, qui proviennent du Čandi Jago, dont une superbe monographie a été publiée depuis notre
voyage à Java, sont entièrement inédites. Ajoutons d'ailleurs que toutes ont été dessinées sur
place. Nous 'avons pu nous convaincre ainsi que la partie architecturale a été très négligée par
Wilsen et même par Schônberg Mulder, dont c'était cependant, paraît-il, la spécialité. Ce
dernier oublie parfois foute une partie d'édifice ou la complète à sa guise. Le vestibule de notre
n°. 56 manque, totalement dans la planche CCCXIV, 24, et le pendopo de 82 est gratifié de piédes
taux, qui ne sont même pas dans le caractère de l'art javanais, par la planche CCCXXXH, 5^. .
, ^_ g
de l'ère çaka, deuxième partie du ÏX^ siècle de notre ère (*). D'autres ont été
prises sur les bas-reliefs du sanctuaire principal du Candi Prambanan et ne
paraissent pas devoir être de beaucoup postérieures aux précédentes. Au con
traire le reste appartient à des monuments bien plus récents. Ce sont le Candi
Jago à Tumpang, le Candi Javi, le Candi de Gunang Gansir et le Candi Panataran,
tous quatre de l'ouest de Java et sans doute d'époque voisine : le dernier est
daté par ses sculptures de 1269 çaka (1З47 A, D.)? Un espace de temps assez
considérable s'écoula donc entre l'exécution des deux séries de' représentations:
aussi se trouve-t-il une sensible différence entre les édifices figurés, de même
que dans les méthodes d'interprétation. J'ignore s'il existe dans l'île d'autres
bas-reliefs donnant la transition ; mon trop court séjour à Java m'a permis
seulement l'étude des sanctuaires principaux.
Au BÔrôbudur le principe du dessin architectural est l'emploi d'un géométral
simplifié. Certes l'artiste ne travaillait ni d'après un édifice existant et qu'il

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