L architecture lacustre du Néolithique moyen II au Nord-Ouest des Alpes : les contraintes du milieu, de l organisation sociale et des modes de faire-valoir agricoles - article ; n°10 ; vol.85, pg 367-389
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L'architecture lacustre du Néolithique moyen II au Nord-Ouest des Alpes : les contraintes du milieu, de l'organisation sociale et des modes de faire-valoir agricoles - article ; n°10 ; vol.85, pg 367-389

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1988 - Volume 85 - Numéro 10 - Pages 367-389
l'espérance de vie des maisons serait réglée par la durée moyenne de mise en culture des parcelles cultivées les plus proches. Pour présenter les méthodes et les résultats d'une démarche visant à reconstituer l'élévation de maisons du Néolithique moyen II (4000 à 3500 av. J.-C, années solaires), au nord-ouest des Alpes, on s'appuiera sur une documentation récente : les résultats des recherches de l'URA 12 (CRA/CNRS) sur les premiers plateaux du Jura français, dans le cadre d'un programme d'études élaboré en 1982 (« Dynamique des premières sociétés agricoles du Jura méridional »). L'essentiel des fouilles a porté sur des sites d'habitat littoral, qui se répartissent autour du Grand Lac de Clairvaux (commune de Clairvaux-les-Lacs, Jura, France) et à l'extrémité occidentale du lac de Chalain (commune de Fontenu, Jura). La conservation en milieu humide (tourbières basses) ou sous le niveau de l'eau (zones peu profondes de la beine lacustre) permet d'y retrouver les poteaux des constructions, une partie des superstructures effondrées et les macro-restes végétaux, soit une documentation de tout premier ordre pour aborder les questions de restitution de l'élévation des constructions néolithiques.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Pierre Pétrequin
L'architecture lacustre du Néolithique moyen II au Nord-Ouest
des Alpes : les contraintes du milieu, de l'organisation sociale et
des modes de faire-valoir agricoles
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1988, tome 85, N. 10-12. pp. 367-389.
Résumé
l'espérance de vie des maisons serait réglée par la durée moyenne de mise en culture des parcelles cultivées les plus proches.
Pour présenter les méthodes et les résultats d'une démarche visant à reconstituer l'élévation de maisons du Néolithique moyen II
(4000 à 3500 av. J.-C, années solaires), au nord-ouest des Alpes, on s'appuiera sur une documentation récente : les résultats
des recherches de l'URA 12 (CRA/CNRS) sur les premiers plateaux du Jura français, dans le cadre d'un programme d'études
élaboré en 1982 (« Dynamique des premières sociétés agricoles du Jura méridional »). L'essentiel des fouilles a porté sur des
sites d'habitat littoral, qui se répartissent autour du Grand Lac de Clairvaux (commune de Clairvaux-les-Lacs, Jura, France) et à
l'extrémité occidentale du lac de Chalain (commune de Fontenu, Jura). La conservation en milieu humide (tourbières basses) ou
sous le niveau de l'eau (zones peu profondes de la beine lacustre) permet d'y retrouver les poteaux des constructions, une partie
des superstructures effondrées et les macro-restes végétaux, soit une documentation de tout premier ordre pour aborder les
questions de restitution de l'élévation des constructions néolithiques.
Citer ce document / Cite this document :
Pétrequin Pierre. L'architecture lacustre du Néolithique moyen II au Nord-Ouest des Alpes : les contraintes du milieu, de
l'organisation sociale et des modes de faire-valoir agricoles. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1988, tome 85, N.
10-12. pp. 367-389.
doi : 10.3406/bspf.1988.9865
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1988_hos_85_10_9865367
L architecture lacustre du Néolithique
moyen II au Nord-Ouest des Alpes :
les contraintes au milieu, de 1 organisation
sociale et des modes de faire-valoir agricoles
par Pierre Pétrequin
l'espérance de vie des maisons serait réglée par la
RESUME durée moyenne de mise en culture des parcelles
cultivées les plus proches.
Pour présenter les méthodes et les résultats d'une
On tentera de reconstituer l'élévation de maisons démarche visant à reconstituer l'élévation de maisons
sur pilotis, attribuées à la fin du Néolithique moyen du Néolithique moyen II (4000 à 3500 av. J.-C,
(vers 3500 av. J.-C, années solaires), sur la base : années solaires), au nord-ouest des Alpes, on s'ap
puiera sur une documentation récente : les résultats — des fouilles de l'URA 12 (CRA, CNRS) dans des recherches de l'URA 12 (CRA/CNRS) sur les les habitats lacustres de Clairvaux-les-Lacs et de premiers plateaux du Jura français, dans le cadre Chalain (Jura, France) ; d'un programme d'études élaboré en 1982 (« Dyna
mique des premières sociétés agricoles du Jura méri— des datations dendrochronologiques et des dé
dional »). L'essentiel des fouilles a porté sur des sites terminations des restes végétaux au Laboratoire de
d'habitat littoral, qui se répartissent autour du Grand Chrono-Écologie de Besançon ;
Lac de Clairvaux (commune de Clairvaux-les-Lacs,
— des comparaisons avec les habitats d'ambiance Jura, France) et à l'extrémité occidentale du lac de
humide ou amphibie du nord-ouest des Alpes ; Chalain (commune de Fontenu, Jura). La conservat
ion en milieu humide (tourbières basses) ou sous le — d'une démarche ethno-archéologique visant à
niveau de l'eau (zones peu profondes de la beine utiliser des exemples actuels comparés aux ruines de
lacustre) permet d'y retrouver les poteaux des consvillages anciens ;
tructions, une partie des superstructures effondrées
— d'un travail sur maquette ; et les macro-restes végétaux, soit une documentation
de tout premier ordre pour aborder les questions de L'aboutissement de cette recherche conduit à sup restitution de l'élévation des constructions néolithiposer des constructions rectangulaires, d'un modèle ques. ubiquiste, aux fondations adaptables à des environ
nements très différents. Ces constructions, entièr
ement en bois, seraient utilisées aussi bien pour
couvrir l'espace domestique que pour abriter le petit
bétail ou stocker les céréales. L'organisation de ces / - METHODOLOGIE DES APPROCHES AR
petits bâtiments, à l'intérieur des hameaux et des CHITECTURALES
villages, serait fonction de l'importance numérique
de la communauté d'une part, et des choix dans la
gestion du milieu d'autre part. Ainsi l'architecture du
Néolithique moyen II au nord-ouest des Alpes serait Au plan méthodologique, nos approches ne s'ins
l'aboutissement de l'évolution des modes de faire- crivent plus dans les seules traditions de la recher
valoir agricoles, au moment où l'agriculture itiné che lacustre au nord-ouest des Alpes (W.U. Guyan,
rante a pris le pas sur une sédentarité relative : 1965 ; O. Paret, 1958 ; E. Vogt, 1954), lorsque l'on 368
constructions rectangulaires en bois, regroupées en cherchait à expliquer les vestiges par eux-mêmes, site
par site, en se coupant volontairement des comparais deux zones distinctes (fig. 2) :
ons, des hypothèses conscientes et des modèles — parallèlement au rivage, sur une rive inondabclairement exprimés. Pour étudier l'architecture néo le, une rangée de maisons d'habitation avec foyers ; lithique en milieu humide, nous suggérons mainte
nant des raisonnements clairs qui permettent de — sur un îlot plus au large dans le lac, un
multiplier les hypothèses interprétatives, c'est-à-dire groupement de petites constructions sans foyer, pro
des comparaisons permanentes, à double sens, entre bablement des greniers.
les apports de la fouille (plans de poteaux, vestiges Deux passerelles en bois relient la « zone d'habitad'architecture effondrée, etc.), la détermination des tion » à la « zone de stockage ». Du côté de la terre macro-restes végétaux (1), les approches dendro- ferme, l'accès au village est contrôlé par une palischronologiques (2) et l'utilisation systématique des sade. La disposition générale de ce hameau n'est pas exemples actuels que livre l'ethno-archéologie (A.-
sans rappeler les petites enceintes du Néolithique M. et P. Pétrequin, 1984) ou des modèles théoriques Moyen Bourguignon régional (P. Pétrequin, 1982). construits à partir de ces exemples actuels. Cette Par la dendrochronologie, on a pu suivre l'évolution problématique nouvelle a permis de sortir de
l'impasse méthodologique, où O. Paret (1958) et ses du nos village, 1 à 3) depuis pendant sa création une vingtaine et son extension d'années, (fig. son 2,
disciples avaient conduit la recherche sur l'habitat abandon pendant une trentaine d'années et sa rlacustre en Suisse et en France (P. Pétrequin, 1986). n" 4), selon un econstruction vers 3449 av. J.-C. (fig. 3, A la classique construction pyramidale (base vers le plan légèrement différent du précédent. bas) des raisonnements archéologiques (A. Gallay,
1986), nous avons préféré des constructions théori Les longues maisons d'habitation (mais peut-être
ques où des concepts ethno-archéologiques prennent s'agit-il, en réalité, de deux unités architecturales
le relais, lorsque les hypothèses archéologiques clas courtes et se faisant face) (fig. 3) atteignent une
siques ne peuvent plus guère être validées. L'essent longueur de 13 mètres pour une largeur moyenne de
iel de ces concepts nouveaux pour le domaine de 4 mètres. Il s'agit de constructions rectangulaires
l'habitat lacustre sont issus de cinq missions ethno- classiques à cette époque, fondées sur trois rangées
archéologiques en République Populaire du Bénin longitudinales de pieux ; au niveau des parois, les
(fig. 1) et en Irian Jaya (partie occidentale et pieux sont disposés en couple (3). Dans les construc
indonésienne de la Nouvelle-Guinée) : il ne s'agissait tions courtes, interprétées en « greniers » (fig. 4),
plus de faire de l'ethnologie comparée (entre des l'agencement des pieux est tout à fait identique. Sous
ruines de villages anciens d'une part et des villages cette identité apparente de conception du plan, on a

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