L argumentation dans le dialogue - article ; n°1 ; vol.112, pg 31-49
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Description

Langue française - Année 1996 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 31-49
Jean-Michel ADAM, L'argumentation dans le dialogue Within the frame of textlinguistics and of a theory of the levels of discourse organization, this article provides a study of the forms of the insertion of argumentation in written dialogues (drama, fiction, newspaper interviews). Argumentation is first dealt with as a microlinguistic phenomenon (connected clauses and sentences) and is then examined as a macrolinguistic phenomenon (expanded argumentative sequences).
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Jean-Michel Adam
L'argumentation dans le dialogue
In: Langue française. N°112, 1996. pp. 31-49.
Abstract
Jean-Michel Adam, L'argumentation dans le dialogue
Within the frame of textlinguistics and of a theory of the levels of discourse organization, this article provides a study of the forms
of the insertion of argumentation in written dialogues (drama, fiction, newspaper interviews). Argumentation is first dealt with as a
microlinguistic phenomenon (connected clauses and sentences) and is then examined as a macrolinguistic phenomenon
(expanded argumentative sequences).
Citer ce document / Cite this document :
Adam Jean-Michel. L'argumentation dans le dialogue. In: Langue française. N°112, 1996. pp. 31-49.
doi : 10.3406/lfr.1996.5359
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1996_num_112_1_5359Jean-Michel ADAM
Université de Lausanne
L'ARGUMENTATION DANS LE DIALOGUE
1. L'organisation périodique et séquentielle des textes dialogaux écrits
1.1. Le cadre théorique d'une linguistique textuelle
Le modèle de la structure compositionnelle des textes que je propose — et qui
rompt avec l'idée même de « typologie des textes » — n'a de sens que dans la perspective
globale d'une théorie des plans d'organisation du discours. J'ai esquissé ce cadre
théorique dans mes Éléments de linguistique textuelle (1990) et dans Les textes : types et
prototypes (1992). Cette réflexion est proche de certaines propositions de Bernard
Combettes (1992) et de Michel Charolles (1988, 1993). En distinguant divers plans
d'organisation de la textualité, nous cherchons tous trois à rendre compte du caractère
profondément hétérogène d'un objet irréductible à un seul mode d'organisation, d'un
objet complexe mais en même temps cohérent. Dans cette perspective, les textes appar
aissent comme des configurations réglées par des plans d'organisation en constante
interaction. Ces plans d'organisation principaux et les sous-plans qui les composent
peuvent être considérés comme autant de sous-théories (ou domaines) d'une théorie
d'ensemble.
Une théorie des plans d'organisation est nécessaire parce que les solidarités
syntaxiques (structurales et locales) n'ont qu'une portée discursive très limitée :
Une fois que l'on est sorti du domaine de localité dans lequel ces connexions peuvent
fonctionner, d'autres systèmes de connexion interviennent. Ces systèmes ne reposent pas sur
des critères structuraux, ils mettent enjeu des marques ou, plus exactement, des instructions
relationnelles capables d'exercer leur pouvoir à longue distance. (Charolles 1993 : 305).
Le besoin d'une définition des plans d'organisation résulte tout simplement de l'objet
transphrastique de la linguistique du texte. En effet, les connexions proprement tex
tuelles sont, d'une part, capables de fonctionner à longue distance et, d'autre part, à la
différence des connexions phrastiques, elles n'entrent pas dans des schémas aussi
contraints que les schémas syntaxiques. Ceci explique que le texte soit une « entité
structuralement ouverte » (Charolles 1993 : 311), nécessitant un corps de concepts
descriptifs propre :
La constatation que les domaines textuels et morpho-syntaxiques sont — dans une large
mesure — indépendants, que la cohérence du texte n'est pas la résultante de faits de
grammatic alité, conduit aussi à s'interroger sur la pertinence des catégories linguistiques
habituellement reconnues. Le travail sur le texte entraîne, par définition, l'obligation d'éla
borer des notions spécifiques qui ne peuvent recouvrir — sinon partiellement — les concepts
utilisés en grammaire phrastique. Ces derniers ne sont évidemment pas à rejeter en bloc ; ils
possèdent leur propre utilité, dans leur ordre, mais ne peuvent être « réutilisés » tels quels,
dans une problématique qui s'attache à un autre domaine que le leur. (Combettes 1992 : 113).
31 Les plans d'organisation sont constitués d'unités qui ne s'intègrent pas les unes dans les
autres pour former, par emboîtement hiérarchique, des unités de rang supérieur. Ces
plans possèdent assez d'autonomie pour être disjoints théoriquement et donc étudiés
séparément, de façon indépendante. Interagissant en permanence, ils ne disposent
toutefois que d'une autonomie très relative :
Les convergences entre marques relevant de différents plans d'organisation du discours sont
très souvent de type heuristique préférentiel. Ce ne sont pas des règles déterministes. Au
niveau du discours, où il y a développement en parallèle de systèmes de solidarité, les
marques appartenant à ces plans sont amenées soit à se corroborer et se renforcer, soit, au
contraire, à s'inhiber et à se contrecarrer. (Charolles 1993 : 313).
L'étude de ces relations et leur modélisation est une tâche primordiale de la linguistique
textuelle. En raison des interactions entre les plans d'organisation, le cadre de cette
théorisation ne peut être que celui des modèles intégrant la complexité. M. Charolles a
raison de parler de modèles « de type interactif et massivement parallèle dans lesquels
on jouera sur des constellations d'indices pondérés s'inhibant ou se renforçant »
(1993 : 314).
1.2. Une théorie des plans d'organisation
Je propose, pour ma part, de distinguer deux plans d'organisation principaux. Le
premier [A] assure l'articulation textuelle des suites de propositions et permet d'expli
quer le fait qu'un texte ne soit pas une suite aléatoire de propositions. Texture [Al] et
structure compositionnelle [A2] assurent la continuité textuelle. Le second plan [В] а
trait à Г organisation pragmatique. Trois plans de cette organisation pragmatique
doivent, à mon sens, être distingués et envisagés dans leur interdépendance. Du sens des
unités lexicales aux isotopies (polyisotopie et hétérotopie engendrée par des figures), en
passant par le thème ou topic global, une représentation est construite (« monde(s) »)
qui correspond à Г organisation sémantico-référentielle du texte [Bl]. Les phénomènes
de prise en charge des propositions (focalisation, polyphonie, modalisation) correspon
dent quant à eux à Г énonciative [B2]. Enfin, les buts ou visées sont
constitués d'actes de langage successifs et globaux qui correspondent à Г organisation
illocutoire [B3]. Soulignons, au passage, que la combinaison de ces trois points de vue
complémentaires permet de considérer les textes comme constitués de suites de propos
itions (unités sémantiques Bl), de suites de clauses (unités énonciatives B2) et/ou de
suites d'actes de langage (unités illocutoires B3). Faute de place, je ne parlerai pas ici de
fi-tte organisation pragmatique et concentrerai mon propos sur deux aspects de la
texture et de la structure compositionnelle.
La texture phrastique [Al], en tant que système de solidarités structurales et
locales, n'a qu'une portée discursive très limitée. Des connexions transphrastiques
sont, en revanche, responsables de l'articulation à distance des énoncés. Cette texture
transphrastique met en jeu des marques qui déclenchent des instructions en vue de
l'établissement, par l'interprétant, de relations entre les unités linguistiques.
32 TEXTURE [A.I]
TEXTURE PHRASTIQUE : Domaines classiques de la linguistique allant du phonème au
syntagme. TRANSPHRASTIQUE :
Liages transphrastiques allant de l'anaphore et de la progression thématique aux faits de
connexion en général (organisateurs et connecteurs, structure périodique du discours).
Segmentation (recouvrant tous les phénomènes de ponctuation liés à la matérialité de la
mise en texte écrite comme orale).
Dans la suite du présent article, je ne vais insister que sur deux de ces plans
d'organisation : prioritairement la structure périodique du discours, marquée par des
connecteurs (Adam 1990 : 72-83 & 1991 : 151-160), et secondairement la segmentation
typographique (Adam 1990 : 68-72 & 1991 : 161-190).
Il faut ajouter à cette première organisation micro-linguistique, relativement
admise par les linguistes qui travaillent sur l'unité texte, un plan d'organisation
macro-linguistique, moins communément reconnu (non pris en compte par M. Charol-
les et très partiellement envisagé par B. Combettes), que je dé

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