L habitat néolithique de Shillourokambos (Parekklisha, Chypre) - article ; n°2 ; vol.124, pg 589-594
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L'habitat néolithique de Shillourokambos (Parekklisha, Chypre) - article ; n°2 ; vol.124, pg 589-594

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 2000 - Volume 124 - Numéro 2 - Pages 589-594
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 135
Langue Français

Extrait

Jean Guilaine
François Briois
Jean-Denis vigne
Isabelle Carrère
George Willcox
Sophie Duchesne
L'habitat néolithique de Shillourokambos (Parekklisha, Chypre)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 124, livraison 2, 2000. pp. 589-594.
Citer ce document / Cite this document :
Guilaine Jean, Briois François, vigne Jean-Denis, Carrère Isabelle, Willcox George, Duchesne Sophie. L'habitat néolithique de
Shillourokambos (Parekklisha, Chypre). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 124, livraison 2, 2000. pp. 589-594.
doi : 10.3406/bch.2000.1614
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_2000_num_124_2_1614SHILLOUROKAMBOS (PAREKKLISHA, CHYPRE) 589
L'habitat néolithique pré-céramique
de Shillourokambos (Parekklishay Chypre)
Isabelle par Jean CARRÈRE, Guilaine, George François Willcox Briois, et Jean-Denis Sylvie DUCHESNE Vigne,
Les recherches de la campagne 1999 ont porté sur deux secteurs bien distincts de la localité néolithique :
Dans le secteur 1 (parcelle 368) on a continué d'étudier la fosse 23, grand volume (5 χ 4 m de dia
mètre) dont on a testé la profondeur grâce à un sondage conduit jusqu'au substrat, celui-ci atteint à la cote
— 6,20 m. Dans cette vaste excavation, qui a fonctionné comme dépotoir pendant une bonne partie du VIIIe
millénaire av. J.-C, on a retrouvé des déchets domestiques (restes de faune, industrie lithique, instruments
de mouture, vaisselle de pierre) se rattachant, pour l'essentiel, à la phase moyenne d'occupation de la local
ité et, peut-être, pour les niveaux inférieurs, à la phase ancienne B. Parmi les rebuts abandonnés, figuraient
deux petits objets « de luxe » sculptés dans la picrolite. L'un est un petit godet circulaire à fond plat et à
dépression interne, orné, sur sa base plane, d'un motif quadrillé (fig. 1). L'autre pièce, creuse, de forme sub
rectangulaire, a ses deux extrémités relevées et épaissies, tan
dis que les flancs, amincis, montrent un profil légèrement
convexe. Une décoration de traits longitudinaux et trans
versaux orne l'extérieur des extrémités et la coque, aplanie.
Cet objet n'est pas sans rappeler une possible maquette d'em
barcation. Si cette hypothèse est bonne, on aurait là le plus
ancien modèle de barque connu en Méditerranée (aux alen
tours de 7500 av. J.-C). Rappelons que les maquettes de
barques ainsi que la pirogue trouvées sur le site palustre de
la Marmotta (Lac Bracciano), près de Rome, ne sont datées
que du VIe millénaire avant notre ère, dans un contexte Néol
ithique Ancien à poterie imprimée.
Dans cette même fosse 23, vers la cote — 2 m, avait
été fouillée, en 1998, la sépulture d'un sujet masculin âgé,
disposé en hypercontraction sur le côté gauche. En 1999,
vers la cote - 3 m, d'autres restes humains sont apparus sur Π8· *■· Structure 23. Néolithique pré-céramique.
deux ι espaces voisins, · · mais · clairement ι · différenciés. δ-ccjl ·α Dans γ\ ιla Phase vert c|ajr moyenne. ypQrtant Petit sur £ godet base discoïde un décor en £ picrolite ^
« sépulture 2 », aménagée au centre même de la fosse, étaient quadrillés (diam. : 3,3 cm) (cliché P. Gérard).
BCH124 (2000) 590 TRAVAUX MENÉS EN COLLABORATION AVEC L'ÉCOLE FRANÇAISE EN 1999
disposés les restes, très partiels, d'une quinzaine d'individus
(treize adultes et deux immatures) (fig. 2). Dans la « sépul
ture 3 », locus aménagé contre la paroi Ouest, avaient été pla
cés les ossements de plusieurs sujets (dont trois crânes) : l'in
térêt de ce dépôt nous en a fait réserver la fouille définitive
et le prélèvement des ossements lors de la campagne 2000.
Ces sépultures sont d'autant plus intéressantes qu elles
fournissent des vestiges anthropologiques parmi les plus
anciens actuellement connus à Chypre. Plusieurs caractères
émergent de l'examen de ces ensembles funéraires : les sujets
Illustration non autorisée à la diffusion sont très incomplets ; les restes crâniens sont sur-représentés
et certains sont disposés en périphérie des dépôts ; les
connexions sont peu nombreuses, ce qui suggère des mani
pulations des corps après quelques mois de décomposition.
À ces restes humains étaient associées des offrandes animales
spécifiques. Parmi celles-ci semblent avoir été privilégiés des
massacres de daim, des crânes de jeunes suidés, des extrémit
és de membres de caprines. On rappellera la signification
symbolique des trophées de cervidés, à la fois marqueurs mas
culins (les mâles seuls ont des bois) et de fécondité (les bois
tombent et repoussent plus grands chaque année). Les autres
Flg. 2. Secteur 1. Structure 23 : « Sépulture 2 ». animaux représentés (caprines, porcelets) pourraient, en symét Locus sépulcral comportant divers restes crâniens
rie, signer le volet « domestique » de ces offrandes fauniques. et quelques os longs (cliché P. Gérard, F. Briois)
Dans le secteur 3 (parcelle 366), on a commencé la
fouille de l'habitat correspondant à la phase moyenne de la localité, opération d'autant plus neuve que cette
étape n'avait été reconnue jusqu'ici que par deux interventions à valeur stratigraphique (sondage 2, fosse
23). Pour la première fois a été mis au jour, sur le site, un ensemble d'habitat caractérisé par des restes de
constructions, avec murs bâtis en pierre ou en terre crue, des aménagements divers et des aires de rebut.
Une superficie de 400 m2 a été décapée, donnant lieu à des observations préliminaires, des repérages de
structures et des sondages. La fouille a plus particulièrement concerné une surface de 140 m2 (secteur 3-1)
constituée par une bande de 21 χ 6 m, complétée, secondairement, par quelques ajouts latéraux. Elle a fait
apparaître trois aires distinctes :
1. Dans la partie orientale, on a dégagé une zone d'habitat et de « consommation ». Trois construc
tions circulaires, bâties en pierre ou, plus souvent, en terre, ont été reconnues, non contemporaines pour, au
minimum, deux d'entre elles. Ces bâtiments enserrent chacun un espace restreint (2,80 m de diamètre pour
la « maison 3 », 3 m de diamètre pour la « maison 4 »), comportant un radier pierreux sur lequel avait été éta
bli le sol originel. Des remaniements secondaires, parfois d'époque historique (fosse n° 206 dans la « mai
son 4 »), ont parfois affecté ces aménagements néolithiques. Venant combler les espaces voisins des bâtiments,
d'importants dépôts de déchets anthropiques ont été rejetés à proximité. Ces accumulations ont été consti
tuées par plusieurs recharges et épandages réalisés sur les mêmes lieux, au fil du temps. Plusieurs unités stra-
tigraphiques ont pu être mises en évidence parmi ces dépôts dont la plupart (US 1000, 1001, 1002, 1003)
appartiennent à la phase « moyenne » du site (fig. 3). L'existence d'une occupation relevant des phases anciennes
(US 1004) est, également, attestée. Toutes ces accumulations sont dominées par des déchets de faune ; il s'agit
de restes de consommation, comme l'attestent les parties du squelette observables (pièces à viande) et les cas-
BCH124 (2000) SHILLOUROKAMBOS (PAREKKLISHA, CHYPRE) 591
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 3. Secteur 3-1. US 1OOO. Détail de l'un des secteurs d'accumulation
de déchets fauniques constituant l'US 1000 (cliché P. Gérard).
Illustration non autorisée à la diffusion
Rg. 4. Secteur 3-1. Structures circulaires pavées (diam. : 0,60 à 0,80 m)
aménagées à divers niveaux, sur la partie centrale de l'aire fouillée (cliché P. Gérard).
sures sur os frais, abondantes, de claire origine culinaire (consommation de la moelle). L'absence de connexion
confirme cette observation. On ne note pas d'attaque par les carnivores. Ces assemblages recèlent les restes
de divers ongulés d'embouche (caprines, porc) ; le bœuf est présent à compter de l'US 1002.
2. La partie centrale (travées 28 à 34) était, au contraire, peu fournie en déchets anthropiques. Outre
les restes d'un tronçon de

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