L'onomastique émilienne (XIe, milieu XIIIe siècle). Le cas de Reggio Emilia d'après le fonds de San Prospero - article ; n°2 ; vol.106, pg 381-446

Guyojeannin Olivier

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1994 - Volume 106 - Numéro 2 - Pages 381-446
Olivier Guyojeannin, L'onomastique émilienne (XIe-milieu XIIIe siècle) : le cas de Reggio Emilia d'après le fonds de San Prospero, p. 381-446.
Un échantillonnage d'environ 850 actes du fonds de San Prospero de Reggio Emilia permet d'observer les inflexions majeures : réduction du stock des noms personnels au XIe siècle, remontée partielle au XIIe, accompagnée plus que causée par la multiplication des hypocoristiques et des sobriquets, recul des noms d'origine longobarde, réaménagements et diversification des autres sources d'inspiration. Le formulaire des actes et les artes notariae bolonaises montrent l'attention croissante du notariat aux phénomènes onomastiques, dans le cadre de l'apparition de l'instrumentum. Observateur et, en partie, promoteur des nouveaux types de désignation, le notaire les note beaucoup plus vite pour les témoins que pour les parties principales des actes. Les désignations complémentaires appa-
(v. au verso) raissent progressivement, mais déjà dans toute leur variété, dès la fin du XIe siècle sans être encore stabilisées au milieu du XIIIe.
66 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: MELANGES_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_DE_ROME
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français
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Extrait

Olivier Guyojeannin
L'onomastique émilienne (XIe, milieu XIIIe siècle). Le cas de
Reggio Emilia d'après le fonds de San Prospero
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 106, N°2. 1994. pp. 381-446.
Résumé
Olivier Guyojeannin, L'onomastique émilienne (XIe-milieu XIIIe siècle) : le cas de Reggio Emilia d'après le fonds de San
Prospero, p. 381-446.
Un échantillonnage d'environ 850 actes du fonds de San Prospero de Reggio Emilia permet d'observer les inflexions majeures :
réduction du stock des noms personnels au XIe siècle, remontée partielle au XIIe, accompagnée plus que causée par la
multiplication des hypocoristiques et des sobriquets, recul des noms d'origine longobarde, réaménagements et diversification des
autres sources d'inspiration. Le formulaire des actes et les artes notariae bolonaises montrent l'attention croissante du notariat
aux phénomènes onomastiques, dans le cadre de l'apparition de l'instrumentum. Observateur et, en partie, promoteur des
nouveaux types de désignation, le notaire les note beaucoup plus vite pour les témoins que pour les parties principales des
actes. Les désignations complémentaires appa-
(v. au verso) raissent progressivement, mais déjà dans toute leur variété, dès la fin du XIe siècle sans être encore stabilisées au
milieu du XIIIe.
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Guyojeannin Olivier. L'onomastique émilienne (XIe, milieu XIIIe siècle). Le cas de Reggio Emilia d'après le fonds de San
Prospero. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 106, N°2. 1994. pp. 381-446.
doi : 10.3406/mefr.1994.3384
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9883_1994_num_106_2_3384OLIVIER GUYOTJEANNIN
L'ONOMASTIQUE ÉMILIENNE
(XIe - MILIEU XIIIe SIÈCLE)
LE CAS DE REGGIO EMILIA D'APRÈS LE FONDS DE SAN PROSPERO
Les dépouillements ici présentés ont porté sur les archives du monast
ère suburbain de San Prospero de Reggio Emilia, qui conserve environ
1750 parchemins antérieurs à 1250 et répartit harmonieusement la docu
mentation entre ville, faubourgs et centres domaniaux du «contado»,
essentiellement entre la «media pianura» autour de la Via Emilia et la
«Bassa» padane, sans omettre quelques possessions de montagne1.
L'ensemble de la documentation n'a pas été fiché, d'abord parce qu'il a
fallu exclure les actes dont l'état de conservation introduisait des incerti
tudes, et surtout ceux qui n'étaient pas le produit homogène des notaires
du cru2; ensuite parce que l'explosion documentaire de la seconde moitié
1 La documentation est entièrement conservée dans le fonds Corporazioni reli
giose, Monasteri soppressi de l'Archivio di Stato de Reggio E. Comme celle des autres
fonds reggiane, elle a été publiée jusqu'en 1066 : P. Torelli, Le carte degli archivi reg
giani fino al 1050, Reggio E., 1921; P. Torelli et F. S. Gatta, Le carte degli archivi
reggiani (1051-1060), E., 1938 (Biblioteca della R. Deputazione di storia patria
per l'Emilia e la Romagna, 2); F. S. Gatta et G. Cencetti ont donné les actes de 1060
à 1066 dans plusieurs livraisons de R. Deputazione di storia patria per l'Emilia e la
Romagna, Sezione di Modena, Studi e documenti, 2, 1938, p. 47-64, 239-256 et 3,
1938, p. 51-64, 113-126, 239-250. La documentation reggiane de 1066 à 1106 a ensuite
fait l'objet de thèses de «laurea», promues par E. Falconi, d'inégale valeur et dont les
transcriptions ont été autant que de besoin vérifiées sur les originaux : elles sont
toutes commodément consultables à l'Archivio di Stato de Reggio E. La docu
mentation postérieure est totalement inédite et son dépouillement a bénéficié de la
compétence et du dévouement du personnel de l'Archivio di Stato et de son direc
teur, G. Badini. Les actes du fonds de San Prospero jusqu'en 1250 ont fait l'objet d'un
régeste en italien d'O. Rombaldi, // monastero di San Prospero di Reggio Emilia,
Modena, 1982, p. 201-276, commode mais inutilisable pour la présente recherche.
2 À l'intérieur de chaque tranche, on a pris en compte systématiquement les
actes notariés concernant le territoire de Reggio (accessoirement ceux de Modène et
Parme), lisibles et datés avec précision (au moins à l'intérieur de chaque tranche).
On a donc écarté les actes d'autorités supérieures (pape, empereur, évêque), les actes
MEFRM - 106 - 1994 - 2, p. 381-446. 382 OLIVIER GUYOTJEANNIN
du XIIe et de la première moitié du XIIIe siècle accroissait brusquement la
masse. Le nombre d'actes des deux premières tranches trentenaires est très
bas, devient satisfaisant au milieu du XIe siècle et connaît ensuite une pro
gression notable, mais non sans à-coup, en particulier avec un reflux sen
sible au début du XIIe siècle. Après une période où les actes ont été tous
pris en compte (981-1130), on a donc retenu, pour chacune des tranches
suivantes, la période finale, de longueur variable (selon les cas, 20, 15 ou 5
ans), qui permît de disposer d'une petite centaine d'actes tous les trente
ans3. Le total des actes fichés est ainsi de 846, mais 833 seulement donnent
des informations exploitables sur les noms des parties de l'action juridique;
822 seulement fournissent des listes de témoins utilisables. Cette docu
mentation fournit, après recoupements, un stock maximal de 4131 indi
vidus dont on peut étudier le nom personnel et de 4125 formes onomas-
tiques (pour les témoins), sur qui portera principalement cette première
approche (tableau n° 1).
Tableau 1
DÉCOMPTE DE LA DOCUMENTATION DÉPOUILLÉE
Dépouillement exhaustif Dépouillement sélectif
Tranche TOTAL chronologique 981 1011 1041 1071 1101 1141 1176 1216 1236
1010 1040 1070 1100 1130 1160 1190 1220 1250
Nombre d'actes 11 23 88 176 115 89 100 153 91 846
Pour parties* 11 23 88 176 110 89 99 146 91 833 témoins b 10 23 80 173 109 88 98 152 89 822
a) Inclut les actes où les parties principales sont des femmes ou des clercs.
b) Exclut les listes de témoins illisibles ou absentes; dans le cas, rare, de listes exact
ement dupliquées d'un acte sur l'autre, on n'a compté qu'une fois les formes onomastiques,
mais comptabilisé chacun des actes comme utilisé.
Les données onomastiques des actes, on reviendra sur les raisons de ce
choix, ont été traitées par catégories séparées : parties principales de l'a
ction juridique; autres personnes citées dans le cours de l'acte (boni viri exti-
endommagés, les actes non datables à l'intérieur de la tranche, les actes notariés
passés hors du territoire reggian (en particulier les actes concernant les possessions
de Migliarina, aussi longtemps que celles-ci sont entre les mains du monastère de
Santa Giulia de Brescia).
3 Le détail est donné ci-dessous, tableau n° 1. Les échantillonnages retenus
sont : années 1141-1160 (pour la tranche 1131-1160), 1176-1190 (pour la tranche 1161-
1190), 1216-1220 (pour la tranche 1191-1200), 1236-1250 (pour la tranche 1221-1250). L'ONOMASTCQUE ÉMILIENNE 383
matores et mundoalds en début de période, massari et serfs, vendeurs cités,
etc.); témoins de l'acte4; notaires rédacteurs. Dans cette première étape de
l'enquête, l'analyse porte presque uniquement sur les hommes; femmes et
clercs ne seront évoqués qu'à propos de l'évolution du nom personnel.
L'analyse des noms de lignage et les problèmes de méthode posés par les
noms simplement cités dans les confronts de terre ont été renvoyés à une
étude ultérieure. La riche documentation parmesane, au travers du fonds
de l'Archivio capitolare de Parme, a enfin fourni la matière de quelques
sondages comparatifs5.
I - Les noms personnels
Pour l'étude des noms personnels, recoupements et élimination des
individus cités plusieurs fois à l'intérieur de chaque tranche, ont précédé la
fusion des sous-fichiers précédemment décrits6. Pour les comptages, deux
niveaux ont été distingués : ce que l'on a appelé par convention les formes
(après regroupement des variantes de prononciation et de graphie), dont le
4 Lorsque les témoins ne sont encore désignés (en tout ou en partie) que par des
noms simples, les recoupements (sauf reproduction en bloc d'une même liste dans
plusieurs actes) sont impossibles, alors qu'au XII