La Fédération socialiste de l Isère depuis 1969 : contribution à l étude de l évolution du parti socialiste - article ; n°3 ; vol.26, pg 568-599
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La Fédération socialiste de l'Isère depuis 1969 : contribution à l'étude de l'évolution du parti socialiste - article ; n°3 ; vol.26, pg 568-599

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Revue française de science politique - Année 1976 - Volume 26 - Numéro 3 - Pages 568-599
LA FEDERATION SOCIALISTE DE L'ISÈRE DEPUIS 1969: CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ÉVOLUTION DU PARTI SOCIALISTE, par JACQUES DERVILLE Comme partout en France, le Parti socialiste, dans l'Isère, s'est depuis six ans profondément renouvelé. Le quadruplement des effectifs de la fédération, la féminisation, le rajeunissement de ses militants, la diversification de sa base sociale, la venue à la tête de la fédération d'hommes nouveaux et une capacité militante accrue, en sont les signes incontestables. Cependant, une analyse plus précise de l'intensité de l'engagement des nouveaux adhérents montre que, si ces transformations ont l'éclat du neuf, elles en ont aussi la fragilité. Surtout, l'analyse des relations de concurrence pour le pouvoir au sein de la fédération révèle l'existence d'une division en deux du département. Face à un socialisme qui, dans la région de Grenoble, s'implante essentiellement parmi les « couches nouvelles », tire son attrait d'un activisme retrouvé et met en œuvre des relations de pouvoir basées de plus en plus sur la compétence, le socialisme du Nord du département, apparaît à la fois revivifié, certes, mais également, classique et guère éloigné du socialisme traditionnel. [Revue française de science politique XXVI (3), juin 1976, pp. 568-599.]
THE SOCIALIST FEDERATION OF THE ISÈRE SINCE 1969 : A CONTRIBUTION TO THE STUDY OF THE DEVELOPMENT OF THE SOCIALIST PARTY JACQUES DERVILLE The Socialist Party in the Isère, as in the rest of France, has undergone sweeping changes in the past six years. Its numbers have increased fourfold, there are more women, its militants are younger, its social base has been diversified, new men have come to the forefront and there is greater capacity for militant action ; these are the indisputable signs. However, a more accurate analysis of the degree of commitment of new members shows that, striking though these transformations may be, they are also fragile. Above all, an analysis of the relationships of competition for power inside the Federation show that the « département » is split in two. Compared with socialism in the Grenoble region, which is mainly being adopted by the « new classes », is finding favour because of its refound militancy and is introducing power relations based more and more on competence, socialism in the northern part of the « département » admittedly seems revitalized, but also appears classic and very little removed from traditional socialism. [Revue française de science politique XXVI (3), juin 1976, pp. 568-599.]
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Derville
La Fédération socialiste de l'Isère depuis 1969 : contribution à
l'étude de l'évolution du parti socialiste
In: Revue française de science politique, 26e année, n°3, 1976. pp. 568-599.
Citer ce document / Cite this document :
Derville Jacques. La Fédération socialiste de l'Isère depuis 1969 : contribution à l'étude de l'évolution du parti socialiste. In:
Revue française de science politique, 26e année, n°3, 1976. pp. 568-599.
doi : 10.3406/rfsp.1976.393673
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1976_num_26_3_393673Abstract
THE SOCIALIST FEDERATION OF THE ISÈRE SINCE 1969 : A CONTRIBUTION TO THE STUDY OF
THE DEVELOPMENT OF THE SOCIALIST PARTY
JACQUES DERVILLE
The Socialist Party in the Isère, as in the rest of France, has undergone sweeping changes in the past
six years. Its numbers have increased fourfold, there are more women, its militants are younger, its
social base has been diversified, new men have come to the forefront and there is greater capacity for
militant action ; these are the indisputable signs. However, a more accurate analysis of the degree of
commitment of new members shows that, striking though these transformations may be, they are also
fragile. Above all, an analysis of the relationships of competition for power inside the Federation show
that the « département » is split in two. Compared with socialism in the Grenoble region, which is mainly
being adopted by the « new classes », is finding favour because of its refound militancy and is
introducing power relations based more and more on competence, socialism in the northern part of the
« département » admittedly seems revitalized, but also appears classic and very little removed from
traditional socialism.
[Revue française de science politique XXVI (3), juin 1976, pp. 568-599.]
Résumé
LA FEDERATION SOCIALISTE DE L'ISÈRE DEPUIS 1969: CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE
L'ÉVOLUTION DU PARTI SOCIALISTE, par JACQUES DERVILLE
Comme partout en France, le Parti socialiste, dans l'Isère, s'est depuis six ans profondément renouvelé.
Le quadruplement des effectifs de la fédération, la féminisation, le rajeunissement de ses militants, la
diversification de sa base sociale, la venue à la tête de la fédération d'hommes nouveaux et une
capacité militante accrue, en sont les signes incontestables. Cependant, une analyse plus précise de
l'intensité de l'engagement des nouveaux adhérents montre que, si ces transformations ont l'éclat du
neuf, elles en ont aussi la fragilité. Surtout, l'analyse des relations de concurrence pour le pouvoir au
sein de la fédération révèle l'existence d'une division en deux du département. Face à un socialisme
qui, dans la région de Grenoble, s'implante essentiellement parmi les « couches nouvelles », tire son
attrait d'un activisme retrouvé et met en œuvre des relations de pouvoir basées de plus en plus sur la
compétence, le socialisme du Nord du département, apparaît à la fois revivifié, certes, mais également,
classique et guère éloigné du socialisme traditionnel.
[Revue française de science politique XXVI (3), juin 1976, pp. 568-599.]FÉDÉRATION SOCIALISTE DE LISERE LA
DEPUIS 1969
contribution à l'étude de l'évolution
du parti socialiste
JACQUES DERVILLE
Après le temps des études sur le Parti communiste, pour
lesquelles l'ouvrage d'Annie Kriegel * et un cahier de la Fondat
ion nationale des sciences politiques2 avaient ouvert la voie,
le moment est venu, semble-t-il, des travaux sur le Parti socialiste. La
place occupée par cette formation dans la vie politique nationale et
le renouveau de la pensée socialiste expliqueraient à eux seuls la
multiplication récente de livres et d'articles, mais deux autres éléments
sont successivement venus s'y ajouter : tout d'abord, le besoin de
justification des divers « courants » du PS, qui a poussé, entre autres,
Pierre Guidoni, Pierre Joxe et Jean Poperen à publier leurs témoi
gnages 3 ; et, par ailleurs, la volonté des dirigeants eux-mêmes de mieux
connaître leur Parti et de mieux le faire connaître, qui les a amenés
à permettre ou à favoriser diverses recherches locales, à Paris et
dans le Bas-Rhin en particulier 4.
Cette vague nouvelle s'est accompagnée, au cours de la période
1. Kriegel (A.), Les communistes français. Essai d'ethnographie politique, Paris,
Le Seuil, 1968, 302 p.
2. Le communisme en France, Paris, Presses de la Fondation nationale des
sciences politiques, 1969, 306 p.
3. Guidoni (P.), Histoire du nouveau Parti socialiste, Paris, Téma éditions, 1973,
410 p. Joxe (P.), Parti socialiste, Paris, Epi, 1973, 128 p. Poperen (J.), L'unité de la
gauche (1965-1973), Paris, Fayard, 1975, 474 p.
4. Portelli (H.) et Dumias (T.), « Les militants socialistes à Paris », Projet, 101,
janvier 1976, pp. 35-43. Ferretti (R.), « Les militants de la fédération du Bas-Rhin
du PS, Eléments pour une sociologie », La Nouvelle revue socialiste, 14-15, 1975,
pp. 8-16.
568 La fédération socialiste de l'Isère
récente, d'un changement de perspectives : plus que l'histoire, la doctrine
ou les prises de position du Parti, ce sont les hommes qui sont à
sa tête et, plus encore, ceux qui y militent « à la base » ou qui viennent
d'y adhérer qui, désormais, retiennent tout spécialement l'attention des
observateurs. Responsables de niveaux intermédiaires et simples adhér
ents ont ainsi été conjointement l'objet d'une pénétrante enquête
journalistique 5 et de travaux de recherche à caractère plus méthodique 6.
Tous ont insisté à la fois sur l'ampleur du renouvellement du PS
et sur son actuelle extrême diversité ; sur ces deux points, ainsi que
sur l'évident renforcement, le travail qui suit et qui porte sur la
fédération de l'Isère depuis 1969 apporte plus de confirmations que
d'éléments fondamentalement nouveaux : le quadruplement des effectifs,
en l'espace de six ans, s'est accompagné, comme ailleurs, d'une forte
diversification socio-professionnelle et l'entrée, à l'automne 1974, d'an
ciens adhérents du PSU et de militants de la CFDT n'a fait qu'accroître
une diversité déjà grande. Il nous semblait toutefois d'un intérêt certain
qu'un témoignage précis puisse être apporté sur le cas de cette
fédération pour quatre raisons principales :
— son poids croissant dans le Parti, concrétisé par l'élection de six
de ses membres au comité directeur après le congrès de Pau7;
— la présence à sa tête d'un membre influent du secrétariat national,
Louis Mermaz, député-maire de Vienne et appui fidèle de François
Mitterrand depuis l'époque de la Convention des institutions républi
caines ;
— des résultats électoraux en constante progression aux différents
échelons 8 ;
— enfin, la possibilité d'établir des comparaisons à la fois dans le
temps, en s'appuyant sur une étude effectuée en 1969 dans le même
cadre, par Gisèle Leblanc et André Bernard9, et dans l'espace, en se
référant à nos recherches sur le PC local 10.
5. Bizot (J.-F.), Au parti des socialistes, plongée libre dans les courants d'un
grand parti, Paris, Grasset, 1975, 486 p.
6. En particulier, celle de Cayrol (R.), « L'univers politique des militants social
istes », Revue française de science politique, février 1975, pp. 23-52.
7. Pour le courant majoritaire, et par ordre d'élection : Louis Mermaz, Kléber
Gouyer, Guy Nevache, Jacques-Antoine Gau et Marc Veron ; au titre du « courant 2 » :
Paule Duport.
8. Au début 1976, le PS compte dans l'Isère 3 députés (Hubert Dubedout,
Jacques-Antoine Gau et Louis Mermaz) pour 7 circonscriptions, 1 sénateur (Paul
Mistral) et 16 conseillers généraux (pour 51 cantons) ; ses élus dirigent les municip
alités de 3 des villes les plus importantes du département : Grenoble, Vienne et
Bourgoin-Jallieu.
9. Bernard (A.) et Leblanc (G.), « Le Parti socialiste SFIO dans l'Isère », Revue
française de science politique, juin 1970, pp. 557-567.
10. Derville (J.), « Les communistes de l'Isère », Revue française de science
politique, février 1975, pp. 53-71.
569 Jacques Derville
Etablir la sociologie du PS de l'Isère ne c

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