La formation de Thomas Basin en Italie et le début de sa carrière - article ; n°2 ; vol.142, pg 271-285
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1984 - Volume 142 - Numéro 2 - Pages 271-285
La vie de Thomas Basin, évêque de Lisieux et conseiller de Charles VII, est bien connue grâce à ses propres écrits: L'~~Histoire de Charles VII~~, l'~~Histoire de Louis XI~~ et l'~~Apologie~~. Par contre Basin donne peu de précisions sur le début de sa carrière. Or, ses séjours en Italie, à Pavie, d'abord en 1433, puis à Bologne, à Ferrare et à Florence de 1437 à 1441 ont joué un rôle important dans sa formation intellectuelle et préparé ses activités futures. Par un certain nombre de rapprochements, que confirment, quant aux dates, des documents conservés aux archives du Vatican, il est possible de conclure que Basin a été le protégé de plusieurs prélats italiens eminents : Branda Castiglionni, Giuliano Cesarini, ami de Branda Giovanni, Tagliacozzo et enfin Zenone Castiglioni, neveu de Branda, qui paraît être à l'origine de la carrière politique de l'évêque de Lisieux.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georgette De Groer
La formation de Thomas Basin en Italie et le début de sa
carrière
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1984, tome 142, livraison 2. pp. 271-285.
Résumé
La vie de Thomas Basin, évêque de Lisieux et conseiller de Charles VII, est bien connue grâce à ses propres écrits: L'Histoire
de Charles VII, l'Histoire de Louis XI et l'Apologie. Par contre Basin donne peu de précisions sur le début de sa carrière. Or, ses
séjours en Italie, à Pavie, d'abord en 1433, puis à Bologne, à Ferrare et à Florence de 1437 à 1441 ont joué un rôle important
dans sa formation intellectuelle et préparé ses activités futures. Par un certain nombre de rapprochements, que confirment, quant
aux dates, des documents conservés aux archives du Vatican, il est possible de conclure que Basin a été le protégé de plusieurs
prélats italiens eminents : Branda Castiglionni, Giuliano Cesarini, ami de Branda Giovanni, Tagliacozzo et enfin Zenone
Castiglioni, neveu de Branda, qui paraît être à l'origine de la carrière politique de l'évêque de Lisieux.
Citer ce document / Cite this document :
De Groer Georgette. La formation de Thomas Basin en Italie et le début de sa carrière. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1984, tome 142, livraison 2. pp. 271-285.
doi : 10.3406/bec.1984.450344
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1984_num_142_2_450344LA FORMATION DE THOMAS BASIN EN ITALIE
ET LE DÉBUT DE SA CARRIÈRE
par
Georgette de GROËR
« Cet illustre Normand, dont le nom est malheureusement trop oublié,
est pour moi^une vieille|connaissance », écrivait Charles Samaran, à propos
de Thomas Basin, en 1953 1. Il avait, dès 1924, manifesté son intérêt pour
l'un des personnages les plus remarquables des règnes de Charles VII et
de Louis XI2, et, en 1976, il écrivait encore un article relatif aux livres
possédés par l'évêque de Lisieux3; il notait alors dans la dédicace qu'il
me fit de ce tirage à part : « Encore Basin 1 oui, mais c'est bien la der
nière fois ». Qu'il me soit permis, en hommage à notre maître, d'ajouter une
pierre à la biographie de Thomas Basin. Si sa carrière politique est bien
connue, il est encore possible d'apporter quelques précisions sur sa jeunesse.
« L'évêque de la ville [de Lisieux] et du diocèse était alors Thomas,
natif du diocèse de Rouen, homme très versé dans les lettres divines
et humaines, mais, ce qui était mieux encore, renommé pour sa sa
gesse, sa prudence et sa piété sincère envers Dieu et son prochain,
bref l'un des plus fameux parmi les évêques de France »4. C'est en ces
termes flatteurs que se présentait, sous le couvert de l'anonymat,
Thomas Basin dans le récit de la reddition de Lisieux à Charles VII
en 1449. La modestie n'était certes pas la qualité dominante de l'évêque
1. Préface à l'ouvrage de A. Maurice, Un grand patriote, Thomas Basin, évêque de Li~
sieux..., Caudebec, 1953, p. 11.
2. Charles Samaran, Une page inédite de V Histoire de Louis XI par Thomas Basin, dans
Bibliothèque de l'École des chartes, t. 85, 1924, p. 302-309. Thomas Basin, Histoire de
Charles VII, éditée et traduite par G. Samaran, le t. 2 avec Henri de Surirey de Saint-Remy,
Paris, 1933-1944, 2 vol. in-8° (Classiques de l'histoire de France au Moyen Age, 15 et 21).
Id.,Histoire de Louis XI, éditée et traduite par G. Samaran, les t. 2 et 3 avec Monique-Cécile
Garand, Paris, 1963-1972, 3 vol. in-8° (ibid., 26, 27 et 30). Id., Apologie ou plaidoyer pour
moi-même, éditée et traduite par G. Samaran et G. de Groër, Paris, 1974, in-8° (ibid., 31).
Ces trois éditions sont précédées d'une introduction de G. Samaran.
3. G. Samaran et André Vernet, Les livres de Thomas Basin, dans Latomus, t. 145, 1976
(Hommages à André Boutemy), p. 324-339.
4. T. Basin, Histoire de Charles VII, t. II, p. 97.
Bibliothèque de l'École des chartes, t. 142, 1984. 272 GEORGETTE DE GROËR
de Lisieux, mais sa réelle intelligence appuyée sur une solide culture
et sa carrière particulièrement brillante à cette date pouvaient jus
tifier le jugement avantageux qu'il portait alors sur lui-même.
Né à 1412 à Caudebec-en-Caux, ce pur Normand, fils de marchands
aisés, était devenu, à l'âge de sept ans, sujet du roi d'Angleterre à
la suite de l'occupation de la Normandie par Henry V1. Jean et
Colette Basin, ses parents, remarquèrent très tôt ses dons exceptionn
els et firent preuve dans son éducation d'une ouverture d'esprit
et d'une largeur de vues peu communes. Ils l'envoyèrent dès 1424
à l'université de Paris, où il obtint au bout de cinq ans son diplôme
de maître es arts. Ils le firent entrer ensuite à l'université de Louvain,
déjà fort renommée, bien que sa fondation ne remontât qu'à 1427 2.
Admis le 31 décembre 1431 à la faculté des arts3, il déclare pourtant
s'être adonné dès cette époque à l'étude du droit civil4. Il noua à
Louvain des liens solides avec quelques camarades qui furent appelés
à de hautes dignités dans l'Église, tels que Denis de Montmorency,
qui devint en 1450 doyen de l'église cathédrale de Tournai, Eustache
Luillier, plus tard chanoine et curé de Saint-Germain-l'Auxerrois,
et surtout David, bâtard de Philippe le Bon, le futur évêque d'Utrecht,
son meilleur ami5. Mais ses parents virent bientôt s'ouvrir pour lui
une nouvelle possibilité d'élargir sa culture juridique6. Le cardinal
italien Branda Gastiglioni, évêque de Plaisance après avoir été évêque
de Lïsieux de 1420 à 1424, avait fondé en effet en 1430 à Pavie. sous
le vocable de saint Augustin, un collège dans lequel il avait réservé
des places de boursiers aux étudiants normands7. Basin obtint en
1433 une de ces bourses et put ainsi étudier le droit dans une université
renommée pour l'enseignement de cette discipline. D'après Jean
Adournes, qui fut aussi étudiant à Pavie une quarantaine d'années
après Basin, ce collège, qu'il appelle « le collège des sages », était « beau
1. Les Basin, après le débarquement anglais de 1415, avaient fui Caudebec et habité suc
cessivement Rouen, Vernon, Falaise, Saint-James de Beuvron, Redon et Nantes. Ils ne re
vinrent à Gaudebec qu'en 1419. T. Basin, Breviloquium peregrinationis et mansionum XLII
quas in deserto hujus seculi nequam habuit Thomas, episcopus primum Lexoviensis in pro-
vincia Rothomagensi..., éd. Jules Quicherat, Histoire des règnes de Charles VII et de Louis XI
par Thomas Basin, t.IV, Paris, 1859, p. 10-12.
2. Ibid., p. 13.
3. Valère André, Fasti academici studii generalis Lovaniensis, Louvain, 1650, p. 165.
4. Breviloquium, p. 13.
5. Edmond Reusens, Matricule de l'université de Louvain, Bruxelles, t. I (1903), p. 9,
30-31, 34, 237.
6.p. 13 : « volentibus cisdem parentibus nostris ». Cette influence de ses
parents avait déjà été déterminante dans le choix de l'université de Louvain : « de parentum
ordinatione » (ibid.).
7. Vespasiano da Bisticci, Le vite, éd. Aulo Greco, t. I, Florence, 1970 [Pubblicazioni
dell'Istituto nazionale di studi sul Rinascimento) , p. 122, n. 3. THOMAS BASIN EN ITALIE 273
et bien construit et le nombre des boursiers normands, qui y étaient
toujours admis, était de quatre ou six ou davantage ä1. Basin y de
meura jusqu'au moment où il obtint sa licence en droit civil2. Ce séjour
à Pavie eut certainement une influence déterminante sur sa carrière.
On peut affirmer, en toute vraisemblance, qu'il fit alors la connais
sance de Branda Castiglioni, son bienfaiteur. Né d'une illustre famille
de la région de Pavie, celui-ci avait occupé lui-même une chaire de
professeur de droit à l'université de la ville3. Tl continuait à s'intéres
ser au collège, dont la fondation reste son plus grand titre de gloire,
et aux vingt-quatre étudiants qui y poursuivaient leurs études, dont
la moitié était choisie par lui et l'autre moitié par les douze chefs
d'églises ou de chapitres où il occupait des charges et des bénéfices4.
En raison de son grand âge, il ne put sans doute pas exercer sa pro
tection sur Basi

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