La glyptique crétoise et la continuité de la civilisation minoenne - article ; n°1 ; vol.70, pg 78-90
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1946 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 78-90
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Fernand Chapouthier
La glyptique crétoise et la continuité de la civilisation minoenne
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 70, 1946. pp. 78-90.
Citer ce document / Cite this document :
Chapouthier Fernand. La glyptique crétoise et la continuité de la civilisation minoenne. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 70, 1946. pp. 78-90.
doi : 10.3406/bch.1946.2557
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1946_num_70_1_2557■
LA GLYPTIQUE CRETOISE
ET LA CONTINUITÉ DE LA CIVILISATION MINOENNE
(PI. VI)
J'ai pu, en 1938, dessiner et photographier chez un paysan du village
de Mallia (Crète), une intaille prismatique dont une face tout au moins
présente quelque nouveauté et prête à certain commentaire.
a
Fig. 1. — Intaille prismatique de Mallia.
Il s'agit d'un prisme de steatite grisâtre, de forme très légèrement
allongée (1 cm. lxl cm. 4) (fig. 1 et pi. VI). Sur la face a, un homme assis
agite les bras (1) ; sur la face b, on reconnaît un rameau et une cruche que
précède une figure indistincte (bras replié ? animal ?) (2) ; enfin la face c,
bien qu'un peu abîmée dans l'angle, porte la représentation assurée d'une
cruche dressée au-dessus de «cornes de consécration» rayées de stries.
Pour apprécier à leur juste valeur la signification et l'importance de ce
dernier sujet, il convient de jeter d'abord un regard d'ensemble sur
(1) Cf. Evans, Scripta Minoa, I, n° 2 a.
(2) Le dessin n'est pas sans rapport avec celui du bras tenant un glaive dans Evans, Scripta
Minoa, I, n° 16 ; mais je ne vois pas la raison des stries indiquées en deux points ; pour la cruche,
cf. Evans, op. laud., n° 47. '
GLYPTIQUE CRETOISE ET CONTINUITÉ DE LA CIVILISATION MINOENNE 79
l'évolution chronologique de la glyptique Cretoise ; ce que je ferai en
m'appuyant exclusivement sur des documents de Mallia, dont beaucoup
sont inédits (1"). -
Dès avant la construction des premiers palais, les joailliers de Mallia
savaient confectionner dans l'or, l'ivoire ou la steatite des cachets de formes
diverses décorés de sujete incisés ; les artistes des premiers palais ne firent
que perfectionner leur technique et travailler, en améliorant l'outillage,
des pierres de plus en plus dures. Cette glyptique, que l'on a qualifiée de
«glyptique crétoise archaïque» (fruhkretische) (2), comprend essentiell
ement deux types à peu près contemporains : le type plastique (le cachet,
gravé seulement sur sa face de pose, affecte une forme massive, parfois
celle d'un animal) et le type prismatique (des figures d'objets et
des hiéroglyphes sont incisés sur les trois ou les quatre faces). En tête
de la première catégorie on placera le gros cachet de steatite noire, trouvé
dans la cour centrale du palais (3) : un volumineux anneau servait à le
suspendre comme à l'appuyer contre la surface molle de l'argile. Ailleurs
un cône, décoré de bandes transversales, offre l'image d'un quadrupède
(fig. 2, a) (4) ; ou bien une sorte de scarabée, taillé dans une pierre blanche,
s'orne d'une rosace incisée sur sa base (fig. 2, c) (5). Dans le cours du
Minoen Moyen, les formes s'affinent (6) ; l'anneau plus mince est supporté
par une élégante colonnette à facettes ou à cannelures ; le modèle plus
(1) Aux documents que je mentionne dans la suite, il conviendrait d'ajouter ceux qu'a publiés
jadis Xanthoudidis dans VEph. Arch, de 1907, pi. VI, 5, 6, 9-15, 30-32, 35-38, complété par Eph.
p.' 98-100 ; d'autres gemmes de Mallia peuvent se trouver encore inédites dans Arch.; 1913, pi. II,
la collection de Sir Arthur Evan , actuellement à l'Ashmolean Museum d'Oxford ; enfin plusieurs
documents, certains très précieux, ont été acquis sur place, ces dernières années, par le docteur
Jamalakis (Candie), qui pos*ède la plus belle collection de pierres gravées minoennes, encore
inédite. ■
(2) L'évolution de la glyptique crétoise a été étudiée pour la première fois dans son ensemble
par Evans, Palace of Minos, IV, 2, p. 484 sqq. ; la glyptique de la époque a fait l'objet
d'une étude systématique, d'après tout le matériel connu en 1928, dans l'ouvrage de Matz,
Die Friihkrelischen Siegel, auquel j'ai emprunté la désignation du groupe.
(3) Cf. Mélanges Glotz, I, p. 194 ; Mallia, Troisième Rapport, p. 69, fig. 45.
(4) Steatite vert clair ; emploi de la bouterolle très visible au poitrail et à l'arrière-train de
l'animal ainsi qu'aux deux cercles jetés dans le champ. Sur la forme, cf. Matz, op. laud., p. 101-
102, et notamment les n08 75-77 de son catalogue, en provenance de Mallia. Sur la diagonale à
« échelles », cf. Matz, op. laud., pi. IV, G с
(5) Sur la forme, cf. Matz, op. laud., catalogue, n° 188, avec la différence que la calotte n'est
pas divisée en hémisphères striées (de Platanos, en ivoire). Sur la rosette, cf. Banti, Annuario,
XIII-XIV^ p. 212, fig. 112 a et Matz, op. laud., p. 74 et pi. IV, 13.
(6) Cf. Evans, Scripta Minoa, I, p. 140-141. 80 F. CHAPOUTHIER
soigné trahit une influence métallique ; on en est convaincu par un cachet
d'or massif, découvert au voisinage du palais (fig. 2, d) (1), dont la tige
svelte est très heureusement raccordée à la base par la to'rsion de deux
grosses nervures. La seconde catégorie, celle des prismes, est de beaucoup
la plus abondante. L'ancêtre de la série pourrait être le cachet d'ivoire
hémicylindrique à double face, trouvé dans les nécropoles de Kato-
Çhrysolakko (2) ; ou encore la pierre triangulaire, gravée sur une seule
face, qui fait la transition entre le type plastique et le type prismatique
(fig. 2 b et pi. VI) (3) ; mais les pierres les plus fréquentes ont la forme
Fig. 2. — Cachets de Mallia inédits, du type plastique.
de prismes triangulaires. J'en ai déjà fait connaître un bon nombre (4) ;
la fig.. 3 enJ présente de nouveaux exemplaires inédits (5). La matière est
(1) Découvert fortuitement au Sud immédiat du palais de Mallia ; acquis par le docteur
Jamalakis qui en fit don au Musée de Candie ; n° d'inventaire : 630. Des volutes de la base on
rapprochera celles qui décorent la face inédite du prisme triangulaire de Mallia dont les deux autres
faces sont connues par Mallia, Écritures Minoennes, H. 2 et Mélanges Glolz, I, p. 189, fig. 6 ; cf.
Evans, Palace of Minos, II, 1, fig. 23 bis. Comparer encore Evans, Scripta Minoa, I, P. 7 c.
(2) Mallia, Nécropoles, I, p. 58, n° 1442.
(3) Forme de la pierre et sujet de la gravure sans paTallèle exact.
(4) Mallia, Écritures Minoennes, fig. 1 et H. 1 et 2; Mélanges Glolz, I, p. 183 sqq. ; d'autres
ont été publiées par Xanthoudidis, Eph. Arch., 1907, pi. VI ; une, de forme plus aplatie (cf. à
Platanos, Xanthoudidis, Vaulted Tombs, pi. XIV, 1079), par Demargne, Mélanges Dussaud,
I, p. 121 sqq.
(5) Voici quelques indications sur ces pierres : 1. Steatite très molle ; face a: masque d'animal
ou de face, avec les crocs (cf. fig. 7, a) ; face b: disques concentriques et enroulements ; face c:
motif décoratif. 2. Steatite; face a: croix à protubérances curvilignes communiquant à la figure
un mouvement circulaire (Xanthoudidis, Vaulted tombs, pi. XIV, 1068 et XIII, p. 120 et Matz, GLYPTIQUE CRETOISE ET CONTINUITÉ DE LA CIVILISATION MINOENNE 81
2<t 2b
4c
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5a. 5b
ba
с
П Fig. I 3. — Cachets ■» prismatiques 1 4 inédits de , Mallia. 1 F. CHAťOUTHIER 82
uniformément la steatite de teinte blanche, grise ou verte ; la forme est
plus ou moins allongée, sans qu'on en puisse toujours tirer un indice
chronologique ; on note pourtant dans l'ensemble une tendance à l'étiré-,
ment ; le prisme est traversé dans sa longueur par un canal où passait
jadis une corde ou une tige de métal ; des motifs décoratifs, des animaux,
parfois des signes d'écriture hiéroglyphique sont gravés sur les trois faces.
Plus rarement, le prisme a quatre faces (fig. 3, 7)', toutes couvertes de
hiéroglyphes ; le canal de suspension a disparu ; chaque face, plus allongée,
peut accueillir plus de signes. Durant toute la durée d'existence du premier
palais, se maintient le type prismatique ; sur d'autres sites, les graveurs,
mieux armés, travaillent bientôt des matières plus résistantes, le jaspe
et la cornaline ; les artisans de Mallia, conservateurs en glyptique comme
ils le furent en céram

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