La Karlamagnus-Saga, histoire islandaise de Charlemagne (suite et fin). - article ; n°1 ; vol.26, pg 1-42
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1865 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 1-42
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gaston Paris
La Karlamagnus-Saga, histoire islandaise de Charlemagne
(suite et fin).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1865, tome 26. pp. 1-42.
Citer ce document / Cite this document :
Paris Gaston. La Karlamagnus-Saga, histoire islandaise de Charlemagne (suite et fin). In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1865, tome 26. pp. 1-42.
doi : 10.3406/bec.1865.445989
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1865_num_26_1_445989LA
KARLAMAGNUS-SAGA,
HISTOIRE ISLANDAISE DE CHARLEMAGNE.
(Suite et fin1.)
IV.
Le roi Agolatîd.
La principale source de cette branche, la plus longue de notre
compilation, est le poëme français ď Aspremont. Comme il est
inédit en grande partie, et que l'analyse donnée dans Y Histoire
littéraire n'entre pas dans les détails du récit, le résumé de la
traduction islandaise offre un assez grand intérêt. Il est d'ail-r
leurs à remarquer que, dans les endroits où les passages corres
pondants du poëme français sont publiés, les variantes sont assez
considérables pour autoriser à admettre que le compilateur
avait sous les yeux une rédaction notablement différente.
Mais la chanson d'Aspremont n'est pas la seule source du récit
islandais. Les vingt-cinq premiers chapitres sont traduits de Tur-
pin, et racontent une première expédition d'Agoland en Espagne,
dont nos poëmes n'ont aucune connaissance. L'auteur du
Pseudo-Turpin avait emprunté à la chanson d'Aspremont le
nom du roi païen Agoland, et le rôle qu'il lui fait jouer a intro
duit dans plusieurs des récits postérieurs une grande confusion,
que notre compilateur n'a pas su éviter. On identifia les deux
Agolands, bien qu'ils n'eussent de commun que le nom, et cette
erreur eut pour premier résultat de transporter en Espagne la
1. Voyez le volume précédent, p. 89 et suiv.
I. [Sixième série.) \ scène des grandes batailles que le poëme ď Jspremont plaçait en
Italie. Tandis que la chanson de geste ne connaissait que deux
expéditions successives, la première contre Jaumont, la seconde
contre Agoland son père, le compilateur en raconte donc trois,
faisant précéder ces deux-là d'une première guerre d'Agoland
contre Charlemagne, dont le garant est Turpin. Mais il a été obligé
de donner à ce texte vénéré une assez forte entorse, nécessaire
pour amalgamer les deux récits suivant le plan qu'il s'était tracé.
En effet, d'après le chapitre XIV de Turpin (éd. Beiffemberg),
Agoland est tué dans la dernière bataille ; cela ne pouvait faire
l'affaire du compilateur, qui avait encore besoin de lui ; aussi le
fait-il échapper du combat avec les deux rois sarrasins qui dans
le chroniqueur y survivent seuls. On remarquera, dans l'analyse
que nous donnons, des interpolations nombreuses au texte de
Turpin, destinées à préparer la suite en faisant jouer un rôle à
Jaumont, le fils d'Agoland, héros de la première partie du
poëme français, mais inconnu à Turpin (voy. chap. 5-9, 13-15,
■19, 21). Toutefois ces interpolations sont du fait du réviseur de
notre compilation ; elles ne se trouvent pas dans la plus an
cienne rédaction, qui traduit purement et simplement les dix-huit
premiers chapitres delà chronique. Le réviseur a en outre sup
primé les relatifs à l'idole de Cadix et au géant Ferra-
gus , qui se trouvaient dans l'ancien texte ; il trahit en général
le désir de mettre de la concordance entre les diverses aventures
qu'il rapporte, et se permet des altérations qui donnent à son
récit beaucoup moins de valeur qu'à celui de la version pri
mitive.
Je ne puis malheureusement donner l'analyse que de ce récit
remanié. J'ai peine à m' expliquer pourquoi M. Unger, qui donne
le texte des deux rédactions, a placé la moins ancienne en tète
et l'a seule analysée. Par une omission singulière, il n'a même
pas prévenu de ce choix, et on croit lire, dans son sommaire, le
résumé de la plus ancienne version. Les quelques lacunes qui se
trouvent dans les manuscrits de cette version sont sans doute les
motifs qui l'auront déterminé à préférer l'autre ; il était cepen
dant si aisé de les combler avec le texte rajeuni, que ce n'était
pas là une raison sérieuse, surtout mise en balance de l'intérêt
bien plus grand, pour la critique, de la rédaction primitive. Je le
regrette d'autant plus, que je suis loin de savoir assez d'islan
dais pour faire sur l'original le travail qu'aurait dû faire M. Unger ; j'ai donc été obligé de me contenter du sommaire
qu'il nous donne de la seconde rédaction, postérieure à la pre
mière, comme je l'ai dit, d'environ trois quarts de siècle.
Turpin, archevêque de Reims, a écrit, sur la demande de Leopran-
dus, doyen d'Aix (Achis), l'histoire de la délivrance de l'Espagne par
l'empereur Charlemagne. Après que l'apôtre Jacques,, qui le premier
avait prêché le christianisme en Espagne, eut été exécuté à Jérusa
lem, ses disciples recueillirent ses os et les apportèrent à Compos-
telle en Espagne; puis, aidés par les miracles que firent ces reliques,
ils chrétiennèrent tout le pays. Après un long espace de temps, la
terre fut conquise par les Sarrasins et les Moabites, qui y détruisirent
presque entièrement le christianisme.
Après maintes guerres, Charlemagne veut s'accorder à lui-même
et à son empire un peu de repos. Mais, pendant qu'il médite sur la
signification d'une étoile extraordinaire, l'apôtre Jacques lui apparaît
en songe, l'exhorte à délivrer l'Espagne des mains des païens, et lui
promet son aide. L'empereur prend la résolution de combattre les
Sarrasins (1). Après qu'il a fait tous ses préparatifs, il s'avance en Es
pagne jusqu'à Pampelune ; il l'assiège sans succès pendant trois mois;
mais il invoque alors Dieu et saint Jacques, et les murs s'écroulent
aussitôt. Les habitants se soumettent. L'empereur s'avance jusqu'à
Compostelle et plante sa lance dans la mer Pexoiium. Ensuite il sou
met le reste de FEspagne. A Lucerne (Lucrin) , les murs tombent,
après trois mois de siège, de la même manière qu'à Pampelune.
Charles profère une malédiction contre cette ville, et à sa place appar
aît un lac empesté К Les habitants de FEspagne qui ne veulent pas
se faire baptiser sont mis à mort ou réduits en esclavage. Après trois
ans de séjour dans ce pays, Charlemagne se décide à retourner (2) .
Il revient en France et se met à bâtir à Paris une église sous l'invoca
tion de saint Jacques ; il fait de riches présents à l'église de Saint-Den
is (3). La nuit suivante, il veille dans cette église et prie pour l'âme
de ceux qui ont été tués. Il s'endort; saint Denis lui apparaît et le
rassure en lui apprenant que lui et Saint-Jacques ont obtenu le pardon
pour tous ceux qui ont succombé ou succomberont encore dans la
1 , La plus ancienne rédaction a seule ici le chapitre de Turpin où il est parlé de
l'idole de Cadix; il est à remarquer qu'elle ne lui met pas en main une clef (clavis),
mais une massue (clava), ce qui est plus conforme aux traditions arabes sur lesquelles
repose cette légende.
i. d'Espagne. Le roi bâtit l'église de saint Jacques et retourne à guerre
se résidence d'Aix ; il édifie beaucoup d'églises et de couvents (4.) .
En Afrique règne Agoland (Agolandus), dont vingt autres rois sont
les vassaux. On énumère. une partie des peuples soumis à son scep
tre i. Il a donné à son fils Jaumont (Jamund) la couronne royale et
une cour particulière, mais sans participation au gouvernement (o) .Dans
sa présomption juvénile , Jaumont a pris à son service des hommes
aussi jeunes et aussi téméraires que lui-même, plusieurs même que
son père avait chassés de sa présence. Cependant Agoland apprend
que Charlemagne a conquis l'Espagne. Il réunit son conseil; il dé
clare que, pour constituer à son fis Jaumont un royaume en propre, il
veut conquérir l'Espagne et l'Italie, et lui donner Rome pour capitale.
Il veut se faire accompagner de ses quatre principaux dieux, Mahon,
Mahomet, TervagantetJupin (Machon, Maumet, Te

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