La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | les_archives_du_savoir |
Nombre de lectures | 10 |
Licence : | |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 4 Mo |
Extrait
ICD
îCM
êO
o
=00
1605
B77
1880/l
LA LEGENDE
PIERRE FAIFEU
CABINET DU BIBLIOPHILE
XXVN»TIRAGE.
(nos320 exemplaires sur papier vergé 31 à 35o).
(nosi5 » sur de Chine i à i5).
(n^si5 « sur papier Whatman iC à 3o).
35o exemplaires, numérotés.LA LEGENDE
DE
PIERRE FAIFEU
PUBLIÉE PAR D. JOUAUST
AVEC UNE PRÉFACE
PAR
BIBLIOPHILE JACOBLE
PARIS
DES BIBLIOPHILESLIBRAIRIE
Rue Saint-Honoré, 338
MDCCCLXXXPREFACE
lERRE Faifeu fut Lin écolicr de TUni-
i versité d'Angers , comme François Vil-
ilon était un écolier de l'Université
Paris, et le litre de maître que lui donnede
historien Charles Bourdigné permet de sup-son
avaitposer qu'il été reçu maître es arts à An-
gers, de même que maître François Villon à Paris.
C'étaient, au reste, deux mauvais garnements l'un
mais, quoiqueet l'autre; Faifeu ait une fois couru
grand risque d'être pendu à Saumur pour avoir
fait une folie qui n'est pas spécifiée dans sa Lé-
gende, il faut reconnaître que la plupart de ses
Passctcmps, qui témoignaient de la gentillesse
et subtilité de son esprit, n'avaient rien à démêler
avec la justice criminelle
: il volait sa mère, il est
vrai, autant qu'il le pouvait; il n'était pas d'une
probité exemplaire; au jeu, il se permettait desIl PREFACE
fourberies et même des tromperies, qui, si plai-
santes qu'elles fussent en général, n'en étaient
moins assez malhonnêtes. Cependantpas on met-
tait tout cela sur le compte de sa malice et de sa
bonne humeur; on riait de ses tours de passe-
on lui pardonnait beaucouppassCj et de choses
qui méritaient d'être qualifiées d'abus de confiance
et de filouteries.
Il n'eut donc jamais affaire aux tribunaux, ex-
cepté dans la malheureuse aventure dont il se tira
par un coup d'adresse il se bornait ordinairement;
au rôle de mystificateur ou de bouffon : les vic-
qu'il avait choisies pour amuser letimes public
à leurs dépens ne lui gardaient pas même rancune.
Ce qui le prouve, c'est qu'il ne comptait que des
amis et même des admirateurs dans sa ville natale,
où il avait fait sans doute bien des dupes, mais où
ses facéties divertissantes lui avaient gagné tant de
sympathies. Ainsi que les compagnons des Repues
parmi lesquels il avait peut-être appris sonfranches,
métier de picoreur et de ripailleur, il était toujours
en éveil pour se procurer gratis les moyens de
chcre lie; son but principal, dans la vie,faire était de
bien boire et de bien manger aux frais du pro-
chain, en payant son écot par des farces joyeuses
et par des bons mots.