La Parure aux Époques Paléolithiques anciennes - article ; n°2 ; vol.12, pg 96-107
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1915 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 96-107
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1915
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Ballet
La Parure aux Époques Paléolithiques anciennes
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1915, tome 12, N. 2. pp. 96-107.
Citer ce document / Cite this document :
Ballet . La Parure aux Époques Paléolithiques anciennes. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1915, tome 12, N.
2. pp. 96-107.
doi : 10.3406/bspf.1915.7050
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1915_num_12_2_7050SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 96
III. — ARTICLES ORIGINAUX.
La Parure
aux Epoques Paléolithiques anciennes.
Par le Dr
BALLET (de Paris).
On semble s'être peu préoccupé des objets de parure, apparte
nant aux époques paléolithiques anciennes. Beaucoup de per
sonnes même les nient, car l'être, qui vivait à ces époques loin
taines, était, suivant elles, incapable de s'élever à l'idée de
Parure. Je ne saurais partager cette opinion. Avant les Mousté-
riens du type de Canstadt, les Chelléens et les Acheuléens ont
fabriqué des pièces remarquables et possédaient déjà un outillage
bien plus complet qu'on ne le croit généralement. Une hache de
Saint-Acheul, présentée par notre distingué collègue, M. de
Givenchy, est un vrai bijou par le fini de la taille et l'harmonie
des proportions! Je pourrais citer un instrument de Chelles,
dans le Musée de la Société Préhistorique Française, qui est une
merveille de délicatesse et de fini. Cet objet, assez petit, ovalaire,
fabriqué avec ce silex si caractéristique de Chelles, présente un
talon et une pointe aiguë avec un tranchant linéaire à la péri
phérie.
Il est donc évident qu'au Quaternaire inférieur c'est un être
intelligent, qui fabriquait des objets de cette sorte. Il n'est donc pas
hors de propos de rechercher les objets de parure de cette époque.
En dehors des Stations Solutréennes et Magdaléniennes, je
crois qu'on n'a rien signalé dans ce genre et que l'on a semblé
croire que le goût de la Parure n'existait pas avant.
Cependant d'éminents Préhistoriens, de Quatrefages, Hamy,
avaient pensé que ces ornements devaient être des cailloux per
forés. M. Hamy dit que les ornements, trouvés dans les alluvions
à Elephas primigenius sont des pièces d'enfilage, fabriquées avec
des cailloux ou des fossiles de la craie, Tragos particulièr
ement (1). L'auteur ne s'étend pas davantage, ne décrit rien et ne
paraît pas avoir souvent rencontré ces pièces perforées, pourtant
assez fréquentes dans les alluvions anciennes. Ces objets sont
fort intéressants, quelquefois même presque jolis, malgré leur
rusticité. C'est que Benvenuto Cellini n'était pas encore venu....
(1) Hamy. — Traité de Paléonthologie humaine. 1870, p. 201 et suiv. PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 97 SOCIÉTÉ
On rencontre fréquemment des rognons de silex, perforés natu
rellement, et plus ou moins retouchés. M. Hamy en a trouvé dans
le Dolmen des Vignettes, Léry (Eure). Nous savons donc qu'à
l'époque néolithique ces pièces avaient une signification ! Mais on
ne saurait, je crois, y voir un objet de parure, étant donné le poids
de ces rognons.
Dans les sablières de la Seine, on rencontre fréquemment de
semblables rognons, en place, associés à ce que j'appelle des Pla
quettes, pièces qui font l'objet de ce travail. Je dis en place, car
je ne saurais partager cette opinion de brassages et de remanie
ments dans les couches alluviales profondes du bassin delà Seine.
Tout s'y est déposé tranquillement, régulièrement, ainsi qu'on
peut le constater. On peut presque partout y observer la succes
sion des couchés mentionnées par M. Ladrièrë. On y trouve trois
lits de cailloux, séparés par des sables diversement colorés et
des couches argileuses. A la base, confinant à la craie, on ren
contre V Elephas antiquus et l'outillage chelléen et peut-être pré-
chelléen. Au-dessus se trouve l'Acheuléen et YElephas primige-
nius. A la partie médiane, on rencontre le Moustérien. Les patines
sont très différentes. A la partie médiane, la patine varie du
jaune au jaune rougeàtre. Elle est bleue ou grise, quelquefois
blanche, à la partie inférieure. Il n'est pas rare de rencontrer des
pièces très fines, intactes, et des fossiles tertiaires très fragiles,
au milieu de cailloux volumineux! Leur intégrité exclut l'idée de
remaniement.
On admet généralement, sans discussion, que toutes les
a Balastières » sont brassées et remaniées. Si quelqu'un fait une
tranchée dans les mêmes terrains, il est encore admis que tout
est en stratigraphie! C'est ainsi qu'il se produit des courants
d'origine inconnue qui influencent les esprits et cela dans tout
ordre d'idées.
Je ne saurais trop recommander la lecture d'un article de notre
collègue, M. Houry (1). Cet article, très bien fait, est une démons-'
tration complète de la régularité des couches, à Billancourt, sur
une étendue considérable. C'est un fait que j'ai observé et vérifié
maintes fois, depuis vingt-cinq ans que j'explore ces sablières. i
Cette croyance aux remaniements est plus théorique que réelle,/
ainsi que semble le démontrer une observation prolongée et
rigoureuse. Quand il y a remaniement, le phénomène est très
visible. Le parallélisme des strates a disparu et les éléments sont
mêlés en désordre. Ce qui se produit le plus souvent, ce sont des
(1) Bulletin de la Société Préhistorique Française, octobre 1911.
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 7 98 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
affaissements avec éboulis, venant de la surface. L'eau s'est
infiltrée, entraînant les éléments ténus et le phénomène apparaît
d'une façon évidente. En un mot le remaniement est toujours
visible, quand on veut se donner la peine de voir.
Les pièces qui font l'objet de ce travail proviennent des couches
inférieures et moyennes. Elles sont donc Chelléennes, Acheu-
léennes et Moustériennes. Les objets de parures rencontrés par
moi, consistent en Silex, perforés naturellement, plus ou moins
retouchés au trou et à la périphérie ; en Gravillons perforés; et en
Fossiles tertiaires de diverses espèces.
I. — Plaquettes en silex retouchées a la périphérie,
AVEC TROU PLUS OU MOINS MARTELÉ.
Ces objets de parure se rencontrent fréquemment, dans les
alluvions anciennes. Leur aspect particulier les fait distinguer
des nombreux cailloux à trous qui n'ont pas reçu cette destination.
Fig. 1. — Plaquette retouchée à la périphérie. — Saint-Geerges-sur-Eure (E.-et-L.).
[Acheuléen] .
Les primitifs ont employé le silex parfois quoique percé; dans
d'autres cas, parce que percé. On trouve des haches, des cou
teaux, desracloirs, etc., percés d'un trou naturel. Les silex de
parure ont été utilisés, parce que percés. On s'est efforcé d'en
lever le plus de matière possible près du trou de suspension, et
l'on y est souvent arrivé d'une manière surprenante, ne conser
vant parfois qu'un mince filet pour la suspension. La pièce sui
vante {Fig. 1) vient de Saint-Georges-sur-Eure (Eure-et-Loir).
C'est une plaquette retouchée à la périphérie, dont le trounaturel
a été manifestement régularisé. C'est un des plus jolis spécimens
que j'ai trouvés; il vientd'un milieu où nese rencontrent que des
pièces acheuléennes, comme en fait loi la belle hache en silex SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 99
semblable, trouvée dans le même gisement, et déposée au Musée
de la Société Préhistorique Française .
Il semble qu'on ait essayé parfois de régulariser la pièce (Fig. 2
et 3). L'une a une forme trapézoïdale {Fig. 2); l'autre est sensi-
Fig. 2 et 3. — Pièces trapézoïdale et carrée. — Grenelle (Seine) [Chelléen].
blement carrée [Fig. 3). Toutes deux proviennent de Grenelle,
rue Miollis, au niveau de la craie. C'est à ce niveau qu'a été
rencontré, dans la même sablière, Y Elephas antiquus.
On dirait que dans les

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