La politique économique depuis mai 1981 : un premier bilan - article ; n°1 ; vol.4, pg 53-80
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Revue de l'OFCE - Année 1983 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 53-80
The evolution of the economic policies of the socialist government can be divided into three phases. The first, from May 1981 to the devaluation of June 1982, can be characterized as expansionist and aimed specifically at reducing unemployment. This expansionist policy was partially offset by measures to reduce the « Sécurité Sociale » and « UNEDIC » deficits. The second phase began with the measures which accompanied the devaluation which indicated a shift in the emphasis of policy towards the fight against inflation. This coincided with a growing recognition that the inanticipated durability of the world recession necessitated a re-ordering stabilization policy priorities. While in the latest phase, initiated by the « plan de rigueur» of March 1983, top priority has been given to reducing the balance of payments deficit. Our annual econometric model has been used to provide a quantitative assessment of the macroeconomic impact of the successive policies. The results of this exercise show that the government measures added 0.3 % to the economy's rate of growth in 1981 and 0.7% in 1982. As far as 1983 is concerned, the « plan de rigueur » will cancel the expansionary effects of the devaluation and the other previous policies but the overall impact on unemployment remains favorable. One half of the worsening of the external deficit in 1982 can be attributed to economic policy, the other to world recession and the rise of the$ US. In 1983, the impact of the « plan de rigueur » on the external deficit will be weak compared to its magnitude.
Trois phases successives ont caractérisé la politique économique du gouvernement de gauche. La première, qui s'étend de mai 1981 à la dévaluation de juin 1982 est marquée par une politique expansionniste accompagnée d'une politique spécifique de l'emploi. Cette politique est partiellement corrigée par les mesures de financement des déficits de la Sécurité Sociale et de l'Unedic. La seconde phase s'ouvre avec les mesures d'accompagnement de la dévaluation de juin 1982, qui marquent un premier tournant vers une politique de lutte contre l'inflation. Elle coïncide avec la prise de conscience du caractère durable de la récession mondiale, qui a modifié les objectifs de la politique conjoncturelle. La dernière phase, qu'inaugure le plan de rigueur de mars 1983, donne la priorité au rééquilibrage des échanges extérieurs. La quantification à l'aide du modèle économétrique OFCE- Annuel de l'impact macro-économique des plans successifs montre que la politique économique a, en moyenne annuelle, stimulé la croissance de 0,4 point en 1981 et 0,7 point en 1982. Le plan de rigueur de mars 1983 annule les effets expansionnistes de la politique antérieure et des dévaluations, mais l'impact global sur le chômage resterait favorable, du fait de la politique spécifique de l'emploi. L'aggravation du déficit extérieur en 1982 (40 milliards) résulte pour moitié de la politique économique et pour moitié de la déflation mondiale et de la hausse du dollar par rapport à l'Ecu. En 1983, l'impact du plan de rigueur de mars resterait modéré, comparé à l'ampleur du déficit.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alain Fonteneau
Pierre-Alain Muet
La politique économique depuis mai 1981 : un premier bilan
In: Revue de l'OFCE. N°4, 1983. pp. 53-80.
Citer ce document / Cite this document :
Fonteneau Alain, Muet Pierre-Alain. La politique économique depuis mai 1981 : un premier bilan. In: Revue de l'OFCE. N°4,
1983. pp. 53-80.
doi : 10.3406/ofce.1983.945
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1983_num_4_1_945Abstract
The evolution of the economic policies of the socialist government can be divided into three phases.
The first, from May 1981 to the devaluation of June 1982, can be characterized as expansionist and
aimed specifically at reducing unemployment. This expansionist policy was partially offset by measures
to reduce the « Sécurité Sociale » and « UNEDIC » deficits. The second phase began with the
measures which accompanied the devaluation which indicated a shift in the emphasis of policy towards
the fight against inflation. This coincided with a growing recognition that the inanticipated durability of
the world recession necessitated a re-ordering stabilization policy priorities. While in the latest phase,
initiated by the « plan de rigueur» of March 1983, top priority has been given to reducing the balance of
payments deficit. Our annual econometric model has been used to provide a quantitative assessment of
the macroeconomic impact of the successive policies. The results of this exercise show that the
government measures added 0.3 % to the economy's rate of growth in 1981 and 0.7% in 1982. As far
as 1983 is concerned, the « plan de rigueur » will cancel the expansionary effects of the devaluation
and the other previous policies but the overall impact on unemployment remains favorable. One half of
the worsening of the external deficit in 1982 can be attributed to economic policy, the other to world
recession and the rise of the$ US. In 1983, the impact of the « plan de rigueur » on the external deficit
will be weak compared to its magnitude.
Résumé
Trois phases successives ont caractérisé la politique économique du gouvernement de gauche. La
première, qui s'étend de mai 1981 à la dévaluation de juin 1982 est marquée par une politique
expansionniste accompagnée d'une politique spécifique de l'emploi. Cette politique est partiellement
corrigée par les mesures de financement des déficits de la Sécurité Sociale et de l'Unedic. La seconde
phase s'ouvre avec les mesures d'accompagnement de la dévaluation de juin 1982, qui marquent un
premier tournant vers une politique de lutte contre l'inflation. Elle coïncide avec la prise de conscience
du caractère durable de la récession mondiale, qui a modifié les objectifs de la politique conjoncturelle.
La dernière phase, qu'inaugure le plan de rigueur de mars 1983, donne la priorité au rééquilibrage des
échanges extérieurs. La quantification à l'aide du modèle économétrique OFCE- Annuel de l'impact
macro-économique des plans successifs montre que la politique économique a, en moyenne annuelle,
stimulé la croissance de 0,4 point en 1981 et 0,7 point en 1982. Le plan de rigueur de mars 1983
annule les effets expansionnistes de la politique antérieure et des dévaluations, mais l'impact global sur
le chômage resterait favorable, du fait de la politique spécifique de l'emploi. L'aggravation du déficit
extérieur en 1982 (40 milliards) résulte pour moitié de la politique économique et pour moitié de la
déflation mondiale et de la hausse du dollar par rapport à l'Ecu. En 1983, l'impact du plan de rigueur de
mars resterait modéré, comparé à l'ampleur du déficit.La politique économique depuis
mai 1981 : un premier bilan
Responsable Alain Fonteneau, des prévisions au département d'économétrie de l'OFCE
Pierre-Alain Muet,
Directeur du département d'économétrie
Trois phases successives ont caractérisé la politique économique
du gouvernement de gauche.
La première, qui s'étend de mai 1981 à la dévaluation de
juin 1982 est marquée par une politique expansionniste accompa
gnée d'une politique spécifique de l'emploi. Cette politique est
partiellement corrigée par les mesures de financement des déficits
de la Sécurité Sociale et de l'Unedic. La seconde phase s'Ouvre
avec les mesures d'accompagnement de la dévaluation de juin 1982,
qui marquent un premier tournant vers une politique de lutte contre
l'inflation. Elle coïncide avec la prise de conscience du caractère
durable de la récession mondiale, qui a modifié les objectifs de
la politique conjoncturelle. La dernière phase, qu'inaugure le plan
de rigueur de mars 1983, donne la priorité au rééquilibrage des
échanges extérieurs.
La quantification à l'aide du modèle économétrique OFCE-
Annuel de l'impact macro-économique des plans successifs
montre que la politique économique a, en moyenne annuelle,
stimulé la croissance de 0,4 point en 1981 et 0,7 point en 1982.
Le plan de rigueur de mars 1983 annule les effets expan
sionnistes de la politique antérieure et des dévaluations, mais
l'impact global sur le chômage resterait favorable, du fait de la
politique spécifique de l'emploi.
L'aggravation du déficit extérieur en 1982 (40 milliards) résulte
pour moitié de la politique économique et pour moitié de la
déflation mondiale et de la hausse du dollar par rapport à l'Ecu.
En 1983, l'impact du plan de rigueur de mars resterait modéré,
comparé à l'ampleur du déficit.
Deux ans se sont écoulés depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement
de gauche. Deux années qui ont vu se succéder à une cadence
exceptionnellement élevée les réformes et les projets. Deux années
marquées surtout par une aggravation de la récession mondiale dont ni
le gouvernement, ni d'ailleurs les prévisionnistes, n'avaient prévu l'ampleur.
Dispose-t-on de suffisamment de recul pour tenter un premier bilan
de la politique économique gouvernementale ? Probablement non s'il
s'agit d'apprécier les effets des grandes réformes structurelles telles les
Observations et diagnostics économiques n° 4 / juin 1983 53 ;
Alain Fonteneau, Pierre-Alain Muet
nationalisations, la décentralisation ou encore les lois Auroux. Le recul
est également insuffisant pour évaluer les conséquences à long terme
de l'abaissement de l'âge de la retraite ou de la réduction de la durée
du travail. Mais on peut dresser un premier bilan des effets conjoncturels
de la nouvelle politique économique, en quantifiant l'impact des mesures
prises sur révolution des principales grandeurs macro-économiques.
L'observation des faits bruts ne suffit pas à porter un jugement sur
l'influence de la politique économique. La croissance des années 1981
et 1982 a été particulièrement faible comparée à celle des années
antérieures. Faut-il en conclure à l'inefficacité des politiques de relances ?
Non, bien sûr, dans la mesure où l'ampleur de la récession mondiale
est largement responsable du phénomène observé (cf. [2]). Pour isoler
l'influence d'un facteur parmi la multiplicité des autres, il faut recourir
à une représentation simulée de l'économie, c'est-à-dire utiliser un modèle
économétrique (1). L'analyse est évidemment tributaire de la fiabilité de la
représentation des faits donnés par le modèle, mais l'arbitraire ainsi
introduit est très inférieur à celui qui affecte l'interprétation qualitative
de la simple observation des faits.
De par sa nature même, notre analyse laisse évidemment de côté les
aspects sociaux des réformes entreprises. Or ceux-ci resteront proba
blement à long terme le bilan le plus positif de ces réformes, qu'il
s'agisse de l'effort de redistribution des revenus ou du partage du travail
(5e semaine, retraite à 60 ans, baisse de la durée hebdomadaire du travail...).
Il suffit, pour s'en convaincre, de noter la permanence des lois sociales du
Front Populaire ou de la Libération dans la conscience collective.
On peut, à l'évidence, distinguer trois phases dans la politique
économique.
La première, qui s'étend de mai 1981 à la dévaluation de juin 1982,
est marquée par une politique expansionniste accompagnée d'une vigou
reuse politique de l'emploi. Cette politique expansionniste est par

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