La représentation de l image dans l art du Haut Moyen Age - article ; n°1 ; vol.79, pg 9-21
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Description

Revue de l'Art - Année 1988 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 9-21
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 147
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Jean Wirth
La représentation de l'image dans l'art du Haut Moyen Age
In: Revue de l'Art, 1988, n°79. pp. 9-21.
Citer ce document / Cite this document :
Wirth Jean. La représentation de l'image dans l'art du Haut Moyen Age. In: Revue de l'Art, 1988, n°79. pp. 9-21.
doi : 10.3406/rvart.1988.347685
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1988_num_79_1_347685Wirth Jean
La représentation de image
dans art du Haut Moyen Age
image imago Des motifs et clipeata plus très généralement courants et la mandorle dans celui Part du du posent rapport Haut Moyen le entre problème Age les signes comme de image et les le nimbe choses dans
En opposant image la réalité historien de participa la genèse des nimbes médiévaux(3
art met parfois des guillemets réalité pour est travers histoire du nimbe on verra se
avertir le lecteur il éprouve un malaise face mettre en place la représentation médiévale de
ce terme Cette forte dichotomie entre les signes image On étudiera ensuite évolution du
et les choses ils représentent remonte pour procédé et de ses significations dans art chrétien
essentiel la fin du siècle la querelle des au XIIe siècle est-à-dire au moment
universaux La notion de la réalité qui commen où ses possibilités symboliques intérieur un
ait alors se mettre en place est celle un système images bi-dimensionnelles ont été
univers dont les signes sont plus ou moins toutes explorées On devine que la suite de
explicitement exclus La forme moderne de cette histoire qui devrait faire objet un autre
exclusion largement anticipée par le Moyen essai porterait sur la forme et le sens des
Age 1) est la théorie des types de Russell qui évolutions que la représentation du volume puis
présente comme indéfinissable la relation entre de espace firent subir au procédé
les classes et leurs éléments Il est donc très
difficile de faire face évidence que les signes
sont aussi des choses ils ont une efficacité ou image de image et la naissance de art
encore ils sont représentables dans le langage médiéval
ils constituent ils peuvent se représenter
eux-mêmes Du ll au VIe siècle image chrétienne se met
En ce qui concerne histoire de art la en place par adoption et la transformation
représentation de image par image et les autres progressive de image païenne principalement
phénomènes qui défient opposition simple entre romaine Quatre formules empruntées aux ico
nographies païennes concernent notre propos image et la réalité ne sont pas des domaines de
recherche courants Le problème du tableau dans Ce sont les tableaux fictifs qui ornent les parois
le tableau fait objet un article pionnier peintes les nimbes lumineux imago dipeata et
Chastel récemment relayé par une exposi enfin le nimbe rectangulaire
tion Pour le Moyen Age la lacune est totale idée orner les parois de tableaux
ma connaissance si on fait abstraction des fictifs avec un trompe-l il plus ou moins
soutenu est caractéristique du troisième style remarques éparses que suscitent périodiquement
des uvres exceptionnelles comme le portrait des pompéien où les tableaux insèrent dans un
Arnolfini par Jan van Eyck décor léger et fantaisiste et du quatrième style
Les pages qui suivent montreront pourtant où le décor imite architecture une manière
que la représentation de image est pas une théâtrale Au moment où se forme art chrétien
curiosité marginale dans art médiéval mais un ces styles font objet imitations qui les simpli
élément fondamental qui le structure depuis les fient mais en retiennent les motifs fondamen
taux est ainsi que les catacombes du lile siècle origines image dans image était un phéno
mène fréquent dans art romain antique imago font revivre le décor léger du troisième style
clipeata un médaillon circulaire contenant le plus tandis que les décors architecturaux du qua
souvent un buste et tenu par des génies ailés ou trième style inspirent davantage les mosaïstes du
par des victoires en est peut-être le meilleur ve siècle comme ceux du Baptistère des Ortho
exemple On assez souvent remarqué que cette doxes Ravenne Dans les deux cas opposition
formule passa dans an chrétien et elle est nette entre un décor faiblement figuratif et les grand liturgiste Guillaume Durand ou saint
Thomas Aquin parlent du nimbe ils appel
lent corona ils ne mentionnent pas son caractère
lumineux alors même on connaît leur goût
pour le symbolisme de la lumière
Les auteurs antiques comme Pline An
cien font dériver imago clipeata fig de
ancienne coutume de graver le portrait du héros
victorieux sur son bouclier clipeus Ge symbole
triomphal passe dès le début du ler siècle av J.-C
dans art funéraire il devient la transposition du
portrait en buste dans la peinture et surtout dans
le relief sur les sarcophages(8 partir du
Ve siècle on utilise couramment pour le portrait
des saints Il est probable comme le pense
Ladner que imago clipeata ait influé sur évolu
tion du nimbe vers un simple disque or La
contamination est évidente dans la vie de saint
Ambroise écrite par un contemporain le prêtre
milanais Paulin Lors des derniers instants du
saint sa tête fut soudain entourée de feu la
manière un petit bouclier Les auteurs
médiévaux qui ont oublié le symbolisme lumi
neux du nimbe gardent au contraire en mémoire
sa relation avec le bouclier triomphal des anciens
Romains 10 Porté par des génies ou par des
victoires le clipeus est une image dans image
tandis que le nimbe que les saints portent
derrière la tête est interprété constamment
comme scutum le mot clipeus tombant en désué
tude Il existe donc pour le moins des liens étroits
entre ces motifs
Ces liens sont encore renforcés par appa
rition du nimbe rectangulaire Selon Ladner le
nimbe rectangulaire est bien issu du portrait de
momie comme on avait vu avant lui(11) mais il
ne agit pas vraiment un nimbe car le symbo
lisme de la lumière en est absent est travers
les spéculations pythagoriciennes sur les formes
quadrangulaires il signifie la perfection mo
rale du défunt Venu Egypte il implante
Ravenne Baptistère des Orthodoxes mosaïques du soubassement milieu Ve siècle)
tableaux porteurs de sens qui en détachent et halo lumineux qui entoure la tête un person
sont ainsi mis en valeur Dans le baptistère nage illustre ou une personnification Il peut
ravennate par exemple les mosaïques du soubas prendre la forme de disques concentriques de
sement présentent des portraits de saints fi rayons lumineux ou encore constituer une syn qui se détachent du décor végétal grâce un thèse de ces deux éléments La tendance générale
encadrement en forme de mandorle ovale dont le dans art de la basse Antiquité compartimenter
fond doré contraste avec le fond bleu des image par des tracés rigides fait évoluer le
ornements partir du moment où les tableaux nimbe vers la forme un simple disque or qui
sont des portraits de saints encadrement prend semble placé derrière la tête du personnage
par la force des choses la fonction de mettre le époque constantinienne il est presque devenu saint en valeur au même titre un nimbe Dans attribut exclusif de empereur auquel il est
les mosaïques du baptistère les saints ne sont pas constamment associé par les monnaies Mais la
encore nimbés Quant la mandorle elle ne se fin du IVe siècle il passe au Christ avant de
mettra vraiment en place au VIe siècle et on la appliquer progressivement aux saints(5 La
réservera normalement Dieu et la Vierge transformation du nimbe lumineux en cercle or
encadrement ovale apparaît donc ici comme eut une conséquence qui pas échappé la
une marque encore provisoire de la dignité du sagacité de G.B Ladner le Moyen Age oublia sa
saint mais elle apparente aux formes naissantes signification première une date il serait
du nimbe ou de la mandorle difficile de préciser(6 En effet lorsque des Plaque de reliure des Evangiles de Lorsch Le nimbe lui-même est un nuage ou un auteurs médiévaux comme Sicard de Crémone le Londres Victoria and Albert Muséum 810)
10 autour de 700 pour désigner des person par deux fois Pline Ancien expression por Vierge Enfant parmi les images du Christ Rome
nes eminentes mais encore vivantes par opposi traits de âme imagnines animorum Cette comme le font Jean Beleth et Guillaume Durand
sa suite 21) tion aux saints défunts Les deux premiers exem association idée pu que se renforcer
En ré

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