La « Serpette » du Magdalénien VI de Loubressac, commune de Mazerolles (Vienne) - article ; n°3 ; vol.59, pg 278-288
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La « Serpette » du Magdalénien VI de Loubressac, commune de Mazerolles (Vienne) - article ; n°3 ; vol.59, pg 278-288

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1962 - Volume 59 - Numéro 3 - Pages 278-288
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stéphane Lwoff
La « Serpette » du Magdalénien VI de Loubressac, commune de
Mazerolles (Vienne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1962, tome 59, N. 3-4. pp. 278-288.
Citer ce document / Cite this document :
Lwoff Stéphane. La « Serpette » du Magdalénien VI de Loubressac, commune de Mazerolles (Vienne). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1962, tome 59, N. 3-4. pp. 278-288.
doi : 10.3406/bspf.1962.3825
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1962_num_59_3_3825''Serpette" du Magdalénien VI La
de Loubressac
Commune de Mazerolles (Vienne)
Nouveau fossile directeur régional lithique du département
de la Vienne et de ses environs
PAR
Stéphane LWOFF *
Ancien élève de l'Ecole du Louvre.
I. — Généralités sur les classifications.
Tous les préhistoriens devraient élever sur un piédestal l'Abbé Breuil,
le maître de la préhistoire, pour sa classification des niveaux archéo
logiques préhistoriques qui résiste à l'épreuve des temps comme nous
Talions montrer.
L'Abbé Breuil par l'envergure de son esprit a été d'une clairvoyance
exemplaire en adoptant implicitement cet axiome : « Ce qui est unique
dans un horizon archéologique sert à le définir stratigraphiquement,
mais ce qui est multiple et appartient à plusieurs niveaux archéologiques
ne peut servir qu'à les meubler et non à les classer. » II a magistralement
retrouvé (1), entre autres, les différents niveaux magdaléniens d'après
la gangue entourant les pièces archéologiques du Placard, en exami
nant ces pièces dans un tiroir. Cette classification s'est révélée exacte,
ce qui est un tour de force jamais réalisé. Nous dirons donc que ce
qui entoure la pièce archéologique a quelquefois plus d'importance que
la pièce elle-même, souvent lavée. Nous pensons que toute pièce extraite
devrait donc être accompagnée sur une fraction de son étendue d'un
collage de la matière qui l'entoure au moment de sa découverte.
La classification de Breuil a résisté parce qu'il a su, surtout, choisir
et isoler l'outillage osseux. L'outillage lithique, par son manque de di
versité typologique bien tranché, ne présente pas les caractères discr
iminatoires nécessaires et suffisants, générateurs d'une classification sûre.
A titre d'exemple, dans un travail trop sommaire, visant à la classi
fication des industries du magdalénien inférieur (2), le Dr Cheynier
tente de substituer au I à III de Breuil, le protomagdal
énien I à III, étage pour étage, en basant cette classification sur des
(*) Séance de mai 1961.
(1) D'après une communication verbale de l'Abbé Breuil.
(2) Les industries protomagdaléniennes par le Dr A. Cheynier, Bull. Soc.
préhist. fr., 1951, t. XLVTII, pp. 190-192. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 279
séries d'outillages lithiques. Ce texte gagnerait à être explicité par des
figures et des références de gisements.
Cette classification qui tend à substituer au mot « magdalénien »
celui de « protomagdalénien » (3) n'est pas heureuse parce qu'elle pourr
ait laisser supposer l'existence d'un magdalénien plus ancien (proto =
premier) qui précéderait le magdalénien de Breuil, alors que dans
l'esprit du Dr Cheynier il lui est synchrone. Ce terme est donc à pros
crire pour cette raison d'une part et pour certaines inexactitudes qui
conduisent à ne pas attribuer à certains outillages lithiques leur place
chronologique exacte, ce que nous allons examiner.
Мше de Sonneville-Bordes, dans son excellent ouvrage sur le Paléo
lithique supérieur en Périgord (4), fait remarquer que la raclette consi
dérée par le Dr Cheynier comme un fossile directeur exclusif du prot
omagdalénien I se répercute, en moindre quantité il est vrai, dans les
étages supérieurs du magdalénien et en particulier, comme nous l'avons
observé, à la Marche (magdalénien III) qui contient quelques rares
exemples de débitage dits « en tranche de saucisson », taille générat
rice de raclettes.
D'autre part le niveau « protomagdalénien III » du Dr A. Cheynier
est caractérisé, pour lui, comme « Etage à scalènes » du type Lacan, or,
la Marche qui est un gisement typique de niveau magdalénien III ne
contient aucun scalène. Le Dr Cheynier ayant révisé récemment sa po
sition (5) pense qu'il y a trois niveaux dans son protomagdalénien III
et que son étage (C) ne contient pas de scalènes (1961). On aperçoit le
trouble que peuvent entraîner pour des chercheurs des conclusions trop
hâtives.
Ce trouble est aggravé par le fait que Peyrony a appelé « protomag
dalénien » un niveau archéologique présentant quelques analogies avec
le magdalénien, mais ce niveau est situé en contact et au-dessus d'un
périgordien III et sous-jacent à un niveau solutréen, mais séparé de ce
dernier par un niveau stérile assez épais.
Il semble donc établi que ce niveau appelé malheureusement par
Peyrony « protomagdalénien » ne peut être qu'un faciès particulier d'un
aurignacien ou d'un périgordien évolutif puisqu'il est situé sous du
solutréen. Comme d'autre part, le DT Cheynier appelle également « pro
tomagdalénien », un magdalénien initial mal défini par lui (magdalénien
I à III inclus) nous nous trouvons en présence de deux mots qui signi
fient d'une part un aurignacien ou un périgordien, et d'autre part un
magdalénien.
(3) Le terme protomagdalénien a été trouvé initialement par le D1 Cheynier
vers 1926. Peyrony Га utilisé pour caractériser une couche archéologique
limite de Laugerie-Haute définie par le texte. Le D1 Cheynier a repris ce terme
pour son propre compte et l'a affecté à un horizon différent de celui de Pey
rony comme l'expose le texte.
(4) Le paléolithique supérieur en p/>rir<nrd nav M"" Denise de Sonneville-
Bordes (Imprimerie Delmas, Bordeaux, 1960). Cet ouvrage est un excellent outil
de travail où manque cependant une description sommaire du mobilier artis
tique et une échelle sur chacune des planches de dessins. Cette lacune est
assez grave lorsqu'un travail sérieux doit être entrepris, notamment celui de
la discrimination entre le mobilier à microlames et le mobilier à industrie
lourde. L'épaisseur des lames est également totalement négligée, ce qui est
important pour différencier l'outil sur éclat mince de l'outil sur matériau
épais, cette lacune étant générale dans la plupart des publications. Cependant
une note infrapaginale à la page 11 précise que, sauf avis contraire, les des
sins sont à l'échelle 2/3, ce qui est par trop sommaire et peut échapper à
l'attention du lecteur qui lit notamment le tome II seul.
(5) D'après une communication verbale du Dr A. Cheynier (janvier 1961). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 280
Ces deux termes sont donc à proscrire totalement de notre vocabulaire
technique, d'une part comme de l'autre, et nous pensons que la classif
ication de Breuil — au besoin subdivisée — est amplement suffisante
pour caractériser ces époques. Nous montrerons dans une prochaine
étude que le même reproche peut s'adresser à la terminologie du pos
tmagdalénien et que là encore une simplification basée sur des éléments
rationnellement étudiés s'impose, et que le grain de sel que chacun veut
y mettre, ne se transforme rapidement en grain de sable qui peut
enrayer le mécanisme harmonieux et délicat qu'est la stratigraphie.
Quoi qu'il en soit, les difficultés majeures qui résultent de cette clas
sification par industries purement lithiques, mises à part certaines
industries nettement caractérisées telles que le solutréen à taille bi-
faciale, peuvent se prévaloir de cette classification, bien que des r
echerches récentes (Balout) aient démontré que la prudence était nécess
aire, puisque des lames du type solutréen ont été trouvées sous des
niveaux aurignaciens. Les diagrammes statistiques récurrents de Bordes
donneraient des indications bien plus précises en vue

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