La station préhistorique de Beauregard  (commune de Nemours, Seine-et-Marne), d après la collection de M. Soudan - article ; n°3 ; vol.46, pg 131-143
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La station préhistorique de Beauregard (commune de Nemours, Seine-et-Marne), d'après la collection de M. Soudan - article ; n°3 ; vol.46, pg 131-143

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1949 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 131-143
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Abbé André Nouel
La station préhistorique de Beauregard (commune de Nemours,
Seine-et-Marne), d'après la collection de M. Soudan
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 3-4. pp. 131-143.
Citer ce document / Cite this document :
Nouel André. La station préhistorique de Beauregard (commune de Nemours, Seine-et-Marne), d'après la collection de M.
Soudan. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1949, tome 46, N. 3-4. pp. 131-143.
doi : 10.3406/bspf.1949.2517
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1949_num_46_3_2517SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 131
■ II est plus rationnel de ne renforcer qu'ultérieurement la con
naissance de l'Antiquité. (Cette étude pouvant aller de pair avec
l'étude des langues anciennes.)
Par sa richesse générale et étendue, par sa puissance éducatrice,
sa valeur formative, la préhistoire est l'antiquité « locale » par
excellence. Elle doit être à la base de l'Enseignement de l'Histoire,
et cela, dès l'école primaire, comme elle est la base de l'Evolution
humaine. Et cette « antiquité locale », si suggestive, si lointaine par
le temps mais si proche par le concret, n'est pas sans nous apport
er une profonde leçon philosophique, par son unité même, par sa
valeur universelle.
La station préhistorique de Beauregard
(communs de Nemours, Seine-et-Marne),
d'après la collection de M. Soudan.
PAR
l'Abbé André NOUEL.
M. Soudan, dont nous avons regretté la mort en 1947, a laissé une
fort belle collection provenant de ses fouilles à Beauregard (com
mune de Nemours). Sa famille, qui a eu l'amabilité de me la desti
ner, m'a confié le soin de la publier. Je le fais avec d'autant plus de
plaisir que je dois à l'inventeur ce tribut de reconnaissance et
que ma propre collection de Beauregard, qui comprenait près de
2.700 pièces recueillies au cours de 90 journées de fouilles, a été
totalement détruite en 1940 par l'incendie d'Orléans; cette étude me
permettra de réparer ce désastre.
M. Soudan avait pris l'habitude de noter au dos de ses silex la
date de leur trouvaille : les dates s'échelonnent du 23 juin 1929
au 17 janvier 1932, c'est-à-dire sur 3 ans et demi et donnent un
total de 38 fouilles. Mais je sais qu'il avait commencé ses recherches
avant 1929. C'est donc au moins une cinquantaine de journées de
travail que ses récoltes représentent.
Le terrain qu'il a exploré le plus souvent se trouve situé à une
centaine de mètres à l'Est de la table d'orientation, en dehors du
terrain appartenant à la ville de Nemours. Il est contigu à celui que
j'ai fouillé moi-même. Il ne faudrait pas croire, comme on Га insi
nué, que la stratigraphie du sol ait été trouvée bouleversée. Elle
l'est aujourd'hui évidemment. Mais partout où M. Soudan a fouillé,
j'en suis le témoin, il a trouvé une couche inférieure intacte, qu'il a
remuée d'ailleurs avec une vigueur étonnante et un soin le plus
souvent parfait (1).
L'analyse de sa collection complétera les conclusions apportées
par M. R. Daniel dans ses belles études parues ici même en 1937,
et dans le Bulletin des Naturalistes de la Vallée du Loing, 1930 et
(1) La couche supérieure A-B contient un mélange d'industries (pièces
du niveau inférieur, ou d'un magdalénien plus récent, ou néolithiques). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 132
1939, et par moi-même dans le même Bulletin, 1931 et 1932. Les
articles parus dans cette revue locale ont tous le gros intérêt d'offrir
de nombreuses figures; ils fournissent les données essentielles à qui
veut connaître Beauregard. (Voir aussi, même Bulletin, 1949.)
Je rappelle que sous une couche d'humus (A) et de sable noi
râtre (B), s'étendait une couche de terre rouge argileuse (G), celle-
ci commençant à environ 0m50, ou plus ou moins, sous le sol, et
profonde de 0m20 à 0ш25. Très souvent — et je ne me l'explique
pas encore complètement — cette couche G se trouvait sous un
dallage de grès plats de dimensions moyennes (0m20 à 0m50 environ
de largeur) qu'il fallait soulever pour voir apparaître les silex et la
faune (2).
I. INVENTAIRE DE LA COUCHE INFERIEURE C.
1* Grattoirs. — 231 grattoirs convexes (Fig. 1, 5), de type clas
sique, presque tous sur bout de lame, quelques-uns sur éclat (3) ;
102 autres sur lame brisée; 12 en forme de petit museau dégagé par
1 ou 2 épaulements (Fig. 7, 8). — Grattoirs non convexes : 15 droits,
à extrémité rectiligne (Fig. 3, 24), 6 obliques dont un avec une
épine (Fig. 6), 18 en ogive (Fig. 2), ogive très ouverte formant tran
sition entre Ips lames pointes et les racloirs pointes, 10 concaves
(Fig. 4). La rareté de ces grattoirs concaves ne doit point nous
tromper, car certains bords de lame encoches et surtout les coches
de burins pouvaient facilement les remplacer. — 43 grattoirs doubles
sur lame ou sur éclat à bouts opposés, la plupart convexes; série
fort belle (Fig. 7, 9) .
La longueur des grattoirs sur lame varie entre 0m135 et 0m035
(moyenne environ 0m08), les lames sont souvent larges et épaisses.
Je note une faible proportion de carénés (épais, à retouches lamell
aires, surélevés en forme de carène de navire renversée), environ
3 %; près de 60 % sont retouchés sur 1 ou 2 côtés, pouvant servir
de couteau renforcé ou de racloir. En somme, la majorité porte
sur les côtés la belle retouche de type aurignacien.
2° Petits grattoirs. — Sur éclat, à usages multiples (Fig. 10, 11,
14 à 16, 18, 19). Ces petits éclats, en moyenne de 0ro05, souvent
épais, sont très retouchés sur leur pourtour, mais leur forme est
irrégulière, souvent circulaire, avec proéminence formant un mu
seau à épaulements ou seulement un bec très étroit, ou bien avec
plusieurs museaux, ou avec des épines et des concavités très usées
(grattoirs concaves ou rectilignes), ou avec des bords retouchés
droits ou convexes. Plusieurs sont surélevés et carénés; les grattoirs
à museau dégagé, à retouches lamellaires, sont dérivés du grattoir
caréné peu épais (type du Bouitou inférieur). Total : 74. A noter :
1 grattoir pygmée discoïde (Fig. 15), 2 à pédoncule, 3 en forme de
petite scie néolithique avec encoches opposées (Fig. 14), 1 allongé
en « chapeau de gendarme ». 11 de ces grattoirs portent un burin
(2) J'ajoute à l'inventaire de la Collection Soudan, qui comprend près
de 2.800 pièces, une centaine de silex que mon ami R. Neveu m'a donnés
ou que j'ai trouvés moi-même.
(3) J'appelle lame une pièce qui atteint ou dépasse en longueur le
double de sa largeur, les autres pièces sont des éclats. PL I. — Industrie de Beauregard (Seine-et-Marne). 134 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
(4 à 2 pans, 2 sur coche, 5 sur côté retouché). Cette série est très
caractéristique et se retrouve dans le groupe des perçoirs.
3° Raclettes. — Ce sont de petits outils à retouches abruptes et
comme usées, si précisément décrits par le Dr Cheynier (Fig. 12,
17). Total 8. Je m'étonne de ce petit nombre, d'autant plus que
M. Soudan n'en a recueilli lui-même que 4. Il a dû les négliger, car
ces pièces n'ont souvent pas de lignes très caractéristiques. Cette
négligence est regrettable, car les raclettes sont relativement nomb
reuses à Beauregard (j'en avais, avant 1940, près de 60) et sont un
des éléments caractéristiques de la station.
4° Burins. — 63 burins droits à 2 pans, la moitié en bec de flûte
classique (Fig. 21 et 30) ; 64 burins à enlèvement oblique sur encoche
concave, tels que je les ai décrits dans mes notes antérieures (Fig. 20,
22, 25, 27, 29, 38) ; 29 à enlèvement oblique sur un bord retouché
mais non coché (Fig. 28) ; 8 burins transversaux sur encoche con
cave ou sur bord retouché (type étudié par M. Vignard) (Fig. 23,
25); 13 burins df angle sur troncature retouchée (droite ou à en
(Fig. 26) ou sur bord oblique retouché; 14 burins d'angle sur tron
cature non retouchée (Fig. 21, 24) ; 3 burins à un seul coup (Bour-
l

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