La stratégie de la Russie envers l’Europe depuis les années 1980. Essai d’analyse systémique - article ; n°1 ; vol.76, pg 54-64
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La stratégie de la Russie envers l’Europe depuis les années 1980. Essai d’analyse systémique - article ; n°1 ; vol.76, pg 54-64

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Description

Matériaux pour l'histoire de notre temps - Année 2004 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 54-64
From the 1980’ s, the Russian strategy toward Europe is determined according to three tracks: pan-European” (OSCE and CSCE), Western-European” (before all that of the EU) and the Atlantic one. The article describes the respective weight given to these orientations, according to the economic and geopolitical parameters (in particular the turning point of 1991, the crisis of Kosovo and September 11, 2001).
Depuis les années 1980, la stratégie de la Russie envers l’Europe se détermine suivant trois pistes: paneuropéenne (OSCE et CSCE), «ouest-européenne» (avant tout celle de l’UE) et atlantique. L’article examine le poids respectif de ces orientations, en fonction des paramètres géopolitiques (notamment le tournant de 1991, les crises du Kosovo et du 11 septembre 2001) et économiques.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

D
ans le travail présenté ici, l’auteur part de
l’idée qu’une analyse productive de la stratégie de la
Russie envers l’Union européenne (UE) n’est possible
qu’à travers le prisme des relations internationales en
Europe et de la politique de la Russie en direction de
l’Europe en général. Le sous-système européen est le
plus institutionnalisé qui soit dans les relations interna-
tionales contemporaines. Théoriquement, on peut
considérer les relations internationales en Europe
depuis le tournant des années 1980-1990 comme une
inter-relation de trois dimensions politico-institution-
nelles ou « tracks
1
» : les pistes paneuropéenne (repré-
sentée par la CSCE, Commission pour la coopération et
la sécurité en Europe et l’OSCE, l’Organisation de
coopération et de sécurité en Europe), « ouest-euro-
péenne » (avant tout celle de l’UE et, partiellement, du
Conseil de l’Europe) et euro-atlantique ou atlantique
(celle de l’Otan). Quant à « l’autonomie » de chacun
des pays d’Europe, elle diminue continuellement.
Désormais, on peut considérer la politique de tel ou tel
État du sous-système européen du point de vue de son
inter-relation avec telle ou telle piste, de la conformité
de sa dynamique avec la piste dominante et, par consé-
quent, de son adéquation ou inadéquation avec l’état
du contexte politique européen.
Pour ce qui est de la Russie, le caractère particulier
du scénario de son rattachement au sous-système euro-
péen — qui rappelle d’ailleurs un peu le cas des États-
Unis — lui permet de déterminer le degré de priorité
qu’elle accorde à telle ou telle piste, et non simplement
de se soumettre à leur dynamique. Cette « autosuffi-
sance » (pour autant qu’elle existe dans les circons-
tances actuelles) préserve la Russie de certaines erreurs
dans sa politique européenne, mais ne la prémunit pas
contre l’inadéquation et, partant, l’inefficacité. Ainsi la
Russie semble disposer en Europe de plus de liberté
d’action que n’importe quel État européen « standard »
— mais reste à savoir comment l’employer.
La difficile prise en compte des
différents interlocuteurs
européens dans la première
moitié des années 1990
La piste paneuropéenne
On commencera par aborder la dynamique de la
piste paneuropéenne, ainsi que les processus qui lui
sont liés. L’aube des années 1990 a semble-t-il ouvert à
cette piste les meilleures perspectives. Le caractère
pacifique — dans l’écrasante majorité des cas — des
changements qui ont eu lieu dans les pays européens
du bloc socialiste se fondait sur les principes et l’esprit
de l’Acte d’Helsinki signé en 1975 et des documents
plus tardifs de la CSCE. L’opposition militaire directe en
Europe a en grande partie disparu grâce à la signature
du traité sur les Forces conventionnelles en Europe
1
. En anglais dans le
texte. Le mot
track
russisé en « trek » est
entré dans le langage
courant pour parler des
pistes ou couloirs de
courses sportives
(cyclistes notamment).
Par extension, il signifie à
la fois « piste », « voie »,
« sentier », « trajectoire »,
« ligne à suivre »,
« orientation ».
Nous avons ici
systématiquement
privilégié le terme de
« piste » pour traduire
ce concept central de la
thèse de l’auteur (NdT).
La stratégie de la Russie
envers l’Europe
depuis les années 1980
Artiom MALGUINE
E
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Artiom Vladimirovitch MALGUINE
, docteur en
sciences politiques, professeur-assistant au MGIMO (Institut
d’État des relations internationales de Moscou), ministère des
Affaires étrangères de Russie.
Texte traduit du russe par
Anaïs MARIN
, doctorante
à l’IEP de Paris et spécialiste des relations Russie-UE.
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