La vie scientifique au milieu du XVIIIe siècle : Introduction à la publication des lettres de Bouguer à Euler - article ; n°3 ; vol.19, pg 206-224

Gilles Maheu

Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1966 - Volume 19 - Numéro 3 - Pages 206-224
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_D-HISTOIRE_DES_SCIENCES_ET_DE_LEURS_APPLICATIONS
• Publié le: 01 janvier 1966
• Nombre de lectures: 37
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Gilles Maheu
La vie scientifique au milieu du XVIIIe siècle : Introduction à la
publication des lettres de Bouguer à Euler
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1966, Tome 19 n°3. pp. 206-224.
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Maheu Gilles. La vie scientifique au milieu du XVIIIe siècle : Introduction à la publication des lettres de Bouguer à Euler. In:
Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1966, Tome 19 n°3. pp. 206-224.
doi : 10.3406/rhs.1966.2497
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1966_num_19_3_2497vie scientifique au milieu du XVIIIe siècle : La
Introduction
à la publication des lettres
de Bouguer à Euler(1)
Introduction (2)
Les dix-sept lettres de Bouguer à Euler (3) sont d'un grand intérêt
historique : d'abord par les explications originales de Bouguer sur les
réfractions astronomiques, la photométrie, la mesure de la Terre, etc. ;
ensuite par les précisions qu'elles révèlent sur les œuvres de Bouguer et
d'Euler, mais surtout par l'image qu'elles nous offrent des milieux scien
tifiques au milieu du xvine siècle et des problèmes qui passionnaient les
savants. En effet, Bouguer était, comme Euler, un esprit encyclopédique
qui s'intéressait à tous les domaines de la science et qui laissa des contri
butions originales dans des disciplines aussi éloignées que la géodésie,
l'optique, la navigation et l'astronomie. Il y a bien quelques questions
que Bouguer laisse de côté parce qu'il ne s'y intéresse pas directement
(les équations différentielles et aux dérivées partielles par exemple), mais
(1) Nous tenons à remercier ici M. René Ta ton qui a guidé ce travail de ses avis et
de ses conseils très précieux.
(2) Abréviations utilisées dans l'introduction et les notes :
HAS : Histoire et Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Paris (les volumes
comportant une pagination distincte pour la section Histoire et la section Mémoires,
nous l'indiquons par les abréviations Hist, et Mém.) ;
RMAS : Registres manuscrits des séances de l'Académie royale des Sciences de Paris ;
RMP : Registre manuscrit des prix de l'Académie royale des Sciences de Paris ;
RP : Recueil des pièces qui ont remporté les prix à l'Académie royale des Sciences ;
HAB : Histoire et Mémoires de l'Académie royale des Sciences et Lettres de Berlin ;
E : Gustaf Enestrôm, Verzeichnis der schriften Euler, in Jahresbericht der deutschen
mathematiker Vereinigung, Leipzig, 1910-1913, Erganzungsband IV. Nous donnons
pour les œuvres d'Euler la référence à la classification de cette bibliographie ;
OM : Léonard Euler, Opera Omnia ;
ВРА : JusKEvic (A. P.) et Winter (E.), Die Berliner und die Petersburger Akademie
der Wissenschaften im Briefwechsel Leonard Euler, 2 vol., Berlin, 1961 ;
RHS : Revue d'Histoire des Sciences et de leurs applications.
(3) Nous n'avons malheureusement pas les lettres d'Euler à Bouguer. PUBLICATION DES LETTRES DE BOUGUER A EULER 207
presque tous les autres problèmes importants sont mentionnés à plusieurs
reprises. Cette correspondance de Bouguer nous renseigne aussi sur les
dessous des concours de l'Académie royale des Sciences de Paris : les
choix des sujets, l'élection des gagnants, etc. Euler participa d'ailleurs
presque toujours aux concours pendant la période de la correspondance
et il remporta plusieurs prix ; cependant que Bouguer, en tant que
commissaire aux prix, joua un rôle important dans le choix des sujets
et des gagnants.
Pour aider à la compréhension de cette correspondance et pour alléger
les notes, nous avons cru utile de présenter en plusieurs paragraphes
préliminaires les différents problèmes qui passionnaient les milieux scien
tifiques de l'époque. Nous en avons négligé quelques-uns, soit parce qu'ils
ne présentent plus qu'un intérêt relatif, comme ceux de la navigation et
de l'architecture navale (4), ou parce qu'ils ont été traités d'une façon
exhaustive dans des numéros récents de la Revue d'Histoire des Sciences,
comme celui de la photométrie (5). Nous avons aussi ajouté un paragraphe
plus étendu sur les prix de l'Académie des Sciences à cette époque parce
que les renseignements que nous y donnons sont pour la plupart inédits
et parce qu'ils facilitent grandement la compréhension des allusions,
souvent voilées, de Bouguer.
1. Léonard Euler (6)
Au moment de la correspondance, Euler est directeur de la Section
de Mathématiques de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin. Maupertuis est alors président de l'Académie de Berlin et s'est
lié d'amitié à Euler auquel il confie les charges de la présidence lorsqu'il
doit retourner en France en 1753. Euler a déjà publié plusieurs œuvres
importantes. Il participe régulièrement aux concours de prix de l'Académie
des Sciences de Paris et est en correspondance suivie avec plusieurs
membres de cette Académie, entre autres Clairaut et d'Alembert. Bien
qu'ayant quitté Saint-Pétersbourg depuis 1741, Euler était en liaison
avec les professeurs et les membres de l'Académie impériale de Saint-
Pétersbourg et jouait un rôle important aussi bien dans la rédaction des
prix que dans le recrutement des membres.
(4) La meilleure histoire que nous connaissons delà navigation au xvme siècle est celle
de Montucla-Lalande (cf. Histoire des mathématiques, t. 4, pp. 381-588, Paris, 1802).
Pour Bouguer et la marine, voyez aussi Roland Lamontagne, La vie et l'œuvre de Pierre
Bouguer, chap. I : La contribution de Pierre Bouguer à la marine, Paris, 1964, pp. 5-8.
(5) Pour Bouguer et la photométrie, voir l'article de Jean-Édouard Morère, La
photométrie : les sources de VEssai ďoptique sur la gradation de la lumière de Pierre
Bouguer, 1729, RHS, t. XVIII, n° 4, oct.-déc. 1965, pp. 337-384.
(6) Sur Euler, voir L.-G. du Pasquier, Léonard Euler et ses amis, Paris, 1927, 120 p. ;
R. Fueter, Léonard Euler, Bâle, 1948. revue d'histoire des sciences 208
2. Bibliographie d'Euler
Nous n'indiquons que les œuvres d'Euler mentionnées dans les lettres
de Bouguer, dans les notes, ou dans notre introduction. Ces œuvres sont
rangées par ordre de publication avec la référence au catalogue d'Enestrôm
et aux Opera Omnia d'Euler (en cours de publication).
1 . Meditationes super problemati nauticae, de implantatione malorum quae proxime
accessere ad praemium anno 1727 a regia scientiarum academia promulgatum,
Paris, 1728, 48 p.
Il y eut une deuxième édition de cet ouvrage en 1752 dans le t. 2 du RP. —
E, 4. (Enestrôm donne cet ouvrage comme la quatrième publication d'Euler,
et son deuxième écrit.)
2. Scientia navalis seu tractatus de construendis ac dirigendis navibus, Saint-
Pétersbourg, 1749, 2 vol. de 444 et 534 p. — E, 110-111.
En 1773, Euler publia une édition augmentée en français sous le titre de
Théorie complète de la construction et de la manœuvre des vaisseaux mise
à la portée de ceux qui s'appliquent à la navigation, Saint-Pétersbourg, 1773,
354 p. — Cf. : E, 426 (1). On en publia à Paris une nouvelle édition revue et
augmentée en 1776, qui fut introduite dans les écoles françaises de la marine,
cf. E, 426 (2).
3. Recherches sur le mouvement des corps célestes en général, in HAB, 1747,
pp. 93-143, Berlin, 1749. — E, 112 ; et OM, série 2, t. XXV, pp. 1-45.
4. Mémoire sur la force des rames, in HAB, 1747, pp. 180-213, Berlin, 1749. —
E, 116.
5. Recherches sur la question des inégalités du mouvement de Saturne et de Jupiter,
Paris, 1749. — E, 120 ; et OM, série 2, t. XXV, pp. 45-157.
6. Réflexions sur les divers degrés de lumière du Soleil et des autres corps célestes, in
HAB, 1 750, pp. 280-310, Berlin, 1752. — E, 1 78 ; et OM, série 3, t. V, pp. 130-155.
7. Theoria motus Lunea exhibens omnes ejus inaequalitates. In additamento hoc
idem argumentům aliter tractatus simulque ostenditur quemadmodum motus
Lunae cum omnibus inequalitatibus innumeris aliis modis repraesentari atque
ad calculum revocari possit auctore L. Eulero, Berlin, 1753, 344 p. — E, 187.
En 1772 parut une édition considérablement augmentée de la théorie de
la Lune d'Euler, sous le titre de Theoria motuum Lunae, nova methodo pertractis
una cum tabulis aslronomicis , unde ad quodvis tempus loca lunae expedite
computari possunt, Saint-Pétersbourg, 1772, 775