Le conflit Truman - Mac Arthur - article ; n°3 ; vol.10, pg 608-634
28 pages
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Description

Revue française de science politique - Année 1960 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 608-634
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Serge Hurtig
Le conflit Truman - Mac Arthur
In: Revue française de science politique, 10e année, n°3, 1960. pp. 608-634.
Citer ce document / Cite this document :
Hurtig Serge. Le conflit Truman - Mac Arthur. In: Revue française de science politique, 10e année, n°3, 1960. pp. 608-634.
doi : 10.3406/rfsp.1960.392584
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1960_num_10_3_392584Le Conflit Truman -MacArthur
SERGE HURTIG
7 il en n'est appellent pas rare, à l'opinion aux Etats-Unis, publique quand que les ils chefs sont en militaires désac
S cord avec la politique du gouvernement, et cela même
quand le président est un de leurs anciens, aucun conflit n'a été
depuis 1945 aussi long et aussi grave que celui qui opposa en 1950
et 1951 le général MacArthur au président Truman. Grâce à la
publication des dépositions faites en 1951 devant les commissions
du Sénat américain *, grâce surtout aux Mémoires du président
Truman et à plusieurs ouvrages analysant les différents épisodes
de ce conflit **, il est possible d'en présenter aux lecteurs fran
çais une relation plus complète que les articles publiés naguère dans
la presse.
* Etats-Unis. Senate — Military situation in the Far East. Hearings before
the Committee on armed services and the Committee on foreign relations, United
States Senate, eighty-second Congress, first session, to conduct an inquiry into
the military situation in the Far East and the facts surrounding the relief of
General of the Army Douglas MacArthur from his assignments in that area. —
Washington, Government Printing Office, 1951, 5 vol., 3 691 p.
** Truman (Harry S.) — Mémoires. I. Années d'épreuve et d'espérance.
II. L'affaire de Corée. Traduit de l'américain par Denise Meunier . — Paris,
Pion, 1956, 358 p.
Rovere (Richard H.), Schlesinger (Arthur M., Jr) — The General and
the President and the future of American foreign policy. — New York, Farrar,
Straus and Young, 1951, 332 p.
Whitney (Courtney) — MacArthur. His vendez-vous with destiny. — New
York, Knopf, 1956, xi-547-xni p.
Goodrich (Leland M.) — Korea. A study of United States policy in the
United Nations. — New York, Conseil on Foreign Relations, 1956, xn-235 p.
Berger (Carl) — The Korea knot. A military 'political history. — Phila
delphia, University of Pennsylvania Press, 1957, 206 p.
Millis (Walter), Mansfield (Harvey C), Stein (Harold) — Arms and
the state. Civil military elements in national policy. — New York, Twentieth
Century Fund, 1958, 436 p.
Spanier (John W.) — The Truman - MacArthur controversy and the
Korean war. — Cambridge, Mass., the Belknap Press of Harvard University
Press, 1959, 311 p.
608 Conflit Truman - Mac Arthur he
Lancée à l'aube du 24 juin 1950. l'attaque de la Corée du
Nord contre la Corée du Sud provoqua une riposte américaine
d'une rapidité surprenante. Quelques heures après avoir appris la
nouvelle, transmise par l'ambassadeur des Etats-Unis à Séoul, le
secrétaire d'Etat, M. Dean Acheson, demande la convocation du
Conseil de Sécurité, avec l'accord du président Truman qui se
trouve dans le Missouri. Réuni le 25 juin, le Conseil de Sécurité,
auquel la Commission des Nations Unies pour la Corée confirme
qu'il ne s'agit pas d'incidents de frontière mais d'une véritable
invasion, adopte par 9 voix contre 0 (la Yougoslavie s'abstenant,
et l'U.R.S.S. ne siégeant toujours pas au Conseil en signe de pro
testation contre le refus d'y admettre le gouvernement communiste
chinois), une résolution présentée par le délégué américain. Ce
texte demande la cessation immédiate des hostilités et le retrait
des forces nord-coréennes sur le 38e parallèle ; tous les Etats
membres des Nations Unies sont invités « à prêter leur entier con
cours à l'Organisation des Nations Unies pour l'exécution de la
présente résolution et à s'abstenir de venir en aide aux autorités
de la Corée du Nord ».
De retour à Washington, le président Truman étudie avec ses
principaux collaborateurs et avec les membres du comité des chefs
d'état-major (Joint Chiefs of Staff : J.C.S.) l'opportunité et les
modalités éventuelles d'une intervention directe. Alerté dès le pre
mier jour en sa qualité de commandant en chef des forces améri
caines en Extrême-Orient, le général MacArthur indique le 26 juin
qu'à son avis l'effondrement de la résistance sud-coréenne est
imminent. Le 27 juin, après en avoir informé à la Maison Blanche
un certain nombre de membres influents du Sénat et de la Chambre
des Représentants, M. Truman annonce qu'il a « ordonné aux
forces aériennes et navales des Etats-Unis d'accorder aux troupes
du gouvernement coréen leur soutien et leur appui », « donné l'or
dre à la VIIe Flotte d'empêcher toute attaque contre Formose » et
« enjoint au gouvernement chinois installé dans cette île de cesser
toutes opérations aériennes et navales contre le continent ». Quel
ques heures plus tard, le Conseil de Sécurité adopte par 7 voix
(Chine, Cuba, Equateur, Etats-Unis, France, Norvège. Royaume-
Uni) contre une (Yougoslavie) — le délégué de l'U.R.S.S. ne
siège toujours pas, et les délégués de l'Inde et de l'Egypte, n'ayant
pas reçu d'instructions de leur gouvernement, ne prennent pas part
au vote — une nouvelle résolution américaine. « Ayant constaté
que l'attaque dirigée contre la République de Corée par des forces
609 Serge Hurtig
armées venues de Corée du Nord constitue une rupture de la
paix », le Conseil « recommande aux membres des Nations Unies
d'apporter à la République de Corée toute l'aide nécessaire pour
repousser les assaillants et rétablir dans cette région la paix et la
sécurité internationales ».
Depuis la veille, le général MacArthur a reçu de ses supérieurs,
les J.C.S., la charge directe des opérations en Corée et en Extrême-
Orient. Il se rend en Corée pour un voyage d'inspection et, dès
son retour à Tokyo le 30 juin, sollicite et obtient aussitôt l'auto
risation d'engager en Corée des forces terrestres, jusqu'à concur
rence de deux divisions. Comme le note le professeur Millis 1, cette
décision du président Truman transformait l'incident de Corée en
guerre de Corée : les Etats-Unis ne pouvaient désormais abandon
ner la Corée sans reconnaître leur défaite sur le champ de bataille.
Aussi le président Truman, qui aurait volontiers accepté l'offre
du gouvernement de Formose de mettre 33 000 hommes à la dispo
sition du généra] MacArthur, ne se résigne-t-il à la refuser et à
employer des troupes américaines qu'en raison des objections
d'ordre politique présentées par M. Acheson, qui craint une inter
vention des communistes chinois, et des appréciations portées par
les J.C.S. sur l'équipement des forces nationalistes 2.
Le 7 juillet, adoptant une résolution préparée conjointement
par le Département d'Etat et le Département de la Défense et
présentée par le Royaume-Uni et par la France, le Conseil de
Sécurité « recommande que tous les membres fournissant, en appli
cation des résolutions précitées du Conseil de Sécurité, des forces
militaires et toute autre assistance, mettent ces forces et cette
assistance à la disposition d'un commandement unifié sous l'auto
rité des Etats-Unis ; prie les Etats-Unis de désigner le command
ant en chef de ces forces ; autorise le commandement unifié à
utiliser à sa discrétion, au cours des opérations contre les forces
de la Corée du Nord, le drapeau des Nations Unies en même temps
que les drapeaux des diverses nations participantes ; prie les Etats-
Unis de fournir au Conseil de Sécurité des rapports d'importance
et de fréquence appropriées concernant le déroulement de l'action
entreprise sous l'autorité du commandement unifié ». Cette réso
lution est adoptée grâce aux suffrages des sept pays qui avaient
déjà voté la résolution du 27 juin ; l'Egypte, l'Inde et la Yougo-
1. Millis, op. cit., p. 264.
2. Truman, op. cit., p. 99.
610 Conflit Truman - MacArthur Le
slavie s'abstiennent, et le délégué

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