Le Couronnment de Louis, chanson de geste du 12e siècle. Éditée par Ernest Langlois

Ernest Langlois

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• Louis I

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Extrait

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LHS CLASSIQUES FRANÇAIS DU MOYEX AGE
publics sous la dircctioji de Mario Roques
LE
COURONNEMENT DE LOUIS
DE GESTE DU XII- SIECLECHANSON
i.DiTi;i; l'AK
ERNEST LANGLOIS
PARIS
CHAMPION, EDITEURLIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ
QUAI MALAQUAIS (vT)?,
1920VQ
M53INTRODUCTION
Le Couronnement de Louis est une des plus anciennes
chansons de geste du cycle de Guillaume d'Orange; c'est
aussi l'une de celles qui présentent le plus d'intérêt pour
l'étude des origines de ce cycle; aussi a-t-clle souvent
occupé les amateurs de notre ancienne poésie épique. Elle
a été publiée pour la première fois en i854 par le savant
hollandais jonckbloet'; j'en ai donné, en 1888, une édition
critique^, précédée d'une introduction, dans laquelle on
trouvera toutes indications utiles sur les publications dont
elle a été l'objet antérieurement à cette date. Parmi les tra-
vaux qui ont paru depuis, je citerai
:
L. Willems, L'élément historique dans le Coronement Looïs
{Université de Gand. Recueil de travaux publiés par la
Faculté de philosophie lettres, fasc.et Gand, 1899.19);
Ph.-A. BecUer, Die altfranjdsischen Wilhelmsage und ilire
juBejiehuni^ Wilhelm dem Heiligen; Halle, 1896.
A. Jeanroy, Etudes sur le cycle de Guillaume au Court-
Le Couronnement de Louis \Romania, XXV, 353).A^Cf. p.
Ph.-A. Becker, Der Sagenkreissiidfra)i-;iisische und seine
Problème; Halle, 1898.
R. Zenker, Die histurischen Grundlagen der Zweitcn
1. Dans le premier volume de Guillaume d'Oraugc, chansons
de geste des XI' XII' Haye, vol. in-S".et siècles; La 1854-1867, 3
2. Le Couronnement de Louis, chanson de geste publiée d'après
tous les manuscrits con>ms (Société des Anciens textes français);
Paris, 1888.VI INTRODUCTION
bablement le souvenir non moins vague d'autres incursions
l'Italie murs de Romedes Arabes dans le sud de et sous les
pendant le cours du ixe siècle.
reproduisent peut-La troisième et la cinquième partie
être un écho lointain des soulèvements de vassaux qui
les pre-eurent lieu sous les derniers Carolingiens et sous
miers Capétiens peut-être aussi sont-elles de pure invention.
;
par leLa quatrième partie ne se rattache à l'histoire que
d'Allemagne, dont le nom semble s'êtrepersonnage de Gui
substitué à celui de Gui de Spolète (mort en 874).
durant la minorité deTous les événements se passent
Louis, fils de Charlemagne, celui que l'histoire surnommera
le Débonnaire.
Le défenseur du faible empereur, le héros du poème,
Court-Nez, et Fière-est le comte Guillaume, surnommé au
brace, fils du comte Aimeri de Narbonne. On chercherait
cesvainement dans l'histoire un personnage qui réponde à
appellations; mais on trouve un Guillaume, qui fut ley
soutien du même Louis lorsque celui-ci, encore enfant,
n'avait douze ans lorsqueétait roi d'Aquitaine. Louis que
Guillaume fut nommé duc de Septimanie et comte de Tou-
lorsque Guillaume aban-louse en il en avait vingt-six790;
donna ses fonctions pour se retirer dans un monastère en
806. Pendant toute cette période, c'est-à-dire pendant toute
la jeunesse de Louis, le royaume et le roi d'Aquitaine
n'eurent pas de plus énergique ni de plus fidèle défenseur
que le comte de Toulouse. Celui-ci était mort, abbé de
Gellone, quelques mois avant le couronnement de Louis à
Aix, n'y mais rôle qu'il avait joué siet assista donc pas; |e
longtemps vis-à-vis du jeune roi d'Aquitaine a pu être faci-
lement la par lestransféré, par légende ou poètes, sous le
règne du nouvel empereur. Si donc le Guillaume de notre
poème n'est pas purement imaginaire, c'est Guillaume,
comte de Toulouse, plus tard saint Guillaume de Gellone
ou du Désert, qui paraît le plus qualifié pour lui avoir
servi de prototype. Comment ce personnage est-il devenu